Un cinquième de la population de Gaza passe des jours sans manger, selon un rapport de l’ONU

641 mots La famille palestinienne Al-Naji partage le repas de l’iftar, la rupture du jeûne, au milieu des ruines de leur maison familiale.
641 mots La famille palestinienne Al-Naji partage le repas de l’iftar, la rupture du jeûne, au milieu des ruines de leur maison familiale.
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Publié le Mardi 25 juin 2024

Un cinquième de la population de Gaza passe des jours sans manger, selon un rapport de l’ONU

  • Plus de 495 000 habitants de Gaza sont actuellement confrontés à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire aiguë
  • Bien que le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire n’ait pas officiellement déclaré l’état de famine, qui nécessite un ensemble de conditions strictes, la situation à Gaza est désastreuse

LONDRES: Plus de 495 000 habitants de Gaza, représentant un cinquième de la population de l’enclave, sont actuellement confrontés à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire aiguë, caractérisés par un manque extrême de nourriture, la famine et l’épuisement, selon un rapport de l’ONU qui sera bientôt publié.

Le dernier «Aperçu spécial» sur la bande de Gaza, réalisé par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sera publié aujourd’hui, selon le quotidien The Guardian.

Le rapport de l’ONU révélera également que plus de la moitié des ménages de Gaza ont dû vendre ou échanger des vêtements pour acheter de la nourriture, alors que le risque de famine reste élevé dans le territoire à la suite des récentes violences.

Les autorités israéliennes contrôlent étroitement l’entrée à Gaza, et tout déplacement doit être autorisé par l’armée. De plus, les décombres abîment les routes, le carburant se fait rare et les réseaux d’électricité et de communication fonctionnent à peine.

Au début de la guerre, Israël a imposé un siège complet de la bande de Gaza, qui n’a été que progressivement allégé sous la pression des États-Unis. La guerre a considérablement réduit la capacité de Gaza à produire sa propre nourriture.

D’après l’IPC, les livraisons de nourriture et les services nutritionnels dans le nord de Gaza se sont considérablement accrus en mars et en avril, permettant d’éviter la famine et d’améliorer les conditions dans le sud du territoire. Cependant, la situation s’est à nouveau détériorée en raison de la recrudescence des hostilités, et la bande de Gaza reste exposée au risque de famine tant que le conflit se poursuit et que l’accès à l’aide humanitaire est limité, indique une ébauche du rapport obtenue par The Guardian.

Plus de la moitié des ménages ont rapporté qu’ils manquaient souvent de nourriture à la maison, et plus de 20% passent des jours et des nuits entiers sans manger, précise The Guardian. La tendance la plus récente est négative et très instable. Si elle se poursuit, l’amélioration observée en avril pourrait rapidement s’inverser.

Les agences de l’ONU et les organisations humanitaires affirment qu’il est difficile de se rendre au poste-frontière de Kerem Shalom en raison des combats en cours, des restrictions israéliennes, des problèmes de coordination avec l’armée et de l’effondrement de l’ordre public.

Bien que l’IPC n’ait pas officiellement déclaré l’état de famine, qui nécessite un ensemble de conditions strictes, la situation à Gaza est désastreuse. Le stade 5 de l’IPC, le stade extrême de la faim qui touche 22% de la population de Gaza, se rapproche d’une situation de famine.

Pour qu’une famine soit officiellement déclarée, il faut que 20% des ménages souffrent d’un manque extrême de nourriture, que 30% des enfants souffrent de malnutrition aiguë et qu’au moins 2 adultes ou 4 enfants sur 10 000 personnes meurent chaque jour.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a rappelé que le fait qu’Israël affame délibérément la population par les restrictions qu’il impose à l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza pouvait constituer un crime de guerre. Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont prévenu que d’ici à la mi-juillet, plus d’un million de personnes pourraient être mortes ou affamées.

Un communiqué conjoint du haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, et du commissaire européen à l’Aide humanitaire et à la Réaction aux crises, Janez Lenarcic, indique que «la crise à Gaza a atteint un nouveau point de non-retour. L’acheminement d’une aide humanitaire importante à l’intérieur de Gaza est devenu quasiment impossible et le tissu même de la société civile est en train de se défaire.»

Avant la publication du rapport de l’IPC sur Gaza, Kate Phillips-Barrasso, vice-présidente de la politique mondiale et du plaidoyer pour Mercy Corps, a souligné que «les habitants de Gaza sont confrontés à des conditions inhumaines et recourent à des mesures désespérées comme faire bouillir des herbes, manger de la nourriture pour animaux et échanger des vêtements contre de l’argent pour lutter contre la faim et garder leurs enfants en vie».

«La situation humanitaire se détériore rapidement et le spectre de la famine continue de planer sur Gaza. L’aide humanitaire est limitée. La communauté internationale doit impérativement exercer une pression sans relâche pour obtenir un cessez-le-feu et assurer un accès humanitaire durable. La population ne peut plus supporter cette situation.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat