Le Hezbollah rejette les dernières propositions israéliennes de cessez-le-feu

Un nuage de fumée s'élève du village de Shihine, dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël, lors d'une frappe aérienne israélienne le 22 janvier 2024 (Photo, AFP).
Un nuage de fumée s'élève du village de Shihine, dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël, lors d'une frappe aérienne israélienne le 22 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 23 janvier 2024

Le Hezbollah rejette les dernières propositions israéliennes de cessez-le-feu

  • De nouvelles maisons civiles touchées par des bombes israéliennes ; l'armée israélienne aurait tiré des obus au phosphore à proximité des funérailles d'un membre du Hezbollah
  • Ce lundi matin, des tirs d'artillerie israéliens ont visé la périphérie des villes de Maroun al-Ras, Aytaroun, Yarine, Al-Bustan et la plaine de Marjayoun

BEYROUTH: Le Hezbollah a rejeté lundi les propositions israéliennes visant à mettre fin aux opérations militaires sur le front sud du Liban.

«Quoi que l'ennemi propose, cela ne changera pas l'équation, car il s'agit d'une guerre à option unique», a déclaré Hassan Fadlallah, député du Hezbollah.

«L'arrêt de l'agression israélienne sur Gaza est ce qui peut ouvrir la porte à d'autres questions et il n'y a pas de place pour autre chose.»

La réitération de la position du Hezbollah s'inscrit dans le contexte de la poursuite des violences le long de la frontière sud du Liban et de la pression constante exercée par Israël sur le mouvement pour qu'il accepte un cessez-le-feu.

Une proposition antérieure prévoyait le déplacement des forces Radwan du Hezbollah à au moins 7 kilomètres de la frontière, afin d'établir une zone quasi-tampon gérée par l'armée libanaise et la Force intérimaire des Nations unies au Liban. En échange, les États-Unis assureraient la définition des frontières terrestres, à l'instar du processus de démarcation des frontières maritimes. Ce processus serait indépendant de l'évolution de la situation à Gaza.

Des diplomates américains et européens se sont également rendus au Liban pour tenter d'empêcher que le conflit entre Israël et le Hezbollah ne dégénère en une guerre à grande échelle.

M. Fadlallah a signalé qu'Israël «profère des menaces et envoie des messages, de diverses manières, en prenant pour cibles des structures et des habitations civiles et en essayant d'imposer un équilibre des déplacements entre son nord et notre sud, ou en nous menaçant d'une guerre à grande échelle».

«Cependant, nous sommes entièrement prêts à faire face à toute situation qui pourrait survenir. Nous croyons que la victoire est le résultat ultime pour notre pays, la résistance et le peuple de notre                    nation.»

M. Fadlallah a indiqué qu'il avait assisté aux funérailles de Samar al-Sayyid Mohammed, une civile qui a été tuée lorsque la voiture dans laquelle elle se trouvait est passée à côté de la cible d'une attaque de drone israélienne dans la ville frontalière de Bint Jbeil. Son fils a été blessé dans l'attaque et un membre du Hezbollah, Fadl al-Shaar, a également été tué.

M. Fadlallah a insisté que le Hezbollah «n'acceptera aucune atteinte aux civils, quelle qu'en soit la raison, et qu'il ripostera toujours à toute attaque contre des civils au Liban».

Les assassinats perpétrés par l'armée israélienne «n'affaibliront pas la détermination de la résistance», a-t-il ajouté.

Ce dimanche, le journal Yedioth Ahronoth a cité des officiers supérieurs israéliens affirmant que les commandants militaires avaient proposé une trêve de 48 heures dans le nord d'Israël, en coordination avec des responsables à Washington. Toutefois, ils ont averti que si le Hezbollah violait la trêve, notamment en prenant pour cible des civils, une réaction violente serait déclenchée au Sud-Liban. Cette proposition n'a pas encore été confirmée par les responsables politiques israéliens.

Frappes israéliennes

Lundi matin, des tirs d'artillerie israéliens ont visé la périphérie des villes de Maroun al-Ras, Aytaroun, Yarine, Al-Bustan et la plaine de Marjayoun.

L'armée israélienne aurait tiré des obus au phosphore sur la localité d'Odaisseh, à la périphérie de Kfar Kila, pendant les funérailles d'un membre du Hezbollah, Sameh Assaad. Les forces armées israéliennes ont également tiré de nombreux obus dans les environs de Taibeh et ont pris pour cible la périphérie de la ville de Houla.

Une propriété civile, la maison de la famille Yaghi, à Tayr Harfa, a été considérablement endommagée par les frappes aériennes des avions de guerre israéliens. Des raids ont également été menés à Taibeh, près d'un centre de défense civile, et à Marouahine.

