CIJ: La Jordanie affirme que l’occupation israélienne est «illégale, inhumaine et doit cesser»

Un manifestant brandit un drapeau palestinien alors que la CIJ poursuit ses audiences à La Haye, aux Pays-Bas, le 21 février 2024. (Reuters)
Un manifestant brandit un drapeau palestinien alors que la CIJ poursuit ses audiences à La Haye, aux Pays-Bas, le 21 février 2024. (Reuters)
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Publié le Jeudi 22 février 2024

CIJ: La Jordanie affirme que l’occupation israélienne est «illégale, inhumaine et doit cesser»

  • «Israël viole les droits des musulmans et des chrétiens à la liberté de culte», a affirmé Ayman Safadi, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères jordanien
  • Des représentants de la Chine, de l’Iran, de l’Irak, du Japon, de la Jordanie, du Koweït, du Liban et de la Libye présentent leur position au cours de la troisième journée d’audience à la CIJ

La Cour internationale de justice (CIJ), l’organe judiciaire principal de l’ONU, a poursuivi jeudi ses audiences de dizaines d’États et de trois organisations internationales qui remettent en cause la légalité de l’occupation des Territoires palestiniens par Israël.

Des représentants de la Chine, de l’Iran, de l’Irak, du Japon, de la Jordanie, du Koweït, du Liban et de la Libye devaient présenter leur position au cours de la troisième journée d’audience à la CIJ.

Des représentants des Émirats arabes unis (EAU), de l’Égypte et de l’Arabie saoudite ont déjà exigé qu’Israël mette fin à son occupation des Territoires palestiniens. L’envoyé du Royaume aux Pays-Bas, Ziad al-Atiyah, a déclaré que la poursuite des actions d’Israël était juridiquement indéfendable.

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Ahmad Ziadat, ministre jordanien de la Justice, au centre, et Ayman Safadi, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Jordanie, à droite, lors de l’audience à la CIJ, à La Haye. (ANP/AFP)

Ayman Safadi, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de Jordanie, a indiqué qu’ «Israël viole les droits des musulmans et des chrétiens à la liberté de culte en interdisant aux musulmans d’entrer dans la mosquée Al-Aqsa et en ne protégeant pas les prêtres contre les humiliations et les abus commis par les extrémistes israéliens».

«L’occupation est illégale et inhumaine, et elle doit cesser», a-t-il ajouté. «Israël consolide systématiquement l’occupation, privant les Palestiniens de leur droit à l’autodétermination.»

M. Safadi a conclu son allocution en notant que «des centaines de Palestiniens sont tués chaque jour à Gaza et en Cisjordanie parce qu’Israël n’est pas tenu pour responsable de ses crimes de guerre et de ses violations du droit international (...). Il faut mettre fin à l’occupation israélienne, source de tout mal».

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Au centre, l’ambassadeur et chef du département juridique du ministère des Affaires étrangères de l’Irak, Hayder Shiya al-Barrak. (ANP/AFP)

L’ambassadeur et chef du département juridique du ministère des Affaires étrangères de l’Irak, Hayder Shiya al-Barrak, a exhorté la CIJ à arrêter la «machine à tuer systématique» contre le peuple palestinien et à mettre fin au «massacre» et au «génocide».

M. Al-Barrak a évoqué les «actes barbares» d’Israël, notamment les «frappes aériennes et les tirs de roquettes visant des civils».

«Ces actes constituent des crimes de guerre exécutés avec une intention criminelle» et sont de graves violations des lois de la guerre, a précisé le représentant irakien, ajoutant qu’Israël «doit être tenu pour responsable».

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Reza Najafi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des affaires juridiques et internationales. (ANP/AFP)

Pour sa part, le représentant iranien a affirmé que les forces d’occupation israéliennes violaient continuellement le droit des Palestiniens à l’autodétermination.

