A Gaza, la Défense civile annonce dix morts dont sept enfants dans une frappe israélienne

Sept enfants figurent au nombre des dix personnes âgées de 3 à 58 ans et tués dans une frappe aérienne vers 03H30 (00H30 GMT) à Khan Younès, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes. (AFP)
Sept enfants figurent au nombre des dix personnes âgées de 3 à 58 ans et tués dans une frappe aérienne vers 03H30 (00H30 GMT) à Khan Younès, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 11 avril 2025

A Gaza, la Défense civile annonce dix morts dont sept enfants dans une frappe israélienne

  • L'armée israélienne a dit examiner ces informations. Dans un communiqué, elle a annoncé avoir frappé une quarantaine de "cibles terroristes" dans le territoire palestinien assiégé ces dernières 24 heures
  • A Genève, une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, a mis en cause les actions d'Israël, estimant qu'elles menaçaient la "possibilité pour les Palestiniens de continuer à vivre" dans ce territoire

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé vendredi la mort de 10 membres d'une même famille victime d'une frappe israélienne nocturne dans le sud de la bande de Gaza, au moment où l'ONU constate que des dizaines de frappes ces dernières semaines entraînent la mort "uniquement des femmes et des enfants".

Sept enfants figurent au nombre des dix personnes âgées de 3 à 58 ans et tués dans une frappe aérienne vers 03H30 (00H30 GMT) à Khan Younès, a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de secouristes.

L'armée israélienne a dit examiner ces informations. Dans un communiqué, elle a annoncé avoir frappé une quarantaine de "cibles terroristes" dans le territoire palestinien assiégé ces dernières 24 heures.

A Genève, une porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, a mis en cause les actions d'Israël, estimant qu'elles menaçaient la "possibilité pour les Palestiniens de continuer à vivre" dans ce territoire.

Elle a pointé les destructions mais aussi "l'idée répétée que les Gazaouis devraient quitter complètement le territoire".

Vendredi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, a appelé, à l'issue d'une réunion avec ses homologues régionaux en Turquie, à exercer une "pression maximale pour garantir" l'acheminement de l'aide vers Gaza, en proie à une crise humanitaire majeure.

Ramener les otages 

Mettant fin à une trêve de deux mois avec le Hamas, Israël a repris ses bombardements le 18 mars dans la bande de Gaza. Plus de 1.500 personnes ont été tuées depuis, portant à 50.912 le nombre de morts dans cette guerre déclenchée au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

Des efforts pour revenir à un cessez-le-feu sont restés infructueux.

Des médias israéliens ont cependant rapporté vendredi que l'Egypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages.

Selon le Times of Israël, la proposition égyptienne prévoirait le retour en Israël de huit otages vivants et de huit corps en échange d'une trêve de 40 à 70 jours ainsi que de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de son côté réaffirmé son engagement à ramener les otages capturés lors de l'attaque du Hamas et toujours retenus dans la bande de Gaza, dans un message pour Pessah, la Pâque juive.

Ces propos surviennent alors que Donald Trump a fait état de progrès dans les négociations sur la libération d'otages, le président américain ayant déclaré jeudi, lors d'une réunion de son cabinet, que "nous approchons du moment où nous pourrons les récupérer".

A Khan Younès, des images tournées par l'AFP vendredi sur les lieux de la frappe israélienne montrent des secouristes évacuant des corps dans des sacs blancs et des couvertures, et les transportant dans des ambulances vers un hôpital.

La maison de la famille al-Farra a été complètement éventrée, des gravats et objets personnels (une chaussure de sport, un ballon de football vert) jonchant le sol tout autour.

Des témoins ont aussi fait état de tirs continus et intensifs de chars israéliens dans la matinée de vendredi à Khan Younès.

"Uniquement des femmes et des enfants" 

Le porte-parole en langue arabe de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a par ailleurs exhorté les habitants de plusieurs quartiers de la ville de Gaza, également dans le nord, à évacuer leur domicile.

