Gaza : entre ruines et sauvetage… Une plaie ouverte dans la conscience de l’humanité

Des Palestiniens marchent sur un sentier côtier au nord-ouest du camp de réfugiés de Nuseirat alors qu'ils sont déplacés vers le sud suite à l'annonce israélienne de fermer la route Al-Rashid vers le nord de la bande de Gaza assiégée, le 4 octobre 2025. (AFP)
Des Palestiniens marchent sur un sentier côtier au nord-ouest du camp de réfugiés de Nuseirat alors qu'ils sont déplacés vers le sud suite à l'annonce israélienne de fermer la route Al-Rashid vers le nord de la bande de Gaza assiégée, le 4 octobre 2025. (AFP)
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Gaza : entre ruines et sauvetage… Une plaie ouverte dans la conscience de l’humanité

Gaza : entre ruines et sauvetage… Une plaie ouverte dans la conscience de l’humanité
  • Gaza symbolise une tragédie humaine prolongée, marquée par l’occupation, les blocus et les guerres successives, culminant dans une catastrophe humanitaire aggravée après les événements du 7 octobre
  • Un cessez-le-feu, bien qu’essentiel, n’est qu’un premier pas vers une paix juste et durable fondée sur la fin de l’occupation, la reconnaissance de l’État palestinien, et le respect du droit international

Gaza aujourd’hui n’est pas seulement une ville assiégée sur les rives de la Méditerranée, mais bien le symbole d’une souffrance prolongée, fruit de décennies d’occupation, de blocus et de guerres répétées. Depuis de longues années, sa population vit sous des restrictions étouffantes : passages frontaliers fermés, économie paralysée, horizon bloqué. Les enfants de Gaza connaissent le bruit des avions de guerre avant celui des jouets, et grandissent parmi les ruines avant de goûter à l’innocence de l’enfance.

Le 7 octobre a marqué un tournant, avec une attaque mal calculée du Hamas, à laquelle Israël a répondu par une machine de guerre dévastatrice, déclenchant un bombardement incessant n’épargnant ni maisons, ni écoles, ni hôpitaux. Des milliers de morts et de blessés, des familles chassées de leurs foyers, des rêves engloutis sous les décombres. La riposte israélienne a été dure, aveugle, et a reflété une logique de punition collective dépassant toutes les limites du droit international et humanitaire.

Face à l’aggravation de la catastrophe humanitaire, la communauté internationale a multiplié ses efforts pour contenir cette folie guerrière. Déclarations, appels, conférences, réunions et médiations se sont succédé, mais la machine de mort ne s’est arrêtée que récemment. Les États-Unis ont joué un rôle central dans l’apaisement, notamment après la rencontre du président Trump avec plusieurs dirigeants des États membres de l’Organisation de la coopération islamique. Le Hamas a, pour sa part, accepté le principe d’un cessez-le-feu dans le cadre de l’initiative proposée. Le cessez-le-feu apparaît ainsi comme une étape cruciale, non seulement pour arrêter l’hémorragie du sang palestinien, mais aussi pour rouvrir une fenêtre d’espoir, redonnant aux civils une part de leur droit naturel à la sécurité et à la vie.

Pourtant, la vérité est qu’un cessez-le-feu, aussi urgent soit-il, ne constitue pas une solution définitive. Le peuple palestinien – à Gaza, en Cisjordanie et ailleurs – a besoin de bien plus qu’une trêve temporaire : il a besoin d’une paix globale et juste, qui restaure sa dignité et accorde à ses enfants le droit de vivre comme tous les autres peuples du monde.

L’après cessez-le-feu et la mise en œuvre de l’initiative ne peuvent être que le début d’un chemin plus large. La voie du salut commence par la reconnaissance que la sécurité ne se réalise pas par la force, et que la stabilité ne se construit pas sur des ruines. La solution réside dans la fin de l’occupation, la levée du blocus et l’autodétermination du peuple palestinien dans un État indépendant, avec Jérusalem-Est pour capitale.

C’est dans ce contexte que se distingue la dernière déclaration du président américain Donald Trump, affirmant clairement : « Je n’autoriserai pas Israël à annexer la Cisjordanie. » Cela reflète une prise de conscience croissante qu’aucune paix véritable ne peut se fonder sur l’imposition de faits accomplis, mais seulement sur le respect du droit international et des droits du peuple palestinien.

La reconnaissance de l’État de Palestine, conformément aux résolutions internationales, constitue la véritable porte d’entrée pour mettre fin au conflit et concrétiser la solution à deux États, qui demeure l’option réaliste et unique pour parvenir à une paix globale et juste. Et cela n’est pas seulement dans l’intérêt des Palestiniens, mais également dans celui des Israéliens eux-mêmes, car une paix juste garantit aussi au peuple d’Israël le droit de vivre dans la sécurité et la stabilité, loin de l’engrenage incessant des guerres.

Seule une paix juste est capable de relever Gaza de sous les ruines, de redonner vie à ses habitants et d’ouvrir pour l’ensemble de la région un nouvel horizon de sécurité partagée, de dignité et de paix.

 

Dya-Eddine Said Bamakhrama est l'ambassadeur de Djibouti en Arabie saoudite.

X: @dya_bamakhrama

NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.