« Nous admirons la vision saoudienne et aspirons à des progrès similaires en Syrie », déclare le nouveau dirigeant syrien Ahmed al-Charaa

Bissane El-Chiekh, journaliste à Asharq Al-Awsat, interviewant Al-Sharaa. (Asharq Al-Awsat)
Bissane El-Chiekh, journaliste à Asharq Al-Awsat, interviewant Al-Sharaa. (Asharq Al-Awsat)
Short Url
Publié le Samedi 21 décembre 2024

« Nous admirons la vision saoudienne et aspirons à des progrès similaires en Syrie », déclare le nouveau dirigeant syrien Ahmed al-Charaa

  • Ahmed al-Charaa a salué le développement des pays du Golfe, en affirmant : « Nous admirons le développement des pays du Golfe, notamment les projets ambitieux et la vision stratégique de l'Arabie saoudite, et nous aspirons à réaliser des progrès similaire
  • "Nous ne cherchons pas à dominer le Liban", a-t-il déclaré. "Nous voulons une relation fondée sur le respect mutuel et l'échange, sans interférer dans les affaires intérieures du Liban. Nous avons suffisamment de travail à faire dans notre propre pays".

DAMASCUS : Le nouveau dirigeant syrien Ahmed al-Charaa a fait l'éloge des progrès réalisés par l'Arabie saoudite et les pays voisins du Golfe, dans une interview avec Asharq Al-Awsat publiée vendredi.

Lors de son interview avec la journaliste Bissane El-Cheikh, au palais présidentiel de Damas jeudi, il a salué le développement des pays du Golfe, en affirmant : « Nous admirons le développement des pays du Golfe, notamment les projets ambitieux et la vision stratégique de l'Arabie saoudite, et nous aspirons à réaliser des progrès similaires pour la Syrie. »

« Il existe de nombreuses opportunités de coopération, notamment dans les domaines de l'économie et du développement, où nous pouvons harmoniser nos objectifs », confirme-t-il.

Au cours de l'interview, il a également déclaré que « la révolution syrienne s'est achevée avec la chute du régime, et nous ne permettrons pas qu'elle se propage ailleurs ».

M. al-Charaa a insisté sur le fait que la Syrie « ne sera jamais utilisée pour attaquer ou déstabiliser un pays arabe ou un pays du Golfe ».

Il a déclaré que les actions de l'opposition syrienne ont « retardé de 40 ans le projet iranien dans la région ».

Interrogé sur les raisons pour lesquelles la Syrie n'a pas encore envoyé de message direct aux pays du Golfe et aux principales nations arabes, M. al-Charaa a répondu que son pays a beaucoup à dire à ses voisins arabes.

« La Syrie est devenue une plate-forme permettant à l'Iran de contrôler les principales capitales arabes, de propager des guerres et de déstabiliser le Golfe avec des drogues comme le Captagon", a-t-il déclaré.

« En éliminant les milices iraniennes et en mettant un terme à l'influence iranienne en Syrie, nous avons servi les intérêts de la région, accomplissant ce que la diplomatie et la pression extérieure n'avaient pas réussi à réaliser, et ce, avec des pertes minimales », a-t-il ajouté.

M. al-Charaa a également critiqué les efforts visant à rétablir les liens avec l'ancien régime syrien, notamment son retour au sein de la Ligue arabe contre des concessions.

« Nous avons été convaincus que ces efforts échoueront, car nous savons que le régime ne ferait pas de véritables concessions et n'aborderait pas ces ouvertures de bonne foi », a-t-il déclaré.

M. al-Charaa a affirmé que, lors d'une réunion avec des responsables jordaniens, il a été demandé à l'ancien régime pourquoi il persiste à exporter du Captagon vers la Jordanie.

"La réponse a été qu'il ne s'arrête pas tant que les sanctions ne sont pas levées", a déclaré M. al-Charaa, précisant que "ce n'est pas ainsi que fonctionne le régime".

Il a souligné que la sécurité stratégique du Golfe s'est améliorée depuis lors. "Aujourd'hui, le projet iranien dans la région est retardé de 40 ans, ce qui a rendu le Golfe plus sûr et plus stable."

