L'Ukraine demande plus d'aide aux Occidentaux après une nouvelle attaque russe «massive»

Un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de missile à Kiev, le 7 février 2024 (Photo, AFP).
Un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque de missile à Kiev, le 7 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 08 février 2024

L'Ukraine demande plus d'aide aux Occidentaux après une nouvelle attaque russe «massive»

  • Ces frappes russes ont notamment visé Kiev, la capitale ukrainienne, où les débris d'un missile abattu sont tombés sur un immeuble résidentiel
  • Une attaque à Mykolaïv (sud) a fait un mort et détruit les toits d'une vingtaine de maisons

KIEV: L'Ukraine a appelé mercredi les Occidentaux à lui envoyer les armes et munitions dont elle a cruellement besoin après une nouvelle attaque aérienne "massive" de la Russie, qui a fait au moins cinq morts et une quarantaine de blessés.

Ces frappes russes ont notamment visé Kiev, la capitale ukrainienne, où les débris d'un missile abattu sont tombés sur un immeuble résidentiel, tuant quatre personnes et en blessant quarante. Une attaque à Mykolaïv (sud) a fait un mort et détruit les toits d'une vingtaine de maisons.

"Nous répondrons à chaque missile, chaque (drone explosif de fabrication iranienne) Shahed", a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans son message vidéo quotidien, adressant ses condoléances aux familles des victimes.

"Notre objectif cette année est non seulement d'augmenter notre protection aérienne (...) mais aussi d'infliger à la Russie le maximum de pertes", a-t-il aussi dit, après avoir reçu à Kiev le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

M. Borrell, qui a dû lors de sa visite se réfugier dans un abri anti-aérien, a appelé les Européens à aider l'Ukraine "quoi qu'il en coûte". Les dirigeants de l'UE se sont mis d'accord jeudi dernier à Bruxelles pour accorder une aide supplémentaire de 50 milliards d'euros sur quatre ans.

Blocage américain

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a cependant pressé l'Union européenne d'"augmenter" ses livraisons d'obus d'artillerie, dont les troupes ukrainiennes manquent sur le front. Il a notamment demandé aux Vingt-Sept de "signer des contrats à long terme avec les entreprises" ukrainiennes de défense, de "réorienter les contrats existants pour la livraison d'obus à l'Ukraine" et d'"augmenter les importations de munitions en provenance de pays tiers".

Il a regretté une situation "confuse" aux Etats-Unis, où le Congrès ne parvient pas depuis des mois, sur fond de lutte électorale avant la présidentielle de novembre, à voter une nouvelle enveloppe.

Les sénateurs américains ont à nouveau buté mercredi sur un accord débloquant de nouveaux fonds pour l'Ukraine et Israël et réformant en contrepartie le système migratoire des Etats-Unis, pourtant âprement négocié depuis des mois entre démocrates et républicains.

Sous la pression de Donald Trump, qui a appelé à boycotter le texte, les républicains ont finalement voté contre.

Les États-Unis "peuvent et vont" continuer à fournir une aide militaire à l'Ukraine, a cependant déclaré mercredi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, lors d'une visite au siège de l'Otan à Bruxelles.

64 engins tirés 

Selon le président Volodymyr Zelensky, six régions d'Ukraine ont été visées par l'attaque russe de mercredi, la première de cette ampleur depuis fin janvier avec des missiles et drones lancés en plusieurs vagues.

Dans la capitale, l'alerte a été déclenchée peu avant 06H00 locales (04H00 GMT), et a duré trois heures. Plusieurs séries de fortes explosions ont résonné dans la ville, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Au total, la Russie a lancé 44 missiles et 20 drones explosifs sur l'Ukraine, a déclaré sur Telegram le commandant en chef des armées ukrainiennes, Valery Zaloujny.

Sur ce total de 64 engins, les forces ukrainiennes ont intercepté 29 missiles de croisière et 15 drones, selon la même source.

Comme à son habitude, le ministère russe de la Défense a affirmé n'avoir visé que des cibles militaires et que celles-ci avaient "toutes été détruites".

A Kiev, des débris d'un missile abattu sont retombés sur un immeuble résidentiel de 17 étages dans le quartier Golosiïvsky (sud), provoquant des destructions et un incendie.

Fenêtres explosées 

Sur plusieurs des étages supérieurs, de la fumée s'échappait des fenêtres et les murs étaient noircis.

"J'ai même vu le missile voler, il s'est élevé puis a volé avec la queue en feu, je ne pouvais pas voir vers où, puis ça a cogné", a indiqué à l'AFP une habitante, Valentyna Kozatchouk, une retraitée de 63 ans.

Selon elle, toutes les portes donnant sur le palier et la cage d'escalier ont explosé et les fenêtres de son balcon étaient endommagées.

Un autre habitant, Dmytro, sorti mettre ses enfants à l'abri, il a voulu revenir chercher sa compagne.  Mais les secouristes "ne m'ont pas laissé entrer", a-t-il expliqué.

"Elle est peut-être morte", s'est-il inquiété.

Kharkiv, deuxième ville du pays située dans l'Est, a essuyé pour sa part des tirs de missiles S-300, a indiqué le gouverneur régional Oleg Synegoubov.

Dans la région de Lviv (ouest), un missile a touché un site industriel de la ville de Drogobytch, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière polonaise, sans faire de victimes, a indiqué le gouverneur régional Maksym Kozytsky sur Telegram. Un autre missile a été abattu dans cette région, selon la même source.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.