Le PDG d'Al-Ittihad jette des bases solides pour un avenir brillant au club de Djeddah

Domingos Soares de Oliveira, PDG de l'Ittihad Club Company. (Photo fournie)
Domingos Soares de Oliveira, PDG de l'Ittihad Club Company. (Photo fournie)
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Publié le Jeudi 04 avril 2024

Le PDG d'Al-Ittihad jette des bases solides pour un avenir brillant au club de Djeddah

  • À la fin du mois de septembre 2023, Domingos Soares de Oliveira a été annoncé comme le nouveau PDG de l'Ittihad Club Company
  • «Ce club possède un héritage fantastique. Nous sommes les champions en titre, nous avons remporté deux Ligues des champions»

RIYAD: À la fin du mois de septembre 2023, Domingos Soares de Oliveira a été annoncé comme le nouveau PDG de l'Ittihad Club Company. En février, il a été nommé au sein du nouveau comité sportif du club aux côtés du directeur sportif, Ramon Planes, et de l'entraîneur, Marcelo Gallardo.

Ces mesures visent à doter le champion saoudien en titre de la Pro League de la meilleure structure et de la meilleure gouvernance possible dans la perspective d'un avenir radieux.

M. De Oliveira a parlé à Arab News de ses six premiers mois à ce poste et il a donné son avis sur divers sujets, notamment sur le niveau de la Saudi Pro League (SPL), sur le recrutement d'Al-Ittihad et sur le statut de Karim Benzema au sein du club.

Voici quelques extraits de l'entretien.

La prise en charge du poste de PDG de l'Ittihad Club Company

Au moment où j'ai quitté Benfica, j'ai eu plusieurs opportunités pour exercer de nouvelles fonctions sur différents continents. Mais, lorsque la proposition d'Ittihad est arrivée, j'ai été vraiment surpris. En effet, j'avais eu beaucoup d'informations passionnantes sur la transformation à laquelle le Royaume était confronté et sur tous les clubs professionnels.

Ce club possède un héritage fantastique. Nous sommes les champions en titre, nous avons remporté deux Ligues des champions. Nous avons été le premier club du Royaume, je pense, et je suis sûr que nous sommes le club qui a la meilleure base de supporters. Je ne sais pas si c'est la plus grande, mais, en termes d'engagement et de passion, les fans sont fantastiques. Nous avons 18 ou 19 sports différents, donc la responsabilité d'être le PDG de l'Ittihad est énorme. Mais, en même temps, c'est un grand défi parce que le Royaume et l'Ittihad sont confrontés à une nouvelle réalité.

Je pense que nous entrons dans une nouvelle ère. Nous sommes actuellement dans un processus de transformation et nous sommes passés d'un club qui présentait un profil différent en termes d'actionnaires à un club beaucoup plus structuré. Nous avons mis en place un nouveau management, une nouvelle gouvernance, un nouvel effectif dans le sens où nous avons été capables, avec les meilleurs programmes, d'attirer des joueurs différents, et de bien meilleurs joueurs.

Pour être honnête, je pense que c'était la meilleure opportunité qu'un professionnel comme moi, en tant que directeur général d'un club européen, puisse avoir.

Le rôle du football saoudien dans la culture du Royaume

C'est assez impressionnant, car je pense que l'histoire du Royaume et celle de notre club se confondent. En fait, le club a été créé en 1927 et le Royaume en 1932.

On voit que les Saoudiens sont très fiers de leur histoire, comme les supporters de l'Ittihad. Je pense que vous avez une grande, une très grande histoire, et, vraiment, je suis surpris chaque jour par ce pays et par les opportunités qu'il offre. C'est une question d'unité, de communauté, avec toutes les valeurs que vous avez dans votre pays. Il en va de même pour l'Ittihad.

