Retailleau dénonce l'«entrisme» des Frères musulmans pour «faire basculer la société dans la charia»

Bruno Retailleau a dénoncé mardi la "menace" que pose l'"entrisme" des Frères musulmans dont le but est, selon le ministre de l'Intérieur, "de faire basculer toute la société française dans la charia". (AFP)
Bruno Retailleau a dénoncé mardi la "menace" que pose l'"entrisme" des Frères musulmans dont le but est, selon le ministre de l'Intérieur, "de faire basculer toute la société française dans la charia". (AFP)
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Publié le Mardi 20 mai 2025

Retailleau dénonce l'«entrisme» des Frères musulmans pour «faire basculer la société dans la charia»

  • Ce rapport réalisé par deux fonctionnaires "indique qu'il y a une menace très claire vis-à-vis de la République, une menace sur la cohésion nationale et une menace vraiment de submersion", a affirmé le ministre à des journalistes
  • M. Retailleau s'est inquiété de la "forme très particulière qu'emploient les Frères musulmans" avec "un entrisme, un islamisme à bas bruit"

PARIS: Bruno Retailleau a dénoncé mardi la "menace" que pose l'"entrisme" des Frères musulmans dont le but est, selon le ministre de l'Intérieur, "de faire basculer toute la société française dans la charia".

"C'est un islamisme à bas bruit qui se répand en tentant d'infiltrer les associations sportives, culturelles, sociales ou autres", a affirmé M. Retailleau qui a annoncé la présentation mercredi, en Conseil de défense, d'un rapport sur le mouvement des Frères musulmans.

Ce rapport réalisé par deux fonctionnaires "indique qu'il y a une menace très claire vis-à-vis de la République, une menace sur la cohésion nationale et une menace vraiment de submersion", a affirmé le ministre à des journalistes.

M. Retailleau s'est inquiété de la "forme très particulière qu'emploient les Frères musulmans" avec "un entrisme, un islamisme à bas bruit".

"L'objectif ultime est de faire basculer toute la société française dans la charia", a affirmé le ministre selon qui "c'est inacceptable, puisque c'est parfaitement incompatible avec les principes de la République et les objectifs de la cohésion nationale".

En confirmant le 11 mai que ce rapport serait au cœur d'un Conseil de défense présidé par Emmanuel Macron ce mercredi, M. Retailleau avait précisé que le texte n'était pas publié parce que "classifié confidentiel défense" mais qu'une "version allégée" serait diffusée à une date encore à fixer.

"Ce rapport vient corroborer des faits réels et va nous permettre d'agir", a de son côté affirmé sur Europe 1 et CNews la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, en parlant d'"une prise de conscience" face à "la réalité du danger". Elle réagissait à des extraits de ce rapport publiés par le Figaro mardi matin.

Le gouvernement avait confié en mai 2024 une mission à deux hauts fonctionnaires sur "l'islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans", chargée de rendre un rapport à l'automne 2024.

 


Paris «déterminé» à reconnaître un Etat de Palestine 

Paris est déterminé à reconnaître un Etat de Palestine, a souligné mardi le chef de la diplomatie française, répétant que c'était dans l'intérêt des Palestiniens et des Israéliens. (AFP)
Paris est déterminé à reconnaître un Etat de Palestine, a souligné mardi le chef de la diplomatie française, répétant que c'était dans l'intérêt des Palestiniens et des Israéliens. (AFP)
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  • "On ne peut pas laisser aux enfants de Gaza en héritage la violence et la haine. Donc il faut que tout cela cesse et c'est pourquoi nous sommes déterminés à reconnaître l'Etat de Palestine", a déclaré Jean-Noël Barrot sur France Inter
  • Le ministre français a martelé que la situation à Gaza était "insoutenable parce que la violence aveugle, le blocage de l'aide humanitaire par le gouvernement israélien ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière"

PARIS: Paris est déterminé à reconnaître un Etat de Palestine, a souligné mardi le chef de la diplomatie française, répétant que c'était dans l'intérêt des Palestiniens et des Israéliens.

"On ne peut pas laisser aux enfants de Gaza en héritage la violence et la haine. Donc il faut que tout cela cesse et c'est pourquoi nous sommes déterminés à reconnaître l'Etat de Palestine", a déclaré Jean-Noël Barrot sur France Inter.

"Et j'y travaille activement parce que nous voulons ainsi contribuer à une solution politique dans l'intérêt des Palestiniens mais aussi de la sécurité d'Israël", a-t-il ajouté.

Cette reconnaissance devrait intervenir lors de la conférence internationale co-présidée par la France et l'Arabie saoudite pour relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite "à deux Etats", qui se tiendra du 17 au 20 juin.

Le ministre français a martelé que la situation à Gaza était "insoutenable parce que la violence aveugle, le blocage de l'aide humanitaire par le gouvernement israélien ont fait de Gaza un mouroir, pour ne pas dire un cimetière".

