Reçu par Trump, le roi de Jordanie réitère sa «ferme opposition» à son plan pour Gaza

 Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants. (AFP)
Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 février 2025

Reçu par Trump, le roi de Jordanie réitère sa «ferme opposition» à son plan pour Gaza

  • Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Egypte, accueille l'essentiel des habitants de la bande de Gaza dévastée par l'offensive israélienne lancée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023
  • "L'une des choses que nous pouvons faire immédiatement, c'est de prendre 2.000 enfants, des enfants atteints de cancer ou très malades", a dit le roi de Jordanie

WASHINGTON: Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa "ferme opposition" au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants.

Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Egypte, accueille l'essentiel des habitants de la bande de Gaza dévastée par l'offensive israélienne lancée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

"L'une des choses que nous pouvons faire immédiatement, c'est de prendre 2.000 enfants, des enfants atteints de cancer ou très malades", a dit le roi de Jordanie.

"C'est vraiment un beau geste", s'est félicité Donald Trump, assis aux côtés de son invité et du prince héritier Hussein dans le Bureau ovale.

"Je dois penser à ce qui est dans l'intérêt de mon pays", a affirmé Abdallah II, qui avait déjà rejeté auparavant tout déplacement de Palestiniens, mais qui, devant les caméras, s'est gardé d'aborder frontalement le sujet en présence de Donald Trump.

Mais sur X, il a ensuite assuré avoir exprimé au président américain sa "ferme opposition au déplacement de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie" occupée, soulignant qu'il s'agissait d'une "position arabe commune".

"J'ai insisté sur le fait que mon engagement suprême était la Jordanie, sa stabilité et le bien-être des Jordaniens", a ajouté le monarque, allusion aux années de tensions voire d'affrontements armés qui, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, ont marqué l'histoire du royaume.

Près de la moitié de ses 11 millions d'habitants sont d'origine palestinienne.

"Posséder Gaza" 

Le président américain a prédit de "grands progrès" dans les discussions tant avec la Jordanie qu'avec l'Egypte, et s'est dit persuadé "peut-être pas à 100%, mais à 99%" d'arriver à un compromis avec Le Caire.

Il a une nouvelle fois défendu son projet pour Gaza, qui a soulevé l'indignation internationale: "Nous allons posséder Gaza. Nous n'avons pas besoin de l'acheter. Il n'y a rien à acheter", a déclaré Donald Trump, assurant que le territoire serait placé "sous contrôle américain", sans expliquer de quelle manière.

Abdallah II a lui fait savoir que l'Egypte élaborait un plan de coopération avec Donald Trump, et que ce projet ferait l'objet de discussions en Arabie saoudite.

"Attendons que les Egyptiens puissent présenter" ce plan, a-t-il plaidé.

Dans un communiqué mardi soir, le ministère égyptien des Affaires étrangères a fait savoir que Le Caire entendait "présenter une vision globale pour la reconstruction" de la bande de Gaza, "qui garantisse que le peuple palestinien reste sur sa terre, et en conformité avec les droits légitimes et légaux de ce peuple".

Donald Trump avait évoqué lundi un arrêt des aides américaines à la Jordanie si elle n'accueillait pas des Palestiniens, soit 750 millions de dollars d'aide économique et environ 350 millions de dollars supplémentaires en aide militaire par an.

Mais il a adopté un ton plus conciliant mardi, affirmant ainsi qu'il n'aurait pas besoin de "menacer" le pays.

Le milliardaire républicain, ancien promoteur immobilier, a par ailleurs répondu "non" à un journaliste qui lui demandait s'il comptait participer à titre privé au projet qu'il envisageait pour Gaza.

Trêve fragilisée 

La rencontre s'est tenue au moment où la trêve dans le territoire palestinien est fragilisée. Accusant Israël de plusieurs violations de l'accord de trêve, le Hamas avait menacé lundi de reporter la prochaine libération d'otages, prévue samedi.

"Je ne crois pas qu'ils respecteront la date limite", a dit Donald Trump, qui avait exigé lundi que le mouvement palestinien libère les otages israéliens au plus tard samedi, sans quoi un "véritable enfer" se déchaînerait à Gaza.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé mardi de reprendre les combats si les otages n'étaient pas libérés dans ce délai.

