Nucléaire: l'Iran dit s'opposer à une suspension de l'enrichissement d'uranium 

Aucune date n'a pour le moment été fixée, a indiqué lundi la diplomatie iranienne, qui a écarté toute possibilité de suspendre son enrichissement d'uranium, afin de parvenir à un accord. (AFP)
Aucune date n'a pour le moment été fixée, a indiqué lundi la diplomatie iranienne, qui a écarté toute possibilité de suspendre son enrichissement d'uranium, afin de parvenir à un accord. (AFP)
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Publié le Lundi 26 mai 2025

Nucléaire: l'Iran dit s'opposer à une suspension de l'enrichissement d'uranium 

  • L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui mène des discussions pour Washington depuis le 12 avril, avait estimé que les Etats-Unis "ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu'un pour cent de capacité d'enrichissement" à l'Iran
  • Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil notamment pour l'énergie, considère cette exigence comme une "ligne rouge" contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP) dont l'Iran est signataire

TEHERAN: L'Iran a écarté lundi toute possibilité de suspendre son enrichissement d'uranium, afin de parvenir à un accord avec les Etats-Unis sur le nucléaire, dont les discussions ont été qualifiées de "très, très bonnes" par le président américain Donald Trump.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l'Iran et considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

L'Iran se défend d'avoir de telles ambitions militaires.

L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui mène des discussions pour Washington depuis le 12 avril, avait estimé que les Etats-Unis "ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu'un pour cent de capacité d'enrichissement" à l'Iran.

Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil notamment pour l'énergie, considère cette exigence comme une "ligne rouge" contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP) dont l'Iran est signataire.

L'Iran et les Etats-Unis, qui ont tenu vendredi à Rome un cinquième cycle de pourparlers sur le nucléaire iranien sous médiation omanaise, se sont quittés sans avancée notable mais se disent prêts à de nouvelles discussions, qualifiées de constructives.

Aucune date n'a pour le moment été fixée, a indiqué lundi la diplomatie iranienne, qui a écarté toute possibilité de suspendre son enrichissement d'uranium, afin de parvenir à un accord.

"Cette information est le fruit de l'imagination et est totalement fausse", a indiqué le porte-parole de la diplomatie iranienne Esmaïl Baghaï, interrogé lors d'un point presse sur cette éventualité.

"De réels progrès" 

Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le pays enrichit actuellement l'uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% autorisée par l'accord nucléaire de 2015 conclu avec les grandes puissances et dont les Etats-Unis se sont retirés en 2018.

L'Iran dit s'être affranchi de ses engagements en représailles au retrait américain.

Les experts estiment qu'à partir de 20% l'uranium enrichi peut avoir des applications militaires potentielles. Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90%.

Le président américain Donald Trump, qui appelle de vive voix les dirigeants iraniens à un accord, menace également de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

"Nous avons eu de très, très bonnes discussions avec l'Iran", a déclaré dimanche M. Trump dans le New Jersey avant de monter dans son avion pour rentrer à Washington.

"Et je ne sais pas si je vais vous annoncer quelque chose de bon ou de mauvais au cours des deux prochains jours, mais j'ai le pressentiment que ce sera quelque chose de bon. Nous avons fait de réels progrès, des progrès sérieux", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne a annoncé lundi la visite dans les prochains jours en Iran d'un responsable de l'AIEA, instance onusienne du nucléaire.

Le président iranien Massoud Pezeshkian est quant à lui attendu cette semaine à Oman, qui sert de médiateur entre l'Iran et les Etats-Unis.

"Il est naturel que les négociations entre l'Iran et les Etats-Unis soient abordées durant cette visite", a souligné le porte-parole, Esmaïl Baghaï.

 


Sommet à Doha pour discuter de la riposte arabo-islamique à l’attaque israélienne contre le Qatar

Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
Une photo prise le 15 octobre 2022 montre une vue de la ligne d'horizon de la capitale qatarie Doha. (AFP)
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  • Un sommet arabo-islamique extraordinaire discutera de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar ciblant des hauts responsables du Hamas

DUBAÏ : Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré samedi qu’un sommet arabo-islamique d’urgence, qui se tiendra dans la capitale Doha, discutera d’un projet de résolution concernant l’attaque israélienne contre l’État du Golfe, selon l’Agence de presse du Qatar (QNA).

« Le sommet examinera un projet de résolution sur l’attaque israélienne contre l’État du Qatar, présenté par la réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères arabes et islamiques, prévue demain dimanche », a déclaré à la QNA le porte-parole du ministère, Majid ben Mohammed Al Ansari.

