L'essor du marché du travail saoudien : Un nouveau moteur économique mondial

Les femmes occupent des postes dans divers secteurs, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de transformation économique du Royaume (SPA).
Les femmes occupent des postes dans divers secteurs, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de transformation économique du Royaume (SPA).
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Publié le Dimanche 09 mars 2025

L'essor du marché du travail saoudien : Un nouveau moteur économique mondial

  • Le Royaume est prêt à atteindre les objectifs ambitieux de son plan Vision 2030 et à promouvoir une main-d'œuvre dynamique et diversifiée.
  • Ces initiatives permettent à la main-d'œuvre locale d'acquérir les compétences nécessaires pour prospérer dans des secteurs tels que la fabrication de pointe, les soins de santé et les services financiers

RIYAD : De l'innovation technologique au boom touristique, le marché du travail saoudien est en pleine transformation, visant à réduire sa dépendance au pétrole tout en créant des emplois dans la construction, les énergies vertes et bien d'autres secteurs.

Des initiatives gouvernementales telles que le plan de nationalisation saoudien et l'initiative Nitaqat ont joué un rôle essentiel dans le façonnement du marché du travail.

Ces politiques ont encouragé les employeurs du secteur privé à embaucher davantage de ressortissants du Royaume dans diverses industries, ce qui a entraîné une réduction significative des taux de chômage.

L'engagement à renforcer la participation de la main-d'œuvre a également contribué à un marché du travail plus inclusif, tandis que l'accent stratégique mis sur le développement d'une économie fondée sur la connaissance a conduit à des investissements accrus dans les programmes d'éducation et de formation professionnelle.

Ces initiatives permettent à la main-d'œuvre locale d'acquérir les compétences nécessaires pour prospérer dans des secteurs tels que la fabrication de pointe, les soins de santé et les services financiers, ce qui accélère encore la croissance de l'emploi.

Le boom de la construction stimule la création d'emplois

Le secteur de la construction et des infrastructures a connu une croissance exponentielle ces dernières années, soutenant l'expansion économique du Royaume, avec des attributions de contrats en 2024 atteignant 146,8 milliards de dollars, un record, dépassant le chiffre de 118,7 milliards de dollars en 2023, selon une mise à jour du marché des projets GCC de Kamco Invest.

L'Arabie saoudite représentait plus de 53,8% du total des attributions de projets dans l'ensemble du Conseil de coopération du Golfe en 2024, selon le rapport. 

Sachin Kerur, associé directeur du Moyen-Orient chez Reed Smith, a déclaré à Arab News que ce boom entraîne une augmentation des opportunités pour les chefs de projet, les concepteurs, les architectes et de nombreux autres professionnels de la construction.

"Toute personne étudiant le plan Vision 2030 ou visitant les villes importantes du Royaume sera très consciente de la construction de logements à grande échelle, de réseaux ferroviaires et routiers, de nouveaux aéroports, d'infrastructures pour les grands événements sportifs et d'usines de production industrielle", a déclaré M. Kerur. La construction liée au tourisme a également connu un essor, les nouveaux hôtels et centres de villégiature embauchant davantage de ressortissants saoudiens. "Toute personne visitant les hôtels du Royaume ces derniers temps aura remarqué le nombre de ressortissants saoudiens employés", a ajouté M. Kerur.

De grands projets tels que Rua Al-Madinah et Qiddiya alimentent la demande de main-d'œuvre qualifiée dans le secteur.

Les efforts déployés par le Royaume pour attirer les investissements étrangers ont non seulement créé des opportunités d'emploi, mais ont également favorisé le transfert de connaissances et le développement de compétences au sein de la main-d'œuvre locale (Shutterstock).
Les efforts déployés par le Royaume pour attirer les investissements étrangers ont non seulement créé des opportunités d'emploi, mais ont également favorisé le transfert de connaissances et le développement de compétences au sein de la main-d'œuvre locale (Shutterstock).

