Philippe Caillouet, premier fromager français de Riyad

Philippe Caillouet (à gauche) avec le chef du Café Boulud, Daniel Boulud. (Fourni)
Philippe Caillouet (à gauche) avec le chef du Café Boulud, Daniel Boulud. (Fourni)
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Publié le Samedi 08 février 2025

Philippe Caillouet, premier fromager français de Riyad

  • « Un bon fromage nourrit autant l'âme que le corps », confie Caillouet à Arab News

RIYAD: Lorsque Philippe Caillouet imagine l'avenir de Riyad, il ne voit ni gratte-ciel étincelants ni grues de chantier façonnant Vision 2030. Il voit du fromage.

Non pas ces tranches industrielles sans âme que l'on trouve dans les restaurants de la ville. La vision de Philippe, c'est celle de meules de camembert pressées à la main, de brie onctueux sublimé par la fraîcheur de la menthe de Médine, et de tommes alpines dont l'histoire est aussi riche que leur croûte.

Au Four Seasons Hotel Riyadh, où il dirige la cave à fromages et la cave de vins sans alcool du Café Boulud, Caillouet sélectionne avec soin des dizaines de variétés artisanales pour initier les gourmets de Riyad aux saveurs subtiles de la fromagerie européenne.

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Philippe Caillouet. (Photo fournie)

«Le fromage n'est pas une simple marchandise », affirme-t-il, debout dans la fraîcheur paisible de sa cave. « C'est un produit vivant. Il a un terroir, une histoire, une personnalité. On ne peut pas le traiter comme un vulgaire morceau de beurre. »

Premier fromager français de Riyad, Caillouet porte ce titre avec fierté. Son col tricolore témoigne de son statut de Meilleur Ouvrier de France, distinction nationale prestigieuse décernée aux artisans d'excellence.

Dans sa cave minutieusement climatisée reposent quelque 60 variétés de fromages méticuleusement sélectionnés. On y découvre du gruyère, du manchego, du comté, et l'incomparable vacherin Mont d'Or, que Caillouet sert cuit à point et coulant, accompagné d'accords de vins sans alcool issus de sa collection.

« L'excellence ne se limite pas à la qualité des fromages », explique-t-il. « C'est aussi l'art de les servir — la température idéale, les accompagnements parfaits, l'histoire à raconter. Un fromage sans histoire n'est que nourriture. Avec une histoire, il devient une expérience. »

Né à Poitiers, ce quinquagénaire de 56 ans a débuté sa carrière à l'école hôtelière, où un professeur passionné lui a transmis l'amour de « l'art du service ». Il a ensuite gravi les échelons de la gastronomie française, dirigeant les salles de prestigieux restaurants étoilés, notamment La Palme d'Or à Cannes. Mais ce n'était ni le service impeccable ni l'argenterie étincelante qui le fascinaient — c'était le fromage.

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« C'est similaire au vin », dit-il. « Le fromage est lié à la terre, à la saison, aux mains qui le fabriquent. Deux meules ne sont jamais identiques. »

Sa réputation était déjà solidement établie lorsqu'il a ouvert sa fromagerie dans le sud de la France. Les propriétaires de yachts monégasques, les organisateurs du Festival de Cannes et les fins gourmets de la Riviera française faisaient le déplacement pour ses Roqueforts parfaitement affinés et ses plateaux sur mesure, bien avant que les planches de dégustation ne deviennent tendance.

Qu'est-ce qui a donc conduit Caillouet en Arabie Saoudite l'année dernière ? L'opportunité.

« Le fromage, en tant que concept, en est encore à ses débuts en Arabie Saoudite, mais les gens sont curieux, raffinés et avides de nouvelles découvertes», observe-t-il.

Son talent créatif s'exprime particulièrement dans sa création originale, le Paris-Médine — un brie crémeux délicatement parfumé à la menthe vive de Médine.

« La menthe d'ici m'a ébloui », confie-t-il. « Son parfum, son goût — elle est d'une authenticité rare. C'est un trésor unique. »

D'abord proposé discrètement aux clients aventureux, ce fromage est rapidement devenu un incontournable. Aujourd'hui, les convives demandent spécifiquement «celui à la menthe», revenant souvent accompagnés d'amis ou en famille. « C'est ainsi que le fromage s'inscrit dans la culture », explique-t-il. « Par le partage, de personne en personne. »

Les gourmets de Riyad, bien qu'ouverts d'esprit, arrivent avec leurs préjugés. Le fromage bleu, notamment, suscite parfois des réticences, à cause de sa réputation de saveur intense.

