Gouvernement Attal: Rachida Dati à la Culture

Une nouvelle prise à droite pour Emmanuel Macron: pugnace mais clivante, symbole de la diversité, la sarkozyste Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris, devrait être nommée jeudi ministre de la Culture (Photo, AFP).
Une nouvelle prise à droite pour Emmanuel Macron: pugnace mais clivante, symbole de la diversité, la sarkozyste Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris, devrait être nommée jeudi ministre de la Culture (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 14 janvier 2024

Gouvernement Attal: Rachida Dati à la Culture

  • Avec cette nomination surprise, Rachida Dati va rejoindre le gouvernement de Gabriel Attal qui ne cache pas son appétit pour la mairie de Paris
  • Rachida Dati tourne ainsi le dos aux Républicains, un parti laminé à la dernière présidentielle avec moins de 5%

PARIS: Une nouvelle prise à droite pour Emmanuel Macron: pugnace mais clivante, symbole de la diversité, la sarkozyste Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris, devrait être nommée jeudi ministre de la Culture, deux ans avant les municipales où elle ambitionne de conquérir Paris.

Elle a annoncé, elle-même, sa nomination rue de Valois à des élus LR parisiens, a appris l'AFP auprès de plusieurs maires d'arrondissement.

Avec cette nomination surprise, Rachida Dati, mise en examen notamment pour "corruption", va rejoindre le gouvernement de Gabriel Attal, qui n'a, lui-même, pas caché son appétit pour la mairie de la capitale.

"Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu’ils vont traverser", a immédiatement réagi la maire de Paris Anne Hidalgo avec qui la maire du VIIe entretient une relation houleuse.

Rachida Dati tourne ainsi le dos aux Républicains, un parti laminé à la dernière présidentielle avec moins de 5% des voix.

Présente en août dernier à la rentrée politique du patron de LR Eric Ciotti au Cannet (Alpes-Maritimes), elle va suivre les pas d'autres collègues du parti comme Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin.

Eric Ciotti annonce exclure Rachida Dati de LR après sa nomination à la Culture

Le président des Républicains Eric Ciotti a annoncé jeudi l'exclusion du parti de Rachida Dati après sa nomination comme ministre de la Culture, estimant qu'elle s'est ainsi "placée en dehors de notre famille politique".

"Nous sommes dans l'opposition, nous tirons donc les conséquences de son choix avec regret", a déclaré M. Ciotti dans un communiqué.

"En Marche, c'est quoi? C'est des traitres de gauche et des traitres de droite", s'était-elle encore emportée sur France Inter en juin 2021.

La future ministre de la Culture n'a pas peur des formules choc. En politique, "elle a un caractère combatif, elle est déterminée", relève un ancien collaborateur.

"Objectivement, on peut dire qu'elle fonce. La question est de savoir si elle voit un mur ou pas", ajoute-t-il pour résumer l'avocate de 58 ans, fille d'un maçon marocain et d'une mère au foyer algérienne, propulsée sur le devant de la scène par Nicolas Sarkozy.

Si l'ancien président a rendu hommage à son "énergie inépuisable", le caractère bien trempé de l'ancienne Garde des Sceaux ne lui a pas attiré que des amitiés -- "elle a ses humeurs", résume diplomatiquement un élu.

"Une image clivante", soupire un cadre des Républicains.

L'ex-eurodéputée a échoué en tant que tête de liste LR aux municipales de 2020 face à Anne Hidalgo. Et cette dernière reste sa cible privilégiée, comme après son récent déplacement en Polynésie française qui a fait polémique.

Rachida Dati est mise en examen depuis juillet 2021 pour "corruption" et "trafic d'influence passif par personne investie d'un mandat électif public" dans l'enquête sur des contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité.

Le parquet doit prendre prochainement ses réquisitions avant que la juge d'instruction chargée de ce dossier, ouvert depuis 2019, ordonne ou non un procès devant le tribunal correctionnel de Paris.

Son nom est aussi cité dans une enquête sur les accusations d'enlèvement, séquestration et torture d'un lobbyiste franco-algérien. La mairie du VIIe arrondissement avait été perquisitionnée dans cette affaire fin juin 2023.

«Faire la maligne»

Née le 27 novembre 1965, la candidate issue d'une famille de douze enfants et élevée dans une HLM de Chalon-sur-Saône, n'a jamais caché son ambition.

Sa famille, comme ses mentors Albin Chalandon ou Simone Veil, brossent le portrait d'une jeune femme payant ses études grâce au travail (vendeuse en grande surface, aide soignante..) et frappant avec culot aux portes les plus prestigieuses pour décrocher stages ou emplois.