"Au cours de la nuit, les troupes ont intensifié leurs opérations terrestres dans le couloir de Morag, tout en poursuivant leurs activités dans la région", a justifié l'armée dans un communiqué, faisant référence à la zone tampon récemment annoncée dans le sud entre les villes de Rafah et Khan Younès.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme a aussi dénoncé vendredi l'impact des frappes israéliennes de ces dernières semaines, déplorant un "large pourcentage d'enfants et de femmes" parmi les victimes.

"Entre le 18 mars et le 9 avril 2025, il y a eu environ 224 frappes israéliennes sur des immeubles résidentiels et des tentes pour déplacés" et pour "36 frappes répertoriées et corroborées" par le Haut-Commissariat, les victimes "étaient uniquement des femmes et des enfants jusqu'à présent".

L'armée israélienne répète que les combattants palestiniens se réfugient parmi les civils utilisés selon elle comme boucliers, ce que le Hamas dément.


La Croix-Rouge met en garde contre l'évacuation de Gaza-ville, Israël durcit le siège

Alors que la bande de Gaza est dévastée par près de 23 mois de guerre, la Défense civile, organisation de premiers secours, a fait état de 66 morts samedi dans plusieurs frappes israéliennes dans le territoire palestinien, notamment à Gaza-ville. (AFP)
Alors que la bande de Gaza est dévastée par près de 23 mois de guerre, la Défense civile, organisation de premiers secours, a fait état de 66 morts samedi dans plusieurs frappes israéliennes dans le territoire palestinien, notamment à Gaza-ville. (AFP)
Short Url
  • "Il est impossible que l'évacuation massive de la ville de Gaza puisse être menée à bien de manière sûre et digne dans les conditions actuelles", a réagi la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric dans un communiqué
  • Des milliers d'habitants ont déjà fui la ville, située dans le nord du territoire. Selon l'ONU, près d'un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, qui comprend la ville et ses environs

GAZA: La Croix-Rouge internationale a mis en garde samedi contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, à l'heure où l'armée israélienne durcit le siège de l'agglomération en vue d'une offensive annoncée comme majeure contre le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Alors que la bande de Gaza est dévastée par près de 23 mois de guerre, la Défense civile, organisation de premiers secours, a fait état de 66 morts samedi dans plusieurs frappes israéliennes dans le territoire palestinien, notamment à Gaza-ville.

Malgré des pressions croissantes, tant à l'étranger qu'en Israël, pour mettre fin à la guerre, le gouvernement de Benjamin Netanyahu affirme vouloir poursuivre l'offensive et l'armée se prépare à un assaut généralisé sur Gaza-ville. L'armée a jugé "inévitable" l'évacuation de l'agglomération.

"Il est impossible que l'évacuation massive de la ville de Gaza puisse être menée à bien de manière sûre et digne dans les conditions actuelles", a réagi la présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric dans un communiqué.

Des milliers d'habitants ont déjà fui la ville, située dans le nord du territoire. Selon l'ONU, près d'un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, qui comprend la ville et ses environs.

"Les gens criaient" 

Avec l'offensive sur Gaza-ville, M. Netanyahu et ses alliés d'extrême droite disent vouloir en finir avec le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre, et ramener les otages enlevés ce jour-là et toujours retenus là-bas.

Le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que 66 Palestiniens  avaient été tués dans des frappes israéliennes, dont 12 personnes lors d'un raid contre des tentes abritant des déplacés dans le quartier d'al-Nasr, à Gaza-ville.

Selon Oum Imad Kahil, qui se trouvait à proximité, des enfants figurent parmi les victimes de cette frappe qui a "fait trembler la terre".

"Les gens criaient, tout le monde courait, essayant de sauver les blessés et de récupérer les martyrs gisant au sol", a déclaré cette femme de 36 ans à l'AFP.

La Défense civile, opérant sous l'autorité du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a fait état samedi matin de frappes israéliennes intenses sur Gaza-ville.

"Les bombardements étaient insensés, ils n'ont pas cessé une seconde, et nous n'avons pas dormi", a déclaré Abou Mohammad Kishko, un habitant du quartier Zeitoun, joint par téléphone.

Il dit ne pas avoir évacué la ville parce qu'"il n'y a aucun endroit sûr" dans la bande de Gaza.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante le bilan de la Défense civile.

