Sans toit et peu d'espoir: des habitants de Gaza un an après le 7 octobre

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre dans la bande de Gaza, les habitants ont tout perdu. (AFP)
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre dans la bande de Gaza, les habitants ont tout perdu. (AFP)
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Publié le Lundi 23 septembre 2024

Sans toit et peu d'espoir: des habitants de Gaza un an après le 7 octobre

  • Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre dans la bande de Gaza, les habitants ont tout perdu
  • Avant le début de la guerre, Maher Zino, 39 ans, travaillait comme fonctionnaire. "Avec un salaire décent, se débrouillant bien", lui et sa femme Fatima ont élevé leurs trois enfants dans la ville de Gaza (nord)

TERRITOIRES PALESTINIENS: Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre dans la bande de Gaza, les habitants ont tout perdu. A l'approche du premier anniversaire, l'AFP s'est entretenue avec trois d'entre eux qui racontent comment leur vie a changé.

L'étudiant stoppé dans son élan

Fares al-Farra, 19 ans, était aussi brillant à l'école qu'il était ambitieux.

Deux mois avant le 7 octobre, il a obtenu son diplôme de fin d'études secondaires et s'est inscrit à l'école supérieure des sciences appliquées de Gaza.

"J'étais toujours persuadé qu'un jour j'atteindrais mes objectifs", se souvient-il avec nostalgie dans les décombres de sa maison.

Mais avec la guerre, sa famille, qui a été déplacée de Khan Younès, leur ville du sud de la bande de Gaza, a dû vivre des mois dans un campement avant de retourner chez elle après un ordre d'évacuation à Rafah, aussi dans le sud.

Puis une bombe est tombée sur sa maison, détruisant les murs et tuant son ami Abou Hassan. Lui s'en est sorti avec un bras cassé.

Toutes les épreuves de la guerre ont entamé son optimisme, dit-il.

"On a l'impression que toutes les voies sont fermées (...), les besoins de première nécessité vont passer avant les études", dit-il.

L'étudiant espère néanmoins que la guerre va se terminer, que les habitants de Gaza vont cesser de souffrir et qu'il pourra "réaliser ses rêves et ses objectifs dans la vie universitaire" qu'il a planifiée.

L'ambulancière et ses cinq enfants

Maha Wafi adore son travail d'ambulancière à Khan Younès.

Elle aime aussi la vie avec Anis, son mari depuis vingt-quatre ans, leurs cinq enfants et leur belle maison à l'ouest de la ville.

Mais après le début de la guerre, raconte cette femme de 43 ans, la pression a "doublé" au travail et la vie familiale est devenue plus difficile en raison du déplacement de sa famille dans un camp de tentes et l'arrestation de son mari le 2 décembre.

Depuis, elle doit faire face aux difficultés de la guerre tout en travaillant et en s'occupant seule de ses cinq enfants.

"Vous vivez dans une tente (...), vous devez apporter de l'eau, chercher de l'essence, allumer un feu et faire face à toutes les difficultés", dit-elle en se souvenant des mois d'hiver avant la guerre, lorsqu'elle profitait du temps clément pour passer du temps avec ses enfants.

"Au bout du compte, c'est la vie dans un camp", lâche-t-elle.

"Tout cela représente une pression mentale pour une femme qui travaille", ajoute Mme Wafi, assise à côté de son ambulance.

Depuis le 7 octobre, elle a vu "des scènes difficiles comme des bouts de corps, des blessures, des martyrs". Elle a échappé de peu à la mort lorsqu'une voiture a été touchée par une frappe juste à côté de son ambulance.

Mais surtout, elle espère que son mari, "une personne désintéressée qui se consacre à aider les autres", sera libéré.

Le père reparti plusieurs fois de zéro 

Avant le début de la guerre, Maher Zino, 39 ans, travaillait comme fonctionnaire. "Avec un salaire décent, se débrouillant bien", lui et sa femme Fatima ont élevé leurs trois enfants dans la ville de Gaza (nord).

Un an plus tard, sa famille a été déplacée "tellement de fois que j'ai du mal à compter", dit-il à l'AFP depuis son abri dans une oliveraie du centre de Gaza.

En passant de Gaza à Khan Younès, Rafah et de nouveau au centre de Gaza, la famille a dû repartir de zéro de nombreuses fois, "monter une tente, construire une salle de bain, acheter des meubles et des vêtements", raconte-t-il.

A plusieurs reprises, la famille s'est retrouvée sans ressources et a dormi dans la rue. M. Zino s'est senti impuissant, lui qui n'avait "jamais eu besoin de qui que ce soit".

"Je suis devenu un mendiant, je tendais la main aux gens, je devais demander des couvertures pour couvrir mes enfants, trouver des organisations caritatives qui puissent me donner une assiette de nourriture juste pour que mes enfants aient à manger", dit-il.

"C'est ce que la guerre nous a fait", ajoute-t-il depuis son nouvel abri où, avec sa femme, ils ont réussi à créer un semblant de vie familiale, avec un endroit pour dormir, un réservoir d'eau et des toilettes extérieures.

Comme Maha Wafi, M. Zino n'espère qu'une seule chose: "revenir à la situation d'avant le 7 octobre".


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com