«L’établissement du régime israélien s’est fait par un processus violent impliquant le déplacement forcé du peuple palestinien afin de créer une colonie majoritairement juive alignée sur le mouvement sioniste», a expliqué Reza Najafi, vice-ministre des Affaires étrangères chargé des affaires juridiques et internationales.

M. Najafi a énuméré une série de violations continues que le régime d’occupation israélien aurait commises: occupation prolongée, modification de la composition démographique dans les Territoires occupés, modification du caractère et du statut de la Ville sainte, mesures discriminatoires et violations des droits du peuple palestinien à la souveraineté permanente sur ses ressources naturelles.

M. Najafi a ajouté que «l’expansion des colonies, la séparation des routes et des barrières ainsi que les points de contrôle ont créé un système d’apartheid qui isole les communautés palestiniennes». Dans son allocution, M. Najafi a conclu que «l’inaction ou l’action insuffisante du Conseil de sécurité» était l’une des «principales causes de l’occupation prolongée des Territoires palestiniens», et que celui-ci était «paralysé en raison de l’impasse» causée par «un certain membre permanent».

De son côté, Ma Xinmin, conseiller juridique du ministère des Affaires étrangères, a souligné que Pékin «a toujours soutenu la juste cause du peuple palestinien dans le rétablissement de son droit légitime».

«Dans la poursuite du droit à l’autodétermination, le recours à la force par le peuple palestinien pour “résister à l'oppression étrangère” et parvenir à la création d’un État indépendant est un “droit inaliénable”», a-t-il poursuivi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
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  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.


Syrie: Chareh lance un appel à l'unité un an après la chute d'Assad

Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile. (AFP)
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  • Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence
  • Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer

DAMAS: Le président syrien Ahmed al-Chareh a exhorté lundi, un an après la chute de Bachar al-Assad, son peuple à s'unir pour rebâtir un pays ravagé par des années de guerre civile.

"La phase actuelle exige que tous les citoyens unissent leurs efforts pour bâtir une Syrie forte, consolider sa stabilité, préserver sa souveraineté", a déclaré le dirigeant, endossant pour l'occasion l'uniforme militaire comme le 8 décembre 2024, quand il était entré dans Damas à la tête de forces rebelles.

Après les prières du matin à mosquée des Omeyyades, il a salué "les sacrifices et l'héroïsme des combattants" ayant renversé il y a un an l'ex-dictateur Assad, selon un communiqué de la présidence.

Ahmed al-Chareh, ancien jihadiste de 43 ans, était devenu dans la foulée chef d'Etat par intérim après 14 ans de guerre civile et plus de cinq décennies d'un régime familial à la main de fer.

Il a rompu avec son passé jihadiste et réhabilité la Syrie sur la scène internationale, obtenant la levée des sanctions internationales, mais reste confronté à d'importantes défis sécuritaires.

De sanglantes violences intercommunautaires dans les régions des minorités druze et alaouite, et de nombreuses opérations militaires du voisin israélien ont secoué la fragile transition.

"C'est l'occasion de reconstruire des communautés brisées et de panser des divisions profondes", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"L'occasion de forger une nation où chaque Syrien, indépendamment de son appartenance ethnique, de sa religion, de son sexe ou de son affiliation politique, peut vivre en sécurité, dans l'égalité et dans la dignité".

Les célébrations de l'offensive éclair, qui ont débuté fin novembre, doivent culminer lundi avec une parade militaire et un discours du président syrien.

Elles sont toutefois marquées par le boycott lancé samedi par un chef spirituel alaouite, Ghazal Ghazal. Depuis la destitution d'Assad, lui-même alaouite, cette minorité est la cible d'attaques.

L'administration kurde, qui contrôle une grande partie du nord et du nord-est de la Syrie, a également annoncé l'interdiction de rassemblements et événements publics dimanche et lundi "en raison de la situation sécuritaire actuelle et de l'activité accrue des cellules terroristes".