Le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à l’arrêt immédiat des attaques des Houthis contre les navires en mer Rouge

En mer Rouge, des combattants houthis prennent position sur le pont du cargo Galaxy Leader. (Reuters)
En mer Rouge, des combattants houthis prennent position sur le pont du cargo Galaxy Leader. (Reuters)
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Publié le Mardi 19 mars 2024

Le Conseil de sécurité de l’ONU appelle à l’arrêt immédiat des attaques des Houthis contre les navires en mer Rouge

  • Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné fermement lundi les frappes des Houthis contre le trafic maritime international en mer Rouge
  • Il a également exigé la libération immédiate du cargo japonais Galaxy Leader et des 25 membres de son équipage, illégalement détenus par les Houthis

NEW YORK: Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné fermement lundi les frappes des Houthis contre le trafic maritime international en mer Rouge, exigeant «l’arrêt immédiat» de toutes ces attaques.

Les Houthis, soutenus par l’Iran, ciblent des navires dans la mer Rouge et le golfe d’Aden depuis novembre. Ils soutiennent que leurs assauts se poursuivront jusqu’à ce qu’Israël mette fin à sa guerre contre Gaza.

Parmi les attaques citées par le Conseil figure celle du 6 mars contre le vraquier marchand True Confidence, battant pavillon de la Barbade, dans le golfe d’Aden, qui a conduit à la mort de deux ressortissants philippins et d’un citoyen vietnamien. Plusieurs membres d’équipage ont par ailleurs été blessés. Il s’agit de la première frappe meurtrière menée par les Houthis contre la navigation.

Par ailleurs, une attaque de missile antibalistique a été menée le 18 février. Elle a visé le cargo Rubymar, battant pavillon bélizien et appartenant au Royaume-Uni, et l’a fait couler. Le navire transportait 21 000 tonnes d’engrais, ce qui fait craindre des dommages environnementaux en mer Rouge et met notamment en danger ses récifs coralliens et sa vie marine.

Les membres du Conseil ont réitéré l'importance de «la pleine mise en œuvre de la résolution 2216» et des résolutions ultérieures qui appellent à la fin de la violence au Yémen et à toutes les actions unilatérales qui menacent le processus politique dans le pays».

Ils insistent sur la nécessité d’une «coopération pratique, y compris avec le gouvernement du Yémen, pour empêcher les Houthis d’acquérir les armes et le matériel connexe nécessaires pour mener de nouvelles attaques». De plus, ils réitèrent que tous les États membres doivent respecter «leurs obligations en matière d’embargo ciblé sur les armes».

Le Conseil a également exigé la libération immédiate du cargo japonais Galaxy Leader et des 25 membres de son équipage, qui sont illégalement détenus par les Houthis depuis plus de cent jours.

Ses membres ont souligné l’importance des routes maritimes de la mer Rouge pour les opérations humanitaires dans la région du Yémen et au-delà, ainsi que pour l’industrie de la pêche locale et le peuple yéménite, dont elles soutiennent les moyens de subsistance. Ils ont réaffirmé que «l’exercice des droits et libertés de navigation par les navires marchands et commerciaux de tous les États qui transitent par la mer Rouge et Bab el-Mandab, conformément au droit international, doit être respecté».

Dans cet esprit, les membres du Conseil ont mis en garde contre les effets néfastes d’une «décision des Houthis du 4 mars qui prétend exiger que les navires obtiennent un permis de leur direction des affaires maritimes avant d’entrer dans les eaux yéménites sur la liberté de navigation commerciale et les opérations humanitaires, y compris au Yémen».

La semaine dernière, des responsables de l’ONU ont exprimé leur inquiétude quant à la possibilité que les parties impliquées dans le conflit au Yémen puissent se lancer dans un «aventurisme militaire risqué» qui pourrait entraîner le pays dans un nouveau cycle de guerre.