Couvée par Nicolas Sarkozy dont elle fut la conseillère et la porte-parole de campagne, elle sort de l'ombre par la grande porte en mai 2007 en accédant, à 41 ans, au poste de garde des Sceaux (jusqu'en 2009).

Si elle décroche sa statue de cire au musée Grévin, son caractère et ses méthodes lui valent l'hostilité du monde judiciaire, jusqu'à l'exaspération de collaborateurs qui finissent par démissionner.

Ses apparitions dans les magazines people, sa grossesse savamment médiatisée -- jusqu'à son retour au ministère, cinq jours après l'accouchement -- irritent aussi.

Poussée contre son gré au printemps 2009 dans la campagne européenne, elle est élue députée à Strasbourg mais ne cache pas son ennui: "Je suis obligée de rester là, de faire la maligne", soupire-t-elle -- une phrase captée par un micro dans l'hémicycle strasbourgeois.

Elue en 2008 maire du VIIe arrondissement, elle était restée un peu en retrait des projecteurs jusqu'à se lancer dans la course à la mairie de Paris.

Dati voit du «mépris de classe» dans les réactions à sa nomination

"Les commentaires sur ma nomination, je m'en fiche, même si j'y vois parfois aussi un mépris de classe. J'ai même entendu 'a-t-elle déjà lu un livre?'", a affirmé la ministre.

"Vous n'imaginez pas le nombre de messages que j’ai reçus depuis ma nomination jeudi soir: beaucoup de Français se disent que c'est possible, et j'en suis très touchée", a ajouté celle qui est issue d'un milieu très modeste et dont le père était maçon à Chalon-sur-Saône.

"Pour ceux qui se demandent si je lis des livres, qu'ils sachent que j'y ai eu accès dans ma cité par le BiblioBus. Je n'ai pas honte de le dire. C'est cela qui explique mon combat en faveur de l'accès à la culture pour tous", a-t-elle poursuivi.


Après «Bloquons tout» et les promesses de «rupture», les syndicats dans la rue jeudi

"Le budget va se décider dans la rue": à l'instar de la CGT, les organisations syndicales appellent à faire grève et manifester jeudi pour contester des mesures budgétaire "brutales" annoncées cet été et que le nouveau Premier ministre n'a pour l'heure pas écartées. (AFP)
"Le budget va se décider dans la rue": à l'instar de la CGT, les organisations syndicales appellent à faire grève et manifester jeudi pour contester des mesures budgétaire "brutales" annoncées cet été et que le nouveau Premier ministre n'a pour l'heure pas écartées. (AFP)
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  • Après sa rencontre avec Sébastien Lecornu lundi, la cheffe de file de la CGT, Sophie Binet, se montrait plus que jamais déterminée, malgré l'abandon de la suppression de deux jours fériés samedi
  • Dès son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu avait promis des "ruptures sur le fond" et "pas que sur la forme"

PARIS: "Le budget va se décider dans la rue": à l'instar de la CGT, les organisations syndicales appellent à faire grève et manifester jeudi pour contester des mesures budgétaire "brutales" annoncées cet été et que le nouveau Premier ministre n'a pour l'heure pas écartées.

Après sa rencontre avec Sébastien Lecornu lundi, la cheffe de file de la CGT, Sophie Binet, se montrait plus que jamais déterminée, malgré l'abandon de la suppression de deux jours fériés samedi. "(Il) ne s'est engagé à rien du tout. Aucune des mesures catastrophiques du musée des horreurs de M. Bayrou n'est enterrée !", a-t-elle lancé.

Dès son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu avait promis des "ruptures sur le fond" et "pas que sur la forme". Depuis vendredi, il reçoit les syndicats représentatifs - à l'exception de Frédéric Souillot (FO) qui souhaite le rencontrer après le 18. Mais ces derniers maintiennent leur appel à la mobilisation du 18, espérant peser de tout leur poids sur les futures orientations budgétaires.

CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires seront ainsi unis jeudi dans la rue, pour la première fois depuis le 6 juin 2023 - date de la dernière mobilisation contre la réforme des retraites.

Les mesures avancées cet été sont "d'une brutalité sans précédent", dénonçaient-ils fin août dans un communiqué commun, regrettant que l'ancien gouvernement choisisse "encore une fois de faire payer les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les retraité·es, les malades".