Après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, un accord de trêve conclu par l'intermédiaire des médiateurs internationaux - Qatar, Etats-Unis, Egypte - est entré en vigueur le 19 janvier. Il prévoit l'arrêt des hostilités, la libération des otages contre celle de prisonniers palestiniens et une aide humanitaire accrue à Gaza.

Donald Trump veut transformer ce territoire dévasté en "Côte d'Azur du Moyen-Orient", après avoir déplacé définitivement la population palestinienne.

Les pays arabes ont fermement rejeté la proposition, insistant sur l'objectif d'une solution à deux Etats, avec un Etat palestinien indépendant au côté d'Israël.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui pourrait se rendre prochainement à la Maison Blanche sans qu'aucune date n'ait été fixée, a exhorté mardi à la reconstruction de Gaza "sans déplacer les Palestiniens".

 


Yémen: Le cabinet saoudien espère que les forces des Émirats arabes unis se retireront dans les 24 heures

Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
Le roi Salman d'Arabie saoudite préside la session du cabinet de mardi. (SPA)
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  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au STC et à toute autre partie au Yémen
  • Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis

RIYAD: Le cabinet saoudien, présidé par le roi Salman, a exprimé mardi l'espoir que les forces émiraties se retireront du Yémen dans les 24 heures, conformément à la demande yéménite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le cabinet a également déclaré qu'il espérait que les Émirats arabes unis cesseraient tout soutien militaire ou financier au Conseil de transition du Sud et à toute autre partie au Yémen, a ajouté SPA.

Le cabinet a déclaré qu'il espérait également que les Émirats arabes unis prendraient les mesures nécessaires pour préserver les relations entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, que le Royaume souhaite renforcer, et a déclaré qu'il se réjouissait de travailler ensemble à tout ce qui renforcerait la prospérité et la stabilité des pays de la région.

Le cabinet a exprimé son regret quant aux résultats des efforts de désescalade que le Royaume a voulu poursuivre et qui se sont heurtés à une escalade injustifiée qui contredit les principes sur lesquels la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen a été fondée, sape ses efforts pour parvenir à la sécurité et à la stabilité au Yémen et est incompatible avec toutes les promesses que le Royaume a reçues des Émirats arabes unis.

Le Cabinet apprécie le rôle de la Coalition pour le soutien de la légitimité au Yémen dans la protection des civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d'Al-Mahra, en réponse à la demande du président du Conseil présidentiel yéménite Rashad Al-Alimi, et dans la réduction de l'escalade afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité et d'empêcher l'expansion du conflit.

Le cabinet a réaffirmé que le Royaume n'hésitera pas à prendre les mesures nécessaires pour faire face à toute atteinte ou menace à sa sécurité nationale, ainsi que son engagement en faveur de la sécurité, de la stabilité et de la souveraineté du Yémen, et son soutien total à M. Al-Alimi et à son gouvernement.

En ce qui concerne les autres affaires régionales, le cabinet a réaffirmé le soutien du Royaume à la souveraineté, à l'intégrité territoriale et à la sécurité de la Somalie, et rejette la déclaration de reconnaissance mutuelle entre Israël et le Somaliland, car elle consacre des mesures séparatistes unilatérales qui violent le droit international.


Cisjordanie: Israël dit avoir tué un homme qui fonçait sur des soldats

 L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé"
  • Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé

JERUSALEM: L'armée israélienne a déclaré mardi avoir abattu un homme qui tentait de renverser avec son véhicule un groupe de soldats, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Un rapport a été reçu concernant un terroriste qui a tenté de renverser des soldats de Tsahal opérant dans la zone d'Einabus", a indiqué l'armée dans un communiqué. "En réponse, les soldats ont tiré sur le terroriste et l'ont neutralisé".

Le texte n'a pas fourni d'autres détails sur l'incident, survenu quelques jours après qu'un Palestinien a renversé avec son véhicule un Israélien sexagénaire, puis poignardé à mort une jeune femme de 18 ans dans le territoire occupé.

Il a également été tué lors de l'attaque. À la suite de cet incident survenu vendredi, l'armée a mené une opération de deux jours dans la ville cisjordanienne de Qabatiya, d'où provenait l'assaillant, arrêtant plusieurs de ses habitants, dont son père et ses frères.

