L'OCDE : la guerre commerciale de Trump risque de fragiliser la croissance mondiale

Les participants au cadre stratégique de l'OCDE pour la région Amérique latine et Caraïbes (ALC) posent avant une session dans le cadre de la réunion du Conseil ministériel de l'OCDE au siège de l'OCDE à Paris, le 3 juin 2025 (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Les participants au cadre stratégique de l'OCDE pour la région Amérique latine et Caraïbes (ALC) posent avant une session dans le cadre de la réunion du Conseil ministériel de l'OCDE au siège de l'OCDE à Paris, le 3 juin 2025 (Photo : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
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Publié le Mardi 03 juin 2025

L'OCDE : la guerre commerciale de Trump risque de fragiliser la croissance mondiale

  • Les surtaxes douanières imposées par Donald Trump à ses partenaires auront un impact considérable sur l'activité économique à travers le monde, avertit l'OCDE.
  • La croissance mondiale va logiquement souffrir, désormais attendue à 2,9 % cette année et l'an prochain, en baisse respectivement de 0,2 et 0,1 point de pourcentage par rapport aux précédentes estimations de l'OCDE en mars.

PARIS : Les surtaxes douanières imposées par Donald Trump à ses partenaires auront un impact considérable sur l'activité économique à travers le monde, avertit l'OCDE, qui se montre plus pessimiste concernant la croissance mondiale. C'est particulièrement le cas aux États-Unis.

« Nous avons revu à la baisse la croissance de quasiment chaque économie dans le monde » en raison des droits de douane, a indiqué Alvaro Pereira, l'économiste en chef de l'organisation, au cours d'un entretien à l'AFP.

« Le commerce est affecté, en particulier la consommation et l'investissement », a-t-il poursuivi, ajoutant avoir mené cet entretien lundi, la veille de la publication du rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques.

L'OCDE, qui rassemble 38 pays développés, tient une réunion ministérielle mardi et mercredi à Paris. Des discussions entre négociateurs américains et européens sont également prévues en marge de cette rencontre sur les droits de douane, ainsi qu'un sommet du G7 centré sur le commerce. 

Jusqu'alors, l'activité économique avait profité d'un effet Trump, avec une progression des échanges « à la fin de 2024 et au premier trimestre de 2025 », indique l'OCDE, en raison de la volonté des entreprises de reconstituer leurs stocks avant l'application de droits de douane.

« Néanmoins, certains signes annonciateurs d'une dégradation de ces résultats apparaissent », s'alarme l'OCDE, en citant notamment le plongeon des prix du transport maritime par conteneurs entre Shanghai et les États-Unis, conséquence directe du bras de fer entre Pékin et Washington.

« L'effet des hausses récentes des droits de douane bilatéraux entre les États-Unis et leurs partenaires commerciaux va probablement transparaître de plus en plus nettement dans les indicateurs économiques », poursuit l'OCDE.

La crainte est d'autant plus grande que « les États-Unis constituent un marché d'exportation important pour un certain nombre de pays », développe l'institution parisienne, qui énumère : « environ 75 % des exportations de biens du Mexique et du Canada, 19 % pour le Japon, 13 % pour la Chine, et 10 % pour l'Allemagne ».

Le taux effectif des droits de douane américains sur les marchandises importées est passé de 2 % à 15,4 % en mai, selon l'OCDE, « le niveau le plus élevé observé depuis 1938 ».

La croissance mondiale va logiquement souffrir, désormais attendue à 2,9 % cette année et l'an prochain, en baisse respectivement de 0,2 et 0,1 point de pourcentage par rapport aux précédentes estimations de l'OCDE en mars. Celles-ci avaient déjà été revues à la baisse pour 2025 et 2026 en raison des tensions commerciales.

L'OCDE prévoit un net ralentissement de la croissance américaine et un freinage principal au sein des pays les plus développés. Le PIB devrait y progresser de 1,6 % en 2025 contre 2,2 % inscrit en mars. La baisse est plus modeste pour 2026, où la croissance est attendue à 1,5 %, contre 1,6 % prévus en mars.

Outre la guerre commerciale, « une nouvelle contraction de l'immigration nette et une réduction du nombre de fonctionnaires du gouvernement fédéral devraient affaiblir la croissance » américaine, poursuit l'OCDE en référence à la politique appliquée par Donald Trump dans son pays. 

