Poursuite des hostilités entre le Hezbollah et l’armée israélienne

De la fumée s’échappe après le bombardement par Israël du village de Chihine, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 13 février 2024. (AFP).
De la fumée s’échappe après le bombardement par Israël du village de Chihine, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 13 février 2024. (AFP).
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Publié le Mercredi 14 février 2024

Poursuite des hostilités entre le Hezbollah et l’armée israélienne

  • Le Hezbollah aurait mené une attaque contre un bâtiment de la police israélienne dans la colonie de Kiryat Shmona
  • Les attaques israéliennes ont visé des maisons et un centre commercial de la ville de Houla

BEYROUTH: Les hostilités entre le Hezbollah et l’armée israélienne se sont poursuivies mardi. En effet, les deux parties ont élargi la portée de leurs cibles.

Le Hezbollah aurait mené une attaque contre un bâtiment de la police israélienne dans la colonie de Kiryat Shmona.

«Certaines roquettes sont tombées sans que les sirènes ne retentissent», a déclaré le chef de l’autorité locale.

Il a exhorté les habitants qui n’y travaillent pas à quitter la ville.

Le responsable a soutenu que quelque 3 000 des 24 000 civils étaient restés dans la colonie.

Le Hezbollah a affirmé que ses membres avaient «réussi à intercepter un drone israélien Skylark et qu’il était en bon état technique».

Il a précisé que ses attaques avaient pris pour cible «un rassemblement de soldats israéliens dans la forteresse de Hunin à l’aide de missiles», ainsi que «du matériel d’espionnage sur le site de Hadab Yarin».

Plus tard, le Hezbollah a déclaré avoir visé «un rassemblement de soldats israéliens dans la caserne de Mitat avec des armes appropriées et l’avoir touché directement, ce qui a causé la mort de certains et occasionné des blessures à d’autres».

Selon les médias israéliens, la colonie de Margaliot, dans le Doigt de Galilée, a été prise pour ciblée par «un barrage d’au moins six missiles lancés à partir du Liban, [mais] les sirènes n’ont pas été activées et l’attaque a provoqué des dégâts dans cette zone».

Les attaques israéliennes ont visé des maisons et un centre commercial à Houla. Un agent de sécurité du commissariat de cette ville a été légèrement blessé.

En raison des raids, la route entre Mays al-Jabal et Houla a été coupée.

Les avions militaires israéliens ont lancé deux raids sur Marouahine et les zones périphériques d’Aïta al-Chaab et de Ramya, tandis que l’artillerie a bombardé la périphérie d’Al-Jibbayn et de Yarine.

Lundi soir, des frappes et des drones israéliens ont coûté la vie à cinq membres du Hezbollah à Maroun al-Ras et Talloussa, dans le district de Marjayoun.

Depuis le début des hostilités, il y a cent trente jours, les frappes israéliennes ont détruit environ trois cents logements à proximité de la frontière sud. Des milliers de maisons dans d’autres régions, ainsi que des établissements sanitaires, commerciaux et éducatifs ont également été démolis.

Une source sécuritaire rapporte que l’armée israélienne «utilise les types d’armes les plus destructeurs, interdits au niveau international».

De telles armes «causent des dégâts matériels dans les zones ciblées, laissant place à une traînée de cendre noire qui provoque pollution, maladies de peau et essoufflement».

L’armée libanaise et la Force intérimaire des nations unies au Liban (Finul) ont mené des patrouilles conjointes au sud du fleuve Litani.

«Aucun changement n’a été apporté au déploiement [des forces] ni à leur activité opérationnelle», a souligné le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti.

Selon les médias de Beyrouth, l’armée israélienne aurait élargi la portée de ses opérations dans le sud du Liban pour atteindre Nabatieh, au nord de la ligne Litani, ce que la Finul a signalé au commandant de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun.

«Je ne suis au courant d’aucune discussion spécifique à ce sujet entre les Forces armées libanaises et la Finul. Nous rencontrons souvent nos partenaires stratégiques des Forces armées libanaises pour aborder de nombreuses questions liées à la paix et à la sécurité le long de la Ligne bleue, et ces discussions sont confidentielles», a précisé M. Tenenti après avoir examiné les rapports.

«La mission de la Finul ne ménage aucun effort pour apaiser les tensions et prévenir de graves malentendus entre les deux parties [armées libanaise et israélienne]. Nous reprenons nos activités quotidiennes tout au long de la Ligne bleue pour garantir la désescalade des tensions existantes», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.