«Bien que nous ayons essayé de protéger le processus de paix des développements régionaux depuis la guerre à Gaza, la réalité est que ce qui se passe au niveau régional a une incidence sur le Yémen et ce qui se passe au Yémen peut avoir des répercussions sur la région», souligne Hans Grundberg, envoyé spécial de l’ONU pour la région. Le Yémen a déclaré, lors d'une réunion du Conseil de sécurité, qu’il s’agirait de discuter des derniers développements dans le pays et en mer Rouge. «La trajectoire actuelle est source de graves inquiétudes.»

Les membres du Conseil ont mis en lumière l’importance des efforts qui visent à renforcer la coopération régionale et internationale pour contrer les menaces à la paix et à la sécurité dans la région, appelant à une désescalade des hostilités en mer Rouge pour contribuer à préserver le processus de paix au Yémen.

Ils ont félicité le gouvernement internationalement reconnu du Yémen pour ses efforts «qui ont pour objectif de préserver l’environnement maritime» et ont appelé tous les États membres, les organisations et les agences de l’ONU à soutenir ce travail.

Le Conseil a également souligné la nécessité de «prévenir de nouvelles retombées régionales du conflit et son impact sur la sécurité et la stabilité de la région et au-delà», réitérant «la nécessité de s’attaquer aux causes profondes qui contribuent aux tensions régionales et aux perturbations de la sécurité maritime afin de garantir une réponse rapide et efficace».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE condamne les frappes israéliennes au Liban, exige le respect du cessez-le-feu

Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
Un soldat de l'armée libanaise discute avec un ouvrier alors qu'il déblaye les décombres d'un site visé pendant la nuit par une frappe aérienne israélienne dans le village d'Et Taybeh, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • L’Union européenne condamne les frappes israéliennes au sud du Liban et appelle Israël à respecter la résolution 1701 ainsi que le cessez-le-feu signé avec le Hezbollah en novembre 2024
  • L’UE exhorte toutes les parties libanaises, notamment le Hezbollah, à éviter toute escalade et à préserver les progrès réalisés vers la stabilité régionale

BRUXELLES: L'Union européenne a condamné les récentes frappes israéliennes sur le sud du Liban et appelé à respecter le cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le Hezbollah, dans un communiqué publié samedi par sa diplomatie.

"L'UE appelle Israël à mettre fin à toutes les actions qui violent la résolution 1701 et l'accord de cessez-le-feu conclu il y a un an, en novembre 2024", souligne Anouar El Anouni, porte-parole de l'UE pour les Affaires étrangères.

"Dans le même temps, nous exhortons tous les acteurs libanais, et en particulier le Hezbollah, à s'abstenir de toute mesure ou réaction susceptible d'aggraver encore la situation. Toutes les parties doivent s'attacher à préserver le cessez-le-feu et les progrès accomplis jusqu'à présent", insiste le porte-parole.

De nouvelles frappes ont été menées jeudi sur le sud du Liban par Israël, qui a dit viser des cibles du mouvement pro-iranien Hezbollah, accusé de vouloir se réarmer.

L'armée israélienne avait appelé auparavant des habitants de quatre villages à évacuer des bâtiments en prévenant qu'elle allait frapper des infrastructures militaires du mouvement libanais.

L'armée libanaise a elle estimé que les raids israéliens visaient à "empêcher l'achèvement" de son déploiement dans cette région, conformément à l'accord de cessez-le-feu qui avait mis fin il y a près d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Ces frappes israéliennes ont déjà été condamnées par le président libanais Joseph Aoun et par l'Iran, qui a dénoncé vendredi des "attaques sauvages" et appelé la communauté internationale à réagir.


Le Soudan au bord du gouffre, selon un haut responsable de l’ONU

Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
Le conseiller spécial des Nations unies pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être proche d'un point de basculement vers des atrocités, alors que les informations faisant état de meurtres et d'attaques généralisés contre des civils à El-Fasher se multiplient. (AFP)
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  • Des attaques directes contre les civils” soulignent la nécessité d’une action urgente, alerte Chaloka Beyani
  • L’ONU met en garde contre l’aggravation de la situation au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de personnes font face à des pénuries aiguës de nourriture, d’eau et de soins médicaux

NEW YORK : Le conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide a déclaré vendredi que le Soudan pourrait être sur le point de basculer dans des atrocités massives, alors que se multiplient les rapports faisant état de meurtres et d’attaques contre des civils à El-Fasher.

