Vingt-cinq pays appellent à mettre fin «immédiatement» à la guerre à Gaza

Vingt-cinq pays, dont le Royaume-Uni, la France, le Canada et le Japon, ont appelé à mettre fin "immédiatement" à la guerre dans la bande de Gaza assiégée par Israël, dans une déclaration commune publiée lundi. (AFP)
Vingt-cinq pays, dont le Royaume-Uni, la France, le Canada et le Japon, ont appelé à mettre fin "immédiatement" à la guerre dans la bande de Gaza assiégée par Israël, dans une déclaration commune publiée lundi. (AFP)
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Publié le Lundi 21 juillet 2025

Vingt-cinq pays appellent à mettre fin «immédiatement» à la guerre à Gaza

  • "Nous (...) nous rassemblons autour d'un message simple et urgent: la guerre à Gaza doit cesser immédiatement", écrivent les ministres des Affaires étrangères de ces pays, pour qui "la souffrance des civils à Gaza a atteint de nouveaux sommets"
  • Les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023

LONDRES: Vingt-cinq pays, dont le Royaume-Uni, la France, le Canada et le Japon, ont appelé à mettre fin "immédiatement" à la guerre dans la bande de Gaza assiégée par Israël, dans une déclaration commune publiée lundi.

"Nous (...) nous rassemblons autour d'un message simple et urgent: la guerre à Gaza doit cesser immédiatement", écrivent les ministres des Affaires étrangères de ces pays, pour qui "la souffrance des civils à Gaza a atteint de nouveaux sommets".

Les quelque deux millions de Palestiniens assiégés par Israël à Gaza sont au bord de la famine après plus de 21 mois de conflit, déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

"Le modèle de distribution de l'aide mis en place par le gouvernement israélien est dangereux, alimente l'instabilité et prive les Gazaouis de leur dignité humaine", poursuivent les signataires en référence à la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël.

La GHF a commencé ses opérations fin mai, après un blocus humanitaire total de plus de deux mois imposé par Israël. "Il est terrifiant que plus de 800 Palestiniens aient été tués alors qu'ils tentaient d'obtenir de l'aide", écrivent encore les ministres.

Mardi dernier, l'ONU a indiqué avoir recensé 875 personnes tuées en tentant de se procurer de la nourriture depuis fin mai, dont 674 "à proximité des sites de la GHF".

"Le refus du gouvernement israélien de fournir une assistance humanitaire essentielle à la population civile est inacceptable", dénoncent-ils encore.

Les signataires appellent également à la libération des otages, "cruellement détenus" par le Hamas.

Les signataires ont aussi indiqué "s'opposer fermement à toute initiative visant à modifier le territoire ou la démographie dans les territoires palestiniens occupés", appelant à l'arrêt de la colonisation dans ces territoires.

Les pays signataires sont l'Australie, l'Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, l'Estonie, la Finlande, la France, l'Islande, l'Irlande, l'Italie, le Japon, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la Slovénie, l'Espagne, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni.

La déclaration a également été signée par la commissaire européenne chargée de l'Égalité, Hadja Lahbib.


Gaza : deux Israéliens entendus par la police belge pour des soupçons de crimes de guerre

Un policier belge monte la garde devant la station de métro Clemenceau après une fusillade, à Bruxelles, le 5 février 2025.  (Photo par NICOLAS TUCAT / AFP)
Un policier belge monte la garde devant la station de métro Clemenceau après une fusillade, à Bruxelles, le 5 février 2025. (Photo par NICOLAS TUCAT / AFP)
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  • Les deux suspects, dont l'identité n'a pas été révélée, ont été relâchés après leur audition, a ajouté la même source
  • Ces plaintes émanent de l'organisation belge pro-palestinienne HRF (Hind Rajab Foundation), en collaboration avec le GLAN (Global Action Legal Network), un réseau international de juristes spécialisés dans les violations des droits humains.

