Comment la guerre à Gaza prive les enfants de leur droit à l'éducation

Les experts de l'ONU ont exprimé leur inquiétude face à ce qu'ils considèrent comme la destruction systématique du système éducatif de Gaza, qui constitue vraisemblablement une grave violation des droits de l'enfant interdite par le droit international humanitaire. (AFP)
Les experts de l'ONU ont exprimé leur inquiétude face à ce qu'ils considèrent comme la destruction systématique du système éducatif de Gaza, qui constitue vraisemblablement une grave violation des droits de l'enfant interdite par le droit international humanitaire. (AFP)
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Publié le Mardi 03 septembre 2024

Comment la guerre à Gaza prive les enfants de leur droit à l'éducation

  •  Les enfants de Gaza sont confrontés à la sombre perspective d'une nouvelle année sans école, à moins qu'un cessez-le-feu ne soit conclu rapidement
  • Près de 88 pour cent des écoles de Gaza ont été endommagées ou détruites par les bombardements incessants d'Israël

LONDRES: Alors que les écoliers du monde entier préparent leurs sacs à dos pour la nouvelle année scolaire, plus d'un demi-million d'élèves de la bande de Gaza, en Palestine, sont confrontés à une deuxième année consécutive sans éducation.

Au cours de l'année écoulée, autour de 625 000 enfants de Gaza ont été privés d'école, selon l'UNICEF, le fonds des Nations unies pour l'enfance. En l'absence de perspectives de cessez-le-feu permanent, il est peu probable qu'ils retournent à l'école ce mois-ci.

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Rien qu'au mois d'août, huit écoles de la ville de Gaza ont été attaquées, tuant plus de 179 Palestiniens et causant d'importants dégâts. (AFP)

Amal, dont le nom a été modifié à sa demande, enseigne à ses deux enfants, âgés de 7 et 10 ans, dans leur abri temporaire de Rafah. Cependant, elle explique que l'exposition répétée à des événements traumatisants et le manque de stabilité ont perturbé leur apprentissage.

“Comment un enfant peut-il se souvenir de vers de poésie après une nuit de bombardements, de cris et de tremblements?” a déclaré Amal à Arab News. “Même nos cerveaux d'adultes vacillent dans ce chaos. Comment un enfant peut-il apprendre et grandir avec un estomac vide et alors que ses amis risquent de mourir d'une minute à l'autre?”

L'attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre le sud d'Israël, qui a fait plus de 1 100 morts et 250 otages, a déclenché l'offensive israélienne à Gaza, qui a tué au moins 40 700 personnes, dont 16 500 enfants, selon les autorités sanitaires locales.

Des milliers d'autres enfants de Gaza sont toujours portés disparus, probablement ensevelis sous les décombres, tandis que plus de 12 000 ont été blessés, dont au moins 1 000 ont été amputés d'une jambe.

Ceux qui ont survécu n'ont plus d'endroit sûr pour apprendre ni les moyens de retourner à l'école. Le Partenariat mondial pour l'éducation, dirigé conjointement par l'UNICEF et Save the Children, estime qu'au 30 mars, quelque 87,7 pour cent des établissements scolaires de Gaza avaient été détruits.

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Au cours de l'année écoulée, autour de 625 000 enfants de Gaza ont été privés d'école. (AFP)

Selon le groupe, qui a évalué les dégâts à l'aide d'images satellite, les frappes israéliennes directes ont gravement endommagé 212 écoles de l'enclave et causé des dégâts modérés ou mineurs à 282 autres.

Environ 70 pour cent des écoles gérées par l'Office de secours et de travaux des Nations unies ont également été endommagées. Cependant, depuis octobre, environ 95 pour cent de ces écoles ont été transformées en abris pour les ménages déplacés.

Les attaques contre les écoles sont considérées comme une grave violation des droits de l'enfant et sont interdites par le droit humanitaire international.

Les autorités israéliennes ont insisté sur le fait qu'elles ne visaient pas les civils ou les infrastructures civiles, accusant plutôt le Hamas d'utiliser les écoles et les hôpitaux comme centres de commandement à partir desquels lancer des attaques et d'utiliser leurs occupants comme boucliers humains.

En août, le Bureau des services de contrôle interne des Nations unies a conclu que neuf membres du personnel de l'UNRWA pourraient avoir été impliqués dans l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre, tandis que les dossiers de dix autres personnes sont toujours en cours d'examen.

L'UNRWA emploie 32 000 personnes dans sa zone d'opérations, dont 13 000 à Gaza. L'ONU a lancé l'enquête après qu'Israël a déclaré en janvier que 12 membres du personnel de l'UNRWA avaient participé à l'attaque du 7 octobre. Sept autres cas ont été portés à l'attention des Nations unies en mars et avril.