"Inculpé de meurtre" 

Samedi en fin de journée, l'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste clé du Hamas dans la zone de la ville de Gaza", sans donner plus de détails sur son identité.

Selon des médias israéliens citant des sources de sécurité anonymes, il s'agirait du porte-parole de la branche armée du Hamas, Abou Obeida.

En Israël, ceux qui s'opposent à l'offensive prévue à Gaza-ville craignent qu'elle ne coûte la vie à davantage de soldats et mette en danger la sécurité des otages enlevés le 7-Octobre et encore vivants.

Des milliers de personnes ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv et dans d'autres villes pour réclamer la libération des otages et la fin de la guerre.

"Netanyahu, si mon Matan revient dans un cercueil (...), je veillerai personnellement à ce que vous soyez inculpé de meurtre", a lancé la figure de proue du Forum des familles d'otages, Einav Zangauker, en parlant de son fils.

Israël a annoncé avoir identifié les restes d'un des deux corps d'otages que l'armée avait récemment ramenés de Gaza. Il s'agit de Idan Shtivi, un jeune homme qui avait été enlevé au festival de musique Tribe of Nova.

Par ailleurs, une flottille chargée d'aide humanitaire, menée notamment par la militante suédoise Greta Thunberg, doit appareiller dimanche depuis Barcelone pour tenter de rompre le blocus de Gaza, selon ses organisateurs.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Les représailles militaires israéliennes ont fait au moins 63.371 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon des chiffres du ministère de la Santé placé sous l'autorité du Hamas.


Yémen: l'ONU annonce l'arrestation d'au moins onze de ses employés par les Houthis

Une source de sécurité à Sanaa a pour sa part indiqué à l'AFP que sept employés du PAM et trois de l'Unicef avaient été arrêtés dimanche après une descente dans leurs bureaux. (AFP)
Une source de sécurité à Sanaa a pour sa part indiqué à l'AFP que sept employés du PAM et trois de l'Unicef avaient été arrêtés dimanche après une descente dans leurs bureaux. (AFP)
Short Url
  • L'annonce de la mort du chef du gouvernement des Houthis, Ahmad Ghaleb al-Rawhi et de plusieurs de ses ministres, a suscité la colère du chef des rebelles au Yémen, qui a menacé dimanche d'intensifier les attaques contre Israël
  • "Au moins 11 membres du personnel des Nations Unies ont été arrêtés", a indiqué dans un communiqué l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, "condamnant la nouvelle vague d'arrestations arbitraires de membres du personnel des Nations Unies"

SANAA: L'ONU a annoncé dimanche la détention d'au moins onze de ses employés au Yémen par les rebelles houthis, qui mènent une campagne d'arrestations après la mort jeudi de leur Premier ministre dans des frappes israéliennes.

L'annonce de la mort du chef du gouvernement des Houthis, Ahmad Ghaleb al-Rawhi et de plusieurs de ses ministres, a suscité la colère du chef des rebelles au Yémen, qui a menacé dimanche d'intensifier les attaques contre Israël.

"Au moins 11 membres du personnel des Nations Unies ont été arrêtés", a indiqué dans un communiqué l'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, "condamnant la nouvelle vague d'arrestations arbitraires de membres du personnel des Nations Unies aujourd'hui à Sanaa et à Hodeïda par Ansar Allah" (nom officiel des Houthis, ndlr).

Il a dénoncé "l'entrée par effraction dans les locaux des Nations unies et la saisie de biens appartenant à l'organisation".

Le Programme alimentaire mondial (PAM) avait annoncé plus tôt l'arrestation d'un de ses employés à Sanaa par les rebelles houthis qui se sont emparés de la capitale yéménite en 2014 et contrôlent aujourd'hui une grande partie du pays.

Le pouvoir yéménite internationalement reconnu, chassé de Sanaa, a lui son siège à Aden, la grande ville du Sud.

"La détention arbitraire de personnel humanitaire est inacceptable. La sûreté et la sécurité du personnel sont essentielles à la réalisation d'un travail humanitaire vital", a ajouté le PAM.