"C'est une violation absolue de toutes les règles du droit international", a-t-il dénoncé. "Et c'est contraire à la sécurité d'Israël à laquelle la France est attachée parce que qui sème la violence récolte la violence", a-t-il encore réagi.

Il a une nouvelle fois demandé à Israël de laisser entrer une aide humanitaire "massive" et "sans aucune entrave".

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a autorisé une quantité limitée d'aide humanitaire après plus de deux mois et demi d'un blocus complet du petit territoire palestinien en proie à une situation humanitaire catastrophique.

Après avoir rappelé plusieurs dizaines de milliers de réservistes, Israël a lancé samedi une offensive élargie sur l'ensemble de la bande de Gaza, dans le but affiché d'anéantir le Hamas et de récupérer les otages enlevés au premier jour de la guerre, le 7 octobre 2023, lors de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.

 


Gaza: l'ex-Premier ministre français Villepin appelle à «isoler» Israël pour empêcher «une épuration ethnique»

L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé mardi les Occidentaux, qui sont "terrifiants d'impuissance", à "un isolement économique et stratégique" d'Israël pour s'opposer à l'objectif de "déportation" de la population de Gaza. (AFP)
L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé mardi les Occidentaux, qui sont "terrifiants d'impuissance", à "un isolement économique et stratégique" d'Israël pour s'opposer à l'objectif de "déportation" de la population de Gaza. (AFP)
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  • L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé mardi les Occidentaux, qui sont "terrifiants d'impuissance", à "un isolement économique et stratégique" d'Israël pour s'opposer à l'objectif de "déportation" de la population de Gaza
  • Dominique de Villepin s'en est vivement pris à l'action du président Emmanuel Macron

PARIS: L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin a appelé mardi les Occidentaux, qui sont "terrifiants d'impuissance", à "un isolement économique et stratégique" d'Israël pour s'opposer à l'objectif de "déportation" de la population de Gaza.

"Nous sommes devant un plan israélien (...). Après la réoccupation de Gaza, la deuxième étape sera la déportation. L'objectif politique de Benjamin Netanyahu et de son gouvernement, c'est la déportation de la population de Gaza, ce qui est la marque d'une épuration ethnique, d'un nettoyage territorial", a dénoncé Dominique de Villepin sur la radio Franceinfo.

"Les Européens le savent parfaitement et ils sont là avec des sabres de bois alors qu'il y a trois choses à faire immédiatement", a-t-il jugé.

D'abord, "suspendre immédiatement l'accord européen avec Israël. L'essentiel du commerce d'Israël se fait avec l'Europe. Deuxièmement, embargo sur les armes de tous les pays européens. Troisièmement, déferrement de l'ensemble du gouvernement israélien et des principales autorités militaires israéliennes devant la Cour pénale internationale (...) en écrivant collectivement à la Cour", a-t-il proposé.

"Si vous voulez arrêter ce qui est en cours aujourd'hui, il faut marquer vis-à-vis d'Israël qu'il y aura un avant et un après", a-t-il ajouté.

Dominique de Villepin s'en est vivement pris à l'action du président Emmanuel Macron.

"Quelle crédibilité peut-on avoir sur le dossier ukrainien quand nous ne sommes que capables de signer des communiqués? Je peux vous dire que Jacques Chirac aujourd'hui ne se contenterait pas de signer un communiqué avec le Canada et avec le Royaume-Uni", a martelé l'ancien ministre des Affaires étrangères.

Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et celui du Canada Mark Carney ont prévenu lundi qu'ils ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "actions scandaleuses" du gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à Gaza, menaçant de "mesures concrètes" s'il ne cesse pas son offensive militaire et ne débloque pas l'aide humanitaire.

"La lecture de ce communiqué est terrifiante d'impuissance. Que faut-il pour que les dirigeants européens, les dirigeants occidentaux, passent aux travaux pratiques?", s'est indigné Dominique de Villepin.


Le 8e sommet Choose France bat un record d'investissements et avance dans l'IA

Le président français Emmanuel Macron (à gauche), entouré du PDG de Daimler Buses Till Oberworder (à droite), s'adresse au public lors d'une visite de l'usine de Daimler Buses à Ligny-en-Barrois, dans le nord-est de la France, le 19 mai 2025, où l'entreprise de transport allemande devrait annoncer un nouvel investissement en France. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche), entouré du PDG de Daimler Buses Till Oberworder (à droite), s'adresse au public lors d'une visite de l'usine de Daimler Buses à Ligny-en-Barrois, dans le nord-est de la France, le 19 mai 2025, où l'entreprise de transport allemande devrait annoncer un nouvel investissement en France. (AFP)
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  • Le 8e sommet Choose France lundi, évènement destiné à attirer les investissements étrangers en France, a battu un nouveau record avec 20 milliards d'euros de projets annoncés sous les ors du château de Versailles

PARIS: Centres de données, banque en ligne, bateaux de croisière: le 8e sommet Choose France lundi, évènement destiné à attirer les investissements étrangers en France, a battu un nouveau record avec 20 milliards d'euros de projets annoncés sous les ors du château de Versailles.

