La guerre lancée par Israël contre Gaza en octobre dernier, qui a tué près de 40 000 Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, et détruit des villes et des infrastructures, souligne le besoin urgent de solidarité mondiale et régionale. Il est en effet nécessaire de maintenir un état d'alerte élevé et de multiplier les efforts en vue de parvenir à une paix et une sécurité durables dans cette région sensible.
Les pertes humaines et matérielles sont immenses, et la guerre continue d'avoir des répercussions douloureuses, tandis que le monde reste impuissant face à cette situation. Les effets néfastes se reflètent clairement sur la paix et la stabilité mondiales.
La guerre a mis à nu la laideur et la brutalité de l'occupation israélienne, invalidant les déclarations d'Israël selon lesquelles il serait un bastion démocratique dans un environnement disparate. Les manifestations organisées dans de nombreuses villes et universités à travers le monde pour dénoncer le massacre de civils sans défense à Gaza ont révélé au grand jour cette réalité.
Le fait que la communauté internationale reste passive face à cette injustice, à cette destruction brutale et à ces massacres barbares qui enfreignent les lois internationales en vigueur est, pour le moins, honteux. Alors que nous condamnons le silence généralisé, nous ne pouvons qu’applaudir les démarches entreprises par l'Espagne, la Norvège et l'Irlande pour reconnaître l'État de Palestine. La décision de ces trois pays européens représente un pas significatif vers l'instauration de la paix et de la sécurité mondiales, car la cause palestinienne est l'une des plus importantes à l'échelle mondiale. Son exacerbation au fil des ans a été une source majeure de nombreuses crises à travers le monde et la région, en raison de l'occupation et du déplacement du peuple palestinien.
Nous devrions également saluer les efforts du comité arabo-islamique réuni lors du sommet arabo-islamique à Riyad en novembre dernier. Présidé par le ministre saoudien des Affaires étrangères, ce comité œuvre pour obtenir un cessez-le-feu, la libération des otages, la distribution d'aides humanitaires et la reconnaissance par l'ONU de l'État de Palestine sur la base des frontières de 1967.
Le gouvernement israélien s'oppose fermement à tout plan de paix reconnaissant les droits des Palestiniens. Cela signifie qu’aucun progrès ne sera réalisé à moins que les forces politiques israéliennes ne soient convaincues de la nécessité d'abandonner l'idée d’hégémonie et l'usage de la force. Les événements de Gaza, malgré le nombre impressionnant de victimes, ont démontré que la force militaire n'apportera pas la solution souhaitée par la droite israélienne.
Aujourd’hui plus que jamais, nous devons unir nos efforts à différents niveaux pour trouver une solution juste et durable à la question palestinienne, en nous basant sur le principe de la solution à deux États. Les récents actes de violence et le recours excessif à la force ont clairement démontré que le calme et la stabilité sont impossibles sans un accord de paix durable. Il est donc essentiel que les Palestiniens prennent des mesures sincères et sérieuses pour consolider leurs rangs et œuvrer ensemble à la réalisation de cet objectif.
Aucun progrès ne sera réalisé à moins que les forces politiques israéliennes ne soient convaincues de la nécessité d'abandonner l'idée d’hégémonie et l'usage de la force.
Dya-Eddine Said Bamakhrama
La résolution de la question palestinienne et l'instauration de la paix au Moyen-Orient nécessitent une volonté politique ferme et des efforts soutenus de la part de toutes les parties concernées. Bien que cette entreprise représente un défi de taille, elle reste possible tant que la bonne volonté, conjuguée à un engagement envers la justice et l'égalité, existent. La paix est le seul moyen d'atteindre la stabilité et la prospérité dans cette région sensible du monde.
Dans ce contexte, nous pouvons nous appuyer sur les expériences de pays ayant une longue histoire de soutien à la paix, tels que l'Arabie saoudite, qui bénéficie d'une acceptation sans égale dans le monde islamique et qui a parrainé de nombreuses négociations de paix pour résoudre les crises au Moyen-Orient.
Le Royaume a activement cherché des solutions au conflit israélo-arabe, présentant deux initiatives clés en 1981 et en 2002. Il a également participé à la Conférence de Madrid en 1991 et a soutenu l'initiative de paix du roi Abdallah ben Abdelaziz, approuvée par le Sommet arabe à Beyrouth en 2002. Il convient de reconnaître que depuis l'époque du roi Abdelaziz jusqu’au règne du roi Salmane et du prince héritier, Mohammed ben Salmane, l'Arabie saoudite a toujours soutenu le peuple palestinien depuis le début de son calvaire.
Un des exemples notables de ce soutien est le geste du roi Saoud, qui a offert à Ahmed Shaqiri, représentant de l'Organisation de libération de la Palestine, le siège saoudien à l'ONU, lui permettant de plaider la cause de son pays non seulement en tant que représentant palestinien, mais aussi en tant que représentant de l'Arabie saoudite.
Mon propre pays, Djibouti, est également reconnu pour son rôle pionnier dans les efforts de paix et de réconciliation dans la Corne de l'Afrique, ainsi que pour son accueil des réfugiés fuyant les conflits dans les pays voisins. Depuis son indépendance en 1977, Djibouti défend et continue de défendre ces principes dans divers forums internationaux et régionaux.
Il est impératif de comprendre qu'Israël ne connaîtra pas la paix tant qu'il n'aura pas reconnu les droits légitimes du peuple palestinien. La progression de l'initiative de paix arabe dépend de la mise en œuvre par Israël de ses engagements conformément aux résolutions internationales visant à instaurer la paix dans la région. Un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza, suivi de l'échange de prisonniers et d'otages, devrait servir de prélude à la recherche d'une solution juste et globale qui mettra fin à la souffrance du peuple palestinien opprimé. Cette solution devrait déboucher sur la création d'un État palestinien indépendant, reconnu par l'ONU, avec Jérusalem-Est comme capitale.
J'en appelle à tous les pays qui n'ont pas encore reconnu l'État de Palestine de le faire. Cette reconnaissance favorisera la paix, contribuera à instaurer la stabilité et encouragera le développement, tout en mettant fin aux décennies de souffrance du peuple palestinien.
Dya-Eddine Said Bamakhrama est l'ambassadeur de Djibouti en Arabie saoudite.
X: @dya_bamakhrama
NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com