Les États-Unis appellent la CIJ à ne pas ordonner à Israël de se retirer des Territoires palestiniens

Ci-dessus, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad Al-Maliki, à droite, et les membres de sa délégation assistent à l'audience de la Cour internationale de Justice à La Haye en février. 19, 2024 (Photo, ANP/AFP).
Ci-dessus, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad Al-Maliki, à droite, et les membres de sa délégation assistent à l'audience de la Cour internationale de Justice à La Haye en février. 19, 2024 (Photo, ANP/AFP).
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Publié le Mercredi 21 février 2024

Les États-Unis appellent la CIJ à ne pas ordonner à Israël de se retirer des Territoires palestiniens

  • Plus de cinquante États présenteront leurs arguments jusqu’au 26 février
  • Les auditions en cours pourraient accroître la pression politique autour de la guerre menée par Israël à Gaza

LA HAYE: Lors d’un discours prononcé mercredi devant la Cour internationale de justice (CIJ), les États-Unis ont déclaré que l’appel au retrait d’Israël des Territoires occupés en Palestine devait prendre en compte les besoins réels d’Israël en matière de sécurité.

Les États-Unis s’efforcent de trouver une solution pacifique pour les Israéliens et les Palestiniens et d’ouvrir la voie à la création d’un État palestinien, a ajouté le représentant américain.

L’Égypte, les Émirats arabes unis (EAU) et Cuba figuraient parmi ceux qui sont intervenus lors de la troisième journée d’audience à la CIJ, à La Haye.

Jasmine Moussa, conseillère juridique de l’Égypte, a précisé que l’assaut israélien en cours sur Gaza avait tué plus de 29 000 Palestiniens et déplacé 2,3 millions de personnes, en violation du droit international. «Il est choquant que certains États ne veuillent pas que la Cour donne un avis juridique. Quel message cela véhicule-t-il sur leur respect de la justice internationale et de l’État de droit?», a demandé Mme Moussa.

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Jasmine Moussa, conseillère juridique du cabinet du ministre des Affaires étrangères, assiste à l’audience publique organisée par la CIJ pour permettre aux parties de s’exprimer sur les conséquences juridiques de l’occupation des Territoires palestiniens par Israël. (Reuters)

La représentante de l’Égypte, Jasmine Moussa, a affirmé que le Moyen-Orient «aspire à la paix et à la stabilité» et à une «résolution globale et durable du conflit israélo-palestinien».

La représentante des EAU, Lana Nousseibeh, a indiqué que la viabilité de la paix et d’un État palestinien indépendant était mise en péril par les violations commises par Israël, qui se sont multipliées ces derniers temps.

Les EAU sont convaincus que la Cour déterminera les conséquences juridiques des violations du droit international commises par Israël à l’encontre du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie.

«Selon l’ONU, 2023 a été l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens en Cisjordanie», a souligné Mme Nousseibeh, avant d’ajouter qu’Israël devait cesser toutes les politiques et pratiques qui entravent l’exercice du droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Israël doit garantir la liberté d’accès aux lieux saints et respecter le statu quo juridique et historique de ces zones, a-t-elle poursuivi. Les EAU ont conclu leur déclaration en appelant à un cessez-le-feu à Gaza et ont critiqué l’incapacité du Conseil de sécurité de l’ONU à adopter une résolution de paix.

La Russie, quant à elle, présentera ses arguments mercredi. En 2022, l’Assemblée générale de l’ONU a demandé à la CIJ de rendre un avis non contraignant sur les conséquences juridiques de l’occupation.

Israël, qui ne participe pas à l’audience, a indiqué dans des commentaires écrits que l’intervention de la Cour pourrait entraver l’obtention d’un règlement négocié. En 2022, Washington s’est opposé à ce que la Cour émette un avis et devrait expliquer mercredi pourquoi elle ne peut pas statuer sur la légalité de l’occupation.

Plus de cinquante États présenteront leurs arguments jusqu’au 26 février. L’Égypte et la France doivent également s’exprimer mercredi.

Lundi, des représentants palestiniens ont demandé aux juges de déclarer illégale l’occupation israélienne de leur territoire et ont souligné que l’avis des juges pourrait contribuer à la mise en place d’une solution à deux États.

Mardi, dix États, dont l’Afrique du Sud, ont massivement critiqué la conduite d’Israël dans les Territoires occupés, et nombre d’entre eux ont exhorté la Cour à déclarer l’occupation illégale.

La dernière flambée de violence à Gaza, qui a suivi les attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre, a rendu plus complexes des griefs déjà profondément enracinés au Moyen-Orient et a compromis les efforts déployés pour instaurer la paix.

Il a été demandé au panel de quinze juges de la CIJ d’examiner «l’occupation, la colonisation et l’annexion par Israël (...), notamment les mesures visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem, ainsi que l’adoption par Israël de législations et de mesures discriminatoires connexes».

Les juges devraient prendre environ six mois pour rendre leur avis sur la demande, qui exige également qu’ils examinent le statut juridique de l’occupation et ses conséquences pour les États.

En 2004, Israël a ignoré l’avis de la CIJ qui a estimé que le mur de séparation construit par Israël en Cisjordanie violait le droit international et devait être détruit. Au lieu de cela, il a été allongé.

Les auditions en cours pourraient accroître la pression politique autour de la guerre menée par Israël à Gaza, qui a fait environ 29 000 morts parmi les Palestiniens depuis que le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre, selon les autorités sanitaires de Gaza.

Israël s’est emparé de la Cisjordanie, de Gaza et de Jérusalem-Est – des régions de la Palestine historique que les Palestiniens veulent intégrer dans un État – lors du conflit de 1967. Il s’est retiré de Gaza en 2005 mais en contrôle toujours les frontières avec l’Égypte voisine.

Les dirigeants israéliens ont longtemps contesté le fait que les Territoires occupés soient officiellement occupés au motif qu’ils ont été pris à la Jordanie et à l’Égypte pendant la guerre de 1967 plutôt qu’à une Palestine souveraine.

Avec Reuters

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat