France - Arabie saoudite: signature d'un florilège d'accords économiques

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Publié le Mardi 03 décembre 2024

France - Arabie saoudite: signature d'un florilège d'accords économiques

  • La visite d'État d'Emmanuel Macron en Arabie Saoudite, à l'invitation du Prince héritier Mohamed Ben Salmane, souligne l'engagement des deux pays à renforcer leur coopération dans des secteurs stratégiques
  • Plusieurs accords ont été signés pour soutenir les plans de développement Vision 2030 de l'Arabie Saoudite et France 2030

RIYAD: La visite d'État d'Emmanuel Macron en Arabie Saoudite, à l'invitation du Prince héritier Mohamed Ben Salmane, souligne l'engagement des deux pays à renforcer leur coopération dans des secteurs stratégiques tels que la défense, la sécurité, la transition énergétique, et l'investissement, notamment dans la Fintech, le cyber et l'intelligence artificielle.

Plusieurs accords ont été signés pour soutenir les plans de développement Vision 2030 de l'Arabie Saoudite et France 2030.

Les accords les plus saillants:

  1. La construction de plusieurs centrales solaires (Al Masaa, Al Henakiyah 2, Rabigh 2) par EDF Renouvelables et TotalEnergies, en partenariat avec des entreprises chinoises et saoudiennes.
  2. Un accord entre TotalEnergies, Saudi Aramco, et la Saudi Investment Recycling Company pour évaluer la faisabilité d'une usine de carburants aériens durables.
  3. Un protocole d'accord pour le développement de terminaux portuaires et de solutions logistiques entre CMA CGM et le ministère de l'Investissement saoudien.
  4. Un partenariat avec SUEZ pour une économie circulaire des déchets, incluant la création d'unités de traitement des déchets médicaux et des projets d'incinération à Riyad.
  5. Des collaborations supplémentaires entre SIRC et Veolia, ainsi qu’un protocole d'accord entre Air France et Saudia Group pour améliorer la coopération dans le transport aérien.

Ces initiatives représentent un effort mutuel pour promouvoir des solutions durables et renforcer les liens économiques entre la France et l'Arabie Saoudite.

Le texte intégral des accords Accords signés à l’occasion de la visite d’Etat du Président de la République en Arabie saoudite Le mardi 3 décembre 2024

 

La visite d’Etat du Président de la République au Royaume d’Arabie saoudite, à l’invitation du Prince  héritier Mohammed Bin Salman Bin Abdoulaziz AL-SAOUD, reflète la volonté commune des deux  chefs d’Etat d’approfondir les coopérations dans des domaines stratégiques que sont notamment la  défense et la sécurité, la transition énergétique, la connectivité mais également porté sur les domaines  d’investissements d’avenir, à l’instar de la fintech, du cyber et de l’intelligence artificielle.  

A cette occasion, plusieurs accords ont été conclus, permettant de contribuer aux plans de  développement Vision 2030 de l’Arabie saoudite et France 2030.  

Accords signés en présence du Président de la République

1. Construction de la centrale solaire d’Al Masaa (1 000 MW).  

Contrat remporté par EDF Renouvelables, en consortium avec SPIC Huanghe Hydropower  Development (Chine), dans le cadre du programme national saoudien pour les énergies  renouvelables (NREP). 

2. Construction de la centrale solaire d’Al Henakiyah 2 (400 MW). 

Contrat remporté par EDF Renouvelables pour la construction d’une centrale solaire de 400  MW, en consortium avec SPIC Huanghe Hydropower Development (Chine), dans le cadre du  programme national saoudien pour les énergies renouvelables (NREP). 

3. Construction de la centrale solaire de Rabigh 2 (300 MW). 

Contrat remporté par TotalEnergies pour la construction d’une centrale solaire de 300 MW, en  consortium avec Al Jomaih Energy and Water Company (KSA), dans le cadre du programme  national saoudien pour les énergies renouvelables (NREP). 