Interrogé sur la possibilité de donner des garanties concernant la Syrie comme refuge pour certaines personnalités, M. al-Charaa a rejeté les préoccupations relatives à l'accueil de personnalités controversées, assurant que la Syrie ne deviendra pas un sanctuaire pour des individus jugés inquiétants par certains pays arabes.

"Nous nous concentrons désormais sur la reconstruction de l'État. La révolution a pris fin avec la chute du régime, et nous ne permettrons pas qu'elle se diffuse ailleurs. La Syrie ne sera pas une plateforme pour menacer ou déstabiliser un pays arabe ou du Golfe", a-t-il conclu.

M. al-Charaa a également souligné que la Syrie cherche à reconstruire et à renforcer ses liens avec les nations arabes. "La Syrie est épuisée par les guerres et par le fait d'être utilisée comme terrain d'affrontement pour les ambitions extérieures. Nous souhaitons restaurer la confiance et reconstruire notre pays en tant que membre à part entière du monde arabe."

En ce qui concerne les relations de la Syrie avec son voisin le Liban, M. al-Charaa a reconnu les inquiétudes exprimées par ses homologues libanais au sujet de son arrivée à Damas, craignant que cela ne renforce une faction par rapport à une autre au Liban.

"Nous ne cherchons pas à dominer le Liban", a-t-il déclaré. "Nous voulons une relation fondée sur le respect mutuel et l'échange, sans interférer dans les affaires intérieures du Liban. Nous avons suffisamment de travail à faire dans notre propre pays".

M. al-Charaa a souligné l'intention de la Syrie de maintenir des relations équilibrées, affirmant qu'il souhaite "se tenir sur un pied d'égalité avec tous les groupes libanais, et que ce qui leur convient, nous convient également."

M. al-Charaa a été interrogé sur la tenue d'une conférence de dialogue national et l'élaboration d'une nouvelle constitution pour l'avenir de la Syrie, ainsi que sur le mécanisme qu'il prévoit pour inclure tous les Syriens, notamment ceux qui ne sont pas d'accord avec son discours modéré actuel.

M. al-Charaa a reconnu l'existence d'opinions divergentes, mais a souligné qu'il ne veut pas imposer ses opinions personnelles aux Syriens.

« Je crois qu'il faut laisser les experts juridiques former les relations entre les citoyens, avec la loi comme guide", a-t-il déclaré.

« La Syrie est diverse et il est naturel qu'il y ait des opinions différentes. Cette différence est saine », confirme-t-il. 

M. al-Charaa a signalé que la récente victoire concerne tous les Syriens, et non un groupe en particulier.

« Même ceux que nous jugeons être fidèles à l'ancien régime ont exprimé leur joie, car ils n'ont pas été en mesure d'exprimer ouvertement leurs sentiments auparavant", a-t-il noté.

Il s'est dit convaincu que les Syriens, quelle que soit leur origine, sont suffisamment conscients pour protéger leur pays.

« Mon objectif est de parvenir à un large accord et de construire un pays où l'État de droit permet de résoudre nos différends", a conclu M. al-Charaa.

Sur la question complexe des disparitions forcées et des personnes disparues dans les prisons et les fosses communes, M. al-Charaa révèle que le régime précédent est un gang criminel, et non un système politique.

"Nous avons affronté un groupe brutal responsable de crimes tels que les arrestations, les disparitions forcées, les assassinats, les déplacements forcés, les famines, les attaques chimiques et les tortures", déclare-t-il.

M. al-Charaa insiste sur le fait que, bien que le régime ne soit plus en place, l'accent doit être mis sur la justice, et non sur la vengeance. "Nous ne devons pas aborder cette question avec un désir de vengeance", affirme-t-il.

Il a expliqué que les responsables de crimes, tels que l'attaque de la prison de Saydnaya et les attaques chimiques, doivent être tenus responsables de leurs actions. "Leurs noms sont connus et ils doivent être poursuivis", précise-t-il. Il affirme également que les familles ont le droit de porter plainte contre les auteurs inconnus.

M. al-Charaa a mis l'accent sur les efforts entrepris pour résoudre le problème des personnes disparues. "Nous avons brisé les barrières, et des organisations spécialisées nous assistent désormais dans cette tâche", déclare-t-il.