Les ambitions du football saoudien

La Saudi Pro League a des ambitions et nous les partageons en tant que club. Mais je crois aussi que nous pouvons facilement faire partie des cinq meilleures ligues du monde. Et je pense que nous pouvons avoir l'ambition d'être bien plus que cela, parce que nous avons mis en place une stratégie qui est totalement alignée sur la Vision 2030.

Nous avons également un nouveau défi à relever: en 2034, le pays organisera la Coupe du monde. Nous devons donc entraîner nos joueurs afin qu'ils soient prêts pour 2034. C’est dans ce sens que la SPL opère une véritable transformation. Par exemple, la saison prochaine, il y aura seulement 25 joueurs dans l’équipe, dont 15 Saoudiens. Les clubs devront donc investir beaucoup plus dans les joueurs saoudiens.

Je pense que nous faisons partie de ce processus. Cet hiver, nous avons ainsi engagé cinq jeunes joueurs saoudiens et nous sommes très satisfaits de la façon dont ils se comportent ici. En réalité, comme vous le savez, nous avons l'équipe olympique et nous devrons prendre cinq joueurs de notre équipe pour Paris 2024. Nous en sommes fiers, même si cela représente un défi difficile pour notre entraîneur.

L'impact de la technologie sur le football

La technologie aura un impact important dans deux domaines.

Tout d'abord, en ce qui concerne la numérisation de l'entreprise, tous les services, commerciaux, financiers… Tous adoptent le numérique.

En ce qui concerne le recrutement, il sera extrêmement utile de recueillir autant d'informations que possible sur les joueurs, d'avoir accès aux informations recueillies lors des séances d'entraînement, ou encore en direct pendant les matchs. La SPL nous envoie déjà beaucoup de données, mais nous voulons aller bien plus loin et disposer de plus de technologie dans tous les domaines au sein du club.

La recherche de talents saoudiens par Al-Ittihad dans l’ensemble du Royaume

La détection est un élément essentiel de notre activité. Sans les bonnes matières premières, on ne peut pas construire un bon produit. C'est évident dans n'importe quel secteur, mais particulièrement ici. Ce dont nous avons besoin, et c'est ce que nous sommes en train de mettre en place, c'est, tout d'abord, un département de prospection qui se concentre sur le Royaume.

Nous allons donc développer une sorte de réseau de recruteurs à travers le Royaume afin d'identifier les meilleurs talents. En fait, ce n'est pas la première fois que nous agissons ainsi. Les joueurs que nous avons repérés en hiver, nous avons su les attirer. Tout le monde a reconnu que nous avions fait du bon travail à ce moment-là.

Mais ce n'est pas tout. Je pense que nous devons faire de la prospection dès le plus jeune âge, et pas seulement à Djeddah. Nous devons être capables d'identifier des joueurs qui ont aujourd'hui entre 8 et 12 ans et de les attirer dans le club.

Il nous faut prendre soin d'eux et de leurs familles. Mais nous devons avoir une stratégie globale et un modèle complet pour ces enfants et définir un programme avec leurs familles afin de développer non seulement les joueurs, mais aussi les jeunes hommes.

Équilibrer le recrutement local et international

Nous voulons des joueurs comme ceux que nous avons aujourd'hui: de véritables modèles capables de jouer et de travailler main dans la main avec les joueurs saoudiens.

Nous disposons d'un réseau de recruteurs internationaux. En réalité, le département football que nous avons aujourd'hui fait du repérage partout dans le monde. Il est à la fois international et saoudien.

Au niveau international, nous recherchons des joueurs bien établis; et, au niveau national, de jeunes joueurs dont nous pourrons être fiers dans deux ou trois ans, et, surtout, en 2034.

Le rôle d'Ittihad pour aider l'Arabie saoudite à devenir un centre sportif international

L'Arabie saoudite a probablement le meilleur programme que j'aie vu jusqu'à présent pour devenir une plaque tournante du sport. Très souvent, les investissements dans d'autres pays sont basés sur les investissements des clubs, et les clubs se maintiennent dans une position très individuelle.