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Les frappes israéliennes ont gravement endommagé 212 écoles de l'enclave et causé des dommages modérés ou mineurs à 282 autres. (AFP)

Les allégations contre l'UNRWA ont conduit plusieurs grands pays donateurs, dont les États-Unis, à suspendre le financement de l'agence, sapant ainsi les efforts d'aide non seulement à Gaza et en Cisjordanie, mais aussi dans toute la région du Moyen-Orient où les Palestiniens ont le statut de réfugié.

En avril, des experts de l'ONU dirigés par Farida Shaheed, rapporteur spécial sur le droit à l'éducation, ont exprimé leur inquiétude face à ce qui semblait être une destruction systématique du système éducatif de Gaza, déjà affaibli par l'embargo qu'Israël impose à l'enclave depuis 17 ans.

Avec plus de 80 pour cent des écoles de Gaza endommagées ou détruites, on peut raisonnablement se demander s'il n'y a pas une volonté délibérée de détruire complètement le système éducatif palestinien, une action connue sous le nom de "scolasticide", ont déclaré les experts dans un communiqué commun.

Le scolasticide implique la destruction organisée de l'infrastructure éducative et l'assassinat d'élèves, d'enseignants et de membres du personnel.

Le ministère de l'éducation de Gaza a déclaré en août qu'au moins 500 enseignants avaient été tués dans les hostilités et que plus de 3 000 autres avaient été blessés.

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Des milliers d'autres enfants de Gaza sont toujours portés disparus, probablement ensevelis sous les décombres, et plus de 12 000 ont été blessés. (AFP)

Les experts de l'ONU estiment que les attaques israéliennes contre les écoles de Gaza "ne sont pas des incidents isolés" mais s'inscrivent dans "un schéma systématique de violence visant à démanteler les fondements mêmes de la société palestinienne".

Rien qu'au mois d'août, huit écoles de la ville de Gaza ont été attaquées, tuant plus de 179 Palestiniens et causant d'importants dégâts.

La plus meurtrière de ces frappes a été celle de l'école Al-Tabin, dans la ville de Gaza, le 10 août. CNN a confirmé qu'une bombe de petit diamètre GBU-39 fabriquée aux États-Unis avait été utilisée lors de l'attaque, tuant plus de 100 des quelque 2 400 réfugiés palestiniens qui s'y trouvaient.

Dans un message condamnant l'attentat sur le réseau social X, le chef de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a déclaré: "Les écoles, les installations de l'ONU et les infrastructures civiles ne sont pas des cibles".

Appelant à un cessez-le-feu immédiat, il a écrit le jour de l'attaque: "Les parties au conflit ne doivent pas utiliser les écoles et autres installations civiles à des fins militaires ou de combat.

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Au moins 1,9 million des 2,2 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés. (AFP)

"Il est temps que ces horreurs qui se déroulent sous nos yeux cessent. Nous ne pouvons pas laisser l'insupportable devenir une nouvelle norme. Plus c'est récurrent, plus nous perdons notre humanité collective".

Pour offrir aux enfants un semblant de normalité et de répit par rapport aux horreurs quotidiennes du conflit, l'UNICEF et ses partenaires dans l'enclave palestinienne ont installé 48 tentes d'apprentissage à Khan Younis, dans la zone intermédiaire, dans la ville de Gaza et dans le nord de la bande de Gaza.

Ces espaces temporaires ont permis à quelque 15 000 enfants en âge d'aller à l'école de participer à des activités éducatives informelles et de bénéficier d'un soutien en matière de santé mentale au mois de juillet.

 

quelques chiffres


•    625 000 enfants de Gaza privés d'éducation depuis octobre 2023.

•    87,7 pour cent d'écoles endommagées ou détruites par les frappes israéliennes dans la bande de Gaza.

(Source: UNICEF, Partenariat mondial pour l'éducation)

Malgré les efforts des organisations humanitaires pour offrir des possibilités d'apprentissage temporaires aux enfants de Gaza, l'absence de cessez-le-feu permanent, les déplacements répétés, les infrastructures décimées et l'accès extrêmement limité aux produits de première nécessité tels que la nourriture, l'eau potable et les soins de santé ont entravé leur capacité à se développer normalement.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, a souligné en juin que plus de 8 000 enfants de l'enclave assiégée ont été diagnostiqués comme souffrant de malnutrition aiguë.

Le chef de l'OMS a averti qu'"une proportion importante de la population de Gaza est désormais confrontée à une faim catastrophique et à des conditions proches de la famine".