BRUXELLES : Le parquet fédéral belge a annoncé lundi que deux Israéliens avaient été entendus par la police belge dans le cadre d'une plainte déposée par des ONG concernant de possibles crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.

Les deux suspects, dont l'identité n'a pas été révélée, ont été relâchés après leur audition, a ajouté la même source.

Le parquet fédéral examine actuellement deux plaintes « relatives à des violations graves du droit international commises dans la bande de Gaza », visant deux soldats israéliens présumés qui se trouvaient en Belgique ce week-end pour assister au festival de musique électro Tomorrowland.

Ces plaintes émanent de l'organisation belge pro-palestinienne HRF (Hind Rajab Foundation), en collaboration avec le GLAN (Global Action Legal Network), un réseau international de juristes spécialisés dans les violations des droits humains.

Les deux organisations affirment avoir identifié ces deux Israéliens dans un petit groupe d'hommes brandissant un drapeau de la « brigade Givati », une unité de l'armée israélienne en première ligne de la guerre à Gaza, devant la scène de Tomorrowland, près d'Anvers, vendredi.

Selon un communiqué diffusé ce week-end par HRF, ils sont accusés d'avoir commis des « attaques aveugles contre des zones civiles, des habitations et des hôpitaux ; d'avoir eu recours à la torture et aux boucliers humains ; d'avoir procédé à des détentions arbitraires massives et à des déplacements forcés de civils ».

Cette ONG belge les accuse ainsi d'être « directement impliqués dans certains des crimes les plus odieux commis pendant la campagne militaire israélienne ».

Même si les suspects ne sont pas Belges et que les faits ont été commis à l'étranger, la justice belge pourrait faire valoir la compétence universelle de ses tribunaux sur ces questions de violations du droit international (crimes contre l'humanité, crimes de guerre, génocide) pour les poursuivre.

Lundi, le parquet fédéral a indiqué qu'« après un premier examen de ces plaintes, il a estimé qu’il pourrait disposer d’une compétence » sur la base d'une nouvelle disposition du code de procédure pénale en vigueur depuis avril 2024 : l'article 14/10.

« Cet article attribue une compétence extraterritoriale aux juridictions belges pour connaître des infractions commises hors de notre territoire et visées notamment par une règle de droit international conventionnel, en l'espèce les Conventions de Genève du 12 août 1949 relatives aux crimes de guerre et la Convention des Nations unies contre la torture du 10 décembre 1984 », est-il détaillé.


Ukraine: nouvelles frappes nocturnes russes, faisant au moins un mort à Kiev

Des personnes passent devant des décombres près d'une station de métro après une attaque russe à Kiev le 21 juillet 2025. (Photo par OLEKSII FILIPPOV / AFP)
Des personnes passent devant des décombres près d'une station de métro après une attaque russe à Kiev le 21 juillet 2025. (Photo par OLEKSII FILIPPOV / AFP)
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  • Ces frappes mortelles surviennent deux jours après la proposition du président ukrainien Volodymyr Zelensky d'organiser de nouveaux pourparlers avec Moscou cette semaine, après l'échec de deux cycles de négociations à Istanbul au printemps.
  • Selon l'armée de l'air ukrainienne, 426 drones et 24 missiles ont été lancés, causant notamment des dégâts dans les régions d'Ivano-Frankivsk (ouest), de Kharkiv (nord-est) et à Kiev, ont rapporté les autorités locales. 

KIEV, UKRAINE : Des bombardements russes sur Kiev, dans la nuit de dimanche à lundi, ont fait au moins un mort et deux blessés, selon les autorités ukrainiennes, juste avant la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

Ces frappes mortelles surviennent deux jours après la proposition du président ukrainien Volodymyr Zelensky d'organiser de nouveaux pourparlers avec Moscou cette semaine, après l'échec de deux cycles de négociations à Istanbul au printemps.

Le Kremlin n'a pas réagi pour l'heure à cette proposition visant à trouver une issue diplomatique à la guerre déclenchée par l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, qui a causé depuis au moins des dizaines de milliers de morts.