L'artillerie israélienne a bombardé des cibles à la périphérie des localités de Houla, Mays el-Jabal, et Deir Mimas. En outre, un drone israélien a tiré un missile sur une propriété résidentielle dans un complexe agricole à la périphérie de la ville d’Al-Ouazzani, mais aucun blessé n'a été signalé.

Dans le même temps, le Hezbollah a déclaré avoir pris pour cible «un groupe de soldats israéliens à proximité du site militaire d'El-Raheb avec une frappe directe». Le groupe a ajouté qu'il avait visé «les forces israéliennes dimanche soir avec des missiles dans les environs de la caserne de Zar'it ce qui a fait des victimes confirmées». Les troupes israéliennes se préparaient à mener des opérations sur le territoire libanais, selon le Hezbollah.

Le groupe a affirmé que l’un de ses membres, Ali Saïd Yahya, de Taybeh, avait été tué. Les Brigades d’Al-Qassam, l'aile militaire du Hamas au Liban, ont déclaré que Mohammed Bassem Azzam, membre du camp de réfugiés palestiniens de Mieh Mieh, près de la ville de Sidon, était « tombé en martyr au cours de sa mission dans le sud du Liban ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


La reconnaissance de la Palestine, message à Israël sur «les illusions de l'occupation» 

La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.(AFP)
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  • "La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours"
  • Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus"

RAMALLAH: La prochaine reconnaissance de la Palestine par plusieurs Etats dont la France en marge de l'Assemblée générale de l'ONU adresse un message claire à Israël sur les "illusions" de l'occupation, a déclaré mercredi à l'AFP la ministre des Affaires étrangères palestinienne Varsen Aghabekian.

"La reconnaissance n'est pas symbolique. C'est quelque chose de très important car cela envoie un message très clair aux Israéliens sur leurs illusions de [vouloir] continuer leur occupation pour toujours", a déclaré Mme Aghabekian, en référence à l'occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza par Israël.

Cela envoie aussi "un message clair aux Palestiniens : 'nous soutenons votre droit à l'autodétermination'" et "cela nous donne un élan pour l'avenir, car nous allons construire dessus", a-t-elle ajouté.


Les groupes de défense des droits exhortent le Liban à protéger la liberté d'expression dans la nouvelle loi sur les médias

Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme. (AFP)
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  • Les amendements proposés risquent de saper les efforts de réforme, selon les critiques
  • Les ONG demandent au Parlement d'abolir la diffamation criminelle et de mettre fin à la détention préventive

BEYROUTH: Le Parlement libanais devrait s'assurer que le projet de loi sur les médias qu'il examine respecte le droit à la liberté d'expression, ont demandé mardi 14 organisations libanaises et internationales de défense des droits de l'homme.

Il s'agit notamment de décriminaliser la diffamation, le blasphème, l'insulte et la critique des fonctionnaires, d'interdire la détention provisoire en cas d'infractions liées à la liberté d'expression et de supprimer les restrictions onéreuses imposées à la création de médias.

Ces appels interviennent alors que la commission parlementaire de l'administration et de la justice doit reprendre mardi l'examen du projet de loi.

Le 31 août, les membres du Parlement ont reçu des propositions d'amendements au texte du projet de loi qui, selon les organisations, comprenaient la réintroduction de la détention préventive et des dispositions qui criminalisent l'insulte et la diffamation.

Les groupes de défense des droits, dont Amnesty International, le Comité pour la protection des journalistes, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont prévenu que les amendements proposés limiteraient davantage le travail des organisations de médias qui font l'objet d'une plainte en leur interdisant de publier des documents sur le plaignant tant que la procédure judiciaire est en cours.

Les lois libanaises sur la diffamation criminelle ont été utilisées à maintes reprises pour cibler et réduire au silence les critiques du gouvernement, les activistes et les journalistes au Liban, ces derniers étant régulièrement convoqués devant les agences de sécurité pour leur travail.

"Le Parlement devrait veiller à ce que ces pratiques cessent en adoptant une loi sur les médias qui soit entièrement conforme aux normes internationales en matière de droits de l'homme, notamment en ce qui concerne le droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", ont déclaré les organisations dans un communiqué.

"Le Parlement libanais devrait adopter une loi sur les médias qui inclue les protections des droits pour lesquelles les groupes de défense des droits et des médias libanais se battent depuis longtemps", ont-elles ajouté.

Les groupes de défense des droits, qui ont examiné les amendements proposés, se sont opposés à la réintroduction de la détention provisoire, y compris "dans des circonstances aggravées, telles que l'atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

La détention provisoire n'est autorisée au Liban que pour les délits passibles de plus d'un an de prison. Elle est expressément interdite pour les délits liés aux médias dans les lois libanaises existantes sur les médias.