"C'est une édition très complète", s'est réjoui Emmanuel Macron lundi devant un parterre de chefs d'entreprises rassemblés dans la galerie des batailles du musée parisien.

Une cinquantaine de projets ont été dévoilés ou confirmés par la France qui a convié plus de 200 patrons à l'occasion d'un sommet baptisé "France, terre de créativité".

Après les 15 milliards d'euros de l'édition 2024, la moisson 2025 a été de 20 milliards d'euros d'investissements nouveaux. Et 20,8 milliards d'euros d'engagements sur l'intelligence artificielle (IA) pris en février ont été entérinés.

Devant les patrons, le président de la République a cité ses réformes visant à simplifier le marché du travail et la baisse de la fiscalité parmi les raisons à cette attractivité économique retrouvée.

Il a aussi appelé à poursuivre le mouvement de simplification, en proposant, comme son homologue allemand il y a dix jours, de supprimer la directive européenne sur le devoir de vigilance, qui impose aux entreprises des règles en matière de respect de l'environnement et des droits humains dans toute leur chaîne de production.

- Attractivité discutée -

La France peut se targuer d'avoir été consacrée premier pays européen en termes d'investissements étrangers par le baromètre du cabinet EY pour la 6e année de suite, qui prend en compte le nombre de projets d'investissements annoncés.

Le sommet "participe du redéveloppement, du redéploiement d'une puissance industrielle française", s'est félicité sur RTL le ministre de l'Economie Eric Lombard.

"De la propagande", a commenté sur X le député Insoumis Eric Coquerel, selon qui "le bilan macroniste c'est la désindustrialisation".

"C'est un fait que nous avons davantage ouvert d'usines que fermé d'usines ces dernières années", a rétorqué le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, interrogé à Versailles.

"Les annonces du sommet Choose France ne devraient pas suffire à renverser l'essoufflement de l'investissement des entreprises en France", tempère l'économiste en chef du cabinet Asterès, Sylvain Bersinger, dans une note.

Un autre baromètre dévoilé en avril par le cabinet international Kearney plaçait la France à la septième place mondiale de l'attractivité économique économique et à la troisième en Europe.

Plusieurs chefs d'entreprises ont tout de même loué à Versailles une amélioration: il y a encore dix ans "la perception de la France n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui", a indiqué le patron de Snapchat, Evan Spiegel.

"La France a beaucoup d'avantages, elle peut encore faire mieux", a aussi dit le directeur général d'Amazon France Frédéric Duval, pointant les "restrictions administratives". L'entreprise est venue annoncer 300 millions d'euros d'investissement.

- Pluie de milliards -

Parmi les autres projets annoncés lundi figurent un investissement de 6,4 milliards d'euros de l'américain Prologis, pour la construction de centres de données et d'entrepôts, et la confirmation par MSC Croisières d'une commande de deux navires aux chantiers de Saint-Nazaire pour 3,5 milliards d'euros.

Des annonces bienvenues en pleines négociations sur les droits de douane avec Donald Trump qui tente lui-même d'attirer les investissements.

L'autre volet des annonces attendues concerne les premières concrétisations des 109 milliards d'investissements en France dans le domaine de l'IA, promis en février lors d'un sommet.

Le fonds d'investissement émirati MGX a confirmé son engagement pour l'établissement d'un campus IA en Ile-de-France, avec une première tranche de 8,5 milliards d'euros.

Le canadien Brookfield devait confirmer l'investissement de 10 milliards d'euros pour un site à Cambrai (Nord). Et l'américain Digital Realty ses engagements pour des centres de données à Marseille et Dugny (Seine-Saint-Denis), pour 2,3 milliards.

- Bureaux parisiens -

La "fintech" britannique Revolut va consacrer un milliard d'euros d'investissement à la création de son nouveau siège social pour l'Europe de l'ouest à Paris.

Le richissime fonds souverain saoudien PIF (Public investment fund) a aussi choisi Paris pour l'ouverture d'une filiale.

Cette année, Choose France met aussi à l'honneur des capitaux pour l'économie circulaire, notamment le recyclage textile, la mobilité décarbonée ou le cinéma et l'audiovisuel, autour d'un invité d'honneur, le judoka multimédaillé Teddy Riner.

Emmanuel Macron a aussi tenu une table ronde avec des chefs d'entreprises sud-coréens et deux autres sur l'intelligence artificielle et la transition énergétique.

Il devait aussi recevoir Stella Li, vice-présidente exécutive du constructeur de voitures électriques chinois BYD, le magnat mexicain Carlos Slim et le directeur général du saoudien Qiddiya, avant un "dîner de travail".