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La communauté internationale a accusé le gouvernement israélien d'utiliser la famine des civils comme arme de guerre. (AFP)

Plus de 34 personnes, dont au moins 28 enfants, sont déjà mortes de malnutrition sévère, a indiqué l'autorité sanitaire de Gaza à la fin du mois de juin.

La communauté internationale a accusé le gouvernement israélien d'utiliser la famine des civils comme arme de guerre.

En mai, le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant d'avoir délibérément affamé des civils.

Le gouvernement israélien a nié ces accusations à plusieurs reprises. Toutefois, de hauts fonctionnaires, dont Gallant lui-même, ont publiquement déclaré leur intention de priver les civils de Gaza de nourriture, d'eau et de carburant dès le début du conflit l'année dernière.

Au moins 1,9 million des 2,2 millions d'habitants de Gaza ont été déplacés – souvent plusieurs fois – lorsque l'armée israélienne a évacué des familles palestiniennes d'une "zone de sécurité" à l'autre. Ce faisant, les enfants ont été privés de la stabilité nécessaire à l'apprentissage.
Save the Children a prévenu en avril que "lorsque les enfants sont absents de l'école pendant une longue période, leur apprentissage ne s'arrête pas seulement, mais risque aussi de régresser. Les crises précédentes nous ont appris que plus les enfants restent longtemps sans aller à l'école, plus ils risquent de ne pas y retourner".

"Cela compromet leurs perspectives à long terme, notamment leurs revenus et leur santé mentale et physique, tout en les exposant à un risque accru de violence et d'abus".


L'armée israélienne dit avoir tué trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah. (AFP)
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  • "Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024
  • Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré avoir tué dimanche trois membres du Hezbollah dans le sud du Liban, Beyrouth faisant état également de trois morts dans des frappes israéliennes dans la région.

"Depuis ce matin (dimanche), l'armée a frappé trois terroristes du Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", a précisé l'armée israélienne dans un communiqué.

"Les terroristes ont participé à des tentatives visant à rétablir les infrastructures" du mouvement libanais, en violation de l'accord de cessez-le-feu de novembre 2024, a-t-elle ajouté.

L'armée a ensuite affirmé avoir "éliminé" deux d'entre eux "en moins d'une heure", dans les régions de Yater et Bint Jbeil (sud du Liban).

Puis dans un autre communiqué, l'armée a précisé avoir tué "un terroriste" dans la région de Jwaya, qui avait "activé des agents (du Hezbollah) au sein des services de sécurité libanais".

Le ministère libanais de la Santé avait auparavant fait état de trois morts dans des frappes israéliennes à Yater, Safad Al-Battikh et Jwaya.

Un cessez-le-feu est en vigueur depuis novembre 2024 après plus d'un an d'hostilités entre Israël et le mouvement islamiste libanais, en marge de la guerre à Gaza.

Malgré cette trêve, Israël mène régulièrement des frappes au Liban, notamment dans le sud, bastion du Hezbollah, affirmant viser des membres et des infrastructures du mouvement libanais pour l'empêcher de se réarmer.

Samedi, l'armée israélienne avait indiqué avoir suspendu "temporairement" une frappe prévue sur un bâtiment de la région méridionale de Yanouh, qu'elle avait décrit comme une infrastructure du Hezbollah.

L'armée libanaise est censée achever d'ici la fin de l'année le démantèlement, prévu par l'accord de cessez-le-feu, des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe pro-iranien, et tarir les sources de financement de la formation islamiste.

Israël maintient cinq positions dans la zone, malgré son retrait du territoire libanais prévu par l'accord de cessez-le-feu.

Dans un discours samedi, le chef du Hezbollah, Naim Qassem, qui a rejeté à plusieurs reprises la perspective d'un désarmement du mouvement, a déclaré que celui-ci "ne permettra pas à Israël d'atteindre son objectif" de mettre fin à la résistance, "même si le monde entier s'unit contre le Liban".

 


Un an après la chute d’Assad, les Syriens affichent un fort soutien à al-Chareh

Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
Des citoyens syriens brandissent leurs drapeaux nationaux lors des célébrations marquant le premier anniversaire du renversement de l'ancien président Bachar al-Assad à Damas, lundi. (AP)
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  • Un sondage révèle un optimisme croissant et un large soutien aux progrès du gouvernement après la chute d’Assad
  • L’Arabie saoudite apparaît comme le pays étranger le plus populaire, Trump reçoit également un soutien marqué

LONDRES : Alors que les Syriens ont célébré cette semaine le premier anniversaire de la chute de Bachar Al-Assad, une enquête menée dans le pays révèle un soutien massif au nouveau président et place l’Arabie saoudite comme principal partenaire international apprécié.

