L'essor du marché du travail saoudien : Un nouveau moteur économique mondial

Les femmes occupent des postes dans divers secteurs, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de transformation économique du Royaume (SPA).
Les femmes occupent des postes dans divers secteurs, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de transformation économique du Royaume (SPA).
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Publié le Dimanche 09 mars 2025

L'essor du marché du travail saoudien : Un nouveau moteur économique mondial

  • Le Royaume est prêt à atteindre les objectifs ambitieux de son plan Vision 2030 et à promouvoir une main-d'œuvre dynamique et diversifiée.
  • Ces initiatives permettent à la main-d'œuvre locale d'acquérir les compétences nécessaires pour prospérer dans des secteurs tels que la fabrication de pointe, les soins de santé et les services financiers

RIYAD : De l'innovation technologique au boom touristique, le marché du travail saoudien est en pleine transformation, visant à réduire sa dépendance au pétrole tout en créant des emplois dans la construction, les énergies vertes et bien d'autres secteurs.

Des initiatives gouvernementales telles que le plan de nationalisation saoudien et l'initiative Nitaqat ont joué un rôle essentiel dans le façonnement du marché du travail.

Ces politiques ont encouragé les employeurs du secteur privé à embaucher davantage de ressortissants du Royaume dans diverses industries, ce qui a entraîné une réduction significative des taux de chômage.

L'engagement à renforcer la participation de la main-d'œuvre a également contribué à un marché du travail plus inclusif, tandis que l'accent stratégique mis sur le développement d'une économie fondée sur la connaissance a conduit à des investissements accrus dans les programmes d'éducation et de formation professionnelle.

Ces initiatives permettent à la main-d'œuvre locale d'acquérir les compétences nécessaires pour prospérer dans des secteurs tels que la fabrication de pointe, les soins de santé et les services financiers, ce qui accélère encore la croissance de l'emploi.

Le boom de la construction stimule la création d'emplois

Le secteur de la construction et des infrastructures a connu une croissance exponentielle ces dernières années, soutenant l'expansion économique du Royaume, avec des attributions de contrats en 2024 atteignant 146,8 milliards de dollars, un record, dépassant le chiffre de 118,7 milliards de dollars en 2023, selon une mise à jour du marché des projets GCC de Kamco Invest.

L'Arabie saoudite représentait plus de 53,8% du total des attributions de projets dans l'ensemble du Conseil de coopération du Golfe en 2024, selon le rapport. 

Sachin Kerur, associé directeur du Moyen-Orient chez Reed Smith, a déclaré à Arab News que ce boom entraîne une augmentation des opportunités pour les chefs de projet, les concepteurs, les architectes et de nombreux autres professionnels de la construction.

"Toute personne étudiant le plan Vision 2030 ou visitant les villes importantes du Royaume sera très consciente de la construction de logements à grande échelle, de réseaux ferroviaires et routiers, de nouveaux aéroports, d'infrastructures pour les grands événements sportifs et d'usines de production industrielle", a déclaré M. Kerur. La construction liée au tourisme a également connu un essor, les nouveaux hôtels et centres de villégiature embauchant davantage de ressortissants saoudiens. "Toute personne visitant les hôtels du Royaume ces derniers temps aura remarqué le nombre de ressortissants saoudiens employés", a ajouté M. Kerur.

De grands projets tels que Rua Al-Madinah et Qiddiya alimentent la demande de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur.

Les efforts déployés par le Royaume pour attirer les investissements étrangers ont non seulement créé des opportunités d'emploi, mais ont également favorisé le transfert de connaissances et le développement de compétences au sein de la main-d'œuvre locale (Shutterstock).
Les efforts déployés par le Royaume pour attirer les investissements étrangers ont non seulement créé des opportunités d'emploi, mais ont également favorisé le transfert de connaissances et le développement de compétences au sein de la main-d'œuvre locale (Shutterstock).

Le tourisme : un moteur pour l'économie

Le secteur du tourisme continue de jouer un rôle essentiel dans la formation du marché du travail en Arabie saoudite, et il est appelé à se développer à mesure que le Royaume poursuit son objectif d'attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030. Par conséquent, la demande d'emplois dans l'hôtellerie, les transports et les services culturels augmente rapidement.