Le tourisme : un moteur pour l'économie

Le secteur du tourisme continue de jouer un rôle essentiel dans la formation du marché du travail en Arabie saoudite, et il est appelé à se développer à mesure que le Royaume poursuit son objectif d'attirer 150 millions de visiteurs par an d'ici à 2030. Par conséquent, la demande d'emplois dans l'hôtellerie, les transports et les services culturels augmente rapidement.

"Avec des millions de visiteurs attendus chaque année en Arabie saoudite, le tourisme connaît l'une des croissances les plus rapides et les plus élastiques de la demande d'emploi", a souligné M. Kerur.

Compte tenu de l'essor du tourisme religieux à La Mecque et à Médine ainsi que des projets de divertissement comme celui de la mer Rouge, l'expansion du secteur crée des milliers d'emplois pour les Saoudiens.

L'essor des secteurs technologique et énergétique vert

Le secteur technologique saoudien connaît une croissance sans précédent, grâce aux investissements du gouvernement et aux mesures incitatives en faveur des entreprises technologiques internationales.

"Les investissements étrangers sont à l'origine d'une importante création d'emplois dans les secteurs émergents de l'Arabie saoudite, en particulier dans les domaines de la technologie et de l'innovation, conformément aux objectifs de diversification économique et de croissance du secteur privé de Vision 2030", a déclaré Faisal al-Sarraj, associé principal adjoint pour l'Arabie saoudite chez PwC Middle East.

"L'accent mis par le PIF sur la technologie et l'innovation a soutenu l'emploi local, en particulier dans les domaines de l'IA, de la transformation numérique et de l'analyse des données. Son soutien aux startups et ses partenariats avec des entreprises technologiques mondiales renforcent l'expertise locale", a-t-il noté. 

Des initiatives telles que l'initiative de 100 milliards de dollars en matière d'IA et d'analyse de données, connue sous le nom de Projet Transcendance, ainsi que des projets de villes intelligentes, dont NEOM, favorisent l'emploi hautement qualifié dans des domaines de pointe.

Les investissements étrangers sont à l'origine d'une importante création d'emplois dans les industries émergentes d'Arabie saoudite.

« Ce plan de 100 milliards de dollars positionne l'Arabie saoudite comme un centre mondial de l'IA et de l'analyse de données, créant des milliers d'emplois hautement qualifiés et rivalisant avec les leaders régionaux de la technologie », ajoute M. al-Sarraj, citant les médias Bloomberg et CIO.

Le secteur des énergies vertes décolle également en Arabie saoudite, apportant une nouvelle vague d'opportunités d'emploi et soutenant les objectifs de durabilité du Royaume.

Des parcs solaires et éoliens sont en cours de développement dans tout le pays, créant des milliers de nouveaux postes et offrant aux habitants l'opportunité de s'engager dans le secteur de l'énergie propre.

M. Kerur a également cité les sciences de la vie et l'industrie alimentaire comme d'autres secteurs ayant connu une croissance de l'emploi.

L'Arabie saoudite ouvre ses portes au monde

Les initiatives de Saudisation du gouvernement, en particulier le programme Nitaqat qui a été mis en place en juin 2011, ont joué un rôle crucial dans l'augmentation du nombre de nationaux dans le secteur privé.

"De nombreux commentateurs considèrent que le concept de Saoudisation a été la plus réussie dans les secteurs du commerce de détail, du tourisme et de l'hôtellerie", a déclaré M. Kerur.

"Le succès a peut-être été plus limité dans des domaines tels que les sciences de la vie, la médecine, la conception et la construction, qui nécessitent des ressources plus qualifiées. Cela reste certainement un domaine de développement pour les années à venir", a-t-il ajouté.
En outre, la volonté d'une plus grande inclusion de la main-d'œuvre se reflète également dans l'attention croissante portée au soutien de la participation des femmes au marché du travail.

