JO-2024: la naissance mouvementée du centre aquatique olympique

Le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran (au centre) assiste à une visite d'un bassin d'entraînement en construction pour les Jeux olympiques de Paris 2024 à Aubervilliers, dans la banlieue nord de Paris, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
Le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran (au centre) assiste à une visite d'un bassin d'entraînement en construction pour les Jeux olympiques de Paris 2024 à Aubervilliers, dans la banlieue nord de Paris, le 3 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 avril 2024

JO-2024: la naissance mouvementée du centre aquatique olympique

  • Dans le dossier de candidature, la piscine olympique devait coûter moins de 70 millions d'euros, un coût affiné à 90 millions d'euros
  • Sept ans plus tard, elle aura finalement coûté près de 175 millions d'euros

PARIS: Un accouchement compliqué, un jeu de mécano, une facture conséquente... Le centre aquatique olympique, seul site pérenne construit pour les JO de Paris, a connu une genèse difficile, obligeant les organisateurs à des contorsions inédites.

Il y a des naissances difficiles. Celle de cette infrastucture qui accueillera les épreuves de natation synchronisée, de plongeon et de water-polo, et qui sera inaugurée jeudi à Saint-Denis (nord de Paris) par Emmanuel Macron, l'a été bien plus que prévu.

Dans le dossier de candidature, la piscine olympique devait coûter moins de 70 millions d'euros, un coût affiné à 90 millions d'euros dans le projet définitif déposé en septembre 2017.

Sept ans plus tard, elle aura finalement coûté près de 175 millions d'euros, et sa capacité en nombre de spectateurs est trop petite aussi pour accueillir de futurs championnats du monde.

C'est ainsi l'Arena La Défense, à Nanterre, qui accueillera les épreuves olympiques de natation en ligne, avec deux bassins provisoires qui, à l'issue des Jeux, seront installés dans deux villes de Seine-Saint-Denis (Sevran et Bagnolet).

"Cette histoire de piscine, c'est d'une originalité inédite dans l'histoire des JO. On a bricolé un truc pour satisfaire l'équilibre financier mais, au final, la France n'aura pas de piscine olympique", résume Armand de Rendinger, un consultant spécialiste du mouvement olympique, qui explique qu'il faut remonter plus de 20 ans en arrière pour comprendre.

Arlésienne 

En 2001, à Moscou, lors de la procédure d'attribution pour les JO de 2008, la France est candidate, "mais sans aucune chance de l'avoir", raconte Armand de Rendinger. L'objet de cette candidature est de "préparer celle de 2012". Une tentative malheureuse puisque c'est Londres qui décrochera l'organisation.

A cette époque, émerge le projet de construire une piscine olympique, qui manque cruellement à la natation française. Il va ressortir comme une arlésienne à chaque fois que la France va candidater pour les JO d'été.

"Sauf que, quand on a gagné à Lima en 2017, il a fallu se plonger plus sérieusement sur les promesses, dont celle de la piscine", rappelle Armand de Rendinger.

Très vite, le projet vire au casse-tête. Un rapport de l'Inspection des finances alerte dès 2018 sur un dépassement probable assez conséquent, évaluant le coût à près de 260 millions d'euros. Impossible vu les contraintes budgétaires.

"Il fallait du coup à tout prix réduire le montant de la piscine", explique Armand de Rendinger.

Les scénarios de substitution sont alors mis sur la table. "On a su assez vite qu'il y avait un souci", rappelle David Roizen, expert auprès de la fondation Jean-Jaurès.

Deux constructeurs se mettent sur les rangs, Vinci et Bouygues. C'est le deuxième, à la tête d'un consortium, qui empoche le lot en avril 2020, pour 175 millions d'euros, mais avec une case en moins par rapport au cahier des charges: il ne pourra y avoir que 5.000 spectateurs. Trop peu pour la fédération internationale qui impose un minimum de 15.000 places pour les épreuves de natation de niveau mondial, excluant de facto la France pour des Mondiaux de natation.

«Symptomatique»

Le Centre aquatique olympique (CAO), connecté au Stade de France par une passerelle enjambant l'autoroute A1, accueillera donc natation artistique, plongeon et épreuves qualificatives de water-polo, et pas la natation en ligne, un des trois sports rois des Jeux, avec l'athlétisme et la gymnastique.

"C'est évidemment un raté. Mais le problème est à l'origine", estime David Roizen.

Construit sous maîtrise d'ouvrage de la Métropole Grand Paris, le bâtiment de 20.000 m2, avec une structure en bois bas carbone, offrira quatre bassins: bassin d’apprentissage, bassin ludique, bassin de compétition et bassin de plongeon.

