Au moins 44 morts dans de nouveaux bombardements aériens israéliens sur Gaza, selon les secours

La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés plusieurs fois par la guerre et vivent dans des conditions très dures, Israël bloquant l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire. (AFP)
La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés plusieurs fois par la guerre et vivent dans des conditions très dures, Israël bloquant l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 07 avril 2025

Au moins 44 morts dans de nouveaux bombardements aériens israéliens sur Gaza, selon les secours

  • Israël a intensifié ses bombardements meurtriers et ses opérations au sol depuis que son armée a repris le 18 mars l'offensive dans la bande de Gaza, après deux mois de trêve et des tractations infructueuses sur la façon de la prolonger
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit vouloir accentuer la pression militaire sur le Hamas pour arracher la libération des dizaines d'otages israéliens enlevés durant l'attaque du 7-Octobre et toujours retenus à Gaza

GAZA: La Défense civile dans la bande de Gaza a fait état d'au moins 44 personnes tuées dans de nouveaux bombardements aériens israéliens dimanche, Israël faisant état de son côté d'une salve de projectiles tirés depuis le territoire palestinien, à laquelle Benjamin Netanyahu a ordonné de donner "une réponse forte".

Israël a intensifié ses bombardements meurtriers et ses opérations au sol depuis que son armée a repris le 18 mars l'offensive dans la bande de Gaza, après deux mois de trêve et des tractations infructueuses sur la façon de la prolonger.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël à partir de la bande de Gaza voisine.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit vouloir accentuer la pression militaire sur le Hamas pour arracher la libération des dizaines d'otages israéliens enlevés durant l'attaque du 7-Octobre et toujours retenus à Gaza.

Le bilan des frappes israéliennes depuis dimanche à l'aube s'élève "à au moins 44 morts, dont 21 à Khan Younès" dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

L'une des frappes a tué six Palestiniens dans le quartier d'Al-Touffah à Gaza-ville (nord), où un groupe de personnes s'était rassemblé près d'une boulangerie, a indiqué M. Bassal. Trois enfants figurent parmi les morts, a-t-il précisé.

Dans un communiqué, le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a condamné un "assassinat délibéré d'enfants" dans le territoire palestinien dévasté et assiégé par Israël depuis 18 mois.

D'épais panaches de fumée se sont élevés au dessus de la bande de Gaza, où plusieurs secteurs ont été bombardés par les forces israéliennes, selon des images de l'AFP.

"Bombe nucléaire" 

Une frappe a visé la maison de la famille Abou Issa à Deir al-Balah (centre) qui a été détruite. "Aucune personne recherchée ne se trouvait là. Les hommes étaient tous à la mosquée", a dit Mohammad al-Azaizeh, un habitant.

"Il n'y avait que des civils, enfants, femmes et filles. Un missile a tout ravagé, rasant la maison. On aurait dit une bombe nucléaire", a-t-il ajouté.

Au lendemain d'une frappe meurtrière samedi soir à Gaza-ville, des corps dont ceux d'enfants ont été transportés à l'hôpital al-Ahli. Là, hommes et femmes pleurent la perte de proches enveloppés dans des linceuls blancs, selon des images de l'AFP.

Un homme sanglote en tenant dans ses bras le corps d'un proche, d'autres prient près des victimes devant l'hôpital. Des blessés, dont des enfants, ont été soignés dans le couloir de l'établissement.

"Ils ont visé des civils non armés dans leur sommeil", s'est exclamé un habitant, Mohammad Rahmi, qui a perdu un membre de sa famille.

Projectiles tirés de Gaza 

La quasi-totalité des 2,4 millions de Gazaouis ont été déplacés plusieurs fois par la guerre et vivent dans des conditions très dures, Israël bloquant l'entrée de l'aide humanitaire dans le territoire.

De son côté, l'armée israélienne a fait état d'une rare salve d'une dizaine de projectiles tirés depuis la bande de Gaza vers Israël en l'espace de quelques minutes en soirée. La plupart ont été interceptés, a-t-elle dit.

A la suite de ces tirs, Benjamin Netanyahu "a donné instruction d'apporter une réponse forte et a approuvé la poursuite des opérations intensifiées de l'armée israélienne à Gaza contre le Hamas", ont indiqué ses services dans un communiqué, ajoutant qu'il s'était exprimé depuis l'avion le transportant à Washington.

La police israélienne a indiqué que des débris étaient tombés à Ashkelon (sud) après l'interception des projectiles. Un homme a été blessé par des éclats, selon les secours.

Plus tard, les militaires israéliens ont affirmé avoir frappé le site de lancement de ces roquettes à Gaza.

Ils avaient lancé auparavant un ordre d'évacuation en arabe aux habitants de la zone de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, affirmant que les tirs en provenaient.

"Nous lancerons une frappe lourde sur toute zone d'où des roquettes seraient tirées", a également averti sur X Avichay Adraee, le porte-parole en lanque arabe de l'armée israélienne.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes selon l'armée.

Israël a juré d'anéantir le Hamas et lancé en représailles une offensive destructrice qui a fait au moins 50.695 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Selon ce ministère, plus de 1.300 Palestiniens ont été tués depuis la rupture de la trêve, le 18 mars.

La guerre à Gaza doit être un des sujets à l'ordre du jour des discussions de M. Netanyahu lundi à la Maison Blanche avec le président Donald Trump, son principal allié.


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Short Url
  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Short Url
  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne a frappé plus de 50 «cibles terroristes» au Liban au cours du dernier mois

Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Un homme prend des photos après des frappes israéliennes suite aux ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre
  • Le Premier ministre israélien Netanyahu a promis d'empêcher le Hezbollah d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge"

JERUSALEM : L'armée israélienne a déclaré lundi qu'elle avait frappé plus de 50 "cibles terroristes" au Liban au cours du mois dernier, malgré le cessez-le-feu de novembre qui a mis fin à la guerre entre Israël et les militants du Hezbollah.
Dimanche, Israël a frappé le sud de Beyrouth pour la troisième fois depuis l'entrée en vigueur du fragile cessez-le-feu du 27 novembre, ce qui a incité le président libanais Joseph Aoun à demander à la France et aux États-Unis, qui en sont les garants, d'y mettre fin.
"Au cours du mois dernier, les forces de défense israéliennes ont frappé plus de 50 cibles terroristes au Liban. Ces frappes ont été menées à la suite de violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, qui constituaient une menace pour l'État d'Israël et ses citoyens", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la frappe de dimanche visait un bâtiment utilisé par le Hezbollah pour stocker des "missiles guidés avec précision" et a promis d'empêcher le groupe militant soutenu par l'Iran d'utiliser la banlieue sud de Beyrouth comme "refuge".
Le chef du Hezbollah, Naim Qassem, a déclaré dans un discours lundi que l'attaque "n'a aucune justification" et l'a qualifiée d'"attaque politique visant à changer les règles par la force".
Israël a continué à mener des frappes régulières au Liban malgré la trêve, qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, lesquelles ont culminé avec une campagne de bombardements israéliens intensifs et une incursion terrestre.
En vertu de cet accord, le Hezbollah devait retirer ses combattants au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante au sud.
Israël devait retirer toutes ses forces du Sud-Liban, mais des troupes restent sur cinq positions jugées "stratégiques".