À mesure que les possibilités de travail flexible et à distance se multiplient, les femmes accèdent à des postes dans divers secteurs, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs plus larges de transformation économique du Royaume.

Les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques montrent qu'à la fin du troisième trimestre 2024, le taux de participation des femmes saoudiennes à la population active atteindra 36,2%, soit bien plus que l'objectif initial de 30% de la Vision 2030, qui est désormais porté à 40% d'ici à la fin de la décennie.

"Les réformes et les initiatives du marché du travail en Arabie saoudite réduisent avec succès les niveaux de chômage et le mérite en revient en grande partie à la Vision 2030, alors que la diversification économique se développe à un rythme soutenu. Cependant, il ne s'agit pas seulement d'économie du travail," a détaillé M. Kerur.

"Comme dans d'autres pays du CCG tels que les Émirats arabes unis, il faut évaluer les normes sociales et culturelles pour s'assurer qu'elles sont maintenues tout en veillant à réduire le taux de chômage et à ce que la main-d'œuvre nationale soit équipée pour relever les défis des trois prochaines décennies," a-t-il précisé. 

L'initiative des sièges régionaux et l'IDE

L'une des plus grandes victoires de l'Arabie saoudite en 2024 a été le succès de son initiative de siège régional, qui a attiré plus de 540 entreprises multinationales pour s'installer dans le Royaume.

Cette augmentation de la présence des entreprises n'est pas qu'une question de chiffres - il s'agit de faire de l'Arabie saoudite un centre d'affaires prospère, bouillonnant d'idées et d'opportunités nouvelles.

Des entreprises telles qu'Amazon, Google, PwC et Deloitte ont transféré leur siège régional, ce qui a entraîné la création d'emplois dans les domaines des services professionnels, du conseil et de l'administration.

"Cette réussite a un impact sur l'emploi, car de plus en plus d'entreprises emploient des Saoudiens, conformément au statut du Royaume en tant que centre d'affaires en développement", s’est félicité M. Kerur.

Les efforts déployés par le Royaume pour attirer les investissements étrangers ont non seulement créé des opportunités d'emploi, mais ont également favorisé le transfert de connaissances et le développement de compétences au sein de la main-d'œuvre locale.

Grâce aux entreprises multinationales qui apportent les meilleures pratiques et l'expertise mondiales, les Saoudiens acquièrent une expérience inestimable des opérations commerciales internationales, ce qui leur permet d'être compétitifs sur le marché de l'emploi.

Une autre initiative clé a été le Golden Visa, qui permet aux ressortissants étrangers de vivre, de travailler et d’acquérir des biens dans le Royaume sans garant.

Pour en bénéficier, les candidats doivent répondre à des critères spécifiques, tels que des investissements importants dans l'immobilier ou dans des entreprises commerciales.

M. al-Sarraj a également mentionné que le visa "encourage" les professionnels et les entrepreneurs hautement qualifiés à s'installer en Arabie saoudite, et qu’ils ont permis de développer l'emploi dans des secteurs tels que la santé, l'éducation et la technologie, et de favoriser une économie fondée sur la connaissance.

« Des réformes telles que l'initiative de réforme du travail ont amélioré la mobilité et la flexibilité des expatriés, faisant de l'Arabie saoudite un marché de l'emploi plus attractif. Cette politique a également encouragé le concept de Saoudisation, favorisant l'embauche de nationaux qualifiés », a-t-il expliqué. 

Les défis et le chemin à parcourir

Malgré les progrès accomplis, il reste des défis à relever pour combler les lacunes en matière de compétences et positionner le travail manuel ou les métiers spécialisés comme un parcours professionnel viable pour les Saoudiens.

"L'éducation et la formation seront vitales pour le marché du travail. En effet, la mise en œuvre des projets de la Vision 2030 nécessite une plus grande capacité de travail, ce qui offre aux Saoudiens une occasion importante de développer des compétences de cols bleus", a révélé M. Kerur.