Une source de sécurité à Sanaa a pour sa part indiqué à l'AFP que sept employés du PAM et trois de l'Unicef avaient été arrêtés dimanche après une descente dans leurs bureaux.

M. Rawhi est le plus haut responsable politique connu des Houthis à avoir été tué dans des raids israéliens depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas en octobre 2023.

"Viser une réunion ministérielle avec plusieurs missiles est à la fois lâche et brutal", s'est emportée auprès de l'AFP une habitante de Sanaa qui a requis l'anonymat.

"Souveraineté" 

"Je suis effarée que certains célèbrent une telle violence, malgré nos différences, nous sommes tous les enfants du même pays", a-t-elle ajouté.

Ali, un autre habitant qui a demandé à être identifié par son seul prénom, a dénoncé "une attaque flagrante, pas seulement contre des individus, mais contre la souveraineté de tout un pays".

L'assassinat de M. Rahwi a déclenché une vague d'arrestations dans les territoires sous contrôle des Houthis.

Samedi, une source de sécurité yéménite a déclaré à l'AFP que les Houthis avaient arrêté à Sanaa, Amran (nord) et Dhamar (sud-ouest) des dizaines de personnes, "soupçonnées de collaboration avec Israël".

L'ONU avait annoncé fin janvier que huit de ses salariés au Yémen avaient été arrêtés par les rebelles houthis, qui détiennent déjà des dizaines d'employés des Nations unies et de plusieurs organisations humanitaires depuis juin 2024.

"Honte absolue" 

En juin, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exigé "leur libération immédiate et inconditionnelle" et a déploré la "tragédie déplorable" de la mort en détention d'un employé du PAM plus tôt cette année.

"Je condamne avec force les détentions arbitraires, le 31 août, d'au moins 11 membres du personnel des Nations unies par les autorités houthies de facto au Yémen dans les zones sous leur contrôle", a-t-il déclaré dans un communiqué dimanche.

Le responsable de l'ONU a appelé à la "libération immédiate et inconditionnelle" des 11 employés ainsi qu'à celle "de tous les autres employés des Nations unies, d'ONG internationales et nationales, de la société civile et de missions diplomatiques qui sont arbitrairement détenus".

Les Houthis avaient justifié les arrestations de juin par la découverte d'un "réseau d'espionnage américano-israélien" opérant sous couvert d'organisations humanitaires, des accusations fermement rejetées par l'ONU.

Dix ans de guerre civile ont plongé le Yémen dans l'une des pires crises humanitaires mondiales, selon l'ONU.

Morcelé, le pays est profondément divisé. Un comédien yéménite a ainsi suscité la controverse en publiant une vidéo se réjouissant de la mort de M. Rahwi.

Mohammed al-Adrei, qui se présente comme conseiller au ministère de l'Information du gouvernement reconnu internationalement, s'est filmé en tenue traditionnelle yéménite, poignard à la ceinture, dansant sur une musique festive.

Il a posté la vidéo quelques heures après l'annonce de l'assassinat du Premier ministre houthi.

L'écrivain Khaled al-Rowaishan s'est insurgé sur Facebook: "C'est une honte absolue de se réjouir de la mort d'un Yéménite, quel qu'il soit, tué par des missiles israéliens."

 


Israël annonce avoir tué le porte-parole de la branche armée du Hamas

Porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam depuis 2002, Abou Obeida avait été l'un des chefs du Hamas à annoncer dans une vidéo l'attaque du 7-Octobre. (AFP)
Porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam depuis 2002, Abou Obeida avait été l'un des chefs du Hamas à annoncer dans une vidéo l'attaque du 7-Octobre. (AFP)
Short Url
  • "Nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes", affirme Iman Rajab, une habitante de Gaza, après des raids israéliens intenses ayant fait au moins 63 morts dimanche selon la Défense civile
  • "Le porte-parole terroriste du Hamas, Abou Obeida, a été éliminé à Gaza et a rejoint les autres (personnes) éliminées de l'axe du mal d'Iran, du Liban et du Yémen au fond de l'enfer", a affirmé le ministre de la Défense israélien, Israël Katz

GAZA: Israël a annoncé dimanche avoir tué le porte-parole de la branche armée du mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza, à l'heure où son armée poursuit son offensive dans le territoire palestinien affamé et ravagé par la guerre.