Dans la nuit, l'armée russe a mené une nouvelle vague de bombardements sur plusieurs régions d'Ukraine.

Selon l'armée de l'air ukrainienne, 426 drones et 24 missiles ont été lancés, causant notamment des dégâts dans les régions d'Ivano-Frankivsk (ouest), de Kharkiv (nord-est) et à Kiev, ont rapporté les autorités locales. 

Dans la capitale, où six quartiers ont été endommagés, une personne a été tuée et six autres blessées, selon la police nationale.

Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, a pour sa part indiqué que plusieurs incendies avaient éclaté, notamment dans une école maternelle.

Selon M. Klitschko, les frappes et les débris de drones interceptés ont également touché des immeubles résidentiels, un supermarché et l'entrée d'une station de métro.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, a dénoncé des attaques « brutales ». « Nous pouvons mettre fin à cette terreur. Il est nécessaire pour cela que l'Ukraine obtienne des défenses antiaériennes supplémentaires et des capacités de frappes à longue portée », a-t-il ajouté sur X.

Son homologue français, Jean-Noël Barrot, en visite de deux jours à Kiev, s'est rendu à la station de métro Loukianivska, l'un des sites endommagés par les frappes de la nuit.

Il a déploré des attaques ayant pris pour cible une station de métro qui « sert d'abri à la population de Kiev » et a affirmé que les nouvelles sanctions européennes contre la Russie visaient à renforcer « la pression sur le président russe Vladimir Poutine pour accroître le coût de cette guerre invraisemblable » et obtenir un cessez-le-feu.

Vendredi, l'Union européenne a annoncé son 18^e paquet de sanctions contre la Russie depuis l'invasion de 2022, en ciblant la manne pétrolière russe.

Face aux bombardements russes qui endeuillent l'Ukraine chaque jour, l'armée ukrainienne frappe également quasiment quotidiennement le territoire russe avec des drones. Lundi, ces attaques ont forcé l'aéroport de Vnoukovo, près de Moscou, à interrompre brièvement son activité.

Les négociations en vue de trouver une issue diplomatique à plus de trois ans de guerre dévastatrice sont dans l'impasse. Moscou exige l'annexion de cinq régions ukrainiennes, dont la Crimée, envahie en 2014, ainsi que la certitude que Kiev ne rejoindra jamais l'OTAN.

Des demandes inacceptables pour l'Ukraine, qui réclame pour sa part des garanties de sécurité solides pour prévenir toute nouvelle invasion russe.

Face à l'enlisement des pourparlers, le président américain Donald Trump, qui s'était rapproché de Moscou pour tenter d'obtenir des avancées, a exprimé sa frustration et a déclaré être « déçu » par Vladimir Poutine.

Lundi dernier, il a donné à la Russie un ultimatum de 50 jours pour mettre fin à son invasion de l'Ukraine, sous peine de sanctions sévères, et a affirmé que des équipements militaires, payés par des pays européens membres de l'OTAN, seraient envoyés à l'Ukraine.

Après ces déclarations, le Kremlin a déclaré être prêt à négocier et a dit attendre « des propositions de la partie ukrainienne » concernant un troisième cycle de négociations, après deux sessions peu fructueuses à Istanbul.

Sur le terrain, ces dernières semaines, Moscou a lancé à plusieurs reprises des attaques aériennes massives contre l'Ukraine, tandis que son armée, plus nombreuse et mieux équipée, poursuit ses offensives sur le front, notamment dans la région de Donetsk (est).