L’ancien président avait fui le pays le 8 décembre 2024, après une offensive éclair de l’opposition jusqu’à Damas, mettant fin à 14 ans de guerre civile.

La campagne était menée par Ahmad al-Chareh, aujourd’hui président du pays, qui s’efforce de stabiliser la Syrie et de rétablir des relations avec ses partenaires internationaux.

Ces efforts ont été salués dans un sondage récemment publié, montrant que 81 % des personnes interrogées ont confiance dans le président et 71 % dans le gouvernement national.

Les institutions clés bénéficient également d’un fort soutien : plus de 70 % pour l’armée et 62 % pour les tribunaux et le système judiciaire.

L’enquête a été menée en octobre et novembre par Arab Barometer, un réseau de recherche américain à but non lucratif.

Plus de 1 200 adultes sélectionnés aléatoirement ont été interrogés en personne à travers le pays sur une large gamme de sujets, notamment la performance du gouvernement, l’économie et la sécurité.

Le large soutien exprimé envers al-Chareh atteint un niveau enviable pour de nombreux gouvernements occidentaux, alors même que la Syrie fait face à de profondes difficultés.

Le coût de la reconstruction dépasse les 200 milliards de dollars selon la Banque mondiale, l’économie est dévastée et le pays connaît encore des épisodes de violence sectaire.

Al-Chareh s’efforce de mettre fin à l’isolement international de la Syrie, cherchant l’appui de pays de la région et obtenant un allègement des sanctions américaines.

Un soutien clé est venu d’Arabie saoudite, qui a offert une aide politique et économique. Le sondage place le Royaume comme le pays étranger le plus populaire, avec 90 % d’opinions favorables.

Le Qatar recueille lui aussi une forte popularité (plus de 80 %), suivi de la Turquie (73 %).

La majorité des personnes interrogées — 66 % — expriment également une opinion favorable envers les États-Unis, saluant la décision du président Donald Trump d’assouplir les sanctions et l’impact attendu sur leur vie quotidienne.

Après sa rencontre avec al-Chareh à Washington le mois dernier, Trump a annoncé une suspension partielle des sanctions, après en avoir déjà assoupli plusieurs volets.

Le sondage montre que 61 % des Syriens ont une opinion positive de Trump — un niveau supérieur à celui observé dans une grande partie du Moyen-Orient.

En revanche, l’enthousiasme est bien moindre concernant les efforts américains pour normaliser les relations entre la Syrie et Israël.

Seuls 14 % soutiennent cette démarche, et à peine 4 % disent avoir une opinion favorable d’Israël.

Lors du chaos provoqué par la chute d’Assad, l’armée israélienne a occupé de nouveaux territoires dans le sud de la Syrie et a mené de fréquentes attaques au cours de l’année écoulée.

Plus de 90 % des Syriens considèrent l’occupation israélienne des territoires palestiniens et les frappes contre l’Iran, le Liban et la Syrie comme des menaces critiques pour leur sécurité.

Dans Foreign Policy, Salma Al-Shami et Michael Robbins (Arab Barometer) écrivent que les résultats de l’enquête donnent des raisons d’être optimiste.

« Nous avons constaté que la population est pleine d’espoir, favorable à la démocratie et ouverte à l’aide étrangère », disent-ils. « Elle approuve et fait confiance à son gouvernement actuel. »

Mais ils notent aussi plusieurs sources d’inquiétude, notamment l’état de l’économie et la sécurité interne.

Le soutien au gouvernement chute nettement dans les régions majoritairement alaouites.

La dynastie Assad, au pouvoir pendant plus de 50 ans, était issue de la minorité alaouite, dont les membres occupaient de nombreux postes clés.

L’économie reste la principale préoccupation : seuls 17 % se disent satisfaits de sa performance, et beaucoup s’inquiètent de l’inflation, du chômage et de la pauvreté.

Quelque 86 % déclarent que leurs revenus ne couvrent pas leurs dépenses, et 65 % affirment avoir eu du mal à acheter de la nourriture le mois précédent.

La sécurité préoccupe aussi : 74 % soutiennent les efforts du gouvernement pour collecter les armes des groupes armés et 63 % considèrent l’enlèvement comme une menace critique.

À l’occasion de l’anniversaire de la chute d’Assad, lundi, al-Chareh a affirmé que le gouvernement œuvrait à construire une Syrie forte, à consolider sa stabilité et à préserver sa souveraineté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.