4. Accord de développement entre Total Energies et Saudi Aramco pour évaluer la faisabilité  d’une usine de production de carburants aériens durables (SAF) en Arabie Saoudite. TotalEnergies, Saudi Aramco et Saudi Investment Recycling Company (SIRC) signent un  accord de développement conjoint pour évaluer la faisabilité de construire une usine de  production de carburants aériens durables (SAF) en Arabie Saoudite. Ce partenariat stratégique  s’appuie sur l’expertise combinée des trois parties pour développer cette usine dans la province  orientale du Royaume. Le projet s’inscrit dans une logique de complémentarité avec les  infrastructures existantes de Satorp, en exploitant son potentiel industriel et logistique, et reflète  l’engagement commun à promouvoir des solutions énergétiques plus durables. 

5. Protocole d’accord sur le développement de terminaux portuaires et plateformes  logistiques multimodales.  

Accord conclu entre CMA CGM et le ministère de l’Investissement saoudien, permettant le  développement de terminaux portuaires à Jeddah, d’une plateforme logistique multimodale sur  le port du Roi Abdullah, de plateformes logistiques à Riyad et Dammam et de solutions  ferroviaires entre ces plateformes.

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6. Partenariat stratégique pour le développement d'une Economie Circulaire des déchets  dans le Royaume d’Arabie saoudite entre SIRC et SUEZ avec des projets totalisant 1  milliard d'euros sur 25 ans. 

- Création d'une société commune pour le traitement des déchets médicaux : SIRC et SUEZ  établiront une joint-venture dédiée au développement de trois unités de traitement des  déchets médicaux (Damman, Jeddah, Riyadh) dans le Royaume, avec un chiffre d'affaires  estimé à 150 millions d'euros sur les 20 prochaines années ; 

- Développement d'un incinérateur pour les déchets municipaux à Riyad : Un incinérateur  sera construit pour traiter un tiers des déchets municipaux de Riyad, représentant un volume  d'affaire pour SUEZ de 750 millions d’euros sur les 25 prochaines années ; 

- Protocole d'accord pour le développement d'une usine de biochar : Les deux entreprises ont  signé un protocole d'accord pour développer une usine de production de biochar,  contribuant à la décarbonisation, avec une capacité de 60 000 tonnes et un investissement  de 150 millions de dollars ; 

- Création d'une société commune pour le traitement des déchets dangereux : Une nouvelle  joint-venture sera créée pour développer des solutions de traitement des déchets dangereux  à l'échelle du Royaume. 

7. Partenariat stratégique pour le développement d'une Economie Circulaire des déchets  dans le Royaume d’Arabie saoudite entre SIRC et Veolia. 

8. Protocole d'accord entre Air France et Saudia Group pour le renforcement de la  coopération dans le domaine du transport de passagers et de la maintenance des aéronefs. 

Autres types de contrats, signés dans le cadre du Forum d’affaires franco-saoudien

9. Protocole d’accord entre Bpifrance Investissement et Aramco Ventures. Accord entre Bpifrance Investissement et Aramco Ventures pour une coopération sur des  opportunités d’investissement dans des startups françaises de plusieurs secteurs, dont le  numérique, l’IA, le quantique. 

10. Protocole d’accord entre Pasqal et Aramco portant sur la création d'un centre de co conception pour développer la recherche quantique.  

Ce protocole d'accord est ancré dans la relation très forte entre Pasqal et Aramco, qui se sont  choisis mutuellement comme partenaires de choix pour développer le quantique avec l'objectif  de générer une valeur massive grâce à cette technologie, et l'ambition de stimuler l'impact du  quantique pour Aramco et l’Arabie saoudite. Cette relation permettra d'explorer le  développement d'un centre de co-conception en Arabie saoudite pour développer la recherche  quantique, l'IA et les développements énergétiques basés sur le quantique, en tant qu'élément  clé de cette stratégie de leadership mondial. 

11. Protocole d’accord entre Capgemini et Aramco portant sur la coopération dans la  transformation digitale.  

Coopération en matière de transformation digitale, permettra de bénéficier des laboratoires de  Capgemini en matière d'IA pour faire avancer les biosciences. 