Ils pointent "des coupes dans les services publics, (...), une énième réforme de l'assurance chômage, le gel des prestations sociales et celui des salaires des fonctionnaires comme des contractuel·les, la désindexation des pensions de retraites, le doublement des franchises médicales, la remise en cause de la 5ème semaine de congés payés…".

L'abandon de la suppression de deux jours fériés, unanimement décriée par le monde syndical, constitue "une première victoire", qui "confirme que nous sommes en position de force", a estimé Sophie Binet.

Même la CFDT, pourtant peu rompue aux cortèges syndicaux, maintient sa participation: vendredi, Marylise Léon a réaffirmé que son syndicat était "plus que jamais motivé pour aller dans la rue", à l'issue de son entrevue avec Sébastien Lecornu.

"Le budget tel qu'il a commencé à être construit n'est pas compatible avec la justice sociale, fiscale et environnementale donc il y a vraiment besoin de le revoir de fond en comble", a-t-elle estimé lundi sur France Inter.

Sur la durée ? 

Sur la taxation des hauts patrimoines, revenue au cœur du débat, Mme Léon a pourtant apprécié que le Premier ministre dise être conscient de la nécessité de "faire quelque chose".

"Le budget, il va se décider dans la rue", insiste Mme Binet. Ainsi, "il faut faire une démonstration de force jeudi prochain et après", laissant entrevoir une mobilisation dans la durée.

Lundi, la CGT annonçait déjà plus de 220 manifestations, un chiffre encore amené à évoluer.

Les organisations syndicales parviendront-elles à dépasser l'affluence du mouvement citoyen "Bloquons tout" - qui a rassemblé près de 200.000 personnes le 10 septembre selon le ministère de l'Intérieur, sans toutefois parvenir à paralyser le pays ? Les manifestants du 10, parfois méfiants vis-à-vis des syndicats, participeront-ils à cette nouvelle journée ?

Aucune inquiétude côté syndical: "Nous avons déjà d'excellents retours sur la mobilisation de jeudi", assure Frédéric Souillot (FO).

"Nous avons l'objectif d'avoir un million de personnes avec nous", avance de son côté Cyril Chabanier (CFTC).

"La colère sociale est toujours là", abonde Julie Ferrua, co-déléguée générale de Solidaires.

De leur côté, les autorités s'attendent à une mobilisation plus importante que le 10 septembre et craignent la présence de plusieurs centaines de manifestants radicaux dans des cortèges. Une cellule de crise sera ouverte dès mardi au ministère de l'Intérieur.

Après le 18, ce sera le tour des agriculteurs de la FNSEA, le 26 septembre, de mener "une grande journée d'actions" autour des échanges internationaux de produits agricoles.


Lecornu va mettre fin aux "avantages à vie" des ex-ministres dès 2026

Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu participe à une réunion alors qu'il visite le centre de santé départemental à Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025. (AFP)
Le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu participe à une réunion alors qu'il visite le centre de santé départemental à Macon, dans le centre-est de la France, le 13 septembre 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre Sébastien Lecornu concrétise une promesse phare pour réduire le « décalage » entre les élites politiques et la réalité des Français, dans un contexte de forte défiance envers sa nomination

PARIS: Fini le chauffeur et la voiture de fonction "à vie" pour les anciens de Matignon: les avantages octroyés aux ex-Premiers ministres seront "supprimés" dès 2026, a annoncé lundi Sébastien Lecornu, concrétisant l'une de ses premières promesses, très symbolique pour l'opinion.

Il n'est "pas concevable" que les anciens ministres "puissent bénéficier d'avantages à vie en raison d'un statut temporaire", a écrit le locataire de Matignon sur X, confirmant la mise en place de cette réforme dès le 1er janvier 2026.

"La protection policière ne sera accordée aux anciens Premiers ministres et ministres de l'Intérieur que pour une durée limitée, et reconduite en fonction de la réalité du risque. Tous les autres moyens mis à disposition des anciens Premiers ministres à vie le seront dorénavant pour une durée limitée", a expliqué M. Lecornu sur ce réseau social.

Sollicité par l'AFP, Matignon a expliqué que le gouvernement avait préparé une "instruction" à destination du Secrétariat général du gouvernement, en vue de revoir le décret du 20 septembre 2019, qui avait déjà restreint les privilèges accordés aux anciens Premiers ministres.

Ces derniers peuvent actuellement se voir octroyer "sur leur demande, un véhicule de fonction et un conducteur automobile", à la charge de l'Etat. Ils peuvent aussi bénéficier d'un "agent pour leur secrétariat particulier" pendant dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 67 ans.