Ici, le ministère des Sports a une stratégie et il soutient les clubs en termes de développement des différents sports. Dans notre cas, nous avons 19 sports différents. Certains sont très individuels, avec de fortes performances. Si vous regardez le badminton, le tir à l'arc, le tennis de table, le tennis… Nous disposons d’un groupe fantastique de jeunes joueurs qui obtiennent de très bons résultats.

Participer à la Said Super Cup à Abu Dhabi

Pour nous, il est capital de participer aux compétitions les plus importantes. Nous voulons participer aux compétitions internationales, à la Super Coupe, à la Coupe du Roi, à la SPL. Nous sommes un club qui aime être défié, qui accepte les défis, qui adore se battre, parce que nous avons cet esprit, un esprit combatif.

C'est pourquoi la Super Coupe, même si elle se déroule à Abu Dhabi, même s'il sera un peu plus difficile pour nos supporters d'être présents, même si certains de nos joueurs joueront avec l'équipe olympique – ce dont nous en sommes fiers –, nous l’appréhendons avec une grande confiance. Nous pensons que nous pouvons obtenir un très bon résultat et notre ambition, comme celle de notre président et de notre entraîneur, est de réussir.

Le nouveau comité sportif d'Al-Ittihad

Le comité sportif a été créé par le conseil d'administration. Il s'agit donc d'une décision du conseil d'administration et le comité sportif est composé de trois personnes : moi-même, le directeur sportif, Ramon Planes, mais aussi l'entraîneur, Marcelo Gallardo. La commission sportive est principalement chargée des décisions relatives au marché. Il s'agit des joueurs que nous voulons recruter, de l'analyse de l'effectif, des postes que nous devons renforcer, des joueurs qui en sont peut-être au stade où nous préférerions qu'ils soient vendus. Car, bien sûr, les clubs ont aussi besoin de ces revenus qui proviennent des échanges de joueurs.

Il s'agit donc de décisions sportives, et non, bien sûr, de décisions de l'entraîneur. Nous ne décidons pas qui va jouer ou non, mais nous réfléchissons en termes de marché et de joueurs. Je pense que c'était une décision très courageuse de la part du conseil d'administration. En effet, très souvent, les membres du conseil aiment être impliqués dans ce genre d'opérations, mais ils comprennent qu'il est essentiel que ces choix soient faits par des professionnels qui ont l'habitude de prendre ces décisions.

Les cinq joueurs que nous avons recrutés lors de la fenêtre de transfert hivernale sont le résultat des décisions de ce comité sportif et du soutien que nous avons reçu de la part du conseil d'administration.

Les normes professionnelles de la Saudi Pro League

La Saudi Pro League est une compétition très intéressante. Il y a de très bons joueurs et nous avons une très bonne organisation au sein de la SPL, avec des experts que j'ai rencontrés pour la première fois ici et qui en savent beaucoup sur l'industrie du football. Je faisais moi-même partie de la ligue portugaise et je travaillais sur un sujet très spécifique, les droits de télévision.

Ce que j'ai trouvé ici est extrêmement professionnel. Pour que le produit soit attractif, il faut que la concurrence soit forte et que tous les clubs se battent pour obtenir les mêmes résultats. Bien sûr, certains clubs sont plus importants que d'autres. En ce sens, je pense que le travail qui a commencé il y a peut-être un an ou un an et demi pour attirer des joueurs très importants doit se poursuivre.

Nous devons attirer plus de joueurs et les faire évoluer dans les différents clubs pour que les matchs soient plus attrayants. Nous ne voulons pas qu'il soit facile de gagner contre une petite équipe. Le concept devrait être le même que celui de la Premier League, par exemple, où une petite équipe peut battre un grand club parce que les revenus des droits de télévision sont répartis de manière très démocratique.

Les joueurs saoudiens qui vous ont le plus impressionné

Mes joueurs, pour être très honnête. Ce sont des joueurs que j'aime. Je ne veux pas mettre l'accent sur un joueur en particulier, car ce serait injuste pour le reste des joueurs.