12. Protocole d’accord entre Mistral AI et Aramco portant sur la coopération dans  l’intelligence artificielle. 

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13. Protocole d’accord entre Artefact et Aramco portant sur la coopération dans la  cybersécurité et technologies spatiales de l’intelligence artificielle. 

14. Protocole d’accord entre NG Solutions et Aramco portant sur la coopération dans les  stratégies de gestion tech.  

15. Accord pour prise de participation du Groupe GL Events dans la société ADD Entreprise. GL Events, acteur international majeur dans les métiers de l’événementiel, signe un accord de  prise de participation majoritaire avec ADD Entreprise, société saoudienne reconnue pour son  expertise dans l’organisation et l’aménagement d’événements en Arabie Saoudite, porté par le programme saoudien Vision 2030. Il ambitionne de diversifier l’économie du Royaume,  notamment par le développement d’une industrie événementielle mondiale. 

16. Protocole d’accord entre NEOM et l’IRCAD sur le développement de programmes de  formation et d’initiatives de recherche.  

Ce protocole d’accord permettra le développement d’un partenariat à Oxagon (NEOM), basé  sur le modèle de l'IRCAD France et donc des programmes de formation et d'initiatives de  recherche dans le domaine de la chirurgie mini-invasive et en endoscopie gastro-intestinale ainsi  que la collaboration autour de futurs projets scientifiques entre NEOM et l’IRCAD en particulier  dans les technologies chirurgicales robotiques et assistées par ordinateur. 

17. Protocole d’accord entre EDF et Al Jomaiah sur le développement de projets énergétiques  renouvelables et non conventionnels. 

18. Projet multiservices d’Amaala.  

Contrat remporté par le consortium EDF, MASDAR et SUEZ pour développer un système  intégré et autosuffisant combinant énergie renouvelable, dessalement d’eau de mer et traitement  des eaux usées pour le site d’Amalaa. 

19. Contrat entre Suez et la Commission Royale pour Al-Ula sur la gestion des ressources en  eau à Al-Ula. 

Contrat remporté par Suez pour définir la stratégie globale concernant les ressources en eau du  site touristique et archéologique d’Al-Ula. 

20. Contrat entre Hoffmann Green Cement et Shurfah Group pour la construction de  cimenteries vertes en Arabie saoudite.  

21. Accord de coopération industrielle entre Namla et Digital Petroleum. 

22. Protocole d’accord d’investissements de la part de Beta Lab Investment dans la startup  alimentaire française Nutropy. 

23. Accord de transfert de propriété intellectuelle entre Meta2i et Eyotic.  24. Accord entre Europ-Assistance et Tawuniya Insurance.  

25. Accord entre Hopscotch Congrès et Saudi Conventions & Exhibitions General Authority,  sur l’organisation du Mondial de l’Auto.  

Accord pour l’organisation de l’édition 2025 du Mondial de l’Automobile en Arabie saoudite. 26. Création d’une joint-venture entre Blachère Illumination et SNP Arabie. 

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27. Accord entre Inversive et SEA & PSC KSA pour le développement de modules de  formation en réalité virtuelle.  

28. Accord-cadre entre Nidec Leroy Somer et Al Khorayef Petroleum pour la fourniture de  composants électroniques.

 


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.


Quatre banques françaises accusées par des ONG de financer la déforestation en Amazonie

Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil. (AFP)
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  • Entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance
  • BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG

PARIS: Les ONG Reclaim Finance et Canopée ont pointé du doigt jeudi les groupes bancaires BNP Paribas, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale pour leurs prêts à deux négociants de soja, dont Cargill, accusés de se fournir auprès de fermiers qui ont déforesté au Brésil.

Les deux négociants, les géants de l'agroalimentaire américains Bunge et Cargill, ont cumulé 200 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2024.

