L'intelligence artificielle, alliée d'Israël pour traquer le Hamas à Gaza

Cette photo prise le 19 octobre 2018 montre une vue d'une batterie du système de défense israélien Iron Dome, conçu pour intercepter et détruire les roquettes à courte portée et les obus d'artillerie, dans le centre d'Israël, près de Tel Aviv (Photo, AFP).
Cette photo prise le 19 octobre 2018 montre une vue d'une batterie du système de défense israélien Iron Dome, conçu pour intercepter et détruire les roquettes à courte portée et les obus d'artillerie, dans le centre d'Israël, près de Tel Aviv (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 10 février 2024

L'intelligence artificielle, alliée d'Israël pour traquer le Hamas à Gaza

  • L'IA l'aide notamment à cartographier le vaste réseau de tunnels du Hamas à Gaza
  • Ces nouveaux outils sont un espoir bienvenu pour l'industrie technologique israélienne qui subit le contrecoup de la guerre

TEL-AVIV: L'armée israélienne a déployé pour la première fois dans son offensive à Gaza une nouvelle technologie militaire basée sur l'intelligence artificielle (IA), qui lui sert notamment à déjouer les attaques et repérer les souterrains du Hamas palestinien.

Elle y a fait allusion le mois dernier, quand son porte-parole, Daniel Hagari, a déclaré que les forces israéliennes opéraient "simultanément au-dessus et sous terre".

L'IA l'aide notamment à cartographier le vaste réseau de tunnels du Hamas à Gaza, a précisé à l'AFP un haut responsable de la défense.

Ces nouveaux outils sont un espoir bienvenu pour l'industrie technologique israélienne qui subit le contrecoup de la guerre. En 2022, le secteur représentait 18% du PIB. Mais depuis le début de la guerre le 7 octobre, environ 8% de sa main-d'oeuvre a été mobilisée pour combattre.

"La guerre à Gaza est en général porteuse de menaces, mais aussi d'opportunités de tester les technologies émergentes sur le terrain", note Avi Hasson, directeur général de Startup Nation Central, un incubateur technologique israélien.

"Sur le champ de bataille comme dans les hôpitaux, certaines technologies utilisées dans cette guerre ne l'avaient jamais été auparavant", dit-il.

Mais elles n'ont pas empêché des dizaines de milliers de civils de mourir à Gaza, relativise Mary Wareham, experte en armement à l'ONG Human Rights Watch.

En décembre dernier, plus de 150 pays ont soutenu une résolution de l'ONU identifiant "de sérieux défis et préoccupations" dans les nouvelles technologies militaires, y compris "l'intelligence artificielle et l'autonomie dans les systèmes d'armes".

Traqueur de drones

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque contre Israël de commandos du Hamas partis de la bande de Gaza, que le mouvement islamiste palestinien contrôlait depuis 2007. Elle a fait plus de 1.160  morts, en majorité des civils tués le jour même, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, l'armée israélienne a lancé à Gaza une vaste offensive qui a fait près de 28.000 morts à ce jour, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, selon le Hamas.

Comme beaucoup d'autres conflits modernes, cette guerre a été marquée par la prolifération de drones peu coûteux, qui ont rendu les attaques aériennes plus faciles.

Le Hamas en a utilisé beaucoup, y compris le 7 octobre pour larguer des explosifs.

Israël, dont le système Dôme de fer intercepte roquettes et missiles, s'est tourné vers une nouvelle technologie pour les abattre: un viseur optique doté d'une IA, fabriqué par la start-up israélienne Smart Shooter et placé sur des fusils ou des mitrailleuses.

"Il aide nos forces à intercepter les drones" car "il fait de chaque soldat ordinaire, même aveugle, un tireur d'élite", estime le haut fonctionnaire de la défense.

Leader mondial

L'IA est également utilisée pour une des priorités du plan israélien visant à "anéantir" le Hamas: cartographier les innombrables tunnels où, selon Israël, les combattants du mouvement palestinien se cachent et retiennent des otages.

Un réseau souterrain si vaste qu'il est surnommé "le métro de Gaza" par l'armée israélienne: au moins 1.300 tunnels courant sur plus de 500 kilomètres, selon une récente étude de l'académie militaire américaine de West Point.

Pour les cartographier, Israël utilise des drones munis d'IA qui peuvent aller sous terre, notamment un modèle fabriqué par la startup israélienne Robotican, encapsulé dans un boîtier robotisé.

Il est utilisé à Gaza "pour pénétrer dans les tunnels et voir aussi loin que le permettent les communications", selon le haut responsable israélien de la défense.

Avant la guerre, la technologie ne permettait pas aux drones d'opérer sous terre en raison de problèmes de transmission d'images, ajoute-t-il.

Si le conflit pose de nombreuses questions en matière de respect des droits humains, il a également renforcé le statut d'Israël de leader mondial dans la fabrication de systèmes de défense de pointe.

Le Wall Street Journal a rapporté le mois dernier que les Etats-Unis, principaux alliés d'Israël et qui lui fournissent chaque année des milliards de dollars d'aide militaire, formaient leurs soldats à abattre des drones à l'aide de la technologie Smart Shooter.


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.