"Avec des millions de visiteurs attendus chaque année en Arabie saoudite, le tourisme connaît l'une des croissances les plus rapides et les plus élastiques de la demande d'emploi", a souligné M. Kerur.

Compte tenu de l'essor du tourisme religieux à La Mecque et à Médine ainsi que des projets de divertissement comme celui de la mer Rouge, l'expansion du secteur crée des milliers d'emplois pour les Saoudiens.

L'essor des secteurs technologique et énergétique vert

Le secteur technologique saoudien connaît une croissance sans précédent, grâce aux investissements du gouvernement et aux mesures incitatives en faveur des entreprises technologiques internationales.

"Les investissements étrangers sont à l'origine d'une importante création d'emplois dans les secteurs émergents de l'Arabie saoudite, en particulier dans les domaines de la technologie et de l'innovation, conformément aux objectifs de diversification économique et de croissance du secteur privé de Vision 2030", a déclaré Faisal al-Sarraj, associé principal adjoint pour l'Arabie saoudite chez PwC Middle East.

"L'accent mis par le PIF sur la technologie et l'innovation a soutenu l'emploi local, en particulier dans les domaines de l'IA, de la transformation numérique et de l'analyse des données. Son soutien aux startups et ses partenariats avec des entreprises technologiques mondiales renforcent l'expertise locale", a-t-il noté. 

Des initiatives telles que l'initiative de 100 milliards de dollars en matière d'IA et d'analyse de données, connue sous le nom de Projet Transcendance, ainsi que des projets de villes intelligentes, dont NEOM, favorisent l'emploi hautement qualifié dans des domaines de pointe.

Les investissements étrangers sont à l'origine d'une importante création d'emplois dans les industries émergentes d'Arabie saoudite.

« Ce plan de 100 milliards de dollars positionne l'Arabie saoudite comme un centre mondial de l'IA et de l'analyse de données, créant des milliers d'emplois hautement qualifiés et rivalisant avec les leaders régionaux de la technologie », ajoute M. al-Sarraj, citant les médias Bloomberg et CIO.

Le secteur des énergies vertes décolle également en Arabie saoudite, apportant une nouvelle vague d'opportunités d'emploi et soutenant les objectifs de durabilité du Royaume.

Des parcs solaires et éoliens sont en cours de développement dans tout le pays, créant des milliers de nouveaux postes et offrant aux habitants l'opportunité de s'engager dans le secteur de l'énergie propre.

M. Kerur a également cité les sciences de la vie et l'industrie alimentaire comme d'autres secteurs ayant connu une croissance de l'emploi.

L'Arabie saoudite ouvre ses portes au monde

Les initiatives de Saudisation du gouvernement, en particulier le programme Nitaqat qui a été mis en place en juin 2011, ont joué un rôle crucial dans l'augmentation du nombre de nationaux dans le secteur privé.

"De nombreux commentateurs considèrent que le concept de Saoudisation a été la plus réussie dans les secteurs du commerce de détail, du tourisme et de l'hôtellerie", a déclaré M. Kerur.

"Le succès a peut-être été plus limité dans des domaines tels que les sciences de la vie, la médecine, la conception et la construction, qui nécessitent des ressources plus qualifiées. Cela reste certainement un domaine de développement pour les années à venir", a-t-il ajouté.
En outre, la volonté d'une plus grande inclusion de la main-d'œuvre se reflète également dans l'attention croissante portée au soutien de la participation des femmes au marché du travail.

À mesure que les possibilités de travail flexible et à distance se multiplient, les femmes accèdent à des postes dans divers secteurs, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs plus larges de transformation économique du Royaume.

Les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques montrent qu'à la fin du troisième trimestre 2024, le taux de participation des femmes saoudiennes à la population active atteindra 36,2%, soit bien plus que l'objectif initial de 30% de la Vision 2030, qui est désormais porté à 40% d'ici à la fin de la décennie.

"Les réformes et les initiatives du marché du travail en Arabie saoudite réduisent avec succès les niveaux de chômage et le mérite en revient en grande partie à la Vision 2030, alors que la diversification économique se développe à un rythme soutenu. Cependant, il ne s'agit pas seulement d'économie du travail," a détaillé M. Kerur.

