La famine est imminente dans le nord de la bande de Gaza, selon un rapport

Un garçon tend une casserole vide avant l’iftar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mars 2024. (AFP)
Un garçon tend une casserole vide avant l’iftar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mars 2024. (AFP)
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Publié le Lundi 18 mars 2024

La famine est imminente dans le nord de la bande de Gaza, selon un rapport

  • «Il ne reste qu’une toute petite fenêtre pour empêcher une famine totale», avertit la directrice exécutive du PAM
  • Dans le gouvernorat de Gaza Nord, les données les plus récentes indiquent qu’un enfant de moins de deux ans sur trois souffre aujourd’hui de malnutrition aiguë

ROME: D’après un rapport publié aujourd’hui, la famine est imminente dans le nord de la bande de Gaza, et l’ensemble de la population de cette région est confrontée à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire, voire pire.

Dans les deux gouvernorats du nord de Gaza, où quelque 300 000 personnes restent bloquées, on s’attend à ce que la famine survienne d’ici au mois de mai, révèle le nouveau rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

Le seuil de famine pour l’insécurité alimentaire aiguë a déjà été largement dépassé, tandis que la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans progresse à un rythme record pour atteindre un deuxième seuil de famine.

La mortalité non traumatique – le dernier indicateur de famine – s’accélère également, mais les données restent limitées, comme c’est généralement le cas dans les zones de guerre.

Globalement, le nouveau rapport montre qu’1,1 million de personnes à Gaza, soit la moitié de la population, ont complètement épuisé leurs réserves alimentaires et leurs capacités de survie et sont aux prises avec une faim catastrophique (phase 5 de l’IPC) et la famine.

Il s’agit du nombre le plus élevé de personnes jamais enregistré comme étant confrontées à une faim catastrophique par le système IPC, et du double du nombre de personnes en phase 5 de l’IPC il y a seulement trois mois.

«Les habitants de Gaza meurent de faim en ce moment même. La vitesse à laquelle cette crise de la faim et de la malnutrition provoquée par l’homme a frappé Gaza est terrifiante», déplore Cindy McCain, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM).

«Il ne reste qu’une toute petite fenêtre pour empêcher une famine totale et pour y parvenir, nous avons besoin d’un accès immédiat et complet au nord. Si nous attendons que la famine soit déclarée, il sera trop tard. Des milliers d’autres personnes mourront», insiste-t-elle.

De plus, le rapport fait état d’une tendance à la hausse de la malnutrition dans la bande de Gaza, où le taux de malnutrition aiguë était inférieur à 1% avant l’escalade des combats il y a cinq mois.

Dans le gouvernorat de Gaza Nord, les données les plus récentes indiquent qu’un enfant de moins de deux ans sur trois souffre aujourd’hui de malnutrition aiguë ou d’émaciation. Cela signifie qu’ils sont dangereusement maigres par rapport à leur taille, ce qui les expose à un risque de décès.

Les gouvernorats méridionaux de Deir al-Balah, Khan Younès et Rafah sont classés en phase 4 (urgence) de l’IPC et ils risquent également de basculer dans la famine d’ici au mois de juillet.

Dans l’ensemble de la bande de Gaza, 88% de la population est confrontée à une situation d’insécurité alimentaire d’urgence, voire pire.

Le rapport indique que la famine, même dans le nord de Gaza, peut être enrayée si les organisations humanitaires bénéficiaient d’un accès total pour fournir de la nourriture, de l’eau, des produits nutritionnels, des médicaments, et des services de santé et d’assainissement, à grande échelle, à l’ensemble de la population civile. Pour ce faire, un cessez-le-feu humanitaire est nécessaire.

Les responsables du PAM estiment que pour répondre aux besoins alimentaires de base, il faudrait permettre l’accès quotidien d’au moins 300 camions dans Gaza chaque jour et distribuer de la nourriture, en particulier dans le nord. Depuis le début de l’année, le PAM n’a réussi à acheminer que 9 convois vers le nord.

Le dernier de ces convois en direction de Gaza a été envoyé dimanche soir par le PAM et il comprenait 18 camions de nourriture. Ce convoi, le deuxième à emprunter un itinéraire coordonné vers la ville de Gaza et le nord, a livré 274 tonnes de farine de blé, de colis alimentaires et de rations prêtes à consommer. L’itinéraire devait être rendu disponible pour des convois quotidiens et un accès sûr au nord.

