Washington intensifie sa coopération en matière de défense avec les États du CCG

Les États-Unis renforcent leur coopération en matière de défense avec les pays du Conseil de coopération du Golfe pour faire face à l’une des «périodes les plus difficiles de ces dernières années» dans la région, déclare Dan Shapiro, secrétaire adjoint à la Défense pour la politique au Moyen-Orient, lors d’un point de presse mercredi. (Agence de presse saoudienne)
Les États-Unis renforcent leur coopération en matière de défense avec les pays du Conseil de coopération du Golfe pour faire face à l’une des «périodes les plus difficiles de ces dernières années» dans la région, déclare Dan Shapiro, secrétaire adjoint à la Défense pour la politique au Moyen-Orient, lors d’un point de presse mercredi. (Agence de presse saoudienne)
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Publié le Jeudi 23 mai 2024

Washington intensifie sa coopération en matière de défense avec les États du CCG

  • Les discussions entre les responsables du CCG et des États-Unis sont «plus importantes que jamais», soutient M. Shapiro
  • La frappe iranienne a produit un «effet galvanisant» dans tout le Golfe, encourageant les États à renforcer leur engagement en faveur de la construction de systèmes de défense partagés

​​​​​​LONDRES: Les États-Unis renforcent leur coopération en matière de défense avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour faire face à l’une des «périodes les plus difficiles de ces dernières années» dans la région, déclare Dan Shapiro, secrétaire adjoint à la Défense pour la politique au Moyen-Orient, lors d’un point de presse auquel assistait Arab News mercredi.

Mercredi, des représentants militaires du Golfe ont rencontré de hauts responsables américains au siège du CCG à Riyad dans le cadre des groupes de travail du partenariat sur la défense maritime et antimissile.

Cette rencontre survient un mois après que l’Iran a lancé une frappe massive de drones et de missiles balistiques contre Israël, dans un contexte de tensions régionales latentes quant à la guerre à Gaza.

Les discussions entre les responsables du CCG et des États-Unis sont «plus importantes que jamais», soutient M. Shapiro. Et d’ajouter: «Les groupes de travail sur la défense entre les États-Unis et le CCG sont ancrés dans un partenariat solide entre les États-Unis et le CCG et dans notre engagement collectif à coopérer sur les questions de sécurité régionale.»

«Depuis plus d’une décennie, nous travaillons ensemble pour faire face aux menaces et aux crises urgentes. Nous avons intérêt à approfondir les partenariats que nous avons établis avec nos partenaires du Golfe.»

M. Shapiro, qui avait auparavant occupé le poste d’ambassadeur des États-Unis en Israël et d’envoyé pour les accords d’Abraham, a averti que «les menaces de l’Iran et de ses mandataires sont omniprésentes» dans la région.

Il affirme que la milice houthie du Yémen mène des «actes de terrorisme totalement illégitimes» dans le cadre de sa campagne contre les navires civils en mer Rouge.

Les réunions du groupe de travail ont permis aux responsables des États-Unis et du Golfe d’explorer les moyens de «renforcer le partage d’informations, de lutter contre la prolifération et d’accroître l’efficacité des interdictions combinées des expéditions maritimes illégales vers les Houthis», poursuit-il.

L’attaque iranienne du 13 avril contre Israël, qui, selon M. Shapiro, constitue un «moment charnière pour le Moyen-Orient», a également occupé une place importante lors des réunions.

«À la suite de l’attaque sans précédent de l’Iran que nous avons réussi à repousser, les États-Unis et nos partenaires du Golfe sont d’accord sur le fait qu’il est plus important que jamais de prendre des mesures pour renforcer l’intégration de nos défenses aériennes et antimissiles à travers le Moyen-Orient», dit-il.

«Le 13 avril, nous avons montré de quoi nous sommes collectivement capables lorsque nous travaillons ensemble pour surmonter les menaces à la sécurité régionale.»

«Il s’agissait d’une démonstration de faisabilité en matière de défense aérienne et antimissile intégrée, montrant que notre travail pour construire cette architecture n’est pas théorique.»

«Ce système a une véritable incidence en temps réel. Il permet de sauver des vies et empêche les conflits de s’intensifier. II montre que nous sommes plus forts lorsque nous agissons ensemble.»

«Ironiquement, l’attaque iranienne du 13 avril a finalement réussi à entraîner une coopération plus approfondie en matière de défense aérienne et antimissile intégrée.»

M. Shapiro a déclaré que les partenaires de Washington dans le Golfe, en renforçant la défense aérienne et antimissile intégrée à court terme, espèrent poser les fondements d’un système de défense aérienne à l’échelle du CCG.

Les responsables américains présents aux réunions du groupe de travail ont également proposé une formation militaire conjointe «pour garantir que nos forces partagent une langue de travail commune», renchérit-il.

Lors de la conférence de presse, un haut responsable américain de la défense a déclaré, sous couvert d’anonymat, que les partenaires de Washington dans le Golfe étaient exclusivement concentrés sur la compréhension de la nature de la menace iranienne, ajoutant: «Avoir cette conversation avec le CCG en mai 2024 est complètement différent de n’importe quelle autre conversation que nous aurions pu avoir avec n’importe quel partenaire dans la région avant le 13 avril 2024.»

La frappe iranienne a produit un «effet galvanisant» dans tout le Golfe, encourageant les États à renforcer leur engagement en faveur de la construction de systèmes de défense partagés, ajoute le responsable.

Concernant la flambée de violence en mer Rouge, Washington ne considère pas sa campagne contre les Houthis comme un «défi purement militaire», acceptant plutôt que «les solutions militaires sont nécessaires, mais pas suffisantes», rapporte le responsable.

«Du point de vue américain, il s’agit d’un défi pangouvernemental, alors que d’une perspective mondiale, c’est un défi à l’échelle internationale.»

Les réunions du groupe de travail à Riyad ont également porté sur «certaines des méthodes non militaires» pour cibler la milice, notamment «la délégitimation, les sanctions et la condamnation, ainsi que la désignation comme organisation terroriste mondiale», indique le responsable.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com