Mettant en garde contre le fait qu’“un seuil est sur le point d’être franchi”, Chaloka Beyani a affirmé que “lorsque notre bureau tire la sonnette d’alarme, c’est que la situation dépasse largement les violations ordinaires des droits humains ou du droit humanitaire international.”

Il a ajouté que “l’ampleur des atrocités montre qu’une action précoce doit être engagée.”

Beyani a dénoncé de “graves violations massives du droit international des droits de l’homme” et de “nouvelles attaques directes contre les civils” perpétrées par les belligérants au Darfour.

Des rapports et vidéos, apparus fin octobre, montrent des atrocités présumées commises par les Forces de soutien rapide (RSF) après leur prise de contrôle d’El-Fasher sur les troupes gouvernementales, mettant fin à un siège qui durait depuis plus de 500 jours.

Le coordinateur des secours d’urgence de l’ONU, Tom Fletcher, a récemment déclaré devant le Conseil de sécurité que “l’horreur se poursuit” au Darfour, avertissant que les civils restaient piégés dans une spirale de violences généralisées.

Le bureau de Beyani a indiqué que plusieurs indicateurs de risque d’atrocités étaient désormais présents au Soudan, tout en rappelant que seule une cour internationale pourrait déterminer si un génocide avait été commis.

La Cour pénale internationale (CPI) a également fait part de sa “profonde inquiétude” cette semaine, précisant qu’elle recueillait des éléments de preuve concernant des massacres, viols et autres atrocités présumés à El-Fasher.

Parallèlement, plusieurs sources indiquent que les RSF ont accepté un “cessez-le-feu humanitaire” proposé par les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.

L’ONU a par ailleurs averti que les conditions humanitaires continuaient de se détériorer au Darfour-Nord, où des centaines de milliers de déplacés d’El-Fasher souffrent de pénuries extrêmes de nourriture, d’eau et de soins médicaux.

Les agences humanitaires installent de nouveaux camps à Tawila et dans d’autres zones voisines, mais plus de 650 000 personnes restent dans un besoin urgent d’aide.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Conseil de sécurité de l’ONU lève les sanctions contre le président syrien Ahmad al-Chareh

Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
Le président syrien Ahmed al-Chareh rend visite au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (hors champ) lors de l'Assemblée générale au siège des Nations unies à New York, le 24 septembre 2025. (AFP)
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  • Résolution présentée par les États-Unis, qui retirent également de la liste le ministre de l’Intérieur Anas Hasan Khattab, adoptée avec 14 voix pour, aucune contre ; la Chine s’abstient
  • L’envoyé américain à l’ONU, Mike Waltz, déclare que le Conseil envoie « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie entre dans une nouvelle ère » après la chute du régime Assad en décembre dernier

NEW YORK: Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté jeudi la levée des sanctions visant Ahmad al-Chareh, retirant ainsi le président syrien de la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda, dans une décision largement considérée comme un signe de reconnaissance internationale du nouvel ordre politique post-Assad en Syrie.

La résolution 2729, déposée par les États-Unis, a été adoptée par 14 voix pour, aucune contre, et une abstention, celle de la Chine. Elle retire également le ministre syrien de l’Intérieur, Anas Hasan Khattab, auparavant désigné dans le cadre du même régime de sanctions.

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations unies, le Conseil a déclaré jeudi que les deux responsables ne sont plus soumis aux gels d’avoirs ni aux interdictions de voyager imposés par les précédentes mesures de lutte contre le terrorisme.

Al-Chareh est arrivé jeudi à Belém, au Brésil, pour la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2025 (COP 30), et doit rencontrer le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche à Washington lundi.