L’acheminement de l’aide vers le nord de Gaza requiert des autorisations quotidiennes de la part des autorités israéliennes. Pendant les longues attentes au poste de contrôle de Wadi Gaza, les convois de camions sont confrontés au pillage et sont souvent renvoyés. S’ils parviennent à passer, ils risquent fort de subir d’autres pillages le long de l’itinéraire difficile vers le nord.

Selon Carl Skau, directeur exécutif adjoint et chef des opérations du PAM, «le PAM et ses partenaires disposent de réserves alimentaires, à la frontière et dans la région, pour nourrir les 2,2 millions d’habitants de Gaza. Toutefois, l’acheminement de la nourriture vers et à l’intérieur de Gaza s’apparente à un labyrinthe semé d’embûches à chaque tournant.»

«La complexité des contrôles aux frontières, combinée aux fortes tensions et au désespoir à l’intérieur de Gaza, rend presque impossible l’acheminement des vivres vers les personnes dans le besoin, en particulier dans le nord. Mais la livraison de 18 camions de nourriture dimanche montre que c’est possible.»

«Il ne doit pas s’agir d’une action ponctuelle, mais cela doit se faire de manière régulière et à grande échelle, afin de soutenir les personnes dans le besoin.»

Pour apporter la réponse nécessaire, le PAM et ses partenaires humanitaires ont besoin qu’Israël ouvre davantage de points d’entrée dans la bande de Gaza, permette un accès direct par les postes-frontières du nord et autorise l’utilisation du port d’Ashdod en Israël pour l’acheminement de l’aide alimentaire.

Un accès routier permanent à l’intérieur de la bande de Gaza est essentiel, car les autres options, telles que les largages aériens, ne permettent pas d’acheminer le volume d’aide requis de toute urgence pour éviter une famine imminente. Par-dessus tout, un cessez-le-feu est nécessaire pour permettre au PAM et à la communauté humanitaire de mettre en place une opération d’aide massive destinée à toutes les communautés dans le besoin.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« La Syrie n’est pas condamnée » : les leçons d’un an de transition, selon Hakim Khaldi

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  • Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
  • Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide

PARIS: La Syrie post-Assad, carnets de bord, de Hakim Khaldi, humanitaire chez Médecins sans frontières, publié chez L’Harmattan, n’est pas seulement un récit de témoins, mais une immersion dans la réalité d’un pays brisé mais pas vaincu, où la chute d’un pouvoir omnipotent n’a pas suffi à étouffer l’exigence de dignité.
Ce qu’il raconte, c’est l’envers des discours diplomatiques, la géographie vécue d’une société projetée brutalement hors d’un demi-siècle d’autoritarisme dans un vide politique, économique et moral.

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel.

Dans ses carnets, comme dans ses réponses à Arab News en français, revient une même conviction : la chute d’un régime ne signifie pas la naissance immédiate d’un pays. La Syrie, aujourd’hui, est entre les deux, « en état de transformation ».

Les premiers jours après la chute du régime de Bachar Al-Assad ressemblent, selon Khaldi, à un moment de bascule irréel : « On ne savait pas si c’était la fin d’une époque ou le début d’une autre tragédie », confie-t-il.
Dans les villes « libérées », les scènes oscillent entre euphorie et sidération ; la population découvre, sans y croire encore, la possibilité de parler librement, de respirer autrement.

Il raconte ces familles qui, pendant quarante ans, n’avaient jamais osé prononcer le mot « moukhabarat » (services secrets en arabe), ne serait-ce qu’à voix basse chez elles.
Et brusquement, les voilà qui se mettent à raconter : les disparitions, les tortures, les humiliations, et la peur devenue routine.
Des parents ressortent des photos d’adolescents morts sous la torture, des certificats de décès maquillés, des lettres écrites depuis la prison mais jamais envoyées.

