Le Hezbollah joue un « jeu dangereux » au Liban selon un responsable américain

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Publié le Samedi 16 mars 2024

Le Hezbollah joue un « jeu dangereux » au Liban selon un responsable américain

  • L'avertissement intervient alors que le Liban qualifie la proposition française de « pas important » vers la paix
  • Barbara Leaf, secrétaire d'État adjointe aux affaires du Proche-Orient, a déclaré dans un communiqué que le Liban était confronté à une « grande instabilité »

BEYROUTH : Le Hezbollah risque d'entraîner le Liban dans une « situation périlleuse », a déclaré vendredi une haute responsable américaine, même si l'espoir d'une solution pacifique au conflit qui oppose le pays à Israël demeure.

Barbara Leaf, secrétaire d'État adjointe aux affaires du Proche-Orient, a déclaré dans un communiqué que le Liban était confronté à une « grande instabilité ».

« Nous avons vu comment le Hezbollah a pris beaucoup de risques et c'est quelque chose qui pourrait enflammer la scène regionale et mettre le Liban lui-même en péril », a-t-elle déclaré.

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Des membres de CodePink, une organisation féminine anti-guerre, protestent pendant que la secrétaire d'État adjointe américaine pour les affaires du Proche-Orient Barbara Leaf (à gauche) et la secrétaire adjointe à la défense pour le Moyen-Orient Dana Stroul (à droite) témoignent lors d'une audition devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants au Capitole des États-Unis, le 8 novembre 2023 à Washington, DC. (AFP)

Toutefois, l'espoir demeure : l'envoyé spécial américain Amos Hochstein est en pourparlers avec le Liban en vue de parvenir à une résolution diplomatique des combats frontaliers.

« Nous pensons que cela se produira lorsque la trêve humanitaire commencera dans la bande de Gaza. Nous travaillons activement sur ce front », a précisé Leaf.

« En attendant, un jeu dangereux est en train de se jouer et le Hezbollah pourrait mal comprendre les règles du jeu ou les limites du risque ».

Elle poursuit : « Le gouvernement israélien et l'armée israélienne ne prendront pas le risque de lancer une offensive de grande envergure dans le nord sans en prévoir les conséquences et sans savoir s'ils seront en difficulté ».

La déclaration de Mme Leaf est intervenue alors que le ministre intérimaire des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a rencontré vendredi l'ambassadeur de France, Hervé Magro, pour lui présenter la réponse du Liban à une proposition française soumise le mois dernier et visant à mettre fin aux hostilités avec Israël.

Le plan prévoit trois phases : les opérations militaires cesseraient, les groupes armés libanais retireraient leurs forces de combat et les troupes de l'armée régulière libanaise seraient déployées dans le Sud.

Dans sa lettre à l'ambassade de France, le ministère des Affaires étrangères a déclaré que Beyrouth « estime que l'initiative française pourrait constituer un pas important » vers la paix et la sécurité au Liban et dans l'ensemble de la région.

Il n'a pas abordé les mesures spécifiques décrites dans la proposition, mais a déclaré que la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies –  qui a mis fin à la dernière grande guerre entre le Hezbollah et Israël en 2006 –  était la « pierre angulaire de la réalisation d'une stabilité durable ».

Cette résolution appelle les acteurs armés non-étatiques à quitter le Sud-Liban et les troupes de l'armée libanaise à s'y déployer. Le Liban a déclaré qu'il aurait besoin d'une aide logistique pour déployer 15 000 soldats dans la région.

La lettre de vendredi indique que « le Liban ne cherche pas la guerre », mais qu'il souhaite que cessent ce qu'il appelle « les violations israéliennes de sa souveraineté territoriale par voie terrestre, aérienne et maritime ».

Une fois que les violations auront cessé, le Liban s'engagera à reprendre les réunions tripartites avec les forces de maintien de la paix de l'ONU et Israël « pour discuter de tous les différends et parvenir à un accord sur une mise en œuvre complète et globale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU ».

Ces réunions sont suspendues depuis la reprise des hostilités dans le sud du Liban en octobre.

Bou Habib a déclaré que le plan français comportait de nombreux « points excellents », tandis que d'autres nécessitaient des discussions plus approfondies.

Sur le terrain, les hostilités ont repris sur le front sud vendredi, Israël menant des frappes aériennes sur des quartiers résidentiels déjà en grande partie vidés de leurs habitants.

Les médias israéliens ont rapporté que deux roquettes avaient été tirées depuis le Liban en direction du site militaire israélien de Margaliot, dans la péninsule de Galilée.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.