De nombreuses attaques ont été perpétrées en Israël par des Palestiniens depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

Les violences se sont également intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des civils et des combattants, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, civils ou soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

 


La Coalition arabe annonce une frappe aérienne “limitée” contre deux navires ayant acheminé des armes au Yémen

Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
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  • La Coalition appelle à l’évacuation du port d'al-Mukalla, laissant présager une opération militaire majeure visant à contraindre le STC à se retirer
  • Le porte-parole indique que les deux navires ont transporté des armes depuis le port émirati de Fujairah vers al-Mukalla sans autorisation du commandement de la Coalition

Riyad : La Coalition de soutien à la légitimité au Yémen a annoncé mardi avoir mené une frappe aérienne « limitée » visant deux navires ayant introduit clandestinement des armes et d’autres équipements militaires dans le port d'al-Mukalla, dans le sud du Yémen.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le porte-parole des forces de la Coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que deux navires en provenance du port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, étaient entrés dans le port d'al-Mukalla, dans le gouvernorat de Hadramaout, sans obtenir d’autorisations officielles du commandement des forces conjointes de la Coalition.

« Les équipages des deux navires ont désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat afin de soutenir les forces du Conseil de transition du Sud (STC) dans les gouvernorats orientaux du Yémen (Hadramaout et Al-Mahra), dans le but d’alimenter le conflit. Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et des efforts visant à parvenir à une solution pacifique, ainsi que d’une violation de la résolution n° 2216 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole.

La Coalition a exhorté les civils et les pêcheurs à évacuer le port d'al-Mukalla, indiquant qu’une opération militaire de grande ampleur visant à imposer le retrait du STC pourrait être imminente.

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Carte Google indiquant l'emplacement d'al-Mukalla dans le sud du Yémen.

Al-Maliki a précisé que les forces de la Coalition avaient agi à la demande de Rachad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, « afin de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra ».

La semaine dernière, Al-Alimi avait averti que les actions unilatérales du STC poussaient le pays vers un seuil dangereux.

« Compte tenu du danger et de l’escalade représentés par ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la Coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat déchargés des deux navires au port d'al-Mukalla. L’opération a été menée après documentation du déchargement et conformément au droit international humanitaire et à ses règles coutumières, sans qu’aucun dommage collatéral ne soit enregistré », a déclaré mardi le général Al-Maliki.

Il a réaffirmé l’« engagement constant de la Coalition en faveur de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi que de la prévention de tout soutien militaire de la part de quelque pays que ce soit à une faction yéménite sans coordination avec le gouvernement yéménite légitime et la Coalition », afin d’assurer le succès des efforts du Royaume et de la Coalition pour instaurer la sécurité et la stabilité et empêcher l’extension du conflit.

Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel yéménite a décrété mardi l’état d’urgence pour une durée de 90 jours, incluant un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.

Ignorant les accords précédents conclus avec la Coalition, le groupe se désignant sous le nom de Conseil de transition du Sud (STC) a lancé début décembre une vaste campagne militaire, prenant le contrôle du gouvernorat de Hadramaout, à la frontière saoudienne, ainsi que du gouvernorat oriental d’Al-Mahra, à la frontière avec Oman.

Les forces du STC, soutenues par les Émirats arabes unis, se sont emparées de la ville de Seiyoun, y compris de son aéroport international et du palais présidentiel. Elles ont également pris le contrôle des champs pétroliers stratégiques de PetroMasila, qui représentent une part majeure des ressources pétrolières restantes du Yémen.

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Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj, qui vivent le long de la bande entre le sud et le nord du pays, se rassemblent lors d'un rassemblement dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025, pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis, qui souhaite rétablir l'indépendance du Yémen du Sud. (AFP)

Cette situation a conduit l’Arabie saoudite à exiger fermement le retrait du STC et la remise des zones saisies aux Forces du Bouclier national, une unité soutenue par Riyad.

La Coalition a averti que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, selon l’Agence de presse saoudienne.

Le 26 décembre, les Émirats arabes unis ont publié un communiqué saluant les efforts de l’Arabie saoudite en faveur de la sécurité et de la stabilité au Yémen.

Le communiqué, relayé par l’agence de presse officielle WAM, a loué le rôle constructif de l’Arabie saoudite dans la défense des intérêts du peuple yéménite et le soutien à ses aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com