Liban: nouvelles craintes d'escalade à la frontière après des représailles meurtrières d'Israël

De la fumée s'échappe du village de Tayr Harfa, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, à la suite d'une frappe aérienne israélienne, le 12 février 2024 (Photo, AFP).
De la fumée s'échappe du village de Tayr Harfa, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, à la suite d'une frappe aérienne israélienne, le 12 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 15 février 2024

Liban: nouvelles craintes d'escalade à la frontière après des représailles meurtrières d'Israël

  • Les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas palestinien, dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza
  • Ces raids, sur des localités situées dans un rayon de 10 à 25 km de la frontière, ont été menés en représailles à un tir de roquette depuis le Liban sur une base militaire du nord d'Israël

JÉRUSALEM: Israël a mené mercredi des raids aériens sur le Liban voisin qui ont fait au moins neuf morts selon des sources libanaises, après un tir de roquette dans lequel une soldate israélienne a été tuée, une "escalade dangereuse" selon l'ONU qui craint un embrasement régional.

Les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas palestinien, dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza mais les frappes sont menées de plus en plus loin de chaque côté de la frontière.

Le porte-parole du secrétaire général de l'ONU a affirmé que l'"escalade" de la violence dans la zone frontalière "est dangereuse et doit s'arrêter", tandis que Washington a appelé à privilégier la "voie diplomatique" pour réduire les tensions.

L'armée a visé "des cibles terroristes du Hezbollah" dans plusieurs localités du sud du Liban, qui ont fait quatre morts, trois civils membres d'une même famille et un combattant du mouvement islamiste selon l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Ces raids, sur des localités situées dans un rayon de 10 à 25 km de la frontière, ont été menés en représailles à un tir de roquette depuis le Liban sur une base militaire du nord d'Israël, qui a tué une soldate d'après l'armée israélienne.

Frappe de drone

Les services de secours israéliens Magen David Adom, avaient d'abord fait état de sept blessés, dont cinq à Safed.

Un photographe de l'AFP avait vu des médecins et des soldats évacuer une personne blessée de l'hôpital de Safed, par hélicoptère militaire, à destination d'un autre établissement.

Ce tir de roquette n'a pas été revendiqué par le Hezbollah pro-iranien.

Selon l'ANI, une femme, son fils âgé de deux ans, et son beau-fils, âgé de 13 ans, ont été tués dans le village de Sawaneh.

Un autre raid a détruit un bâtiment dans le village d'Adchit, faisant un mort, un combattant du Hezbollah, et dix blessés, d'après l'ANI qui a fait état d'importantes destructions.

Le Hezbollah a par la suite confirmé la mort d'un de ses combattants dans ce village.

Il a ensuite annoncé la mort d'un autre combattant dans une frappe distincte.

Une source de sécurité libanaise a indiqué dans la soirée que trois autres civils, dont deux femmes, avaient été tués lors d'une frappe israélienne sur un immeuble de la ville de Nabatiyeh (sud). L'ANI a évoqué une frappe de "drone".

«Offensive très forte»

Depuis le lendemain de l'attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah vise des positions militaires israéliennes à la frontière, en soutien au mouvement islamiste palestinien.

Israël, de son côté, bombarde régulièrement le sud du Liban et mène des attaques ciblées contre des responsables du mouvement islamiste libanais.

Le chef d'état-major de l'armée israélienne Herzi Halevi, en visite dans le nord du pays, a affirmé mercredi que "la prochaine campagne sera une offensive très forte", selon un communiqué de l'armée.

De son côté, un haut responsable du Hezbollah, Hachem Safieddine, a averti que "cette agression (..) ne restera pas sans réponse".

Les violences entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes de part et d'autre de la frontière.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé mardi qu'un cessez-le-feu n'interviendrait qu'avec la fin des combats entre Israël et le Hamas à Gaza, menaçant de répliquer à toute attaque israélienne.

En plus de quatre mois, au moins 248 personnes, en majorité des combattants du Hezbollah et d'autres formations qui lui sont alliées, mais également 33 civils, ont été tuées dans le sud du Liban, selon un décompte de l'AFP. Côté israélien, 16 personnes ont été tuées, dix soldats et six civils, selon l'armée.