"Comme dans d'autres pays du CCG tels que les Émirats arabes unis, il faut évaluer les normes sociales et culturelles pour s'assurer qu'elles sont maintenues tout en veillant à réduire le taux de chômage et à ce que la main-d'œuvre nationale soit équipée pour relever les défis des trois prochaines décennies," a-t-il précisé. 

L'initiative des sièges régionaux et l'IDE

L'une des plus grandes victoires de l'Arabie saoudite en 2024 a été le succès de son initiative de siège régional, qui a attiré plus de 540 entreprises multinationales pour s'installer dans le Royaume.

Cette augmentation de la présence des entreprises n'est pas qu'une question de chiffres - il s'agit de faire de l'Arabie saoudite un centre d'affaires prospère, bouillonnant d'idées et d'opportunités nouvelles.

Des entreprises telles qu'Amazon, Google, PwC et Deloitte ont transféré leur siège régional, ce qui a entraîné la création d'emplois dans les domaines des services professionnels, du conseil et de l'administration.

"Cette réussite a un impact sur l'emploi, car de plus en plus d'entreprises emploient des Saoudiens, conformément au statut du Royaume en tant que centre d'affaires en développement", s’est félicité M. Kerur.

Les efforts déployés par le Royaume pour attirer les investissements étrangers ont non seulement créé des opportunités d'emploi, mais ont également favorisé le transfert de connaissances et le développement de compétences au sein de la main-d'œuvre locale.

Grâce aux entreprises multinationales qui apportent les meilleures pratiques et l'expertise mondiales, les Saoudiens acquièrent une expérience inestimable des opérations commerciales internationales, ce qui leur permet d'être compétitifs sur le marché de l'emploi.

Une autre initiative clé a été le Golden Visa, qui permet aux ressortissants étrangers de vivre, de travailler et d’acquérir des biens dans le Royaume sans garant.

Pour en bénéficier, les candidats doivent répondre à des critères spécifiques, tels que des investissements importants dans l'immobilier ou dans des entreprises commerciales.

M. al-Sarraj a également mentionné que le visa "encourage" les professionnels et les entrepreneurs hautement qualifiés à s'installer en Arabie saoudite, et qu’ils ont permis de développer l'emploi dans des secteurs tels que la santé, l'éducation et la technologie, et de favoriser une économie fondée sur la connaissance.

« Des réformes telles que l'initiative de réforme du travail ont amélioré la mobilité et la flexibilité des expatriés, faisant de l'Arabie saoudite un marché de l'emploi plus attractif. Cette politique a également encouragé le concept de Saoudisation, favorisant l'embauche de nationaux qualifiés », a-t-il expliqué. 

Les défis et le chemin à parcourir

Malgré les progrès accomplis, il reste des défis à relever pour combler les lacunes en matière de compétences et positionner le travail manuel ou les métiers spécialisés comme un parcours professionnel viable pour les Saoudiens.

"L'éducation et la formation seront vitales pour le marché du travail. En effet, la mise en œuvre des projets de la Vision 2030 nécessite une plus grande capacité de travail, ce qui offre aux Saoudiens une occasion importante de développer des compétences de cols bleus", a révélé M. Kerur.

"Bien entendu, le secteur privé, tant national qu'international, aura un rôle clé à jouer dans la formation, le développement et l'emploi des ressortissants saoudiens. Le véritable enjeu sera de savoir s'il faut privilégier les avantages ou les contraintes", a-t-il averti.  

M. Kerur a également expliqué que le secteur privé en Arabie saoudite aura besoin de soutien et d'assistance, en particulier dans les domaines où sa capacité à opérer ou à se développer est actuellement limitée, et où des investissements financiers importants sont nécessaires.

"L'Arabie saoudite a montré sa volonté de permettre un partenariat public-privé sur son marché du travail et l'on attendra davantage à cet égard", a-t-il déclaré.

Selon M. al-Sarraj, l'un des principaux problèmes réside dans le fait que de nombreux travailleurs n'ont pas reçu la formation nécessaire ou ne possèdent pas les qualifications requises par les employeurs.