"S'il était adopté, cet amendement constituerait un recul significatif pour la protection du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias au Liban", ont déclaré les organisations.

Elles notent que l'amendement proposé ne précise pas ce que signifie "porter atteinte à la dignité ou à la vie privée des individus".

"Une loi vague qui laisse les gens dans l'incertitude quant à l'expression qui peut la violer a un effet dissuasif sur la liberté d'expression, car les gens peuvent s'autocensurer de peur de faire l'objet d'une convocation, d'une détention provisoire ou d'éventuelles poursuites judiciaires", ont-elles ajouté.

"Les dispositions vagues laissent également la loi sujette à des abus de la part des autorités, qui peuvent les utiliser pour faire taire les dissidents pacifiques.

Une telle interdiction législative générale constituerait "une atteinte grave au droit à la liberté d'expression".

Les amendements proposés obligeraient les stations de télévision titulaires d'une licence à fournir au ministère de l'information et au Conseil national de l'audiovisuel des rapports réguliers, y compris des informations détaillées sur la programmation des émissions, et impliqueraient que les médias électroniques soient soumis à un régime d'autorisation préalable plutôt qu'à un régime de notification.

"Si elles ne sont pas élaborées avec soin, ces exigences en matière d'autorisation risquent de permettre une prise de décision arbitraire quant à l'établissement et à l'exploitation des médias et pourraient faciliter les violations du droit à la liberté d'expression et à la liberté des médias", indique la déclaration.

Le Parlement libanais a commencé à discuter d'une nouvelle loi sur les médias en 2010 après qu'un ancien membre du Parlement, Ghassan Moukheiber, et la Fondation Maharat, une organisation non gouvernementale basée à Beyrouth et spécialisée dans les questions relatives aux médias et à la liberté d'expression, ont soumis une proposition visant à modifier la loi sur les publications du Liban, qui est dépassée.

En janvier 2023, le Parlement a créé une sous-commission chargée d'étudier et de modifier le projet de loi sur les médias, dont la version finale a été soumise à la Commission de l'administration et de la justice le 27 mai.

Le projet de loi soumis à la commission en mai comprenait des avancées dans la protection du droit à la liberté d'expression au Liban, notamment l'abolition de la détention provisoire et des peines de prison pour toutes les violations liées à l'expression. Il abroge également les dispositions relatives à la diffamation et à l'insulte du code pénal libanais et de la loi sur le système judiciaire militaire.

La commission de l'administration et de la justice a entamé les discussions sur le dernier projet de loi sur les médias le 29 juillet et a tenu trois réunions sur la question.

Cependant, les amendements proposés, présentés aux membres du Parlement le 31 août, ont été largement contestés par les groupes internationaux de défense des droits pour des dispositions considérées comme restreignant la liberté des médias.

Les groupes de défense des droits ont demandé à la commission de rendre ses discussions publiques afin de garantir la transparence des débats législatifs et de faciliter la participation effective du public.


L'Arabie saoudite, le Qatar et la Chine condamnent l'attaque terrestre israélienne à Gaza

De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
De la fumée s'élève de Gaza après une explosion, vue d'Israël le 17 septembre 2025. (REUTERS)
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  • L'Arabie saoudite a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à mettre fin à l'escalade
  • Le Qatar a réitéré son soutien à la création d'un État palestinien indépendant

RIYADH : L'Arabie saoudite, la Chine et le Qatar ont condamné mercredi l'extension des opérations militaires israéliennes à Gaza, avertissant que l'assaut violait le droit international et menaçait la stabilité régionale.

Dans une déclaration, le ministère saoudien des affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé "la poursuite des crimes" par les forces d'occupation israéliennes et a critiqué la communauté internationale pour son incapacité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l'escalade.

Le Royaume a réaffirmé son rejet des actions qui portent atteinte au droit humanitaire international et a appelé à des efforts internationaux urgents pour mettre fin à la violence et assurer la protection des civils à Gaza.

Le ministère des affaires étrangères du Qatar a également condamné l'opération terrestre israélienne "dans les termes les plus forts", la qualifiant d'extension de la guerre contre le peuple palestinien et de "violation flagrante du droit international".

Il a averti que les actions d'Israël compromettaient les perspectives de paix par des politiques de "colonisation, d'agression et de racisme", et a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour garantir le respect des résolutions internationales.

Le Qatar a réitéré son soutien à la cause palestinienne et à la création d'un État palestinien indépendant sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

À Pékin, le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que la Chine "s'oppose fermement à l'escalade des opérations militaires d'Israël à Gaza et condamne tous les actes qui portent atteinte aux civils et violent le droit international", en référence au bombardement de la ville de Gaza.