Un nouveau ministère sera créé pour suivre le sort des disparus, qu'ils soient décédés ou toujours en vie.

"Ce ministère aidera également les familles à obtenir des documents tels que les certificats de décès et les actes de succession", ajoute-t-il.

Il reconnaît la difficulté du défi, mais insiste sur la nécessité de découvrir la vérité. "C'est une lourde tâche, mais nous devons découvrir la vérité", affirme M. al-Charaa.

Interrogé sur le fait que l'entretien se déroule au Palais, là où Bashar al-Assad a siégé, M. al-Charaa répond par un rire léger.

"Pour être honnête, je ne me sens pas du tout à l'aise", admet-il. "Mais c'est un lieu qui doit être ouvert au peuple, un espace ouvert où il est libre de venir et où les enfants peuvent jouer". 

Cet article est publié par Asharq Al-Awsat et peut être consulté ici:https://english.aawsat.com/interviews/5093482-al-sharaa-asharq-al-awsat-revolution-ended-regime%E2%80%99s

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un émissaire américain «satisfait» par la réponse du Liban à sa demande de désarmer le Hezbollah

"Je suis incroyablement satisfait de la réponse" des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l'issue d'un entretien avec le président Joseph Aoun. (AFP)
"Je suis incroyablement satisfait de la réponse" des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l'issue d'un entretien avec le président Joseph Aoun. (AFP)
Short Url
  • "C'est réfléchi, c'est mûrement considéré. Nous élaborons un plan pour aller de l'avant. Ce que le gouvernement nous a donné était quelque chose de spectaculaire", a-t-il dit, qualifiant de "très responsable" la position du Liban
  • Sur son compte X, la présidence libanaise a indiqué que Joseph Aoun, élu il y a six mois avec l'appui de l'Occident, avait remis à l'émissaire américain "des idées pour une solution globale" lors de leur réunion

BEYROUTH: Un émissaire américain s'est déclaré lundi "satisfait" par la réponse de Beyrouth à sa demande de désarmer le Hezbollah, qui sort affaibli d'une guerre avec Israël, et a exhorté le Liban à suivre l'exemple de la Syrie qui a entamé le dialogue avec Israël.

"Je suis incroyablement satisfait de la réponse" des autorités libanaises, a déclaré à des journalistes Tom Barrack, à l'issue d'un entretien avec le président Joseph Aoun.

"C'est réfléchi, c'est mûrement considéré. Nous élaborons un plan pour aller de l'avant. Ce que le gouvernement nous a donné était quelque chose de spectaculaire", a-t-il dit, qualifiant de "très responsable" la position du Liban.

Sur son compte X, la présidence libanaise a indiqué que Joseph Aoun, élu il y a six mois avec l'appui de l'Occident, avait remis à l'émissaire américain "des idées pour une solution globale" lors de leur réunion.

Un responsable libanais qui a requis l'anonymat a déclaré à l'AFP que la partie libanaise avait soumis une réponse initiale il y a deux jours aux Etats-Unis, qui avaient demandé des modifications.

Les responsables libanais "se sont réunis tout le weekend pour élaborer la version finale", a-t-il ajouté.

Lors d'une visite précédente à Beyrouth le 19 juin, M. Barrack, ambassadeur des Etats-Unis en Turquie et émissaire pour la Syrie, avait demandé aux autorités libanaises de s'engager formellement à désarmer le Hezbollah pro-iranien.

Longtemps force politique dominante au Liban, le Hezbollah, seule faction à avoir conservé ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), est sorti très affaibli de la guerre avec Israël, avec sa direction quasiment décimée. Le mouvement islamiste refuse toute discussion sur la remise de ses armes tant que l'armée israélienne ne s'est pas totalement retirée du Liban.

Dimanche, son chef, Naïm Qassem, a affirmé que sa formation n'allait pas "capituler" ou rendre ses armes sous la menace. Il a ajouté que Israël devait d'abord appliquer l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre les deux parties en novembre 2024, en se retirant notamment des territoires qu'il occupe encore au Liban et en arrêtant ses frappes contre le Liban.

"Perle de la Méditerranée" 

L'accord de cessez-le-feu stipule que le Hezbollah retire ses forces et démantèle toute infrastructure militaire dans le sud du pays, mais il repose sur une résolution de l'ONU prévoyant le désarmement des milices sur l'ensemble du territoire libanais.