«Si votre seule expérience se limite aux bleus industriels à longue conservation, évidemment que vous serez méfiant», note Caillouet. Il leur fait alors découvrir des bleus artisanaux — crémeux, subtils, délicatement corsés. « Quand vous expliquez la différence, la confiance s'installe. Et l'amour du fromage suit naturellement. »

Riyad s'impose rapidement comme une destination gastronomique internationale. « C'est une ville en pleine effervescence, au potentiel immense. Il suffit de le cultiver », souligne Caillouet.

À l'image du Royaume, Caillouet nourrit de grandes ambitions. « Pourquoi les Saoudiens n'auraient-ils pas accès à des fromages d'aussi grande qualité qu'en Europe ? » s'interroge-t-il. « Ils vont déjà à Paris pour Chanel et Hermès — pourquoi ne pas profiter ici même du meilleur Gruyère ou Camembert ? Le pays le mérite. »

À 56 ans, son enthousiasme reste intact. « La retraite ne m'intéresse pas », affirme-t-il. « Quand on aime ce que l'on fait, pourquoi s'arrêter ? »

Pour Caillouet, le fromage est plus qu'un métier — c'est une vocation. « Un bon fromage nourrit autant l'âme que le corps », confie-t-il, évoquant un jour de printemps en France où une simple bouchée de chèvre frais l'a bouleversé.

« C'était comme goûter le soleil, la quintessence de la saison. C'est cette émotion que je veux faire découvrir à l'Arabie Saoudite — des fromages qui vous arrêtent dans votre élan, vous font réfléchir, vous font vibrer », conclut-il. « C'est l'avenir que j'imagine. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Iftar chez Virgin Izakaya : Un menu japonais moderne pour rompre le jeûne

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  • Au cœur de l'île Bluewaters de Dubaï, Virgin Izakaya apporte une touche originale au repas de l'Iftar ce Ramadan, en combinant l'art de la cuisine japonaise avec l'esprit du mois sacré
  • Le voyage de l'Iftar commence par la douceur de succulentes dattes, un clin d'œil à la tradition, avant de se déployer dans une gamme de plats qui équilibrent les saveurs, les textures et l'innovation

DUBAI : Au cœur de l'île Bluewaters de Dubaï, Virgin Izakaya apporte une touche originale au repas de l'Iftar ce Ramadan, en combinant l'art de la cuisine japonaise avec l'esprit du mois sacré. Connu pour sa fusion de saveurs japonaises traditionnelles et contemporaines, Virgin Izakaya propose un menu d'Iftar bien pensé qui invite les clients à se laisser tenter par une expérience d'izakaya vraiment moderne.

Le voyage de l'Iftar commence par la douceur de succulentes dattes, un clin d'œil à la tradition, avant de se déployer dans une gamme de plats qui équilibrent les saveurs, les textures et l'innovation. Chaque plat est une fusion délicate de techniques culinaires japonaises avec des ingrédients frais et des touches saisonnières subtiles.

Un apéritif savoureux : Salade d'algues et saumon nigiri

Le menu de l'Iftar débute par une salade d'algues, un mélange rafraîchissant d'algues, de pommes vertes, de noix de cajou grillées et de kimchi au sésame, le tout assaisonné d'une sauce au sésame. Le croquant des algues et la douceur subtile des pommes font de ce plat un parfait départ léger et frais pour rompre le jeûne. La saveur du sésame, bien que discrète, rehausse le profil général de la salade, lui donnant une touche satisfaisante mais délicate.

Ensuite, le Nigiri de saumon offre un goût de la mer avec son nigiri parfaitement conçu. Le saumon, associé à une délicate base de riz, à une sauce dashi et à une touche de wasabi et de gingembre mariné, offre une saveur japonaise authentique, avec une fraîcheur qui se démarque. Il s'agit d'une excellente introduction aux saveurs fraîches et nettes qui suivront.

Un délice savoureux : Roti de canard

Virgin Izakaya présente son Roti de canard, un plat plus gourmand. Ce plat associe du canard confit à un roti fin et croustillant, accompagné d'une sauce hoisin-tomate, d'un aïoli au gingembre, de concombres et d'un peu de kimchi au sésame. Le canard est tendre et l'équilibre des saveurs est tout à fait impressionnant - riche sans être envahissant. Le roti fin ajoute de la légèreté au plat, ce qui en fait un choix parfait pour un repas d'Iftar où chaque bouchée doit vous satisfaire sans vous alourdir.

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Roti de canard et Riz frit au poulet. (Photo: ANJ)

Un festin savoureux : Riz frit au poulet

Enfin, le riz frit au poulet constitue une conclusion satisfaisante à l'expérience de l'Iftar. Avec du blanc de poulet grillé, du riz aux œufs et un éventail d'ingrédients savoureux comme des graines de sésame, des oignons croustillants et de la sauce anguille, ce plat offre à la fois de la profondeur et du croquant. Le poulet moelleux apporte une texture réconfortante et le riz est imprégné de saveurs, ce qui constitue une fin de repas profondément satisfaisante.