"Malgré des progrès significatifs, des défis subsistent, notamment le manque de compétences de la main-d'œuvre, la nécessité d'améliorer les programmes d'éducation et de formation professionnelle, et la garantie d'opportunités d'emploi durables pour la population locale croissante", a-t-il regretté.

"Les employeurs invoquent souvent le manque de compétences et les attentes salariales plus élevées pour justifier leur refus d'embaucher des Saoudiens, ce qui souligne la nécessité d'améliorer les programmes d'éducation et de formation professionnelle," a-t-il conclu. 

Alors que le marché du travail saoudien continue d'évoluer, l'impact combiné des initiatives stratégiques du gouvernement, des investissements étrangers et des efforts de développement de la main-d'œuvre sera essentiel pour maintenir l'élan.

Avec des réalisations significatives en 2023 qui marquent un tournant, le Royaume est bien positionné pour atteindre les objectifs ambitieux de Vision 2030 et créer une main-d'œuvre dynamique et diversifiée qui répondra aux futures demandes économiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Femmes arabes en STEM: le programme L’Oréal-UNESCO Middle East célèbre 12 ans de recherche scientifique

Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
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  • Le programme célèbre 12 ans de promotion des femmes scientifiques au Moyen-Orient, avec 63 chercheuses arabes déjà soutenues et 3,8 M AED attribués
  • Les lauréates 2025–2024 mènent des recherches en robotique, climat, sécurité alimentaire, médecine personnalisée et santé publique

DUBAI: Pour sa douzième édition, le programme régional L’Oréal-UNESCO For Women in Science Middle East Regional Young Talents, organisé en partenariat avec l’Université Khalifa des sciences et de la technologie, met à l’honneur douze chercheuses arabes dont les travaux novateurs façonnent l’avenir scientifique de la région.

Initiative phare au Moyen-Orient, ce programme distingue les contributions majeures de femmes scientifiques en STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), dont les recherches apportent des réponses concrètes à des défis urgents et inspirent les générations futures. Depuis 1998, l’initiative mondiale L’Oréal-UNESCO a célébré plus de 4 700 chercheuses dans plus de 140 pays – dont 63 issues du CCG – attribuant au total 3,8 millions AED pour soutenir leurs projets.

Pourtant, les progrès restent inégaux : selon l’UNESCO, les femmes ne représentent encore qu’un tiers des chercheurs dans le monde.

En valorisant l’excellence scientifique et en renforçant le rôle des femmes dans la recherche, l’édition régionale contribue non seulement à réduire ces écarts, mais aussi à soutenir les stratégies nationales du CCG axées sur l’innovation, l’économie du savoir et le développement durable.

La ministre de l’Éducation des Émirats arabes unis, Sarah Al Amiri, a salué l’engagement constant du programme, rappelant son soutien depuis sept ans. « Ce programme ne se limite pas à reconnaître l’excellence scientifique ; il renforce la volonté de bâtir des sociétés innovantes et résilientes. Soutenir les femmes scientifiques, c’est libérer le plein potentiel de notre capital humain et garantir que la science demeure un moteur de progrès sociétal », a-t-elle déclaré.

Laurent Duffier, Directeur général de L’Oréal Moyen-Orient, a souligné l’impact du programme sur l’innovation régionale comme mondiale. « En amplifiant les voix des chercheuses arabes depuis plus de 12 ans, nous avons accéléré le progrès scientifique et inspiré la prochaine génération d’innovatrices. »

De son côté, Salah Khaled, Directeur du bureau de l’UNESCO à Doha, a rappelé que l’autonomisation des femmes en science est un pilier du développement durable : « Soutenir ces chercheuses d’exception contribue autant aux priorités nationales d’innovation qu’à l’avancée de la science mondiale. »

Le Président de l’Université Khalifa, Pr. Ebrahim Al Hajri, a mis en avant l’importance de cette collaboration, affirmant que les femmes scientifiques de l’université façonnent déjà l’avenir de l’énergie propre, de la santé, de la durabilité, de l’espace et de l’IA.