Parmi les scènes les plus marquantes, Khaldi se souvient d’une vieille dame de Homs qui, voyant les portraits d’Assad retirés des bâtiments officiels, murmure : « On peut respirer ? Est-ce que c’est vrai ? »
Ce qui l’a le plus frappé, c’est « ce sentiment presque physique d’un poids qui tombe. C’est ce que j’ai le plus entendu », affirme-t-il.

Mais ce soulagement intense laisse rapidement place à une inquiétude plus sourde : celle du vide. En quelques jours, l’État s’est évaporé : plus de police, plus d’électricité, plus d’école, plus de justice.
Les anciens bourreaux disparaissent dans la nature, mais les réseaux de corruption se reconstituent, et les premières milices locales émergent, prêtes à occuper le terrain déserté par les institutions.

Pourtant, au fil de ses déplacements, Khaldi est frappé par la force de résilience et d’auto-organisation de la population : « Les Syriens n’ont jamais cessé d’exister comme société, même quand l’État les avait réduits au silence », assure-t-il.
Dans les villages, des comités improvisés se forment et organisent la distribution alimentaire, la remise en marche d’une station d’eau, la sécurité ou la scolarisation d’urgence.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides.

Cette responsabilité populaire est, pour Khaldi, l’un des rares points lumineux du paysage syrien, la preuve qu’une société peut exister en dehors de l’appareil répressif qui prétendait être l’État.

Un an après la chute du régime (le 8 décembre 2024), la Syrie tente de se relever lentement, mais elle demeure une mosaïque de composants hybrides, de milices rivales, de zones d’influence et d’ingérences étrangères. « Une mosaïque qui ne ressemble plus au pays d’avant », estime Khaldi.
Le territoire est éclaté entre forces locales, groupes armés (notamment les milices druzes à Soueida, au nord-est du pays), gouvernances provisoires ou structures étrangères. Les routes sont coupées, les administrations doublées ou contradictoires.

Avec des infrastructures détruites, une monnaie en chute libre et un secteur productif quasi paralysé, la survie quotidienne est devenue un exercice d’équilibriste.
Les Syriens ne nourrissent plus d’illusions sur l’arrivée immédiate d’un modèle démocratique idéal : il s’agit d’abord de survivre, de reconstruire, de retrouver un minimum de continuité.

Le traumatisme est profond, à cause des disparitions massives, de l’exil et des destructions psychologiques. Pourtant, affirme Khaldi, « jamais je n’ai entendu un Syrien regretter que la dictature soit tombée ».

De ses observations et des témoignages qu’il a collectés en arpentant le pays, Khaldi tire les priorités pour éviter que la Syrie ne devienne ni un conflit gelé ni un espace livré aux milices.
De son point de vue, la reconstruction politique ne peut se réduire à remplacer un gouvernement par un autre : il faut rebâtir les fondations, à savoir une justice indépendante, une police professionnelle et des administrations locales.

Des dizaines de groupes armés contrôlent aujourd’hui une partie du territoire, et une transition politique sérieuse est impensable sans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration, soutenu par une autorité légitime et par un cadre international solide.
Au-delà des aides internationales, la Syrie a besoin d’un cadre empêchant la capture des fonds par les anciens réseaux de corruption ou les factions armées.
Elle doit donner la priorité à la relance de l’agriculture, au rétablissement de l’électricité, des réseaux routiers et des petites industries, les seules capables à court terme de soutenir la vie quotidienne.

Le pays porte une blessure immense : celle des prisons secrètes, des fosses communes, des disparitions et des exactions documentées. « Sans justice, il n’y aura pas de paix durable », affirme Khaldi.
Il ne s’agit ni de vengeance ni de tribunaux-spectacle, mais de vérité et de reconnaissance, conditions indispensables à une réconciliation nationale.

De cet entretien se dégage une idée forte : malgré la faim, la peur, les ruines, malgré la fragmentation politique et l’ingérence étrangère, les Syriens n’ont pas renoncé à eux-mêmes.
Ils ouvrent des écoles improvisées, réparent des routes avec des moyens dérisoires, organisent l’entraide, résistent au chaos. « La Syrie n’est plus la Syrie d’avant, mais elle n’est pas condamnée pour autant », affirme Khaldi.
Son témoignage rappelle qu’un pays ne meurt pas quand un régime tombe ; il meurt lorsque plus personne ne croit possible de le reconstruire. Et les Syriens, eux, y croient encore.