Nous disposons d’un groupe de joueurs saoudiens dont certains sont très âgés et d'autres très jeunes. Ils méritent tous mon respect; je pense que ce sont de très bons professionnels.

Développer la marque Al-Ittihad dans le monde

Al-Ittihad est déjà un club très connu en dehors de l'Arabie saoudite, parce qu'il fait partie de la marque historique du Royaume, mais aussi parce que nous avons réussi à attirer de jeunes joueurs comme Benzema, Kanté, Fabinho, Luiz Felipe, Jota. Ils contribuent à concentrer l’attention sur le club.

J’estime que nous devons aller de l'avant. C'est la raison pour laquelle, par exemple, cette présaison sera différente de celle que nous avons connue la saison dernière. Nous serons en Europe. Une partie du travail que nous ferons pendant la présaison se déroulera entre l'Espagne et le Portugal. Nous jouerons des matchs européens non seulement au Portugal et en Espagne, mais aussi, probablement, en Europe centrale.

Voilà ce que nous voulons faire. Nous voulons avant tout préparer nos joueurs à de nouveaux défis. Nous voulons qu'ils jouent contre des équipes très importantes en Europe, mais nous voulons aussi que la communauté internationale prenne conscience de la qualité de notre club. Je pense que c'est le bon moment pour présenter certains des joueurs saoudiens que nous avons aujourd'hui, car ils sont vraiment bons.

Je ne pense pas qu'ils soient très connus sur le marché, mais ils le deviendront si nous les faisons jouer dans les meilleurs stades, contre les meilleures équipes.

L'impact de la signature de Karim Benzema

Commençons par l'extérieur du terrain. C'est évident, Karim est un joueur qui est un joueur international. Il y a très peu de joueurs «globaux». Je parlerais plutôt de marque internationale, mais c'est un joueur international: tout le monde connaît Karim Benzema. L'impact de ses supporters sur notre club a été impressionnant.

Je pense que le fait de voir Karim avec le maillot jaune et noir est une manière fantastique de montrer notre club au monde entier.

Mais, surtout, Karim est le lauréat du Ballon d'or. Il a joué dans l'un des meilleurs championnats du monde. Il a fait partie de la sélection française. La qualité de Karim ne fait donc aucun doute. Comme vous le savez, il a été blessé pendant une certaine période, pendant ces deux derniers mois. Maintenant, lors des dernières séances d'entraînement que nous avons eues cette semaine, on a pu constater que Karim était en très bonne forme et je pense qu'il sera un élément déterminant pour le reste de la saison.

Je suis satisfait de voir qu'il est souriant et investi. Je serai heureux quand je le verrai sur le terrain.

Les frustrations des supporters cette saison

Le rôle que nous jouons dans le club ne peut pas se limiter à ce très court terme. Je comprends la frustration des supporters, qui est aussi la mienne. Nous aurions aimé obtenir de meilleurs résultats cette saison. Mais, d'après mon expérience, il faut avant tout préparer l'avenir.

Il est important, notamment, d'avoir une académie. Nous avons déjà le nouveau terrain et nous commencerons à construire l'académie d’ici à très peu de temps. Il s’agit également de disposer d'une très bonne équipe de gestion. Nous avons déjà une équipe professionnelle en place.

Il s'agit en outre de prendre des décisions intelligentes dans la constitution de l'équipe, entre les joueurs internationaux et les joueurs saoudiens. Nous prenons ces décisions.

Une fois que ces fondations seront en place, le succès, le succès sportif, sera évident. Nous devons aller plus vite que nos concurrents, et c'est ce que nous ferons. Voici donc le message que je transmets à nos fans, que je respecte totalement: je vous comprends, mais, s'il vous plaît, sachez que nous faisons du bon travail en ce moment, qui consiste à préparer l'avenir.

Cet avenir sera brillant.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au "cauchemar de la violence" au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.