PARIS : Les fédérations de taxis entendent poursuivre leur mobilisation en bloquant les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle dans les prochaines semaines, mais n'ont pas avancé de date pour l'heure, ont indiqué des représentants mardi soir après une réunion au ministère de la Santé dont ils sont sortis déçus.
« La profession veut maintenir une mobilisation, et certainement une mobilisation dans les prochains jours, parce qu'on a vraiment le sentiment qu'on n'avance pas du tout », a déclaré à l'AFP Rachid Boudjema, le président de l'Union nationale des taxis.
« Nous nous projetons sur l'éventuel mouvement à venir, et le cas échéant, ce seront les aéroports », a-t-il ajouté.
« Il faut maintenir la pression, donc notre prochaine cible, très prochainement, ce seront les aéroports de Paris, Charles de Gaulle et Orly », a déclaré Békir Békir, l'une des figures du mouvement, devant quelques dizaines de chauffeurs de taxis réunis devant le ministère de la Santé à Paris, et ce, en brandissant un mégaphone.
Les fédérations étaient conviées à une réunion avec les ministres de la Santé, Yannick Neuder, et des Comptes publics, Amélie de Montchalin, autour de nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients.
Mais, a déclaré Rachid Boudjema, « ils ne nous ont donné aucun chiffrage ».
À l’issue d’une réunion d’environ deux heures et demie, Yannick Neuder a déclaré à l’AFP : « Des propositions sont sur la table. Elles seront formalisées par mail dans les 24 heures, et une réponse est attendue d’ici le début de la semaine prochaine. »
« Nous arrivons au terme de 18 mois de discussions, dans un contexte global en pleine évolution. Une convention s’appliquera, non pas nécessairement au 1er octobre, mais probablement au 1er novembre, en raison des délais et des échanges en cours », a-t-il ajouté.
De son côté, Amélie de Montchalin a souligné : « Nous cherchons un point d’acceptabilité avec des acteurs conscients des enjeux réels que représentent nos contraintes financières. »
Elle a rappelé que les trajets en taxi pris en charge pour les assurés sociaux représentent une dépense de 3 milliards d’euros pour la Sécurité sociale en 2024. « Nous visons, à horizon de trois ans, une réduction de 150 millions d’euros par rapport à ce que cette dépense aurait été sans les mesures que nous prenons. »
La ministre a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas d’une réforme visant à supprimer le recours aux taxis pour les Français : « Cette réforme permet de modérer la hausse des dépenses, mais elle ne met pas fin à la possibilité d’utiliser les taxis. »
Un bilan de la mise en œuvre de la convention sera effectué six mois après son entrée en vigueur, soit en avril 2026 si elle commence effectivement en novembre. « Cela permettra d’ajuster le tir si les choses ne se passent pas comme prévu », a-t-elle conclu.