Les ONG ont comparé la localisation des zones déforestées en Amazonie, cartographiées par le réseau MapBiomas, qui surveille par satellite l'occupation des sols, et celle des entrepôts de Bunge et Cargill, recensés par les cadastres brésiliens.

Les associations ont remarqué qu'à 273 reprises, ces silos étaient situés à moins de 50 kilomètres de fermes implantées sur des champs déforestés, suggérant que Bunge et Cargill s'y approvisionnent.

Or, entre janvier 2024 et août 2025, BNP Paribas, Crédit Agricole et le groupe BPCE ont été impliqués conjointement dans trois opérations (prêt ou obligation) avec Bunge pour un montant total de 4,3 milliards de dollars, a relevé Reclaim Finance.

BNP Paribas a également prêté 1,5 milliard de dollars à Cargill en octobre 2024 et la Société Générale a participé à une opération de prêt à Bunge de 3,2 milliards de dollars en mars 2024, toujours selon les ONG.

BNP Paribas a indiqué à l'AFP que ses clients devaient avoir mis en oeuvre l'objectif "zéro déforestation" d'ici à fin 2025. "La conformité des clients avec cette politique sera évaluée (...) courant 2026", a indiqué à l'AFP la banque.

En l'occurrence Bunge et Cargill ont pris des engagements pour éliminer la déforestation d'ici à fin 2025.

Côté Société Générale, leur politique de lutte contre la déforestation "inclut des critères d'exclusion spécifiques pour les clients opérant dans les chaînes de valeur du soja en Amérique du Sud", a affirmé à l'AFP l'entreprise.

Crédit Agricole a également indiqué avoir pris des engagements "zéro déforestation", et suivre leur mise en oeuvre auprès des clients.

Le groupe BPCE a lui critiqué vivement le travail des deux ONG, fustigeant des "chiffres invérifiables, sans méthodologie explicite", ni "preuve apportée", et ajoute qu'il "publiera sa démarche sur la déforestation fin 2025".

L'Amazonie joue un rôle majeur contre le réchauffement climatique via l'absorption de carbone. C'est un des principaux thèmes de la COP30 à Belém, au Brésil, qui s'achève vendredi.

Un moratoire signé en 2006 bannit la commercialisation du soja issu de terres déboisées en Amazonie après 2008.

 


Forum sur l'investissement Arabie saoudite - États-Unis: des milliards d'euros de transactions privées, un partenariat technologique et énergétique renforcé

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Trump ont salué le renforcement du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en annonçant de nouveaux accords d'investissement substantiels. (AFP)
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  • La coopération technologique, y compris l'intelligence artificielle et la fabrication avancée, est apparue comme un pilier central du partenariat en pleine évolution
  • Les chefs d'entreprise ont exprimé leur optimisme quant à l'élargissement des opportunités, considérant le partenariat comme une plateforme de croissance dans les secteurs à forte valeur ajoutée

WASHINGTON D.C. L'élan économique généré par la rencontre à la Maison Blanche entre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump mardi s'est rapidement déplacé vers le Forum d'investissement américano-saoudien au Kennedy Center à Washington.

C'est là, mercredi, que les accords gouvernementaux de haut niveau annoncés dans le bureau ovale et lors d'un dîner de gala de la Maison-Blanche la veille se sont rapidement traduits par des accords concrets avec le secteur privé, d'une valeur de plusieurs milliards.

Le forum, organisé par le ministère des investissements d'Arabie saoudite sur le thème "Leadership for Growth : Renforcer le partenariat économique entre l'Arabie saoudite et les États-Unis", a rassemblé des hauts fonctionnaires, des investisseurs et des PDG de certaines des entreprises américaines les plus puissantes.
S'adressant au forum mercredi après-midi, le prince héritier a déclaré que les bases d'un partenariat plus fort entre l'Arabie saoudite et les États-Unis avaient été jetées et que d'autres accords d'investissement dans les domaines de la défense, de l'énergie, de l'IA et des services financiers pouvaient être attendus.