L'émissaire américain a souligné que le Hezbollah était aussi "un parti politique". "Le Hezbollah doit voir qu'il y a un avenir pour eux, que cette voie n'est pas uniquement dirigée contre eux", a-t-il dit, faisant miroiter "la paix et la prospérité".

M. Barrack a par ailleurs averti le Liban qu'il serait "laissé de côté" s'il ne rejoignait le camp du changement dans la région, prenant l'exemple de la Syrie voisine qui a engagé selon lui un "dialogue" avec Israël.

"Le dialogue a commencé entre la Syrie et Israël, tout comme le dialogue doit être réinventé par le Liban", a-t-il dit.

Il a souligné que le président Donald Trump était convaincu que "le Liban reste la clé de la région, il peut être la perle de la Méditerranée".

La Syrie, où des islamistes ont pris le pouvoir en décembre, renversant Bachar al-Assad, s'est déclarée vendredi prête à coopérer avec les Etats-Unis pour revenir à un accord de sécurité datant de 1974 avec Israël, qui mène des incursions et des attaques sur son territoire.


Israël attaque des cibles houthies au Yémen

Israël attaque des cibles houthies au Yémen
Short Url
  • L'armée israélienne a affirmé que les ports visés sont utilisés par les Houthis "pour transférer des armes provenant du régime iranien, qui sont utilisées pour mener des opérations terroristes contre l'Etat d'Israël et ses alliés"
  • Dans le port de Ras Issa, Israël a dit avoir frappé le cargo Galaxy Leader, capturé par les Houthis en novembre 2023, et sur lequel, toujours selon l'armée israélienne, les rebelles ont installé un système radar pour suivre les navires en mer

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé avoir frappé tôt lundi des infrastructures de rebelles Houthis au Yémen, dans le port de Hodeida et d'autres zones contrôlées par ces insurgés soutenus par l'Iran.

Quelques heures plus tard, l'armée a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen en direction d'Israël, où les sirènes d'alerte aérienne ont retenti dans plusieurs endroits. Elle n'a pas précisé dans l'immédiat si ces missiles avaient été interceptés ou non.

Les attaques menées par l'aviation et la marine israéliennes ont visé les ports yéménites de Hodeida, Ras Issa et Salif, ainsi que la centrale électrique de Ras Al-Kathib, a annoncé l'armée dans un communiqué.

"L'ennemi israélien cible le port de Hodeida", avait indiqué plus tôt la chaîne de télévision Al-Masirah contrôlée par les Houthis, rapportant également des frappes sur les autres lieux mentionnés par Israël.

L'armée israélienne a affirmé que les ports visés sont utilisés par les Houthis "pour transférer des armes provenant du régime iranien, qui sont utilisées pour mener des opérations terroristes contre l'Etat d'Israël et ses alliés".

Dans le port de Ras Issa, Israël a dit avoir frappé le cargo Galaxy Leader, capturé par les Houthis en novembre 2023, et sur lequel, toujours selon l'armée israélienne, les rebelles ont installé un système radar pour suivre les navires en mer.

Depuis fin 2023, les insurgés yéménites ont attaqué des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, puis des bateaux américains, avant de conclure début mai un accord de cessez-le-feu avec Washington pour mettre fin à des semaines de bombardements américains.

Ils ont toutefois promis de continuer à viser les navires israéliens croisant en mer Rouge par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, théâtre d'une guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l'attaque sans précédent en Israël du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Dimanche, un navire marchand a été attaqué en mer Rouge au large de Hodeida, d'après deux agences de sécurité maritimes britanniques, l'une faisant état de l'abandon par l'équipage du bateau endommagé.

Ces attaques à répétition ont poussé de nombreux armateurs à éviter cette zone par laquelle transite 12% du commerce mondial, d'après la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).

Les insurgés yéménites ont également mené des dizaines d'attaques aux missiles et drones contre Israël.