L'inflation devrait par ailleurs rester à un niveau élevé aux États-Unis, ajoute l'institution économique internationale, qui prévoit 3,2 % cette année et 2,8 % l'an prochain, soit environ un point de plus qu'en zone euro, là encore à cause des droits de douane.

Visée par les attaques de Trump, la zone euro n'a pas fait l'objet d'une nouvelle baisse de sa prévision de croissance, l'OCDE prévoyant tout de même 1 % de progression du PIB cette année, malgré un pessimisme plus grand pour la France qui passerait de 0,8 % à 0,6 %.

Le Japon voit de son côté sa prévision ramenée à 0,7 %, contre 1,1 % en mars.


Chine: Swatch s'excuse pour une publicité jugée raciste sur les réseaux sociaux

L'horloger suisse Swatch a présenté ses excuses et retiré une publicité montrant un mannequin tirant les coins de ses yeux, après des accusations de racisme et des appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois. (AFP)
L'horloger suisse Swatch a présenté ses excuses et retiré une publicité montrant un mannequin tirant les coins de ses yeux, après des accusations de racisme et des appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois. (AFP)
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  • De nombreux internautes ne se sont pas satisfaits de la réponse de la société et ont maintenu leurs appels au boycott des marques du groupe Swatch, qui comprennent Blancpain, Longines et Tissot
  • Un utilisateur de Weibo comptant plus d'un million d'abonnés a accusé le groupe de "racisme envers les Chinois", et exigé qu'il soit sanctionné

PEKIN: L'horloger suisse Swatch a présenté ses excuses et retiré une publicité montrant un mannequin tirant les coins de ses yeux, après des accusations de racisme et des appels au boycott sur les réseaux sociaux chinois.

Dans un message publié samedi sur Instagram et sur le réseau social chinois Weibo, Swatch a reconnu les "récentes préoccupations concernant la représentation d'un mannequin" dans la publicité en question, et a déclaré avoir décidé de la supprimer.

"Nous nous excusons sincèrement pour toute détresse ou tout malentendu que cela a pu causer", a poursuivi la société.

De nombreux internautes ne se sont pas satisfaits de la réponse de la société et ont maintenu leurs appels au boycott des marques du groupe Swatch, qui comprennent Blancpain, Longines et Tissot.

Un utilisateur de Weibo comptant plus d'un million d'abonnés a accusé le groupe de "racisme envers les Chinois", et exigé qu'il soit sanctionné.

D'autres ont exhorté les consommateurs à boycotter la société.

La Chine est l'un des plus grands marchés du groupe Swatch, et le secteur de l'horlogerie dans son ensemble est confronté à une baisse de la demande dans le pays.

En juillet, le groupe a annoncé une baisse de 11,2% de son chiffre d'affaires net pour les six premiers mois de l'année, en raison de la faiblesse de la consommation en Chine, à Hong Kong et à Macao ainsi que sur les marchés d'Asie du Sud-Est "fortement dépendants des touristes chinois", a reconnu l'horloger suisse.

Swatch n'est pas la première marque étrangère à être accusée de racisme en Chine.

Dolce & Gabbana a été vivement critiquée en 2018 après avoir publié des vidéos promotionnelles montrant un mannequin chinois utilisant maladroitement des baguettes pour manger de la cuisine italienne.

En 2023, Dior a également suscité un tollé avec une publicité montrant un mannequin tirant, elle aussi, sur le coin de son oeil.


Une délégation d'entreprises syriennes attend à Riyad

 Les accords d'investissement d'une valeur de 6,4 milliards de dollars ont été annoncés par le ministre de l'investissement Khalid Al-Falih, deuxième à gauche, lors du forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu à Damas le 24 juillet. (SPA)
Les accords d'investissement d'une valeur de 6,4 milliards de dollars ont été annoncés par le ministre de l'investissement Khalid Al-Falih, deuxième à gauche, lors du forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu à Damas le 24 juillet. (SPA)
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  • Cette visite fait suite au Forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu le mois dernier à Damas
  • Les 47 promesses d'investissement concernaient l'immobilier, les infrastructures, la finance, les télécommunications et les technologies de l'information, l'énergie, l'industrie, le tourisme, le commerce et la santé

RIYADH : Une délégation syrienne composée de représentants du secteur privé et de responsables gouvernementaux est attendue à Riyad lundi, l'Arabie saoudite renforçant son engagement à renouer avec ce pays ravagé par le conflit et à soutenir ses efforts de reconstruction.