Une ambiance parfaite pour l'occasion

L'emplacement magnifique de Virgin Izakaya sur l'île Bluewaters offre plus qu'une expérience culinaire délicieuse, c'est aussi un festin visuel. Le restaurant allie modernité et influence japonaise dans son décor, qui s'accordent avec la vivacité de ses plats, tandis que son espace extérieur offre une vue imprenable sur la plage de JBR et le port de plaisance. Que vous profitiez de l'air frais ou de la décoration japonaise, l'ambiance de Virgin Izakaya rehausse l'expérience gastronomique, ce qui en fait un lieu idéal pour un rassemblement du Ramadan.

Une expérience gastronomique unique pour le Ramadan

Le menu Iftar de Virgin Izakaya est un magnifique témoignage de la polyvalence de la cuisine japonaise, mêlant tradition et innovation créative. Dans un cadre élégant et accueillant, avec un service impeccable, c'est une invitation à vivre le Ramadan d'une manière unique et mémorable. Situé sur l'île Bluewaters, le restaurant offre une expérience culinaire où chaque bouchée est une exploration de la saveur et de la tradition.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


Les nuits de Ramadan prennent vie dans la ville historique de Djeddah

Les marchés traditionnels et les places publiques du quartier historique de Djeddah se transforment en ruches pendant le Ramadan, attirant les habitants, les résidents et les touristes dans le quartier d'Al-Balad pour des achats saisonniers. (Fourni)
Les marchés traditionnels et les places publiques du quartier historique de Djeddah se transforment en ruches pendant le Ramadan, attirant les habitants, les résidents et les touristes dans le quartier d'Al-Balad pour des achats saisonniers. (Fourni)
Les marchés traditionnels et les places publiques du quartier historique de Djeddah se transforment en ruches pendant le Ramadan, attirant les habitants, les résidents et les touristes dans le quartier d'Al-Balad pour des achats saisonniers. (Fourni)
Les marchés traditionnels et les places publiques du quartier historique de Djeddah se transforment en ruches pendant le Ramadan, attirant les habitants, les résidents et les touristes dans le quartier d'Al-Balad pour des achats saisonniers. (Fourni)
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  • Les visiteurs parcourent des marchés animés et visitent des sites historiques
  • Des ateliers de calligraphie arabe, de poterie et d'autres activités artisanales sont proposés, mettant en valeur l'héritage artistique de la région du Hejaz

DJEDDAH : Pendant le mois sacré du Ramadan, le quartier historique d'Al-Balad, à Djeddah, s'anime d'un mélange unique de culture, d'artisanat traditionnel et de délices authentiques.

Son festival, qui se déroule tout au long du mois, souligne également l'importance historique d'Al-Balad, site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Des ateliers de calligraphie arabe, de poterie et d'autres activités artisanales sont proposés, mettant en valeur l'héritage artistique de la région du Hejaz.

Les enfants peuvent profiter de divertissements interactifs conçus pour les initier à la culture et au patrimoine de l'Arabie saoudite.

Lors d'une visite, Arab News s'est entretenu avec plusieurs visiteurs qui ont prôné les charmes de la vieille ville.

Salem Al-Harthi, un citoyen saoudien, a exprimé son admiration pour Al-Balad, la qualifiant de "destination incomparable" pendant le Ramadan.

"Le charme historique et l'énergie festive qui y règnent en font l'endroit idéal pour vivre l'essence du mois sacré", a-t-il déclaré.

Hamad Al-Shemmari, originaire de Hail et venu accomplir la Omra avec sa famille, a fait part de son enthousiasme : « Ces ruelles étroites et sinueuses nous transportent dans une autre époque ».

« L'ambiance, la nourriture, tout dans cet endroit rend le ramadan spécial », a-t-il ajouté. 

Mahmoud Al-Nori, qui vient de Syrie pour la première fois, a été séduit par la beauté architecturale et le dynamisme de la région. « J'avais entendu parler du charme de Djeddah, mais en vivre l'expérience pendant le ramadan, c'est tout à fait magique ».

« Une nuit ici n'est tout simplement pas suffisante pour tout voir », a-t-il noté. 

L'une des attractions les plus appréciées du festival est la cuisine de rue. Après les prières du soir, des centaines de vendeurs installent leurs étals, portant des vêtements traditionnels et chantant des chansons folkloriques pour inciter les visiteurs à goûter aux délices locaux.