Dans ses propres remarques, le président Trump a déclaré que 270 milliards de dollars d'accords et de ventes étaient signés entre des dizaines d'entreprises. Il a fait l'éloge du prince héritier, le qualifiant de dirigeant audacieux qui s'est engagé dans la relation entre l'Arabie saoudite et les États-Unis.

M. Trump a également déclaré qu'il commencerait à "travailler" sur la guerre au Soudan après que le prince héritier lui a demandé d'aider à mettre fin au conflit, qui fait rage depuis avril 2023 et qui a pris une tournure plus sombre le mois dernier après la chute d'El-Fasher.

"Sa majesté aimerait que je fasse quelque chose de très puissant en rapport avec le Soudan. Ce n'était pas dans mon programme, je pensais que c'était quelque chose de fou et d'incontrôlable", a déclaré M. Trump.

"Mais je vois à quel point c'est important pour vous, et pour beaucoup de vos amis dans cette salle, le Soudan. Et nous allons commencer à travailler sur le Soudan".

Lors de l'ouverture du forum mercredi matin, le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a souligné l'ampleur de la coopération entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, annonçant que l'événement donnerait lieu au lancement "d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars".

"Hier, à la Maison Blanche, nous avons assisté à la signature d'une série d'accords stratégiques G2G dans plusieurs secteurs verticaux, notamment la défense, l'IA, les chaînes d'approvisionnement en minerais et en métaux critiques, entre autres", a déclaré M. Al-Falih.

Il a déclaré que la visite du prince héritier à Washington démontrait "la force du partenariat entre l'Arabie saoudite et les États-Unis et notre ambition commune."

M. Al-Falih a ajouté qu'une "étape importante" avait été franchie lors de la discussion de mardi concernant le "cadre stratégique américano-saoudien sur l'accélération des investissements, un mécanisme qui soutient les approbations d'investissements en temps opportun entre nos deux pays".

"Aujourd'hui, nous assisterons également, une fois de plus, au lancement d'accords commerciaux révolutionnaires d'une valeur de plusieurs centaines de milliards de dollars, soulignant ainsi la force de notre partenariat et de notre ambition commune."

Le ministre de l'investissement a souligné que les États-Unis sont le premier investisseur étranger en Arabie saoudite, "un dollar sur quatre investis par des investisseurs internationaux dans le Royaume d'Arabie saoudite provenant des États-Unis".

Le secrétaire américain au commerce, Howard Lutnick, qui s'est adressé au forum après M. Al-Falih, a ajouté que les accords récemment finalisés "ouvrent la voie aux entreprises américaines pour qu'elles deviennent des leaders mondiaux (en) matière d'innovation, de sécurité et de déploiement".

L'événement a été conçu pour consolider les dimensions économiques de l'alliance en alignant les ambitions d'investissement saoudiennes - en particulier celles qui sont à l'origine de la transformation Vision 2030 - sur l'innovation et la technologie américaines.

Il a souligné l'importance stratégique de la technologie, en particulier de l'intelligence artificielle, en tant que pierre angulaire du nouveau partenariat.

Après la signature officielle du partenariat stratégique sur l'intelligence artificielle entre le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, et le secrétaire d'État américain Marco Rubio, les deux parties ont affirmé qu'il s'agissait d'une étape historique pour faire progresser l'innovation et le progrès technologique.

Ce partenariat vise à tirer parti des avantages concurrentiels de l'Arabie saoudite en termes de terres disponibles, de ressources énergétiques et de situation géographique pour créer des pôles technologiques d'intelligence artificielle répondant à la demande locale, régionale et mondiale.

La collaboration englobe la fourniture de semi-conducteurs avancés, le développement d'applications et d'infrastructures d'IA avancées, le renforcement des capacités nationales et l'expansion des investissements à forte valeur ajoutée.

Le secteur privé a immédiatement tiré parti de cette orientation en créant d'importantes coentreprises. Advanced Micro Devices, Cisco Systems et la startup saoudienne Humain ont annoncé la création d'une coentreprise pour construire des centres de données au Moyen-Orient.

