Biden s'éloigne toujours plus ostensiblement de Netanyahu

Le président américain Joe Biden et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant leur rencontre à Tel Aviv, le 18 octobre 2023. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden et le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avant leur rencontre à Tel Aviv, le 18 octobre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 15 mars 2024

Biden s'éloigne toujours plus ostensiblement de Netanyahu

  • Joe Biden s'éloigne de plus en plus ostensiblement de Benjamin Netanyahu, qu'il a déjà mis en garde sur le bilan humain extrêmement lourd dans la bande de Gaza
  • Il y a quelques jours, le président américain avait estimé que Benjamin Netanyahu «faisait plus de mal que de bien à Israël» avec sa conduite de la guerre à Gaza

WASHINGTON: Le fossé entre le président américain et le Premier ministre israélien se creuse chaque jour: Joe Biden a salué vendredi le "bon discours" prononcé la veille par le chef des sénateurs démocrates, qui a réclamé des élections pour remplacer le gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Il a fait un bon discours et je pense qu'il a exprimé des préoccupations importantes, qui ne sont pas seulement les siennes mais qui sont partagées par de nombreux Américains," a dit le président à propos de cette intervention de Chuck Schumer, personnalité juive la plus haut placée du pouvoir législatif américain.

Joe Biden s'éloigne de plus en plus ostensiblement de Benjamin Netanyahu, qu'il a déjà mis en garde sur le bilan humain extrêmement lourd dans la bande de Gaza, et qu'il n'arrive pas à convaincre jusqu'ici de laisser entrer plus d'aide dans le territoire assiégé.

Les propos de Chuck Schumer jeudi dans l'enceinte du Sénat ont fait d'autant plus de bruit que le chef de file des sénateurs démocrates s'était gardé, jusqu'ici, de critiquer ouvertement la manière dont Israël mène son offensive militaire depuis l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dernier.

La coalition gouvernementale "menée par Netanyahu ne correspond plus aux besoins d'Israël", a-t-il déclaré, en estimant que "le Premier ministre Netanyahu (s'était) égaré, laissant sa survie politique passer avant l'intérêt supérieur d'Israël".

Israël est à un "point critique" après cinq mois de conflit, a aussi jugé Chuck Schumer, en assurant que "de nouvelles élections étaient la seule manière de permettre la tenue d'un processus décisionnel sain" sur l'avenir du pays.

Selon Chuck Schumer, qui a aussi appelé à la démission du chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, en place depuis 2005, Benjamin Netanyahu est "trop disposé à tolérer le bilan humain parmi les civils à Gaza, qui entraîne le soutien international à Israël vers des niveaux historiquement bas".

"Plus de mal que de bien"

Il y a quelques jours, le président américain avait estimé que Benjamin Netanyahu "faisait plus de mal que de bien à Israël" avec sa conduite de la guerre à Gaza, où la situation humanitaire catastrophique ne cesse de s'aggraver.

Benjamin Netanyahu s'est déjà défendu avec véhémence contre ces propos du président américain, en date du 10 mars.

"Je ne mène pas une politique privée, c'est une politique soutenue par une majorité écrasante d'Israéliens. Ils soutiennent l'action que nous avons entreprise pour détruire les bataillons terroristes du Hamas", a-t-il dit.

"Ils soutiennent aussi ma position selon laquelle nous devons catégoriquement rejeter la tentative de nous imposer un Etat palestinien", a-t-il ajouté, alors que les Etats-Unis ne cessent justement d'affirmer leur soutien à une solution à deux Etats.

La récente visite à Washington de Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien et grand rival politique de Benjamin Netanyahu, a aussi été interprétée comme un indice de la défiance grandissante aux Etats-Unis envers le Premier ministre israélien.

Le centriste n'avait certes pas vu Joe Biden, mais il avait rencontré la vice-présidente Kamala Harris et le chef de la diplomatie Antony Blinken.

Joe Biden et Benjamin Netanyahu se sont parlé pour la dernière fois le 15 février, et l'ambiance entre les deux dirigeants, dont la relation a toujours été difficile, n'a cessé de se tendre depuis.

"L'aide humanitaire ne peut être une considération secondaire ni une monnaie d'échange", avait lancé le président américain à l'adresse du dirigeant israélien, le 8 mars, dans un discours solennel au Capitole.

"Je lui ai dit, Bibi, il va bien falloir que tu te le rentres dans la tête", avait ensuite glissé Joe Biden lors d'un aparté avec un sénateur et Antony Blinken, en utilisant le surnom du Premier ministre israélien.

Réalisant qu'un micro avait capté cet échange informel, le président américain, loin d'apparaître contrarié, avait dit: "C'est bien."

 


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.