Un ministre d'extrême droite conduit les Israéliens à la prière dans l'enceinte d'une mosquée en pleine effervescence

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir (C), s'approche de l'entrée du lieu saint le plus sensible de Jérusalem dans la vieille ville, mardi 13 août 2024. (AP)
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir (C), s'approche de l'entrée du lieu saint le plus sensible de Jérusalem dans la vieille ville, mardi 13 août 2024. (AP)
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Publié le Mardi 13 août 2024

Un ministre d'extrême droite conduit les Israéliens à la prière dans l'enceinte d'une mosquée en pleine effervescence

  • Les juifs sont autorisés à visiter l'enceinte de la mosquée dans la partie orientale de Jérusalem annexée par Israël pendant des heures précises, mais ils ne sont pas autorisés à prier ni à arborer des symboles religieux.
  • Ben Gvir a publié sur la plateforme de médias sociaux X une déclaration vidéo qu'il a lui-même filmée à l'intérieur du complexe et dans laquelle il s'engage à gagner la guerre à Gaza.

JERUSALEM : Le ministre de la Sécurité nationale d'extrême droite, Itamar Ben Gvir, a conduit mardi des centaines d'Israéliens dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est annexée, pour y accomplir des prières à l'occasion d'une fête juive, a-t-on appris de sources concordantes.

M. Ben Gvir, qui a souvent défié l'interdiction de longue date faite par le gouvernement israélien aux Juifs de prier dans l'enceinte de la mosquée, a promis de "vaincre le Hamas" à Gaza dans une vidéo qu'il a filmée lors de sa visite.

L'enceinte est le troisième lieu saint de l'islam et un symbole de l'identité nationale palestinienne, mais c'est aussi le lieu le plus saint du judaïsme, vénéré comme le site de l'ancien temple détruit par les Romains en 70 après Jésus-Christ.

Si les juifs et les autres non-musulmans sont autorisés à visiter l'enceinte de la mosquée dans la partie orientale de Jérusalem annexée par Israël pendant des heures précises, ils ne sont pas autorisés à prier ou à arborer des symboles religieux.

Ces dernières années, les restrictions ont été de plus en plus bafouées par des nationalistes religieux purs et durs comme Ben Gvir, suscitant des réactions parfois violentes de la part des Palestiniens.
Mardi matin, M. Ben Gvir et quelque 2 250 autres Israéliens ont traversé l'enceinte en groupes, chantant des hymnes juifs sous la protection de la police israélienne, a déclaré à l'AFP un responsable du Waqf, l'organisme jordanien qui est le gardien du site.

"Le ministre Ben Gvir, au lieu de maintenir le statu quo dans la mosquée, supervise l'opération de judaïsation et tente de changer la situation à l'intérieur de la mosquée Al-Aqsa", a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat car il n'était pas autorisé à s'exprimer sur le sujet.

La police israélienne a également "imposé des restrictions" aux fidèles musulmans qui tentaient d'entrer dans la mosquée, a-t-il ajouté.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent Ben Gvir à l'intérieur de l'enceinte tandis que plusieurs Israéliens sont allongés sur le sol en train d'accomplir des rites talmudiques.

Ben Gvir a publié sur la plateforme de médias sociaux X une déclaration vidéo qu'il a lui-même filmée à l'intérieur du complexe et dans laquelle il s'engage à gagner la guerre à Gaza.

"Nous devons gagner cette guerre. Nous devons gagner et ne pas nous rendre aux pourparlers de Doha ou du Caire", a-t-il déclaré, faisant référence aux négociations soutenues par les États-Unis en vue d'une trêve et d'un accord de libération des otages à Gaza, qui doivent reprendre le 15 août.

"Nous pouvons vaincre le Hamas... nous devons le mettre à genoux", a déclaré M. Ben Gvir.

L'entrée de mardi dans l'enceinte d'Al-Aqsa intervient le jour du deuil juif de Tisha Be'Av, qui commémore la destruction de l'ancien temple.

Le mois dernier également, M. Ben Gvir, connu pour ses gestes provocateurs, a déclaré avoir prié dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa, défiant ainsi les règles de longue date qui autorisent les visites juives mais interdisent la prière.


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

 

 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de la diplomatie libanaise décline une invitation de l'Iran

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
Le ministre libanais des Affaires étrangères, Youssef Rajji, s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien au siège du ministère des Affaires étrangères au Caire. (AFP)
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  • Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a refusé une invitation à se rendre en Iran, évoquant des conditions inappropriées, et a proposé une rencontre dans un pays tiers neutre
  • Ce refus intervient sur fond de pressions américaines pour désarmer le Hezbollah, soutenu par l'Iran, alors que Beyrouth insiste sur la non-ingérence dans ses affaires internes

BEYROUTH: Le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Raggi a décliné mercredi une invitation de son homologue à se rendre en Iran, qui soutient le Hezbollah islamiste, et proposé une rencontre dans un pays tiers.

Le gouvernement libanais est soumis à une intense pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, affaibli par une guerre avec Israël, alors que l'Iran a affiché son opposition à cette mesure.

Début décembre, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi avait invité M. Raggi à se rendre à Téhéran pour évoquer "les relations bilatérales" ainsi que les "développements régionaux et internationaux", selon le ministère iranien des Affaires étrangères.

En réponse à M. Araghchi, "j'ai déclaré que je ne pouvais pas accepter son invitation à me rendre à Téhéran dans les circonstances actuelles", a annoncé mercredi M. Raggi sur X.

"Cela ne signifie pas un refus d'engager le dialogue, mais plutôt que les conditions ne sont pas propices à cette visite", a-t-il ajouté.

Il a proposé à son homologue de s'entendre pour se rencontrer "dans un pays tiers neutre", soulignant que les relations entre le Liban et l'Iran devaient être basées sur le principe de "non ingérence dans les affaires internes" de chaque pays.

L'Iran arme et finance le puissant Hezbollah, qu'une guerre a opposé à Israël d'octobre 2023 à novembre 2024.

En août, le Liban avait signifié à un haut responsable iranien, Ali Larijani, en visite à Beyrouth, son refus catégorique de "toute ingérence" dans ses affaires internes, après des critiques par Téhéran de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

Téhéran dénonce régulièrement les frappes israéliennes qui le visent. Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, avaient appelé en novembre à "venger" l'assassinat par Israël au Liban du chef militaire du Hezbollah, Haitham Ali Tabatabai.