"Bien entendu, le secteur privé, tant national qu'international, aura un rôle clé à jouer dans la formation, le développement et l'emploi des ressortissants saoudiens. Le véritable enjeu sera de savoir s'il faut privilégier les avantages ou les contraintes", a-t-il averti.  

M. Kerur a également expliqué que le secteur privé en Arabie saoudite aura besoin de soutien et d'assistance, en particulier dans les domaines où sa capacité à opérer ou à se développer est actuellement limitée, et où des investissements financiers importants sont nécessaires.

"L'Arabie saoudite a montré sa volonté de permettre un partenariat public-privé sur son marché du travail et l'on attendra davantage à cet égard", a-t-il déclaré.

Selon M. al-Sarraj, l'un des principaux problèmes réside dans le fait que de nombreux travailleurs n'ont pas reçu la formation nécessaire ou ne possèdent pas les qualifications requises par les employeurs.

"Malgré des progrès significatifs, des défis subsistent, notamment le manque de compétences de la main-d'œuvre, la nécessité d'améliorer les programmes d'éducation et de formation professionnelle, et la garantie d'opportunités d'emploi durables pour la population locale croissante", a-t-il regretté.

"Les employeurs invoquent souvent le manque de compétences et les attentes salariales plus élevées pour justifier leur refus d'embaucher des Saoudiens, ce qui souligne la nécessité d'améliorer les programmes d'éducation et de formation professionnelle," a-t-il conclu. 

Alors que le marché du travail saoudien continue d'évoluer, l'impact combiné des initiatives stratégiques du gouvernement, des investissements étrangers et des efforts de développement de la main-d'œuvre sera essentiel pour maintenir l'élan.

Avec des réalisations significatives en 2023 qui marquent un tournant, le Royaume est bien positionné pour atteindre les objectifs ambitieux de Vision 2030 et créer une main-d'œuvre dynamique et diversifiée qui répondra aux futures demandes économiques.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Global SWF: le PIF adopte la "finance de précision" avec une stratégie de dette diversifiée

La stratégie d'investissement du PIF est équilibrée entre le développement national et le positionnement mondial. (Fichier/Getty)
La stratégie d'investissement du PIF est équilibrée entre le développement national et le positionnement mondial. (Fichier/Getty)
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  • Le Fonds public d'investissement d'Arabie saoudite adopte une approche calibrée et multi-instruments de l'émission de dette, décrite par Global SWF comme un modèle de "finance de précision"
  • Dans son rapport, Global SWF note que le PIF s'éloigne d'une focalisation unique sur les émissions de méga-obligations à long terme et s'oriente vers un cadre d'endettement plus agile

RIYAD : Le Fonds public d'investissement d'Arabie saoudite adopte une approche calibrée et multi-instruments de l'émission de dette, décrite par Global SWF comme un modèle de "finance de précision".

Selon le cabinet d'études, l'objectif - suite à l'émission du programme de papier commercial en juin - est d'aligner les outils de financement du PIF sur les calendriers d'investissement, les besoins de liquidités et le ciblage des investisseurs, tout en renforçant la discipline financière à travers son portefeuille en expansion.

Dans son rapport, Global SWF note que le PIF s'éloigne d'une focalisation unique sur les émissions de méga-obligations à long terme et s'oriente vers un cadre d'endettement plus agile qui comprend des billets de trésorerie, des sukuk, des obligations vertes et des obligations conventionnelles à tranches multiples.

Cette stratégie est conçue non seulement pour lever des capitaux, mais aussi pour le faire avec précision, en faisant correspondre les échéances aux cycles de vie des projets et en diversifiant les sources de financement sur les marchés mondiaux.

Global SWF a souligné que la dernière mesure prise par le PIF complète un portefeuille de dettes à spectre complet qui comprend désormais des instruments à échéance ultra-courte ou ultra-longue.