Cette initiative débutera par un projet de centre de données de 100 mégawatts en Arabie saoudite.

Le PDG de Humain, Tareq Amin, a confirmé que la startup de vidéo générative Luma AI a déjà signé un contrat pour acheter la totalité de la capacité de ce premier cluster, dont la construction est prévue pour 2026 et qui utilisera une énergie entièrement renouvelable.

La coentreprise vise à construire jusqu'à un gigawatt de nouveaux centres de données d'ici 2030 pour desservir un marché massif couvrant l'Asie, l'Europe, l'Inde, le Moyen-Orient et l'Afrique.

Elon Musk, PDG de Tesla, et Jensen Huang, PDG de Nvidia, ont également participé à une discussion sur les progrès de l'IA. Elon Musk a confirmé par la suite que son entreprise d'IA, XAI, et l'Arabie saoudite travaillaient sur un projet de 500 mégawatts avec Nvidia.

En marge du forum, Wassim Chourbaji, président du Moyen-Orient et de l'Afrique pour Qualcomm, a déclaré à Arab News : "L'ambiance est très positive. Le partenariat est excellent et solide. Je vois des opportunités à long terme.

"Dans le cas de Qualcomm, nous avons annoncé la création d'un centre d'ingénierie de l'IA dans les locaux de Humain. Nous avons annoncé un partenariat avec Humain et Adobe pour exécuter tout le contenu créatif sur notre solution de centre de données avec Humain.

"Nous avons annoncé précédemment la mise en place de nos puces et solutions d'IA les plus avancées avec Humain dans le Royaume d'Arabie saoudite pour construire ce que l'on appelle l'IA hybride... Et l'autre partie est la partie industrielle, où l'IA transforme les industries, y compris le pétrole et le gaz."

Le secteur de l'énergie, qui constitue traditionnellement le socle de la relation, a connu un regain d'intérêt pour les investissements à long terme. Amin Nasser, PDG du géant pétrolier saoudien Aramco, a annoncé que l'Arabie saoudite signerait des accords dans le secteur de l'énergie avec les États-Unis pour un montant de 30 milliards de dollars.

En outre, un accord important a été annoncé pour sécuriser les chaînes d'approvisionnement en minerais essentiels, un pilier clé de la Vision 2030.

MP Materials, qui exploite la seule mine américaine de terres rares, s'associe au ministère américain de la défense et à la société minière saoudienne Maaden pour construire une raffinerie de terres rares en Arabie saoudite.

Cette coentreprise vise à développer le traitement au Moyen-Orient de ces minéraux critiques, qui sont essentiels pour les avions de chasse, les véhicules électriques et d'autres technologies clés.

La Chine domine actuellement le raffinage mondial, et cette nouvelle installation représente un effort coordonné pour trouver d'autres sources d'approvisionnement stables.

En vertu de l'accord, l'entreprise commune entre MP et le ministère américain de la défense détiendra une participation combinée de 49 % dans la raffinerie saoudienne, Maaden détenant les 51 % restants.

L'installation raffinera des terres rares lourdes et légères qui seront utilisées par les industries manufacturières et de défense américaines et saoudiennes et vendues aux pays alliés.

De plus petites entreprises étaient également représentées au forum afin de trouver des moyens de pénétrer le marché saoudien dans des domaines aussi divers que le sport et le divertissement.

Nicholas Cooper, fondateur et PDG de Convergenz, société spécialisée dans les infrastructures de divertissement et de création, a déclaré à Arab News : "Il est très excitant d'être présent au forum d'investissement pour une raison essentielle.

"Je pense que beaucoup de gens sont venus en Arabie saoudite pour prendre, et mon objectif est de pouvoir apporter une valeur ajoutée.

"Je reconnais qu'il existe actuellement un positionnement unique permettant de jeter un pont entre les mondes de la technologie, du style de vie et du divertissement, et de contribuer réellement à influencer la culture. Mais surtout, j'aimerais apporter une valeur ajoutée à la prochaine génération.