"Ca reste une énorme avancée pour le savoir nager en Seine-Saint-Denis, pour l'un des départements les moins bien lotis en équipements", assure un élu sous couvert d'anonymat.

Une poignée de nouvelles piscines, comme le complexe de Marville à La Courneuve, et des bassins rénovés pour le territoire, sont également nés de ces JO.

Cet élu prévient: "Il faudra faire fructifier après les JO" cet héritage conséquent pour le département le plus pauvre de France, dans lequel un enfant sur deux ne sait pas nager à l'entrée au collège selon les pouvoirs publics.


Le Maire «se battra» pour que la cotation principale à New York de TotalEnergies «n'ait pas lieu»

Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire (Photo, AFP).
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  • Aujourd'hui, TotalEnergies a déjà des titres inscrits à Londres et à New York, mais de manière secondaire
  • M. Pouyanné avait notamment évoqué la frilosité de l'Europe vis-à-vis de sa stratégie qui consiste à continuer d'investir dans les énergies fossiles

PARIS: Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré jeudi qu'il comptait se battre pour que le transfert envisagé de la cotation principale du géant français TotalEnergies de Paris à New York "n'ait pas lieu".

"Je suis là pour faire en sorte que ça n'ait pas lieu, parce que je pense que c'est une décision qui est grave", a déclaré M. Le Maire sur BFMTV/RMC.

"Est-ce que l'intérêt suprême de la nation est de garder le siège social de Total en France et la cotation principale de Total en France? Oui, et donc je me battrai pour ça", a-t-il ajouté.

"Nous avons besoin de Total. J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de dire à quel point c'était un atout pour la France d'avoir une grande compagnie pétrolière comme Total", a-t-il souligné, mentionnant le plafonnement à moins de 2 euros par le groupe du litre du carburant à la pompe lors de l'envolée des prix de l'énergie.

Fin avril, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, avait dit réfléchir à une cotation principale à la Bourse de New York, en évoquant dans un entretien à Bloomberg la montée en puissance de son actionnariat nord-américain institutionnel, devenu presque majoritaire.

"Ce n'est pas une question d'émotion. C'est une question d'affaires", avait ajouté le dirigeant, tout en assurant que le siège social de ce fleuron du CAC 40 resterait à Paris.

Frilosité 

M. Pouyanné avait notamment évoqué la frilosité de l'Europe vis-à-vis de sa stratégie qui consiste à continuer d'investir dans les énergies fossiles pour continuer de rémunérer ses actionnaires et de financer sa transition vers les énergies bas carbone.

M. Le Maire a estimé jeudi que "la meilleure façon" de répondre aux besoins de financements de TotalEnergies était de mettre en place une union des marchés de capitaux (UMC) dans l'Union européenne, que la France appelle de ses voeux pour flécher l'épargne des Européens vers le financement de la transition énergétique et numérique.

Aujourd'hui, TotalEnergies a déjà des titres inscrits à Londres et à New York, mais de manière secondaire.

Depuis 2012, la part de l'actionnariat institutionnel nord-américain est passée de 33% à 48% (dont 47% pour les Etats-Unis) en 2023 tandis que celle de l'Europe (hors Royaume-Uni) est passée de 45% à 34% sur la même période. L'actionnariat institutionnel représente 78% de l'actionnariat total de l'entreprise.


Rétractation de Takieddine: Carla Bruni-Sarkozy désormais entendue comme suspecte

La mannequin et chanteuse franco-italienne Carla Bruni-Sarkozy (Photo, AFP).
La mannequin et chanteuse franco-italienne Carla Bruni-Sarkozy (Photo, AFP).
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  • Parmi les mis en cause, outre M. Sarkozy et Mimi Marchand, l'intermédiaire Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie
  • L'affaire dans l'affaire a explosé en novembre 2020 lorsque Ziad Takieddine, principal témoin à charge contre Nicolas Sarkozy depuis 2012, avait opéré une spectaculaire volte-face sur BFMTV

PARIS: L'enquête sur la rétractation en 2020 de l'intermédiaire Ziad Takieddine, qui accuse Nicolas Sarkozy d'avoir financé sa campagne présidentielle 2007 avec des fonds libyens, pourrait provoquer une nouvelle mise en cause emblématique, avec l'audition jeudi de Carla Bruni-Sarkozy comme suspecte.

L'épouse de l'ex-chef de l'Etat avait déjà été entendue comme témoin en juin 2023 dans cette information judiciaire.