Parmi eux, Muath Al-Bukiri, un jeune entrepreneur qui, avec ses amis, a ouvert un stand de balila (pois chiches bouillis) et de foie haché.

"Nous voulions faire quelque chose de significatif pendant le Ramadan, et cela a été une expérience extraordinaire", a-t-il déclaré, soulignant la popularité de ces plats parmi les jeunes et les moins jeunes.

Al-Balad est devenu une plaque tournante pour les familles qui souhaitent célébrer le ramadan dans un cadre authentique.

Abdulaziz Al-Ahmadi, 54 ans, aime emmener sa famille se promener dans les rues historiques et partager des histoires du passé. « Cet endroit nous ramène à nos racines ». a-t-il lancé. 

« C'est là que nos ancêtres ont vécu, et aujourd'hui, nous vivons le Ramadan dans les mêmes rues qu'eux », a-t-il affirmé. 

La cour Al-Hazazi est un lieu de rassemblement populaire, où des dizaines d'étals de nourriture traditionnelle créent une scène nocturne animée. Les habitants de tout Djeddah se rassemblent dans ce qui est devenu une tradition annuelle pour profiter de l'atmosphère festive.

« Se rendre à Al-Balad pour profiter de l'atmosphère vibrante des familles, des saveurs délicieuses du kebdah et de la balila, et de la brise fraîche du soir est devenu une tradition annuelle pour ma famille et moi », a précisé Mohammed ben Zagir lors de son entretien avec Arab News.

« Ici, on peut vraiment vivre l'essence du ramadan, à l'endroit même où vivaient nos ancêtres. Cela nous fait remonter le temps et nous permet d'assister à la transformation que nous vivons aujourd'hui sous tous les angles », a-t-il révélé. 

La saison du Ramadan dans la ville historique de Djeddah joue un rôle crucial dans le soutien aux entrepreneurs et artisans locaux.

Les marchés du patrimoine offrent aux petites et moyennes entreprises une plateforme pour présenter leur artisanat, qu'il s'agisse de produits faits à la main ou de spécialités culinaires.

Sous la supervision du programme du district historique de Djeddah et du ministère de la Culture, le festival du Ramadan continue de gagner en popularité, attirant apparemment plus d'un million de visiteurs au cours de la première semaine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite dévoile son pavillon Al-Ahsa à l'exposition internationale de la Triennale de Milan

L'Arabie saoudite dévoile son pavillon Al-Ahsa à l'exposition internationale de la Triennale de Milan
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  • Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a annoncé la participation inaugurale du Royaume à la 24e exposition internationale du musée du design de la Triennale de Milan
  • Organisée par Lulu Almana et Sara Al-Omran, avec Alejandro Stein comme directeur créatif, l'exposition est accueillie par la Commission de l'architecture et du design et sera intitulée "Maghras : Une ferme pour l'expérimentation"

DAMMAM : Le ministère de la Culture d'Arabie saoudite a annoncé la participation inaugurale du Royaume à la 24e exposition internationale du musée du design de la Triennale de Milan, en Italie, qui se tiendra plus tard cette année, avec un pavillon consacré à l'oasis agricole d'Al-Ahsa.

Organisée par Lulu Almana et Sara Al-Omran, avec Alejandro Stein comme directeur créatif, l'exposition est accueillie par la Commission de l'architecture et du design et sera intitulée "Maghras : Une ferme pour l'expérimentation". Elle se tiendra du 13 mai au 9 novembre.

L'exposition explorera l'intersection des traditions agricoles, des changements écologiques et de la mémoire culturelle dans un paysage qui se transforme rapidement. L'exposition s'inspire des recherches, des interventions artistiques et des programmes communautaires mis en place à Maghras, une ferme et un espace interdisciplinaire à Al-Ahsa.

Al-Ahsa, située dans la province orientale, a été historiquement définie par ses abondantes sources d'eau. Elle a subi d'importantes transformations environnementales et sociales, à l'image des changements plus larges survenus dans les communautés agraires du monde entier. La région est cultivée depuis le troisième millénaire avant notre ère.

Le pavillon prend la forme d'un maghras transplanté - une unité de terre traditionnelle définie par quatre palmiers. Grâce à des vidéos, des installations sonores et des programmes participatifs, l'exposition invite le public à s'engager dans l'évolution des écosystèmes agricoles d'Al-Ahsa.

En amont de l'exposition, des artistes, des architectes et des chercheurs ont collaboré avec les communautés agricoles d'Al-Ahsa, recueillant des informations de première main sur le paysage changeant de la région. Cet échange de connaissances a été approfondi par des spectacles, des projections de films et des ateliers locaux qui étudient les liens profonds entre la culture et l'agriculture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com