Le ministère avait annoncé plus tôt que Doha accueillerait un sommet arabo-islamique extraordinaire pour débattre de l’attaque israélienne contre l’État du Qatar visant des dirigeants de haut rang du Hamas.

Al Ansari a souligné que « la tenue de ce sommet arabo-islamique à ce moment précis revêt une importance particulière, car elle reflète la large solidarité arabe et islamique avec l’État du Qatar face à l’agression israélienne lâche ».

La réunion préparatoire des ministres des Affaires étrangères se tiendra dimanche. Le sommet débutera lundi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : Israël affirme que 250 000 habitants ont fui la ville, 32 morts dans de nouvelles frappes

Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
Les habitants de Gaza ont déclaré que le coût du voyage vers le sud était prohibitif et qu'il n'y avait plus d'espace pour planter des tentes dans les zones désignées. (AFP)
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  • Plus de 250 000 habitants auraient fui Gaza-ville ces dernières semaines, selon l'armée israélienne qui multiplie les frappes et ordonne des évacuations massives, malgré les risques humanitaires
  • La guerre, déclenchée après l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé plus de 64 000 morts à Gaza selon le ministère de la Santé local

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi que plus de 250.000 habitants avaient quitté ces dernières semaines la ville de Gaza vers d'autres secteurs du territoire palestinien, après une intensification des bombardements et raids israéliens.

De son côté, la Défense civile dans la bande de Gaza a fait état de cinq Palestiniens tués depuis l'aube dans les bombardements israéliens, au lendemain de la mort selon elle d'au moins 50 personnes à travers le territoire assiégé et dévasté par 23 mois de guerre.

"Selon les estimations de l'armée, plus d'un quart du million d'habitants de la ville de Gaza l'ont quittée pour leur propre sécurité", a déclaré le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, sur X.

Selon des estimations récentes de l'ONU, environ un million de Palestiniens vivent dans et autour de la ville de Gaza, la plus grande du territoire.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée dit vouloir prendre le contrôle de Gaza-ville, qu'elle présente comme l'un des derniers bastions du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Samedi, l'armée de l'air israélienne a largué des tracts exhortant les habitants des quartiers ouest de la ville à les évacuer, alors que la Défense civile locale a fait état de frappes aériennes continues.

"L'armée agit avec force dans votre secteur et est déterminée à démanteler et à vaincre le Hamas", pouvait-on lire dans le tract. "Pour votre sécurité, évacuez immédiatement via la rue al-Rachid vers le sud (du territoire). Vous avez été prévenus."

Les forces israéliennes ont détruit plusieurs tours d'habitation à Gaza-ville ces derniers jours, l'armée affirmant son intention d'"intensifier le rythme (de ses) frappes ciblées (...) afin de nuire aux infrastructures terroristes du Hamas (...) et réduire la menace pour (ses) troupes".

De nombreux acteurs humanitaires jugent que le déplacement une nouvelle fois de la population du nord vers le sud du territoire est impossible et dangereux.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des sources officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en riposte à fait au moins 64.756 morts dans la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas. Elle a aussi dévasté le territoire palestinien et provoqué un désastre humanitaire.

L'ONU a déclaré la famine à Gaza. Israël, qui assiège le territoire, dément.


Le Liban fait état d'une personne tuée dans une frappe israélienne dans le sud

Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
Des panaches de fumée s'élèvent après une frappe israélienne sur la colline d'Ain el-Taher dans le village de Nabatiyeh al-Faouqa, au sud du Liban, le 31 août 2025. (AFP)
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  • Une personne a été tuée vendredi lors d'une attaque israélienne dans le sud du Liban, dans un contexte de raids réguliers visant le Hezbollah malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024
  • Le gouvernement libanais, sous pression américaine, a chargé son armée de désarmer le Hezbollah dans le sud du pays d’ici trois mois

BEYROUTH: Le ministère libanais de la Santé a indiqué vendredi qu'une personne avait été tuée dans une frappe israélienne dans le sud, où Israël mène régulièrement des raids disant viser le Hezbollah.

"Une frappe ennemie israélienne sur la ville d'Aitaroun a tué une personne", a déclaré le ministère dans un communiqué.

L'armée israélienne continue de mener des attaques régulières au Liban, affirmant cibler des membres ou sites du Hezbollah, malgré l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Jeudi, le ministère de la Santé avait annoncé la mort d'une personne dans une frappe de drone israélienne dans le sud, après des attaques israéliennes lundi dans l'est du pays ayant tué cinq personnes.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah.

Selon Beyrouth, l’armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne la partie du sud du pays proche de la frontière avec Israël.