Mais une source proche du dossier, confirmée par une source judiciaire, a indiqué à l'AFP que la chanteuse et mannequin était jeudi interrogée en audition libre de mise en cause par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre.

L'ancien chef de l'Etat, qui conteste les faits, a été mis en examen dans ce dossier début octobre, pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'escroqueries au jugement en bande organisée.

D'après des éléments de l'enquête, Carla Bruni-Sarkozy avait d'abord été entendue comme témoin simple, notamment du fait du témoignage de la papesse des paparrazis "Mimi" Marchand (de son vrai nom Michèle Marchand), également mise en cause dans le dossier.

Cette dernière avait argué de rencontres avec son amie pour justifier de déplacements au domicile du chef de l'Etat à des moments-clés de l'opération.

Mais selon une source proche du dossier, le juge d'instruction s'est depuis interrogé sur divers éléments à charge.

Tout d'abord, une "volonté de dissimulation" de Carla Bruni qui a "effacé l'intégralité des messages qu'elle a échangés avec Mimi Marchand" le jour de la mise en examen de cette dernière, le 5 juin 2021.

Ensuite, Carla Bruni est soupçonnée d'avoir aidé Michèle Marchand et le paparazzo Sébastien Valiela à obtenir un test PCR mi-octobre 2020 leur permettant de partir au Liban faire l'interview qui donnera lieu à la rétractation de M. Takieddine.

Questionné sur ces éléments lors de sa mise en examen début octobre, Nicolas Sarkozy, avait répondu: "A ce moment-là, elle a besoin de passer un test PCR comme des millions de Français à cette époque. Ma femme aide Michèle Marchand comme elle rend service à son amie pour qu'elle parte en voyage".

"On est harcelés de demandes d'autres personnes pour les aider à faire des tests PCR. Ma femme n'y est pour rien", avait ajouté l'ex-chef de l'Etat.

Sur les messages supprimés par son épouse sur son téléphone, il avait souligné avoir lui gardé les siens, ajoutant: "Si c'était une volonté stratégique ou de dissimuler, on pourrait se demander pourquoi elle et pas moi ?"

Des auditions ont été réalisées ces derniers mois dans l'entourage de Carla Bruni, a indiqué à l'AFP une autre source proche du dossier.

«Pas un centime»

Ce volet "rétractation" est incident à l'enquête principale sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007, qui sera jugé début 2025.

L'affaire dans l'affaire a explosé en novembre 2020 lorsque Ziad Takieddine, principal témoin à charge contre Nicolas Sarkozy depuis 2012, avait opéré une spectaculaire volte-face sur BFMTV et Paris Match en déclarant que l'ex-chef de l'Etat n'avait "pas touché un centime, cash ou pas cash, pour l'élection présidentielle" 2007 de la part du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi.


Soixante-six migrants qui tentaient de traverser la Manche secourus

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  • Dans la matinée, les services de secours ont été "informés par le sémaphore de Dieppe qu'une embarcation de migrants se trouvait au large de Dieppe"
  • Les naufragés ont ensuite été "déposés au port de Dieppe où ils sont pris en charge par les services de secours terrestres et la police aux frontières"

RENNES: Soixante-six migrants, dont des femmes et des enfants, qui tentaient de traverser la Manche, ont été secourus mercredi par la France.

Dans la matinée, les services de secours ont été "informés par le sémaphore de Dieppe qu'une embarcation de migrants se trouvait au large de Dieppe". Une vedette côtière de la gendarmerie maritime a "porté secours à l’embarcation, en difficulté, dans l’après-midi".

L’équipage a récupéré "66 naufragés dont des femmes et des enfants", précise la préfecture maritime.

Les naufragés ont ensuite été "déposés au port de Dieppe où ils sont pris en charge par les services de secours terrestres et la police aux frontières". Il sont hébergés dans un gymnase.

"Les services de l'État procèdent à l'examen des situations administratives des migrants au cas par cas... Trois personnes ont d'ores et déjà été interpellées par la police nationale et placées en garde à vue, soupçonnées d'être des passeurs", indique la préfecture dans un communiqué.

Pendant ce temps au Royaume-Uni, les premiers migrants susceptibles d'être expulsés vers le Rwanda ont été arrêtés et placés en détention, a annoncé mercredi le gouvernement britannique, le Premier ministre Rishi Sunak saluant une nouvelle étape dans le déploiement d'une mesure phare de sa politique migratoire.

Le gouvernement conservateur a promis de mettre un terme à ces traversées par des migrants clandestins. Plus de 7.500 sont arrivés depuis le début de l'année, un record historique pour les quatre premiers mois de l'année.