Le papier commercial, émis en dollars américains et en euros par l'intermédiaire de structures d'accueil offshore, a obtenu les meilleures notations de crédit à court terme disponibles : Prime-1 de Moody's et F1+ de Fitch.

Ces notations reflètent une qualité de crédit exceptionnelle et permettent au PIF d'accéder à d'importants gisements de liquidités auprès d'investisseurs institutionnels tels que les fonds du marché monétaire.

Le programme de papier commercial est un complément essentiel à une stratégie d'emprunt qui comprend également une obligation verte à 100 ans de 3 milliards de dollars émise en octobre 2022, une obligation verte de 5,5 milliards de dollars en février 2023, un sukuk de 3,5 milliards de dollars en octobre 2023, et une série d'obligations multitranches et de sukuk émis jusqu'au début de l'année 2025.

Pour chaque émission, le PIF a adapté la durée, la devise et la structure afin de répondre aux objectifs financiers et d'investissement spécifiques.

L'évolution de la stratégie financière du PIF est étroitement liée à sa transformation plus large dans le cadre de la Vision 2030. Depuis 2016, le fonds a augmenté ses actifs sous gestion de 160 milliards de dollars à 941,3 milliards de dollars, selon le dernier rapport annuel de Vision 2030. Il a désormais porté son objectif d'actifs sous gestion pour 2030 à 2,67 billions de dollars, reflétant ainsi l'élargissement de son mandat et l'accroissement de son profil international.

La stratégie d'investissement du PIF est équilibrée entre le développement national et le positionnement mondial. Environ 40 % de ses actifs sont alloués à des entreprises et des projets basés en Arabie saoudite, tandis que les 60 % restants sont destinés à des secteurs internationaux tels que la technologie, la logistique, l'exploitation minière et le tourisme.

Selon le rapport Vision 2030, les initiatives du PIF ont permis de créer 1,1 million d'emplois, d'attirer plus de 37 milliards de dollars de capitaux privés et de faire passer le nombre d'entreprises établies par le PIF de 45 en 2021 à 93 en 2024.

Une stratégie qui s'écarte des normes du Golfe

Alors que d'autres fonds souverains, comme le NBIM norvégien, ne s'endettent pas du tout et que le Temasek de Singapour ou la China Investment Corporation empruntent avec parcimonie, le PIF a opté pour un modèle hybride, qui combine des injections de capitaux publics et une utilisation stratégique des instruments d'emprunt.

Selon Global SWF, il ne s'agit pas d'emprunts opportunistes. Le PIF pratique plutôt une adéquation délibérée entre l'actif et le passif, en se concentrant sur l'émission d'obligations à long terme pour soutenir des projets gigantesques tels que NEOM ou The Line, tout en utilisant la dette à court terme pour les besoins en fonds de roulement et les investissements en fonction du marché.

Les offres de sukuk permettent de puiser dans les liquidités de la finance islamique régionale, et les obligations vertes ciblent les capitaux mondiaux axés sur l'environnement, la société et la gouvernance.

Cette approche différenciée permet au PIF d'élargir sa base d'investisseurs tout en maintenant des coûts de financement adaptés à la nature et à la durée de ses projets.

L'importance des notations

La crédibilité du fonds est renforcée par d'excellentes notations de crédit à long terme : Aa3 de Moody's et A+ de Fitch. Cela lui a permis d'obtenir des conditions favorables lors de ses émissions obligataires successives et de confirmer que le PIF est considéré comme un emprunteur à court terme exceptionnellement peu risqué, ce qui lui donne un accès transparent aux liquidités institutionnelles à l'échelle mondiale.

Global SWF a souligné que les notations, combinées à la diversité des formats d'émission, placent le PIF au sein d'un petit groupe de fonds souverains ayant la capacité interne de gérer des programmes d'emprunt complexes et à plusieurs niveaux.

L'Arabie saoudite évolue actuellement dans un environnement budgétaire plus serré, avec un déficit budgétaire prévu de 2,3 % en 2025 et une approche plus disciplinée des dépenses publiques.