Nucléaire: l'Iran accuse les Européens de ne pas avoir respecté l'accord de 2015, avant des pourparlers

Ces propos interviennent avant une rencontre vendredi à Istanbul entre l'Iran et des représentants de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne pour évoquer le nucléaire iranien.  Ces trois pays européens accusent Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements sur le nucléaire et menacent de rétablir des sanctions en vertu d'une clause prévue par l'accord, ce que l'Iran cherche à éviter tout prix. (AFP)
Ces propos interviennent avant une rencontre vendredi à Istanbul entre l'Iran et des représentants de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne pour évoquer le nucléaire iranien. Ces trois pays européens accusent Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements sur le nucléaire et menacent de rétablir des sanctions en vertu d'une clause prévue par l'accord, ce que l'Iran cherche à éviter tout prix. (AFP)
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  • Paris, Londres et Berlin avaient assuré leur attachement à l'accord disant vouloir poursuivre les échanges commerciaux avec l'Iran. Les sanctions onusiennes et européennes n'ont ainsi pas été rétablies
  • Mais le dispositif envisagé par les pays européens pour compenser le retour des sanctions américaines a peiné à se concrétiser et nombre d'entreprises occidentales ont été contraintes de quitter l'Iran, confronté à une forte inflation

TEHERAN: L'Iran tient les pays européens pour responsables de l'échec de l'accord de 2015 sur le nucléaire, les accusant lundi de ne pas avoir tenu leurs engagements avant des pourparlers vendredi à Istanbul avec la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne.

Téhéran, plusieurs puissances occidentales, la Chine et la Russie avaient trouvé en 2015 un accord qui prévoyait d'importantes restrictions au programme nucléaire iranien en échange d'une levée progressive des sanctions de l'ONU.

Mais en 2018, les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement de ce texte longuement négocié et ont réimposé leurs sanctions lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021).

Paris, Londres et Berlin avaient assuré leur attachement à l'accord disant vouloir poursuivre les échanges commerciaux avec l'Iran. Les sanctions onusiennes et européennes n'ont ainsi pas été rétablies.

Mais le dispositif envisagé par les pays européens pour compenser le retour des sanctions américaines a peiné à se concrétiser et nombre d'entreprises occidentales ont été contraintes de quitter l'Iran, confronté à une forte inflation et une crise économique.

"Les parties européennes ont été fautives et négligentes dans la mise en oeuvre" de l'accord sur le nucléaire, a déclaré le porte-parole de la diplomatie, Esmaïl Baghaï.

Ces propos interviennent avant une rencontre vendredi à Istanbul entre l'Iran et des représentants de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne pour évoquer le nucléaire iranien.

Ces trois pays européens accusent Téhéran de ne pas avoir respecté ses engagements sur le nucléaire et menacent de rétablir des sanctions en vertu d'une clause prévue par l'accord, ce que l'Iran cherche à éviter tout prix.

Mardi, "une consultation trilatérale" avec la Russie et la Chine se tiendra à Téhéran pour discuter du nucléaire et du rétablissement potentiel des sanctions, a ajouté M. Baghaï.

"Injustifiable"

Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran est l'unique pays non doté de l'arme nucléaire à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60%), bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l'accord de 2015.

Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90%, d'après l'AIEA.

Recourir à ce mécanisme "est dénué de sens, injustifiable et immoral", a estimé Esmaïl Baghaï lors d'une conférence de presse hebdomadaire, arguant que l'Iran avait pris ses distances avec l'accord en représailles aux manquements des Occidentaux.

"La réduction des engagements de l'Iran a été effectuée conformément aux dispositions" prévues par le texte, a assuré le porte-parole de la diplomatie iranienne.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de la République islamique, soupçonnent de longue date l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique.

Téhéran se défend vigoureusement d'avoir de telles ambitions militaires mais insiste sur son droit au nucléaire pour des besoins civils, notamment pour l'énergie.

L'Iran et les Etats-Unis avaient tenu depuis avril cinq cycles de discussions sur le nucléaire, avant l'attaque surprise lancée par Israël le 13 juin contre l'Iran, qui a déclenché une guerre de 12 jours.

Des représentants iraniens et américains devaient se rencontrer le 15 juin, mais les discussions ont été annulées en raison de la guerre.

"A ce stade, nous n'avons aucune intention de parler à l'Amérique", a déclaré lundi Esmaïl Baghaï.