"Nous avons désormais peur de la nuit et de dormir dans nos tentes", affirme Iman Rajab, une habitante de Gaza, après des raids israéliens intenses ayant fait au moins 63 morts dimanche selon la Défense civile.

"Le porte-parole terroriste du Hamas, Abou Obeida, a été éliminé à Gaza et a rejoint les autres (personnes) éliminées de l'axe du mal d'Iran, du Liban et du Yémen au fond de l'enfer", a affirmé le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, sur son compte X.

L'armée israélienne a également fait état de la mort de "Houdhayfa al-Kahlout, alias Abou Obeida".

Le Hamas, dont l'attaque sans précédent le 7 octobre 2023 contre Israël a déclenché la guerre à Gaza, n'a pas réagi dans l'immédiat à cette annonce.

"Ce n'est pas fini, la plupart des dirigeants du Hamas se trouvent à l'étranger, et nous les atteindrons également", a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne, Eyal Zamir.

Porte-parole des Brigades Ezzedine al-Qassam depuis 2002, Abou Obeida avait été l'un des chefs du Hamas à annoncer dans une vidéo l'attaque du 7-Octobre.

Depuis le début de la guerre, il a fait des dizaines de discours télévisés et publié des messages audio, ainsi que des communiqués de presse et des tweets sur les réseaux sociaux du mouvement. Il apparaît toujours en uniforme militaire et son visage couvert d'un keffieh.

Une nouvelle vague de bombardements israéliens nocturnes a ciblé plusieurs secteurs de la bande de Gaza, dont la ville éponyme contre laquelle l'armée s'apprête à lancer une offensive d'envergure pour en finir avec le Hamas.

Au lever du jour dimanche, de la fumée s'élevait dans le ciel au-dessus de Gaza-ville, dans le nord du territoire, selon des images de l'AFP. Devant une tente détruite, des couvertures tâchées de sang se mêlent aux décombres.

"Horreur" 

"Nous prions Dieu pour que la guerre cesse car nous sommes fatigués des déplacements, nous avons peur et nous avons faim", affirme à l'AFP Iman Rajab, qui vit dans un camp de déplacés ciblé par une frappe dans le quartier de Maqousi.

"Horreur, peur et destruction. Le feu s'est déclaré dans toutes les tentes, seul Dieu nous a protégés du feu", indique Achraf Abou Amsha, habitant dans une tente plus loin.

Dans la morgue de l'hôpital Al-Chifa de Gaza-ville, des proches pleurent près de corps alignés par terre.

Dimanche, la Défense civile de Gaza a fait état de 63 personnes tuées au cours d'opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien, dont 24 près de sites de distribution d'aide.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait tout en rappelant qu'il lui était très difficile de réunir des informations sans l'horaire et les coordonnées précises des faits rapportés.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations des différentes parties.

Selon l'ONU, l'immense majorité des habitants ont été déplacés plusieurs fois par la guerre à Gaza, où les quelque deux millions d'habitants sont assiégés par Israël depuis près de 23 mois.

L'ONU a déclaré la famine dans ce petit territoire pauvre, mais Israël dément.

Fuite des habitants 

Samedi, la Croix-Rouge internationale a mis en garde contre une évacuation massive de la population de Gaza-ville, après que l'armée a jugé "inévitable" une telle évacuation en prévision de son offensive.

Des milliers d'habitants ont déjà fui la ville. Selon l'ONU, près d'un million de personnes vivent dans le gouvernorat de Gaza, incluant la ville et ses environs.

Avec l'offensive annoncée sur Gaza-ville, M. Netanyahu et ses alliés d'extrême droite disent vouloir en finir avec le Hamas et ramener les otages toujours retenus à Gaza.

Le Hamas a confirmé dimanche la mort de l'un de ses chefs, Mohammed Sinouar, trois mois après que l’armée israélienne a annoncé l'avoir tué dans une frappe à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 restent retenues à Gaza dont 25 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 63.459 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.