La délégation sera conduite par Mohammad Nidal Al-Shaar, ministre syrien de l'économie et de l'industrie, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Cette visite fait suite au forum d'investissement syro-saoudien qui s'est tenu le mois dernier à Damas et auquel ont participé plus de 100 entreprises saoudiennes et 20 entités gouvernementales, et qui a débouché sur des contrats d'investissement d'une valeur de 6,4 milliards de dollars.

Les 47 promesses d'investissement concernaient l'immobilier, les infrastructures, la finance, les télécommunications et les technologies de l'information, l'énergie, l'industrie, le tourisme, le commerce et la santé.

Parmi ces promesses d'investissement, on compte 1,07 milliard de dollars de la part d'entreprises de télécommunications saoudiennes, dont Saudi Telecom Co. et GO Telecom, de la société de sécurité numérique Elm et de la société de cybersécurité Cipher, ainsi que 2,93 milliards de dollars pour la construction de trois nouvelles cimenteries destinées à soutenir les efforts de reconstruction de la Syrie.


Partenariat Aramco–BlackRock : cap sur le développement gazier de Jafurah

Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 billions de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensat.
Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 billions de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensat.
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  • Aramco a signé un accord de cession-bail de 11 milliards de dollars avec un consortium dirigé par BlackRock
  • L’accord soutient le programme d’expansion gazière d’Aramco, avec une montée en puissance de la production prévue à Jafurah et une optimisation de son portefeuille d’actifs

RIYAD : Saudi Aramco a conclu un accord de cession-bail d’une valeur de 11 milliards de dollars avec un consortium dirigé par Global Infrastructure Partners, affilié à BlackRock, portant sur des actifs intermédiaires liés au développement gazier de Jafurah.

Dans le cadre de cet accord, la société nouvellement créée Jafurah Midstream Gas Co. (JMGC) obtiendra les droits de développement et d’exploitation de la Jafurah Field Gas Plant et de l’installation de fractionnement Riyas NGL, avant de les relouer à Aramco pour une période de 20 ans, selon un communiqué de presse.

La société percevra un tarif de la part d’Aramco, qui conserve l’exclusivité de la réception, du traitement et de la valorisation du gaz brut issu du champ.

Cette transaction représente l’un des plus importants investissements directs étrangers dans le secteur énergétique du Royaume et s’inscrit dans la continuité du partenariat stratégique entre Aramco et BlackRock. En 2022, BlackRock avait déjà co-dirigé un consortium d’investisseurs pour une participation minoritaire dans Aramco Gas Pipelines Co.

Dans un communiqué, Amin H. Nasser, président-directeur général d’Aramco, a déclaré :
« Jafurah constitue une pierre angulaire de notre ambitieux programme d’expansion gazière, et la participation du consortium mené par GIP en tant qu’investisseur dans un actif clé de nos opérations gazières non conventionnelles démontre la solidité de notre projet. »

Il a ajouté : « Cet investissement direct étranger reflète également l’attrait de la stratégie à long terme d’Aramco auprès des investisseurs internationaux. Alors que Jafurah s’apprête à démarrer la phase 1 de sa production cette année, le développement des phases suivantes progresse comme prévu. »

Dans le cadre de l’accord, Aramco détiendra 51 % de JMGC, tandis que le groupe dirigé par GIP en possédera les 49 % restants. La transaction, qui ne comporte aucune restriction de volume de production, sera finalisée une fois les conditions habituelles remplies.

Jafurah, le plus grand champ de gaz non associé du Royaume, contient environ 229 000 milliards de pieds cubes de gaz brut et 75 milliards de barils de condensats. Le site est central dans le plan d’Aramco visant à augmenter de 60 % sa capacité de production de gaz entre 2021 et 2030, afin de répondre à la demande croissante.

Bayo Ogunlesi, président-directeur général de GIP, a déclaré : « Nous sommes heureux de renforcer notre partenariat avec Aramco grâce à cet investissement dans les infrastructures gazières d’Arabie saoudite, un pilier clé des marchés mondiaux du gaz naturel. »

L’accord a suscité un fort intérêt auprès des investisseurs internationaux, avec la participation de co-investisseurs d’Asie et du Moyen-Orient. Aramco a indiqué que cet accord contribuera à optimiser son portefeuille d’actifs et à générer davantage de valeur grâce au développement de Jafurah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com