Une frappe israélienne sur un hôpital de Gaza fait quatre morts et 17 blessés

Gaza  fait l'objet d'un blocus quasi complet et les ONG comme l'ONU accusent Israël de ne pas assez faciliter l'arrivée d'aide humanitaire dont dépendent l'essentiel des quelque 2,4 millions d'habitants qui vivent encore à Gaza et sont essentiellement massés au sud dans et autour de la ville de Rafah. (AFP).
Gaza fait l'objet d'un blocus quasi complet et les ONG comme l'ONU accusent Israël de ne pas assez faciliter l'arrivée d'aide humanitaire dont dépendent l'essentiel des quelque 2,4 millions d'habitants qui vivent encore à Gaza et sont essentiellement massés au sud dans et autour de la ville de Rafah. (AFP).
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Publié le Lundi 01 avril 2024

Une frappe israélienne sur un hôpital de Gaza fait quatre morts et 17 blessés

  • A al-Chifa, qui se trouve dans la ville de Gaza au nord du territoire palestinien, le docteur Tedros a décrit une situation humanitaire catastrophique
  • Israël a affirmé en lançant son opération qu'il s'agit d'un des repaires "des terroristes haut-gradés" du mouvement islamique Hamas

GENEVE: Une frappe israélienne sur l'hôpital Al-Aqsa à Gaza a fait quatre morts et 17 blessés, a affirmé dimanche le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur X, où l'armée israélienne a dit avoir visé "un centre de commandement du jihad islamique"

Dans un second message, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus a aussi indiqué que 21 patients étaient décédés dans l'hôpital al-Chifa, qui était le plus grand complexe hospitalier de Gaza avant la guerre et où, selon lui, il n'y a plus qu'une bouteille d'eau pour 15 personnes.

Concernant Al-Aqsa, il a déclaré qu'une équipe de l'OMS était sur place "lorsqu'un campement à l'intérieur de l'enceinte de l'hôpital a été touché aujourd'hui par une frappe aérienne israélienne. Quatre personnes ont été tuées et 17 blessées".

Il n'a pas donné de détail sur les victimes, mais a indiqué que le personnel de l'OMS est sain et sauf.

Dans un message sur X, l'armée israélienne a affirmé qu'un avion de l'armée de l'air "a frappé un centre de commandement opérationnel du Jihad islamique et des terroristes positionnés dans la cour de l'hôpital Al-Aqsa dans la région de Deir al Balah".

"Suite à cette frappe précise, le bâtiment de l'hôpital Al-Aqsa n'a pas été endommagé et sa fonction n'a pas été affectée", poursuit le message.

Selon le Dr. Tedros, l'équipe de l'OMS était à l'hôpital pour évaluer les besoins et collecter des incubateurs à envoyer au nord de Gaza.

Al-Chifa 

A al-Chifa, qui se trouve dans la ville de Gaza au nord du territoire palestinien, et qui a été le théâtre de violents combats depuis une nouvelle opération lancée par l'armée israélienne le 18 mars contre le complexe hospitalier, le docteur Tedros a décrit une situation humanitaire catastrophique.

Israël a affirmé en lançant son opération qu'il s'agit d'un des repaires "des terroristes haut-gradés" du mouvement islamique Hamas.

"21 patients sont décédés depuis le siège de l'hôpital le 18 mars. Les hostilités se poursuivent autour de l'hôpital selon les points quotidiens de l'hôpital al-Chifa à #Gaza rapportées par un agent de santé à l'intérieur de l'hôpital", a écrit le docteur Tedros.

Selon lui, il reste 107 patients, dont quatre enfants et 28 malades dans un état critique, dans un bâtiment inadapté "dépourvu des moyens de soins nécessaires: pas de couches, pas de poches à urine, pas d'eau pour nettoyer les plaies".

"Beaucoup ont des plaies infectées et sont déshydratés. Depuis hier (samedi, Ndlr), il ne reste plus qu'une bouteille d'eau pour 15 personnes", affirme encore le patron de l'OMS dans ce nouveau message sur X.