Liban: Israël annonce des frappes dans le sud, appelle à des évacuations

L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région. (AFP)
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  • Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région"
  • Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé jeudi après-midi des frappes imminentes dans le sud du Liban contre ce qu'elle présente comme des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah, et a appelé à des évacuations dans deux villages de cette région.

Cette annonce survient au lendemain d'une rencontre entre responsables civils libanais et israélien, lors d'une réunion de l'organisme de surveillance du cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an, présentée comme de premières discussions directes depuis plus de 40 ans entre les deux pays toujours techniquement en état de guerre.

Les forces israéliennes vont "bientôt attaquer des infrastructures terroristes du Hezbollah à travers le sud du Liban afin de contrer ses tentatives illégales de rétablir ses activités dans la région", a annoncé le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone.

Dans un "message urgent" en arabe, le colonel Adraee signale, cartes à l'appui, deux bâtiments dans les villages de Jbaa et Mahrouna, dont il appelle les riverains dans un rayon d'au moins 300 mètres à s'écarter.

Accusant le Hezbollah de se réarmer dans le sud du pays et de violer ainsi les termes de la trêve entrée en vigueur fin novembre 2024, l'armée israélienne a multiplié depuis plusieurs semaines les frappes aériennes dans le sud du Liban mais a marqué une pause dans ses attaques pendant la visite du pape Léon XIV cette semaine.

Israël a même frappé jusque dans la banlieue de Beyrouth le 23 novembre pour y éliminer le chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.

Le Liban dénonce ces attaques comme des violations patentes du cessez-le-feu.

Mais Israël, qui peut compter sur l'aval tacite des Etats-Unis pour ces frappes, affirme qu'il ne fait qu'appliquer la trêve en empêchant le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran, ennemie d'Israël, "de se reconstruire et de se réarmer".

Tout en déclarant que les discussions directes de mercredi avec le Liban s'étaient déroulées dans "une atmosphère positive", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rappelé mercredi soir que le désarmement du Hezbollah restait une exigence "incontournable" pour son pays.


Soudan: le chef des droits de l'homme de l'ONU appelle à cesser les combats «immédiatement»

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
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  • Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions
  • "Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire

GENEVE: Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher.

"Nous ne pouvons rester silencieux face à cette nouvelle catastrophe", a déclaré Volker Türk dans un communiqué. "Ces combats doivent cesser immédiatement et l’aide humanitaire vitale doit parvenir aux personnes menacées de famine".

Les combats se sont intensifiés cette semaine dans la région du Kordofan, dans le sud du Soudan riche en pétrole, l'armée cherchant à repousser les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) loin de l'axe routier vital reliant la capitale Khartoum au Darfour.

Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions sommaires".

Et il affirme avoir relevé "des cas de représailles, de détentions arbitraires, d'enlèvements, de violences sexuelles et de recrutements forcés, y compris d'enfants".

"Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire, en référence aux exactions commises par les FSR après la prise fin octobre de la dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait à leur contrôle.

"Nous ne devons pas permettre que le Kordofan devienne un autre El-Facher", a insisté M. Türk.

Dans son communiqué, le Haut-Commissariat rapporte que le 3 novembre dernier, un drone des FSR avait frappé une tente où des personnes en deuil étaient rassemblées à El Obeid, dans le Kordofan du Nord, tuant 45 personnes, principalement des femmes.

Il indique aussi que le 29 novembre, une frappe aérienne des Forces armées soudanaises (SAF) à Kauda, dans le Kordofan du Sud, aurait fait au moins 48 morts, pour la plupart des civils.

Selon l'organisation, "de violents combats se poursuivent depuis dans les trois États du Kordofan". "La situation humanitaire est catastrophique : la famine est confirmée à Kadugli et un risque de famine persiste à Dilling", ajoute le Haut-Commissariat, affirmant que "toutes les parties entravent l’accès et les opérations humanitaires".

"Nous ne pouvons (...) laisser d’autres Soudanais devenir victimes de terribles violations des droits de l’homme. Nous devons agir", a insisté M. Türk.

Depuis avril 2023, les combats ont fait des dizaines de milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.