Des avantages qui ne s'appliquent pas pour les "ex" de Matignon lorsque ces derniers disposent déjà de ces privilèges via leur mandat (parlementaire ou local) ou leur fonction publique.

- "Mettre fin aux derniers privilèges" -

Une autre instruction du chef du gouvernement à l'attention de la Direction générale de la police nationale (DGPN) permettra de créer "un cadre" relatif à la "protection policière" des anciens Premiers ministres et ministres de l'Intérieur, a détaillé Matignon.

"On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l'État n'en font pas. La réforme, ce n'est pas toujours +pour les autres+, cela crée la suspicion", avait lancé Sébastien Lecornu dans un entretien donné à plusieurs titres de la presse régionale durant le week-end.

"Beaucoup de choses ont été réglées pour les anciens présidents de la République. Je vais donc mettre fin aux derniers privilèges", avait-il encore promis, quelques jours seulement après sa prise de fonctions à Matignon, durant laquelle il s'était inquiété du "décalage" observé entre la vie politique et la vie "réelle" des Français.

Le Premier ministre, nommé mardi par Emmanuel Macron après la chute de François Bayrou, met ainsi en musique l'une de ses premières promesses, alors qu'il consulte en parallèle les forces politiques, syndicales et patronales en vue de former un gouvernement susceptible de survivre aux menaces de censure des oppositions.

Il doit aussi batailler contre une opinion publique très défiante vis-à-vis de sa nomination, même si les chiffres de confiance des Français à son égard varient selon les instituts de sondage.

Son prédécesseur, François Bayrou, avait déjà annoncé vouloir passer au crible ces privilèges ministériels: il avait confié fin août une mission à l'ex-député socialiste René Dosière pour identifier les "avantages indus, excessifs, inacceptables" dans un contexte de dérapage des finances publiques.

En réalité, l'économie à espérer de ces annonces est dérisoire par rapport aux dizaines de milliards d'euros recherchées par les gouvernements successifs. Les privilèges accordés au titre du décret de 2019 (chauffeur, secrétariat, véhicule) ont coûté 1,58 million d'euros à l'Etat en 2024, selon le gouvernement.

Un montant auquel il faut ajouter les dépenses de protection policière, évaluées à 2,8 millions d'euros par an dans un rapport parlementaire de 2019.


L’histoire de Donia, arrivée de Gaza à Paris, le quotidien morbide des Gazaouis qui ne veulent que vivre

Marcher la peur au ventre, occultant la faim et la fatigue, enjamber des gravats, des cadavres, marcher dans des égouts, tenir sans espoir aucun, se sachant, comme tous ses semblables, abandonnée par tous. (AFP)
Marcher la peur au ventre, occultant la faim et la fatigue, enjamber des gravats, des cadavres, marcher dans des égouts, tenir sans espoir aucun, se sachant, comme tous ses semblables, abandonnée par tous. (AFP)
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  • Donia Al-Amal Ismail, poète, journaliste et mère de quatre enfants, habitante de Gaza, arrivée à Paris il y a presque trois mois. Elle raconte son histoire à Arab News en français.
  • Difficile de ne pas se sentir anéantie face à ce visage doux et tendre, à ces yeux verts empreints d’une tristesse insondable.

PARIS: Depuis le début de la guerre à Gaza, les récits qui parviennent à franchir les ruines et le silence imposé sont rares.
Derrière les chiffres et les bilans atones relayés par les médias, il y a des voix : celles de civils qui ont vu leur existence basculer en quelques heures.
Parmi elles, Donia Al-Amal Ismail, poète, journaliste et mère de quatre enfants, habitante de Gaza, arrivée à Paris il y a presque trois mois. Elle raconte son histoire à Arab News en français.
Difficile de ne pas se sentir anéantie face à ce visage doux et tendre, à ces yeux verts empreints d’une tristesse insondable. Donia témoigne de ce que signifie vivre la guerre : vivre avec la peur, la faim, fuir sous les bombes, errer d’un abri de fortune à un autre.
Marcher pour ne pas crever, marcher avec le seul souci de garder en vie ses deux enfants (une fille et un garçon) restés avec elle, les deux autres étant en Égypte.
Marcher la peur au ventre, occultant la faim et la fatigue, enjamber des gravats, des cadavres, marcher dans des égouts, tenir sans espoir aucun, se sachant, comme tous ses semblables, abandonnée par tous.
Son récit, émouvant par-dessus tout, saccadé par de longs silences et des larmes qui coulent spontanément sur les joues, n’en est pas moins ferme : pour elle, indéniablement, Gaza est le foyer des Gazaouis qui feront tout pour reconstruire.