Liban: une femme tuée et 11 blessés dans une frappe israélienne dans le sud

De la fumée s'élève après des frappes aériennes israéliennes près de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 27 juin 2025. (AFP)
De la fumée s'élève après des frappes aériennes israéliennes près de Nabatieh, dans le sud du Liban, le 27 juin 2025. (AFP)
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  • L'armée israélienne bombarde régulièrement le Liban, surtout le sud frontalier d'Israël, en dépit d'un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué qu'une femme avait été tuée et que 11 autres personnes avaient été blessées vendredi dans une frappe israélienne visant le sud du pays, malgré un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste Hezbollah.

"Une femme a été tuée et 11 personnes blessées dans une frappe de l'ennemi israélien visant un appartement à Nabatiyé", selon un bilan provisoire du ministère, publié par l'agence de presse officielle libanaise Ani.

Israël a mené vendredi de nouveaux raids aériens sur le sud du Liban, malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis sept mois, a indiqué un média d'Etat libanais, l'armée israélienne disant viser un site souterrain du Hezbollah que le mouvement pro-iranien tentait de "réhabiliter".

Des avions de chasse israéliens ont lancé une "violente offensive aérienne de grande ampleur", a rapporté l'agence de presse officielle libanaise, Ani, évoquant une série de raids sur plusieurs positions, au cours desquels des missiles ont été largués, provoquant des explosions assourdissantes.

"Des avions de chasse de l’armée de l’air israélienne ont frappé un site utilisé par l’organisation terroriste Hezbollah pour gérer son dispositif de tirs et de défense dans la région du Beaufort, dans le sud du Liban", a déclaré l'armée israélienne dans un communiqué.

Le site visé "fait partie d’un important projet souterrain qui avait été totalement mis hors service à la suite de frappes israéliennes", a ajouté l'armée israélienne, affirmant qu'elle "avait identifié des tentatives de réhabilitation entreprises par le Hezbollah, et a ciblé des infrastructures terroristes dans la zone".

"La présence de ce site et les tentatives de le réhabiliter constituent une violation flagrante des accords conclus entre Israël et le Liban", a estimé l'armée.

L'armée israélienne bombarde régulièrement le Liban, surtout le sud frontalier d'Israël, en dépit d'un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre pour mettre fin à plus d’un an d’hostilités, dont deux mois de guerre ouverte ayant fortement affaibli le Hezbollah.

Jeudi, deux personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur le sud, où l'armée a dit avoir ciblé des membres du Hezbollah.

Mardi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort de trois personnes dans une frappe israélienne ayant visé un véhicule dans le district de Nabatiyé, dans le sud.

L’armée israélienne avait alors affirmé avoir tué le directeur d’une société de change accusé de transférer des fonds pour le Hezbollah.


Gaza: l'OMS annonce avoir effectué sa première livraison de fournitures médicales depuis le 2 mars

Des volontaires de familles palestiniennes organisées en comités pour empêcher les vols, gardent des camions transportant de l'aide alors qu'ils entrent dans la bande de Gaza depuis le point de passage de Zikim contrôlé par Israël, à l'ouest de Beit Lahia dans le nord du territoire palestinien assiégé, le 25 juin 2025. (AFP)
Des volontaires de familles palestiniennes organisées en comités pour empêcher les vols, gardent des camions transportant de l'aide alors qu'ils entrent dans la bande de Gaza depuis le point de passage de Zikim contrôlé par Israël, à l'ouest de Beit Lahia dans le nord du territoire palestinien assiégé, le 25 juin 2025. (AFP)
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  • "Hier, l'OMS a livré sa première cargaison médicale à Gaza depuis le 2 mars - 9 camions transportant des fournitures médicales essentielles, 2.000 unités de sang et 1.500 unités de plasma", a indiqué jeudi le chef de l'Organisation mondiale de la santé
  • L'OMS appelle "à l'acheminement immédiat, sans entrave et durable de l'aide sanitaire à Gaza par toutes les voies possibles"

GENEVE: L'OMS a annoncé avoir effectué mercredi à Gaza sa première livraison de fournitures médicales depuis le 2 mars, date à laquelle Israël a imposé un blocus sur le territoire palestinien, partiellement allégé depuis le 19 mai.