Al-Chareh a dirigé la coalition Hayat Tahrir Al-Sham lors de l’offensive de décembre 2024 qui a renversé le régime Assad, après quoi il est devenu le dirigeant de facto de la Syrie.

Washington exhortait depuis plusieurs mois les quinze membres du Conseil de sécurité à assouplir les sanctions visant la Syrie et les responsables de son nouveau gouvernement.

Le représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, Mike Waltz, a déclaré qu’en adoptant la résolution, le Conseil envoyait « un signal politique fort reconnaissant que la Syrie est entrée dans une nouvelle ère depuis que Assad et ses associés ont été renversés en décembre 2024 ».

Il a ajouté : « Il existe aujourd’hui un nouveau gouvernement syrien, dirigé par le président Ahmad al-Chareh, qui travaille dur pour remplir ses engagements en matière de lutte contre le terrorisme et les stupéfiants, d’élimination de tout reste d’armes chimiques, et de promotion de la sécurité et de la stabilité régionales, ainsi que d’un processus politique inclusif, conduit et possédé par les Syriens eux-mêmes.

« Comme le président Trump l’a précédemment indiqué, la Syrie a désormais sa chance de grandeur. »

En rendant sa décision, le Conseil de sécurité a rappelé une série de résolutions précédentes visant Daech, Al-Qaïda et les groupes qui leur sont affiliés, et a réaffirmé son « engagement fort en faveur de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale de la République arabe syrienne ».

Le texte de la résolution, consulté par Arab News, souligne que le retrait des responsables syriens de la liste est conforme aux efforts visant à promouvoir « la reconstruction à long terme, la stabilité et le développement économique » du pays, tout en maintenant l’intégrité du cadre mondial des sanctions antiterroristes.

La résolution salue l’engagement de la République arabe syrienne à garantir « un accès humanitaire complet, sûr, rapide et sans entrave » conformément au droit humanitaire international ; à lutter contre le terrorisme, y compris les combattants terroristes étrangers, ainsi que les individus, groupes, entreprises et entités affiliés à Daech ou Al-Qaïda ; à protéger les droits humains et à assurer la sécurité de tous les Syriens, quelle que soit leur appartenance ethnique ou religieuse ; à poursuivre les efforts de lutte contre les stupéfiants ; à promouvoir la justice transitionnelle ; à œuvrer pour la non-prolifération et l’élimination des restes d’armes chimiques ; à renforcer la sécurité et la stabilité régionales ; et à mener un processus politique inclusif, dirigé et possédé par les Syriens eux-mêmes.

Le Conseil a exprimé son attente que les autorités syriennes respectent ces engagements et contribuent à la stabilité régionale.

Al-Chareh avait été sanctionné par l’ONU en mai 2014, lorsque Hayat Tahrir Al-Sham, alors affiliée à Al-Qaïda, avait été ajoutée à la Liste des sanctions Daech et Al-Qaïda. Cette désignation imposait une interdiction de voyager et un gel des avoirs qui devaient rester en vigueur pendant plus d’une décennie.

Le vote de jeudi au Conseil de sécurité fait suite à la décision de Washington, en mai, de lever la plupart des sanctions américaines contre la Syrie. Ces mesures, instaurées en 1979 et considérablement élargies après le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, limitaient le commerce, l’investissement et les exportations d’énergie. Bien que la majorité de ces restrictions aient été levées, certaines dispositions du Congrès restent en place dans l’attente d’un examen ultérieur.

En retirant officiellement Ahmad al-Chareh de la liste, la résolution du Conseil de sécurité est considérée comme un tournant dans l’engagement international envers les nouvelles autorités syriennes.

Des diplomates ont décrit cette décision à la fois comme une reconnaissance pragmatique des nouvelles réalités sur le terrain et comme une incitation à poursuivre la coopération en matière d’accès humanitaire, de lutte contre le terrorisme et de réforme politique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com