Il indique que les conditions sanitaires permettent aux maladies contagieuses de se propager et que "la nourriture est extrêmement limitée".

Couloir humanitaire 

Depuis le 7 octobre et l'attaque sans précédent du Hamas sur le territoire israélien, Israël a promis d'éliminer le mouvement islamiste et mène des bombardements sans relâche sur le territoire palestinien, qui ont en partie endommagé la structure de santé.

Selon l'OMS, il ne reste que dix hôpitaux à Gaza à fonctionner "a minima", contre 36 avant le début de la guerre.

Ces hôpitaux servent aussi d'abri à des milliers de Gazaouis, qui ont perdu leur habitation ou ont fui les combats.

Le territoire fait l'objet d'un blocus quasi complet et les ONG comme l'ONU accusent Israël de ne pas assez faciliter l'arrivée d'aide humanitaire dont dépendent l'essentiel des quelque 2,4 millions d'habitants qui vivent encore à Gaza et sont essentiellement massés au sud dans et autour de la ville de Rafah.

Ces mêmes organisations reprochent aussi à l'armée israélienne de bloquer ou de ralentir les missions vers les zones les plus dévastées en particulier au nord de Gaza.

"Nous exhortons Israël à faciliter de toute urgence l'accès et la création d'un couloir humanitaire afin que l'OMS et ses partenaires puissent effectuer le transfert vital des patients. Nous le répétons: chaque instant compte. Cessez-le-feu !", a lancé le Dr. Tedros.

L'attaque sans précédent menée depuis la bande de Gaza par le Hamas le 7 octobre en Israël a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé dimanche un nouveau bilan de 32.782 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre et 75.298 blessés. Les victimes sont majoritairement des femmes et des enfants, selon le Hamas.


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
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  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
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  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.


Les EAU proposent une mission internationale temporaire pour l'après-guerre à Gaza

Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État émiratie pour la coopération internationale, a déclaré que la mission contribuerait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans Gaza d'après-guerre. (Archive/AFP)
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  • Elle a souligné le rôle clé des États-Unis dans le succès de la mission
  • La mission ouvrirait la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime

ABOU DHABI : Les Émirats arabes unis ont appelé à l'établissement d'une mission internationale temporaire pour poser les jalons d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la guerre.

Jeudi, dans un communiqué relayé par l'agence de presse nationale, Reem Al-Hashimy, ministre d'État pour la coopération internationale,  a déclaré que cette mission viserait à rétablir l'ordre et à faire face à la crise humanitaire dans Gaza post-conflit.
Selon la ministre, la mission devrait être déployée à l'invitation du gouvernement palestinien, sous la houlette d'un "nouveau Premier ministre crédible et indépendant", pour répondre aux besoins des Palestiniens et reconstruire Gaza. 

Elle préparerait le terrain pour la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous une Autorité palestinienne unique et légitime.

Al-Hashimy a souligné qu'un retour à la situation d'avant le 7 octobre ne garantirait pas une paix durable, cruciale pour la stabilité régionale. 

Elle a exhorté les États-Unis à mener les efforts internationaux pour reconstruire Gaza, parvenir à la solution à deux États et faciliter les réformes palestiniennes, autant d'éléments qui contribueraient au succès de la mission internationale.

Israël, a-t-elle ajouté, doit également respecter le droit humanitaire international.

"Gaza ne peut se relever sous un blocus continu, ou si l'Autorité palestinienne légitime est empêchée d'assumer ses responsabilités", a-t-elle affirmé, appelant à l'arrêt des colonies israéliennes illégales et des violences en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. 

La ministre a réitéré le soutien des EAU aux efforts internationaux pour la solution à deux États.
"Notre ambition dépasse les frontières de Gaza et exige une collaboration internationale. L'établissement de la paix n'est pas seulement une nécessité régionale, mais un enjeu global qui profiterait à tout le Moyen-Orient et au monde entier", a-t-elle souligné pour conclure.