PARIS: Non à un Premier ministre de gauche ou macroniste, non à une suspension de la réforme des retraites: Bruno Retailleau a posé ses conditions à une participation "exigeante" lors d'une réunion en visio mercredi soir avec les parlementaires LR, ont indiqué à l'AFP des participants.
"Il ne faut pas s'embarquer dans une aventure qui pourrait nous nuire", a prévenu mercredi soir le ministre de l'Intérieur démissionnaire, après l'annonce par l'Elysée qu'un nouveau chef du gouvernement serait nommé dans les 48 heures.
Il a réitéré son refus de participer à un gouvernement dirigé par un Premier ministre de gauche et exigé que le prochain locataire de Matignon "s'éloigne de la Macronie pour donner une assurance aux Français (et) que le message envoyé par les Français lors des législatives et des partielles soit respecté".
Quant à une éventuelle suspension de la réforme des retraites, c'est aussi non: "Si on accepte ça, toutes les futures reformes de fond, les réformes structurelles, pourraient être contestées dans la rue", a-t-il affirmé.
"A titre personnel, je n'irai pas dans un gouvernement qui voudrait abroger ou suspendre la reforme des retraites ou même un Lecornu bis", a insisté le Vendéen.
Lors de cette réunion qui n'a pas abouti à une décision sur la participation de LR au prochain exécutif, Bruno Retailleau a demandé "un mandat de négociation", avec le patron des députés LR Laurent Wauquiez et celui des sénateurs Mathieu Darnaud, pour discuter avec le prochain chef du gouvernement.
Pour sa part, Laurent Wauquiez a indiqué qu'une "très large majorité" des 50 députés LR "sont favorables à la poursuite du socle commun", tout en indiquant que lui-même ne l'était pas, mais qu'il respecterait la décision collective.
"Les députés sont les premiers concernés. Il faut qu'ils soient concertés et respectés", a-t-il ajouté, rappelant qu'une dissolution de l'Assemblée mettrait en première ligne les élus LR, dont beaucoup ont sauvé leur peau de justesse l'an dernier face au RN dans des circonscriptions rurales.
Récemment élu à l'Assemblée, l'ex-Premier ministre Michel Barnier a estimé que "la participation au gouvernement" était "la solution la moins mauvaise", plaidant pour "une participation exigeante et lucide".
Pour sa part, le député des Hauts-de-Seine Philippe Juvin, nommé la semaine dernière rapporteur général du budget, a considéré que "l'abandon transitoire de la réforme des retraites coûtera moins que pas de budget".