Les douze lauréates de 2025 et 2024 illustrent la diversité et la profondeur de la recherche dans le monde arabe : robotique aérospatiale, résilience climatique, sécurité alimentaire, médecine personnalisée, thérapies épigénétiques, maladies métaboliques, autisme, infections respiratoires ou encore innovations en nanotechnologie.


Le Forum d’affaires franco-saoudien lance la quatrième cohorte « Booster Grow Global » à Riyad

Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
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  • Le forum a réuni responsables, diplomates et entreprises pour lancer une cohorte de 22 entreprises françaises
  • La France et l’Arabie saoudite ont réaffirmé leur partenariat stratégique et une coopération renforcée

RIYAD : Le Forum d’affaires franco-saoudien s’est tenu du 23 au 25 novembre, marquant le lancement de la quatrième cohorte du programme Booster Grow Global, un parcours d’accélération de neuf mois conçu pour aider les entreprises françaises en phase de croissance à localiser leurs solutions et à bâtir des partenariats durables dans l’ensemble du Royaume.

Organisé par Business France en collaboration avec l’Ambassade de France à Riyad, les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), le Conseil d’affaires saoudo-français et Bpifrance, le forum a réuni des responsables gouvernementaux de haut niveau, des diplomates et plus de 100 représentants d’entreprises françaises et saoudiennes.

Patrick Maisonnave, ambassadeur de France au Royaume, et le Dr Majid ben Abdallah Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, ont présidé la cérémonie d’ouverture, soulignant la solidité et la profondeur stratégique de la relation bilatérale.

Dans son allocution, Al-Qasabi a mis en avant le « mélange unique » d’atouts qui, selon lui, fait de la France l’un des partenaires les plus précieux de l’Arabie saoudite.

« La France possède une recette magnétique : une base industrielle diversifiée, une culture riche, un patrimoine emblématique, une excellence touristique mondiale et une gastronomie reconnue », a-t-il déclaré. « En même temps, l’Arabie saoudite ne connaît pas un simple changement, mais une transformation totale, menée par la vision et l’action de Son Altesse Royale le Prince Héritier. »

Al-Qasabi a souligné la force démographique du Royaume, notant que 84 % de la population a moins de 45 ans, créant un bassin de talents dynamique et technophile prêt à porter la prochaine phase de croissance économique.

Il a également mis en avant les ressources naturelles du Royaume, sa position géographique stratégique et son agenda de développement rapide dans des secteurs tels que la logistique, l'exploitation minière, la cybersécurité, la santé et l’éducation.

« Aucun pays au monde ne dispose d’une combinaison d’opportunités aussi unique qui se produisent en même temps », a-t-il affirmé. « Nous avons besoin de votre expertise. Nous pouvons doubler notre commerce bilatéral, qui a augmenté de 77 %, passant de 6,2 à 11 milliards de dollars. »

Le forum, événement phare du partenariat économique croissant entre les deux pays, a présenté les 22 PME et scale-ups françaises sélectionnées pour la cohorte 2025 de Booster Grow Global. Ces entreprises, choisies lors de VivaTech 2025 à Paris après avoir présenté leur projet à un jury saoudien composé de grandes institutions et d’acteurs industriels, représentent des secteurs alignés sur les priorités nationales de France 2030 et de la Vision 2030 saoudienne.

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Vue de la salle du Forum d’affaires franco-saoudien lors des sessions plénières. (Photo: Arab News en français)

Durant deux jours, la cohorte a participé à plus de 300 rencontres B2B et réunions d’investisseurs spécialement organisées, aboutissant à plus de 10 protocoles d’accord et posant les bases de processus de qualification de fournisseurs, d’initiatives de localisation et de projets de mise en œuvre à grande échelle dans le Royaume.

Les responsables français ont réaffirmé l’engagement de leur pays à renforcer ses liens avec l’Arabie saoudite alors que le Royaume accélère les préparatifs pour l’Expo 2030 à Riyad et la Coupe du monde de la FIFA 2034.

