Les forces américaines et anti-Daech doivent quitter l'Irak, déclare Chia al-Soudani à Davos

Le Premier ministre irakien, Mohammed Chia al-Soudani (Photo fournie).
Le Premier ministre irakien, Mohammed Chia al-Soudani (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 19 janvier 2024

Les forces américaines et anti-Daech doivent quitter l'Irak, déclare Chia al-Soudani à Davos

  • Le Premier ministre irakien déclare que la fin de la présence des troupes américaines est «cruciale pour la sécurité et la stabilité de l'Irak»
  • «C'est aussi une nécessité pour préserver des relations bilatérales constructives entre l'Irak et les pays de la coalition»

DAVOS: Les forces américaines et leurs alliés internationaux doivent quitter l'Irak, compte tenu des tensions accrues au Moyen-Orient, a déclaré jeudi le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani.

Une coalition internationale anti-Daech dirigée par les États-Unis opère dans le pays depuis 2014.

La fin de la mission de la coalition internationale est une «nécessité pour la sécurité et la stabilité de l'Irak», a-t-il signalé lors d'une table ronde au Forum économique mondial de Davos (FEM).

«C'est aussi une nécessité pour préserver des relations bilatérales constructives entre l'Irak et les pays de la coalition», a-t-il ajouté.

Al-Soudani, dont l'administration est soutenue par des partis alignés sur l'Iran, a demandé à plusieurs reprises le retrait des troupes étrangères d'Irak.

Les États-Unis ont environ 2 500 soldats en Irak et près de 900 en Syrie pour soutenir la coalition anti-Daech, qui, depuis 2021, a indiqué avoir arrêté toutes les opérations de combat. Ces troupes forment et conseillent les forces militaires locales.

Il s'exprimait à Davos alors que les forces américaines poursuivaient leurs frappes contre les groupes pro-iraniens en réponse aux attaques menées depuis la mi-octobre contre les forces américaines et leurs alliés déployés en Irak. Selon le Pentagone, au moins 130 attaques, dont 53 en Irak et 77 en Syrie, ont été enregistrées entre le mois d'octobre de l'année dernière et le 11 janvier de cette année.

La plupart des attaques de drones ou de roquettes visant les forces américaines ou alliées ont été revendiquées par la Résistance islamique en Irak, une alliance informelle de groupes armés liés à l'Iran qui s'opposent au soutien des États-Unis à Israël dans la guerre de Gaza.

Daech «pas une menace» pour l’Irak

Ce début janvier, un drone américain a tué un commandant militaire et un autre membre de Harakat Hezbollah al-Nujaba ou HHN, une faction d’Al-Hachd al-Chaabi, un ensemble d'anciennes unités paramilitaires pro-iraniennes désormais intégrées aux forces armées irakiennes.

Lors de son intervention à Davos, Al-Soudani a déclaré qu'un dialogue immédiat était nécessaire pour «parvenir à un accord et à un calendrier concernant la fin de la mission des conseillers internationaux».

Al-Soudani a mentionné que la coalition n'était plus nécessaire.

«Aujourd'hui, selon l'analyse de tous les spécialistes en Irak et parmi nos amis, Daech ne représente pas une menace pour l'État irakien», a-t-il expliqué.

«Le plus tôt nous retirerons la coalition, c’est une nécessité pour la stabilité, la sécurité de l’Irak», a-t-il ajouté.

S'exprimant sur la crise à Gaza, Al-Soudani a réfuté les affirmations du secrétaire d'État américain, Antony Blinken, selon lesquelles la guerre entre Israël et le Hamas offrait une chance de revenir sur la voie d'une solution à deux États pour le conflit israélo-palestinien.

Blinken, qui a participé au forum mardi et mercredi, a déclaré que cela devrait impliquer des efforts plus larges pour améliorer les relations d'Israël avec les pays arabes par le biais d'efforts de normalisation, dans la même veine que les accords d'Abraham de 2020.

«Ce qu'a dit Blinken n'est pas nouveau. Tout le monde a dit la même chose», a-t-il précisé. «Ce que dit Blinken est refusé par le gouvernement israélien. Même le scénario d'après-guerre est refusé par les Israéliens.»

«La communauté internationale a échoué, les organisations internationales ont échoué. Les institutions internationales ont échoué dans cette mort injustifiable, inacceptable, qui se déroule sous nos yeux à Gaza», a poursuivi Al-Soudani.

L'Irak s'est fixé pour objectif d'établir un budget triennal afin de ne plus dépendre des recettes pétrolières à hauteur de 80% au lieu de 95%, a-t-il soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.