Dans ce contexte, l'accès du PIF aux marchés des capitaux est plus que financier : selon Global SWF, il sert de pont stratégique qui permet l'exécution continue des projets sans exercer de pression excessive sur les réserves de l'État.

Le cabinet a noté que le récent calendrier des obligations et des sukuk du fonds illustre un plan de financement séquencé et diversifié, plutôt qu'une dépendance à l'égard d'un seul type d'émission. Cela est d'autant plus important que les taux d'intérêt mondiaux restent volatils et que les investisseurs examinent de plus en plus attentivement la viabilité de la dette souveraine.

Plutôt que de considérer la dette comme un outil ponctuel, le fonds la déploie systématiquement, en fonction de la durée, de l'objectif et du groupe d'investisseurs, afin de soutenir une vision de 2,6 billions de dollars pour la diversification économique et le leadership mondial en matière d'investissement.

Alors que le Royaume aborde la dernière ligne droite de la mise en œuvre de la Vision 2030, la stratégie de capital du PIF offre une étude de cas sur la manière dont les fonds souverains peuvent combiner la discipline financière, la sophistication du marché et l'ambition nationale dans un cadre de financement unifié.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: BNP Paribas attaquée en justice pour «manquement» au devoir de vigilance

La loi impose aux grandes entreprises françaises de publier un plan de vigilance permettant de prévenir notamment les risques environnementaux et atteintes aux droits humains liés à leurs activités. (AFP)
La loi impose aux grandes entreprises françaises de publier un plan de vigilance permettant de prévenir notamment les risques environnementaux et atteintes aux droits humains liés à leurs activités. (AFP)
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  • La loi impose aux grandes entreprises françaises de publier un plan de vigilance permettant de prévenir notamment les risques environnementaux et atteintes aux droits humains liés à leurs activités
  • "Or, loin de respecter ces obligations, BNP Paribas, dans son plan de vigilance 2024, n'a pas daigné mentionner l'existence même de ses activités au soutien de l'Etat d'Israël ou d'entreprises armant l'Etat d'Israël"

PARIS: Une association de juristes a annoncé vendredi avoir assigné BNP Paribas en justice pour "manquement à son devoir de vigilance", reprochant au groupe bancaire d'avoir omis de mentionner des activités soutenant Israël, notamment dans le cadre de son offensive militaire à Gaza.

La loi impose aux grandes entreprises françaises de publier un plan de vigilance permettant de prévenir notamment les risques environnementaux et atteintes aux droits humains liés à leurs activités.

"Or, loin de respecter ces obligations, BNP Paribas, dans son plan de vigilance 2024, n'a pas daigné mentionner l'existence même de ses activités au soutien de l'Etat d'Israël ou d'entreprises armant l'Etat d'Israël", a estimé l'association Juristes pour le respect du droit international (Jurdi) dans un communiqué.

"En effet, la garantie apportée par BNP Paribas pour le bon achèvement d'une opération de souscription de 8 milliards de dollars d'obligations au bénéfice du gouvernement israélien n'y figure pas. Pas plus son soutien à la société Elbit Systems, pourtant principal fournisseur d’armes à l’Etat d’Israël", a-t-elle précisé.

L'association, qui rassemble des avocats et des magistrats, affirme avoir mis en demeure en décembre 2024 BNP Paribas de modifier son plan de vigilance, ce que le groupe bancaire a selon elle refusé de faire en mars. Elle a donc décidé de l'assigner devant le tribunal judiciaire de Paris.

"BNP Paribas doit actualiser son plan de vigilance pour se conformer à la loi française sur le devoir de vigilance en intégrant dans son plan les risques d'atteintes graves aux droits humains liés à ses activités dans le contexte du conflit israélo-palestinien et les mesures de prévention engagées pour les limiter", a commenté Ghislain Poissonnier, vice-président de Jurdi, cité dans le communiqué.