Nicolas Forissier, ministre délégué français chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité économique, a souligné la constance du soutien de la France. « Nous avons été parmi les tout premiers à soutenir la candidature de Riyad pour l’Expo 2030 », a-t-il rappelé. « La France a célébré votre succès. Aujourd’hui, notre engagement est concret. Nous travaillons activement avec le Royaume à la préparation de l’Expo 2030, et notre pavillon reflétera la créativité et la profondeur stratégique de notre partenariat. »

Forissier a annoncé un dispositif financier de 3 milliards de dollars dédié aux grands projets du Royaume.

« Ce mécanisme a été conçu spécifiquement pour répondre à l’ambition de la Vision 2030. C’est une première », a-t-il précisé. « La France et l’Arabie saoudite ont toutes les raisons de se tenir côte à côte, d’innover ensemble et de construire la prospérité de demain. »

Plus tôt dans la cérémonie, Didier Boulogne, directeur général délégué de Business France, a accueilli les participants et remercié les partenaires saoudiens et français pour leur collaboration.

« De l’Expo 2030 à la Coupe du monde 2034, nous sommes aujourd’hui unis par une énergie extraordinaire », a-t-il déclaré.

Mohamed Ben Laden, président du Conseil d’affaires Franco-Saoudien, a ajouté que les expériences communes de la France et de l’Arabie saoudite dans la réalisation de méga-projets — des Jeux olympiques de Paris à l’Expo 2025 d’Osaka — constituent une base solide pour une coopération à forte valeur ajoutée.

« Ce forum crée une plateforme où les ambitions saoudiennes rencontrent l’ingénierie, la créativité et l’excellence technologique françaises », a-t-il souligné.

Le programme Booster Grow Global se poursuivra avec une immersion de deux semaines sur le terrain à Riyad, Djeddah, Dammam et Khobar, où les entreprises françaises participeront à des rendez-vous ciblés avec acheteurs, sessions de mise en relation avec investisseurs, visites de sites industriels et ateliers spécialisés.

La délégation continuera également ses échanges avec les principales entités sur les processus de qualification fournisseurs et les calendriers potentiels de mise en œuvre.

Rachid Boulaouine, directeur de Business France en Arabie saoudite, a indiqué que le programme est conçu pour aider les entreprises françaises à forte croissance à se déployer rapidement et efficacement sur le marché saoudien.

« En alignant talents, technologie et partenariats locaux, ces entreprises sont positionnées pour contribuer de manière significative aux priorités de la Vision 2030 du Royaume », a-t-il expliqué. « Notre rôle est de réduire le temps de mise sur le marché et de créer l’accès de haut niveau nécessaire pour passer de l’intention à l’exécution. »

À mesure que la cohorte avance dans son immersion saoudienne, les deux gouvernements ont clairement exprimé leur intention d’approfondir leur coopération économique.


Bruxelles valide les efforts de la France pour réduire son déficit

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
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  • Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme"
  • La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen

STRASBOURG: La Commission européenne a estimé mardi que la France respectait les engagements qu'elle avait pris pour réduire son déficit public colossal, tout en notant l'"incertitude considérable" entourant le projet de budget pour 2026.

Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme" aux recommandations émises dans le cadre de la procédure de déficit excessif lancée en juillet 2024 contre la France.

La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen.

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025.

"Cependant, cette évaluation est entourée d'une incertitude considérable, vu les discussions parlementaires toujours en cours", prévient l'exécutif européen.

La France n'est pas le seul pays membre sous le coup d'une procédure pour déficit excessif: c'est le cas aussi de l'Autriche, la Belgique, l'Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie, et la Commission a annoncé en outre vouloir placer sous cette procédure un dixième État, la Finlande.

Selon ses projections, ce pays devrait voir son déficit public, qui dépasse la barre des 3% du PIB depuis l'an dernier, grimper à 5% l'an prochain, après 4,9% cette année.

Helsinki avait invoqué la forte augmentation de ses dépenses militaires sur fond de guerre en Ukraine pour justifier le dérapage de ses comptes publiques, mais la Commission estime que cela n'explique pas en totalité l'augmentation de ses dépenses publiques ces dernières années.

En revanche, Bruxelles a donné un blanc-seing à l'Allemagne, pays qui a abandonné sa prudence budgétaire des années précédentes pour se réarmer, et dont le déficit devrait dépasser 3% du PIB cette année et grimper à 4% l'an prochain, selon ses projections.