«Je me sens coupable»: Motaz Azaiza revient sur l’horreur des bombardements israéliens

Le photojournaliste gazaoui Motaz Azaiza (Photo, Instagram).
Le photojournaliste gazaoui Motaz Azaiza (Photo, Instagram).
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Publié le Mercredi 31 janvier 2024

«Je me sens coupable»: Motaz Azaiza revient sur l’horreur des bombardements israéliens

  • Pour lui, une vie normale semble impossible après les expériences vécues et les pertes de proches
  • Depuis qu'il a été évacué, le jeune homme, apparemment affecté par le syndrome post-traumatique, multiplie les entretiens pour sensibiliser le monde aux atrocités perpétrées par l'armée israélienne dans la bande de Gaza

ALGER: Le photojournaliste gazaoui Motaz Azaiza a récemment été interviewé par Al Jazeerapour un entretien sur son expérience difficile dans la bande de Gaza.

À la question: «Qu’en est-il de vos rêves, les rêves que vous aviez avant la guerre, ont-ils changé ?», le photojournaliste répond que toutes ses aspirations antérieures ont perdu leur attrait.

Il souligne que, autrefois, son grand rêve était l'acquisition «d'une nouvelle caméra ou de voyager», des ambitions aujourd'hui reléguées «à l'indifférence».

Pour lui, une vie normale semble impossible après les expériences vécues et les pertes de proches.

«Les cafés, les plages où je passais du temps avec mes amis, tout a été détruit.»

Il explique que le poids de la culpabilité persiste, que ce soit en buvant de l'eau potable ou en s'installant confortablement sur un canapé. «Je me sens coupable, je n’entends plus de drones menaçants au-dessus de ma tête qui essaient de me tuer, je ne vois plus de membres humains éparpillés après des bombardements israéliens», confie-t-il.

Il ajoute également qu’il aspire à une existence où son peuple pourrait vivre sans subir ces destructions, et son esprit demeure focalisé sur le jour où Gaza «reviendra à la vie».

Le photojournaliste @motaz_azaiza, qui a récemment quitté la bande de Gaza, déclare se sentir «coupable» de se trouver dans un endroit sûr lorsqu'il pense aux nombreux Palestiniens toujours piégés au milieu des bombardements israéliens.

M. Azaiza, qui a accumulé des millions d’abonnés en documentant l'impact continu de la guerre à Gaza, a annoncé la semaine dernière qu'il devait être évacué de la région pour des raisons de sécurité.

Motaz Azaiza a précisé dans une vidéo sur les réseaux sociaux qu’il porterait pour la dernière fois son gilet de sécurité étiqueté «Presse», car il a pris la décision de quitter Gaza et de se mettre en sécurité au Qatar.

Il déclare qu’il espère pouvoir revenir bientôt pour «aider Gaza». Dans un message écrit, il indique que le public connaît certaines des raisons pour lesquelles il doit quitter Gaza, «mais pas toutes».

 

Le photojournaliste de 24 ans a documenté les bombardements, les interventions chirurgicales d'urgence sur les victimes des frappes aériennes, la faim et la pauvreté à Gaza depuis qu'Israël a déclaré la guerre à la région désormais assiégée.

Il a gagné plus de 18 millions d’abonnés sur Instagram, car lui ainsi que d’autres journalistes indépendants de la bande de Gaza, qui couvrent les événements via les réseaux sociaux, sont devenus des sources d’information vitales pour ceux qui veulent savoir ce qui s’y passe.

Il y a six jours, M. Azaiza a publié un reportage vidéo sur Instagram, dans lequel il déclarait que tous les journalistes qu'il connaissait à Gaza et ayant été exposés aux drones avaient «été tués».

Traumatisme

Depuis qu'il a été évacué, le jeune homme, apparemment affecté par le syndrome post-traumatique, multiplie les entretiens pour sensibiliser le monde aux atrocités perpétrées par l'armée israélienne dans la bande de Gaza, semblant mettre de côté sa propre santé mentale.

Il explique souffrir d’un sentiment de culpabilité, ce qui est commun à de nombreux survivants de guerres.

Le syndrome du survivant englobe les sentiments de culpabilité éprouvés par une personne qui se reproche d'être en vie alors qu'une autre a péri. Il est difficile de se sentir heureux d'être en vie sachant que d'autres n'ont pas connu le même sort.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.