Les frappes de drones israéliens au Liban font trois morts

Des soldats de l'armée libanaise se rassemblent autour d'une voiture endommagée près de la ville côtière de Jadra, au sud du Liban, samedi 10 février 2024 (Photo, AP).
Des soldats de l'armée libanaise se rassemblent autour d'une voiture endommagée près de la ville côtière de Jadra, au sud du Liban, samedi 10 février 2024 (Photo, AP).
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Publié le Samedi 10 février 2024

Les frappes de drones israéliens au Liban font trois morts

  • La résistance palestinienne « a agi avec sagesse et force » selon le ministre iranien des Affaires étrangères à Beyrouth
  • C'est la première fois que la région côtière de Jadra, à des centaines de kilomètres de la ligne du Litani, est visée

BEYROUTH : L'armée israélienne a étendu ses opérations contre le Hezbollah et ses alliés à l'intérieur du territoire libanais samedi.

Des frappes de drones israéliens qui ont touché une voiture et une moto au sud de Beyrouth, ont tué un Syrien et un Libanais, et blessé un Palestinien.

Wajih Khalil Fares, un vendeur de légumes de la ville d'Aitaroun, a été tué alors qu'il tentait de secourir les victimes de la frappe de la voiture.

C'est la première fois que la zone côtière de Jadra, située à des centaines de kilomètres de la ligne du Litani, est prise pour cible depuis le début des hostilités entre le Hezbollah et Israël l'année dernière.

Israël a visé la banlieue sud de Beyrouth au début du mois de janvier, lorsqu'un drone a touché le quartier général local du Hamas et tué le chef adjoint Saleh Al-Arouri.

Le 126e jour de la campagne israélienne à la frontière sud du Liban, un drone a également frappé une maison dans la ville de Khiam, et blessé trois travailleurs syriens.

L'armée israélienne a intensifié ses opérations aériennes et d'artillerie contre les habitations des villes frontalières, ciblant Hanine et la périphérie de la ville majoritairement chrétienne de Rmeish, ainsi que Kounine dans le district de Bint Jbeil et Markaba.

Le Hezbollah a tiré des missiles sur la caserne militaire israélienne de Branit.

L'escalade israélienne est intervenue au cours d'une visite à Beyrouth du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, qui a rencontré des responsables, dont le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, des représentants de factions palestiniennes et le président du Parlement, Nabih Berri.

Il a déclaré : « L'évolution de la situation dans la bande de Gaza s'oriente vers une solution politique, alors que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, considère toujours que la solution réside dans la guerre pour sauver sa peau ».

Après avoir rencontré le Premier ministre intérimaire Najib Mikati, Amir-Abdollahian a réitéré « le soutien ferme de l'Iran à la stabilité et à la sécurité du Liban ».

Il a ajouté que certains groupes avaient tenté de provoquer un conflit entre le gouvernement, le peuple libanais et la résistance, mais avaient échoué.

Amir-Abdollahian a souligné le soutien de l'Iran à « la résistance en Palestine, comme il l'a fait dans le passé ». Cependant, au cours des quatre derniers mois, il a également essayé d'arrêter les attaques israéliennes sur Gaza et d'empêcher l'expansion de la guerre dans la région ».

Il a ajouté : « Les Palestiniens sont les véritables propriétaires de la Palestine et c'est à eux de prendre les décisions concernant la Palestine et son avenir. Nous savons qu'ils ont des projets et des initiatives politiques pour l'après-guerre ».

Il a insisté sur la nécessité pour « tout le monde d'essayer de trouver une solution politique pour mettre fin aux attaques israéliennes et aux crimes de guerre contre les Palestiniens dès que possible ».

Mikati a décrit la situation dans la région comme étant « fluctuante et complexe », soulignant l'importance de poursuivre les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu urgent à Gaza.

Il a ajouté : « Nous attendons avec impatience la paix et la stabilité dans la région, et des efforts doivent être déployés pour mettre fin à la guerre contre Gaza et empêcher qu’elle ne s'étende davantage dans la région. »

Lors de la rencontre avec Nasrallah, Amir-Abdollahian a déclaré : « La résistance palestinienne a agi avec sagesse et fermeté. Dans toute initiative politique, le rôle du peuple palestinien et le consensus des dirigeants et des groupes palestiniens doivent être considérés comme le pilier fondamental. »

Nasrallah a déclaré : « L'armée israélienne est confrontée à une crise stratégique et n'a atteint aucun de ses objectifs sur le terrain. La résistance est devenue un facteur important dans les équations régionales, et la victoire du peuple palestinien et de la résistance est inévitable ».

Le ministre iranien des Affaires étrangères a rencontré une délégation palestinienne comprenant le chef du mouvement du Jihad islamique, Ziad Nakhla, un responsable du Hamas, Osama Hamdan, et le commandant en second du Front populaire de libération de la Palestine, Jamil Mezher.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.