 


Gaza: Netanyahu à Washington, Trump espère un accord Israël-Hamas «cette semaine»

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est à Washington lundi pour rencontrer le président américain Donald Trump, qui a dit espérer un accord "cette semaine" entre Israël et le Hamas palestinien pour une libération d'otages dans la bande de Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est à Washington lundi pour rencontrer le président américain Donald Trump, qui a dit espérer un accord "cette semaine" entre Israël et le Hamas palestinien pour une libération d'otages dans la bande de Gaza. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump a estimé dimanche qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord
  • "Nous avons déjà fait sortir beaucoup d'otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine", a-t-il déclaré à des journalistes

WASHINGTON: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est à Washington lundi pour rencontrer le président américain Donald Trump, qui a dit espérer un accord "cette semaine" entre Israël et le Hamas palestinien pour une libération d'otages dans la bande de Gaza.

Des négociations indirectes entre Israël et le Hamas ont commencé dimanche soir à Doha en vue d'un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages et de prisonniers.

"Les discussions portent sur les mécanismes de mise en oeuvre" de l'accord et un "échange" d'otages retenus à Gaza contre des Palestiniens détenus en Israël, a indiqué à l'AFP une source palestinienne proche des pourparlers, qui se font par l'intermédiaire de médiateurs.

Donald Trump a estimé dimanche qu'il existait "de bonnes chances" de parvenir à un accord.

"Nous avons déjà fait sortir beaucoup d'otages, mais en ce qui concerne les otages restants, un bon nombre vont sortir. Nous pensons y parvenir cette semaine", a-t-il déclaré à des journalistes.

Avant de s'envoler pour les Etats-Unis, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que sa rencontre avec Donald Trump pouvait "contribuer à faire avancer ce résultat que nous espérons tous".

La rencontre entre MM. Trump et Netanyahu n'est pas prévue avant 18H30 locales (22H30 GMT) et aura lieu hors la présence habituelle des journalistes, a fait savoir la Maison Blanche.

Le président américain pousse pour une trêve dans la bande de Gaza, plongée dans une situation humanitaire critique après 21 mois de guerre.

Benjamin Netanyahu a indiqué avoir donné à ses négociateurs des "instructions claires": parvenir à un accord "aux conditions que nous avons acceptées".

Le dirigeant israélien avait jugé "inacceptables" samedi les "changements que le Hamas cherche à apporter à la proposition" initialement parrainée par les Etats-Unis et transmise par les médiateurs qatari et égyptien.

"Mission importante" 

Selon des sources palestiniennes proches des discussions, la proposition comprend une trêve de 60 jours, pendant laquelle le Hamas relâcherait dix otages encore en vie et remettrait des corps de captifs morts, en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Les changements réclamés par le mouvement islamiste, d'après ces sources, portent sur les modalités du retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties qu'il souhaite obtenir sur l'arrêt des hostilités après les 60 jours, et sur une reprise en main de la distribution de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues.

M. Netanyahu a une "mission importante" à Washington, a déclaré le président israélien Isaac Herzog après l'avoir rencontré dimanche matin: "faire avancer un accord pour ramener tous nos otages à la maison".

Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, à l'origine de la guerre, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Une première trêve d'une semaine en novembre 2023, puis une deuxième de deux mois début 2025, ont permis le retour de nombreux otages en échange de la libération de Palestiniens détenus par Israël.

Le 18 mars, faute d'accord sur la suite du cessez-le-feu, Israël a repris son offensive à Gaza, où le Hamas, considéré comme un mouvement terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a pris le pouvoir en 2007.

26 Palestiniens tués 

Dans la bande de Gaza, dont les plus de deux millions d'habitants, maintes fois déplacés, vivent dans des conditions terribles selon l'ONU et les ONG, 26 Palestiniens ont été tués dimanche par les bombardements israéliens, selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile.

Interrogée par l'AFP sur les faits rapportés par M. Bassal, l'armée israélienne a dit ne pas être en mesure de les commenter dans l'immédiat.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias et des difficultés d'accès à Gaza, il est extrêmement difficile pour l'AFP de vérifier de manière indépendante les affirmations des différentes parties.

Vendredi, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a recensé au moins 613 personnes tuées lors de distributions d'aide à Gaza entre le 26 mai et le 27 juin, dont 509 près des seuls centres de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'attaque du 7-Octobre a fait 1.219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Au moins 57.418 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les représailles israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.