"Hier, l'OMS a livré sa première cargaison médicale à Gaza depuis le 2 mars - 9 camions transportant des fournitures médicales essentielles, 2.000 unités de sang et 1.500 unités de plasma", a indiqué jeudi le chef de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.

"Ces fournitures médicales ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan. Une aide à grande échelle est essentielle pour sauver des vies", a-t-il ajouté.

L'OMS appelle "à l'acheminement immédiat, sans entrave et durable de l'aide sanitaire à Gaza par toutes les voies possibles".

"Les fournitures seront distribuées aux hôpitaux prioritaires dans les prochains jours. Le sang et le plasma ont été livrés à l'entrepôt frigorifique du complexe médical Nasser en vue d'être distribués aux hôpitaux confrontés à de graves pénuries", a expliqué M. Tedros.

Selon le chef de l'OMS, les fournitures médicales ont été transportées dans Gaza depuis le point de passage de Kerem Shalom, "sans aucun pillage, malgré les conditions à haut risque le long de la route".

Quatre camions de l'OMS sont toujours à Kerem Shalom et d'autres sont en route pour Gaza.

En riposte à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, le gouvernement israélien a juré de détruire le mouvement islamiste.

L'armée israélienne a lancé une offensive à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé la quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants et provoqué un désastre humanitaire.

Selon des ONG et l'ONU, les plus de deux millions de Gazaouis vivent dans des conditions proches de la famine en raison des restrictions imposées par Israël.

Des Palestiniens sont en outre tués quasi-quotidiennement en allant chercher l'aide humanitaire dans des sites de distribution, selon la Défense civile locale.


Les notables de Gaza disent «sécuriser» l'aide que Netanyahu dit pillée par le Hamas

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  • Tard mercredi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait commandé à son armée un plan "pour empêcher le Hamas de s'emparer de l'aide"
  • "Des affirmations mensongères", selon la commission réunissant les notables de Gaza --non affiliée au Hamas--, qui réclame à l'ONU l'envoi d'observateurs pour "vérifier" ses affirmations

GAZA: La coalition des familles influentes de Gaza, affirmant être impliquée dans la distribution de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé et affamé par plus de 20 mois de guerre, a rejeté jeudi l'accusation israélienne selon laquelle cette aide serait détournée par le Hamas.

"L'aide est sécurisée dans sa totalité sous la supervision directe de la Haute commission aux affaires tribales de Gaza et elle n'est distribuée que via les agences internationales", affirme dans un communiqué ce regroupement de notables locaux.

Tard mercredi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait commandé à son armée un plan "pour empêcher le Hamas de s'emparer de l'aide", accusant le mouvement islamiste palestinien d'avoir "repris le contrôle de l'aide humanitaire entrant dans le nord de la bande de Gaza".

"Des affirmations mensongères", selon la commission réunissant les notables de Gaza --non affiliée au Hamas--, qui réclame à l'ONU l'envoi d'observateurs pour "vérifier" ses affirmations.

"Les mouvements palestiniens n'ont aucun lien" avec l'aide, poursuit le texte.

Fin mai, les autorités israéliennes avaient mis en place un mécanisme de distribution d'aide piloté dans Gaza par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), un organisme au financement opaque soutenu par Israël et les Etats-Unis mais avec lequel l'ONU et les ONG humanitaires refusent de travailler émettant des doutes sur sa neutralité.

Des centaines de Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens près des centres de distribution de la GHF.

Des journalistes de l'AFP ont cependant vu jeudi une distribution de sacs de farine estampillés "Programme alimentaire mondial" (PAM) dans la ville de Gaza.

Mercredi, ils avaient constaté l'arrivée d'un convoi de camions transportant de gros sacs, ressemblant à des chargements d'aide humanitaire, par un point d'entrée dans le nord de la bande de Gaza.

Des hommes masqués et armés de fusils ou de bâtons, juchés sur les cargaisons de cinq de ces camions, ont assuré protéger ce convoi d'éventuels pillages.

"Le Hamas prend le contrôle de la nourriture et des biens", a écrit sur Telegram le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, en partageant une vidéo de ces camions.

Le ministre d'extrême-droite a appelé M. Netanyahu à interdire l'aide humanitaire à Gaza --dont tous les points d'entrée sont tenus par Israël.