"Ces activités sont en effet susceptibles d'être à l'origine de violation des droits humains de la population palestinienne, que ce soit dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est", a-t-il ajouté.


L'Arabie saoudite lève 628 millions de dollars lors d'une émission de sukuk en juin

Kamco Invest prévoit que l'Arabie saoudite sera en tête des pays du CCG en termes d'échéances obligataires au cours des cinq prochaines années.
Kamco Invest prévoit que l'Arabie saoudite sera en tête des pays du CCG en termes d'échéances obligataires au cours des cinq prochaines années.
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  • Ce chiffre représente une baisse de 42 % par rapport aux 4,08 milliards de SR du mois de mai, qui était le total mensuel le plus élevé enregistré cette année.
  • Les sukuk, dont la structure est conforme aux principes de la finance islamique, offrent aux investisseurs des rendements générés par des actifs tangibles ou des projets, plutôt que des paiements d'intérêts traditionnels.

JDEDDAH : Le Centre national de gestion de la dette de l'Arabie saoudite a terminé son émission de juin dans le cadre du programme de sukuk du gouvernement libellé en riyal, levant 2,355 milliards de SR (628 millions de dollars).

Ce chiffre représente une baisse de 42 % par rapport aux 4,08 milliards de SR du mois de mai, qui était le total mensuel le plus élevé enregistré cette année. Cette baisse reflète les fluctuations habituelles de l'activité mensuelle de financement du gouvernement.

L'offre de juin a été divisée en cinq tranches. La première, d'un montant de 25 millions de SR, arrivera à échéance en 2027. La deuxième, d'un montant total de 1,175 milliard de SR, arrivera à échéance en 2029. La troisième tranche, d'un montant de 500 millions de SR, arrivera à échéance en 2032. La quatrième tranche s'élevait à 5 millions de SR et arrivera à échéance en 2036, tandis que la cinquième et dernière tranche atteignait 650 millions de SR et arrivera à échéance en 2039.

Les sukuk, dont la structure est conforme aux principes de la finance islamique, offrent aux investisseurs des rendements générés par des actifs tangibles ou des projets, plutôt que des paiements d'intérêts traditionnels. Ces instruments continuent de susciter une forte demande de la part d'investisseurs à la recherche de rendements stables et conformes à la charia.

Malgré la baisse d'un mois sur l'autre, les dernières émissions soulignent les efforts de l'Arabie saoudite pour diversifier sa base de financement et développer le marché intérieur de la dette.

La NDMC a maintenu un rythme régulier d'émissions mensuelles cette année, dont 3,72 milliards de SR en janvier, 3,07 milliards de SR en février, 2,64 milliards de SR en mars et 4,08 milliards de SR en mai.

L'Arabie saoudite reste en tête des pays du Conseil de coopération du Golfe en matière de sukuk et d'obligations. Au premier trimestre 2025, le Royaume a représenté plus de 60 % de toutes les émissions de dette primaire dans la région, levant 31,01 milliards de dollars en 41 offres, selon le Centre financier du Koweït, connu sous le nom de Markaz.

Dans une perspective plus large, S&P Global a souligné que l'expansion de l'économie non pétrolière de l'Arabie saoudite et la forte activité des sukuk sont les principaux moteurs de la croissance de la finance islamique mondiale.

L'agence prévoit que le total des émissions de sukuk pourrait atteindre entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, avec jusqu'à 80 milliards de dollars d'émissions en devises étrangères, en supposant que les conditions du marché soient stables.

Kamco Invest prévoit que l'Arabie saoudite sera en tête des pays du CCG pour ce qui est des échéances obligataires au cours des cinq prochaines années. Entre 2025 et 2029, environ 168 milliards de dollars d'obligations saoudiennes devraient arriver à échéance, soulignant le rôle prépondérant du Royaume dans le paysage de la dette de la région. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com