Israël soutient un clan armé opposé au Hamas à Gaza, confirme Netanyahu

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a reconnu que les autorités soutenaient un clan palestinien à Gaza qui s'oppose au mouvement islamiste Hamas, après des déclarations d'un ex-ministre selon lesquelles Israël avait transféré des armes à ce groupe. (AFP)
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a reconnu que les autorités soutenaient un clan palestinien à Gaza qui s'oppose au mouvement islamiste Hamas, après des déclarations d'un ex-ministre selon lesquelles Israël avait transféré des armes à ce groupe. (AFP)
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Publié le Vendredi 06 juin 2025

Israël soutient un clan armé opposé au Hamas à Gaza, confirme Netanyahu

  • Selon des médias israéliens et palestiniens, ce groupe rassemble des membres d'une tribu bédouine dirigée par Yasser Abou Chabab
  • Le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) décrit M. Abou Chabab comme le chef d'un "gang criminel opérant dans la région de Rafah"

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a reconnu que les autorités soutenaient un clan palestinien à Gaza qui s'oppose au mouvement islamiste Hamas, après des déclarations d'un ex-ministre selon lesquelles Israël avait transféré des armes à ce groupe.

Selon des médias israéliens et palestiniens, ce groupe rassemble des membres d'une tribu bédouine dirigée par Yasser Abou Chabab. Le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) décrit M. Abou Chabab comme le chef d'un "gang criminel opérant dans la région de Rafah (ville à cheval entre la bande de Gaza et l'Egypte, NDLR) et accusé de piller les camions d'aide" humanitaire à Gaza.

Avigdor Lieberman, député et ancien ministre de la Défense, avait déclaré dans une interview accordée à la chaîne publique israélienne Kan que le gouvernement de M. Netanyahu "donnait des armes à un groupe de criminels et de malfaiteurs".

"Qu'est-ce que Lieberman a divulgué? Que des sources de sécurité ont activé un clan de Gaza qui s'oppose au Hamas? Qu'y a-t-il de mal à cela?", a lancé M. Netanyahu dans une vidéo publiée sur son compte X jeudi.

"Il n'y a que du bon, a-t-il ajouté, cela sauve des vies de soldats israéliens" dans la bande de Gaza, où Israël combat le Hamas depuis son attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.

Michael Milshtein, expert en affaires palestiniennes au Centre Moshe Dayan de Tel-Aviv, a déclaré à l'AFP que le clan Abou Chabab faisait partie d'une tribu bédouine qui vivait dans la péninsule égyptienne du Sinaï.

Selon lui, certains membres de la tribu sont impliqués dans "toutes sortes d'activités criminelles, le trafic de drogue et d'autres choses de ce genre".

M. Abou Chabab a passé du temps en prison à Gaza et les chefs du clan l'ont récemment dénoncé comme un "collaborateur et un gangster" israélien, dit-il.

"Fantasme" 

"Il semble que le Shabak (acronyme en hébreu de l'Agence de la sécurité intérieure, également connue comme le Shin Bet) ou l'armée ont pensé que c'était une excellente idée de transformer cette milice, ce gang en fait, en un mandataire, de lui donner des armes et de l'argent et de le mettre à l'abri des opérations de l'armée", a ajouté M. Milshtein.

Il a ajouté que le Hamas avait tué quatre membres du gang il y a quelques jours seulement.

Selon l'ECFR, M. Abou Chabab "aurait été précédemment emprisonné par le Hamas pour trafic de drogue. Son frère aurait été tué par le Hamas lors d'une opération de répression contre les attaques du groupe contre les convois d'aide de l'ONU".

Avant d'imposer début mars un blocus total de deux mois et demi à la bande de Gaza, très partiellement allégé dans la deuxième moitié de mai, Israël a régulièrement accusé le Hamas de piller ou détourner l'aide humanitaire qui entrait dans le petit territoire dévasté par la guerre.

Réagissant aux révélations israéliennes sur le clan Abou Chabab, le Hamas a déclaré que ce groupe avait "choisi la voie de trahison et du vol" et appelé les civils à s'opposer à lui.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, affirme disposer de preuves d'une "coordination claire entre ces bandes de pillards, les collaborateurs de l'occupation (Israël, NDLR) et l'armée ennemie elle-même dans le pillage de l'aide et la fabrication de crises humanitaires qui aggravent les souffrances" des Palestiniens.

Pour M. Milshtein, la décision d'armer un groupe comme Abou Chabab relève plus du "fantasme" que d'une "stratégie". "J'espère vraiment que cela ne se terminera pas par une catastrophe", dit-il.

 


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".