L'ONU adopte un Pacte pour construire un "avenir meilleur" pour l'humanité

Une vue de la salle de l'Assemblée générale lors de l'ouverture du « Sommet du futur » en marge de l'Assemblée générale de l'ONU au siège des Nations Unies à New York, le 22 septembre 2024. (Photo AFP)
Une vue de la salle de l'Assemblée générale lors de l'ouverture du « Sommet du futur » en marge de l'Assemblée générale de l'ONU au siège des Nations Unies à New York, le 22 septembre 2024. (Photo AFP)
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Publié le Dimanche 22 septembre 2024

L'ONU adopte un Pacte pour construire un "avenir meilleur" pour l'humanité

  • Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait lancé en 2021 l'idée de ce "Sommet de l'avenir" présenté comme une "occasion unique" de changer le cours de l'Histoire de l'humanité
  • Dans le Pacte , les dirigeants s'engagent à renforcer le système multilatéral "pour suivre le rythme d'un monde qui change",

NEW-YORK : Les Etats membres de l'ONU se sont engagés dimanche à dessiner "un avenir meilleur" pour l'humanité éprouvée par les guerres, la misère et le réchauffement climatique, malgré l'opposition d'une poignée de pays dont la Russie à l'adoption de ce "Pacte pour l'avenir".

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres avait lancé en 2021 l'idée de ce "Sommet de l'avenir" présenté comme une "occasion unique" de changer le cours de l'Histoire de l'humanité.

"Nous avons ouvert la porte, il nous incombe désormais à toutes et à tous de la franchir, car il ne s'agit pas seulement de s'entendre, mais aussi d'agir. Et aujourd'hui je vous mets au défi de passer à l'action", a-t-il déclaré dimanche à la tribune après l'adoption.

Le patron de l'ONU avait, avant le sommet, laissé transparaitre une certaine frustration sur l'ambition du texte censé permettre un renforcement des institutions internationales "obsolètes", incapables de répondre efficacement aux menaces d'aujourd'hui.

Après d'âpres négociations jusqu'au dernier moment, il avait préparé plusieurs versions de son discours en cas d'échec de ce somment qui ouvre la grand-messe annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU où plus de 130 chefs d'Etat et de gouvernement se succèderont à la tribune à partir de mardi.

Sans empêcher l'adoption du Pacte, la Russie, soutenue par le Belarus, l'Iran, la Corée du Nord, le Nicaragua et la Syrie, a affiché dimanche son opposition au texte, réclamant en vain d'ajouter des éléments soulignant que l'ONU "ne peut pas intervenir" dans les affaires "internes" des Etats.

- "Agaçant" -

"Personne n'est content de ce texte", a déclaré le ministre russe adjoint des Affaires étrangères Sergueï Verchinine.

Affirmation largement contredite par les discours à la tribune --dont de nombreux interrompus après les cinq minutes imparties, à la surprise des dirigeants peu habitués à voir leur micro coupé.

Le chancelier allemand Olaf Scholz, décrivant le Pacte comme une "boussole", a jugé devant la presse "plutôt agaçant" que la Russie "ne veuille pas prendre le chemin que le reste du monde a choisi".

Dans le Pacte , les dirigeants s'engagent à renforcer le système multilatéral "pour suivre le rythme d'un monde qui change", "protéger les besoins et les intérêts des générations actuelles et futures" menacées par des "crises continuelles". "Nous croyons qu'il y a un chemin vers un avenir meilleur pour toute l'humanité."

Le Pacte présente sur plus de 20 pages 56 "actions" dans des domaines allant de l'importance du multilatéralisme au respect de la charte de l'ONU et au maintien de la paix, de la réforme des institutions financières internationales à celle du Conseil de sécurité de l'ONU, ou encore la lutte contre le changement climatique, le désarmement et le développement de l'intelligence artificielle.

Même s'il y a quelques "bonnes idées", "ce n'est pas le type de document révolutionnaire réformant totalement le multilatéralisme qu'Antonio Guterres avait appelé de ses voeux", avait déclaré à l'AFP avant l'adoption Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

Un avis plutôt partagé parmi les diplomates dont beaucoup levaient les yeux au ciel quand ils étaient interrogés sur l'ambition du texte et son impact.

- "Répugnant" -

"De l'eau tiède", "le plus petit dénominateur commun", "décevant"... "Idéalement, on aurait espéré de nouvelles idées, des idées 2.0", notait un diplomate, soulignant le défi de mettre d'accord 193 pays pour aller plus loin.

La lutte contre le réchauffement a été un des points délicats des négociations, la référence à la "transition" pour sortir des énergies fossiles ayant disparu du projet de texte pendant plusieurs semaines avant d'y revenir.

"C'est un signal positif" mais "les dirigeants politiques doivent transformer ces promesses en action", a réagi le patron de Greenpeace Mads Christensen.

Autre point sensible des négociations, la revendication des pays en développement pour la réforme des institutions financières internationales. Ils insistaient pour des engagements concrets notamment pour faciliter l'accès de certains d'entre eux à des financements préférentiels pour faire face en particulier aux impacts du changement climatique.

La gouvernance mondiale actuelle "renforce la notion qu'il est acceptable d'avoir des citoyens de première classe et des citoyens de seconde classe. Une notion que j'espère nous jugeons tous répugnante", a déclaré la Première ministre de la Barbade Mia Mottley.

Ambitieux ou non, le Pacte et ses annexes (Pacte numérique mondial et Déclaration pour les générations futures) sont dans tous les cas non contraignants, soulevant la question de leur mise en oeuvre alors que certains des principes mis en avant, comme la protection des civils dans les conflits, sont violés quotidiennement.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.