Les regards du monde se tournent ces jours-ci vers New York, où l’Assemblée générale des Nations unies tient une réunion décisive consacrée à la reconnaissance de l’État de Palestine. Cette rencontre intervient à un moment particulièrement critique, alors que le peuple palestinien vit sous l’occupation, privé de ses droits nationaux et humains les plus élémentaires, tandis que la communauté internationale reste divisée entre les partisans de sa cause légitime et ceux qui l’entravent.
La reconnaissance de l’État de Palestine n’est pas une faveur, mais un droit historique, juridique et moral, déjà consacré par les résolutions des Nations unies depuis des décennies — depuis la résolution de partage de 1947, en passant par la résolution 67/19 de 2012 qui a accordé à la Palestine le statut d’« État observateur non membre », jusqu’à aujourd’hui où la revendication d’une pleine adhésion revient au premier plan.
Cette reconnaissance, si elle est accordée, constituerait une avancée majeure sur la voie de la justice internationale, et corrigerait une injustice historique subie par le peuple palestinien, qui a payé un prix élevé en terres, en liberté et en vies humaines. Elle renforcerait également le principe de la « solution à deux États », reconnu par la communauté internationale comme l’unique chemin vers une paix juste et durable au Moyen-Orient.
Dans ce contexte, le rôle actif de l’Arabie saoudite sous la conduite du Prince héritier Mohammed ben Salmane mérite d’être souligné. Il n’a cessé de réaffirmer la centralité de la cause palestinienne et la nécessité de parvenir à une solution à deux États, reflétant l’engagement du Royaume envers ses responsabilités historiques et islamiques, et donnant un élan considérable aux efforts diplomatiques au sein des Nations unies.
Cette reconnaissance, si elle est accordée, constituerait une avancée majeure sur la voie de la justice internationale, et corrigerait une injustice historique subie par le peuple palestinien.
Dya-Eddine Said Bamakhrama
De son côté, la France, sous la présidence d’Emmanuel Macron, continue de promouvoir une approche internationale équilibrée qui appelle à la reconnaissance de l’État de Palestine comme étape essentielle pour assurer la stabilité régionale et mondiale. Le président Macron a averti à plusieurs reprises que la poursuite de l’occupation et la négation des droits légitimes des Palestiniens compromettent la paix et menacent l’avenir de toute la région.
Quant à mon pays, la République de Djibouti, il a toujours exprimé une position claire et constante en faveur des droits inaliénables du peuple palestinien, et soutenu la solution à deux États comme issue juste et équitable au conflit. Djibouti n’a jamais manqué de voter pour les résolutions internationales en faveur de la cause palestinienne, convaincue que la justice est le socle de la stabilité dans la région et dans le monde.
Le plus grand défi réside toutefois dans la volonté de certaines grandes puissances qui continuent d’appliquer une politique de deux poids deux mesures : un soutien inconditionnel à Israël, tandis que des conditions sévères sont imposées aux Palestiniens et que leurs droits légitimes sont bloqués. Pourtant, la dynamique internationale croissante et le soutien de la grande majorité des États membres de l’ONU traduisent une conviction ferme : la cause palestinienne ne peut plus être marginalisée, et le temps est venu de la traduire en reconnaissance politique et juridique pleine et entière.
La dynamique internationale croissante et le soutien de la grande majorité des États membres de l’ONU traduisent une conviction ferme : la cause palestinienne ne peut plus être marginalisée.
Dya-Eddine Said Bamakhrama
La reconnaissance de l’État de Palestine n’est pas un simple geste symbolique, mais une porte ouverte pour permettre au peuple palestinien d’exercer sa souveraineté sur sa terre, de protéger ses lieux saints, de construire ses institutions et de s’intégrer dans la communauté internationale comme partenaire à part entière. C’est aussi un message d’espoir adressé à des millions de Palestiniens toujours confrontés à l’occupation et au blocus : le monde ne les a pas abandonnés, et la justice, bien que différée, finira par s’accomplir.
À la veille de la réunion de New York, la communauté internationale se retrouve face à une épreuve morale et politique : restera-t-elle spectatrice de la plus longue occupation de l’ère moderne, ou choisira-t-elle de se ranger du côté de la légitimité internationale, en reconnaissant l’État de Palestine et en lui accordant une pleine adhésion ?
La réponse appartiendra à l’histoire, et les générations futures s’en souviendront.
Dya-Eddine Said Bamakhrama est l'ambassadeur de Djibouti en Arabie saoudite.
X: @dya_bamakhrama
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com