Lecornu, reconduit par Macron, dans une course contre la montre pour former un gouvernement

Le président français Emmanuel Macron a reconduit Sébastien Lecornu dans ses fonctions de Premier ministre le 10 octobre 2025 au soir, quatre jours après sa démission, a annoncé la présidence dans un communiqué. (Photo: AFP - 20 juin 2025)
Le président français Emmanuel Macron a reconduit Sébastien Lecornu dans ses fonctions de Premier ministre le 10 octobre 2025 au soir, quatre jours après sa démission, a annoncé la présidence dans un communiqué. (Photo: AFP - 20 juin 2025)
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Publié le Samedi 11 octobre 2025

Lecornu, reconduit par Macron, dans une course contre la montre pour former un gouvernement

  • Après la chute éclair de son premier gouvernement, Lecornu reçoit "carte blanche" de Macron pour constituer en urgence une nouvelle équipe et présenter le budget 2026 lundi
  • De La France insoumise au Rassemblement national, en passant par le Parti socialiste et les Écologistes, les forces d’opposition annoncent déjà des motions de censure

PARIS: De nouveau sous la menace de censure après sa reconduction très critiquée, Sébastien Lecornu doit constituer, dans un délai ultra-court, son nouveau gouvernement afin de pouvoir présenter un projet de budget lundi.

Emmanuel Macron a annoncé peu après 22H00 vendredi la reconduction à Matignon de Sébastien Lecornu, à l'issue d'une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n'aura survécu que 14 heures.

Nouvel essai, donc: le Président lui donne "carte blanche" pour proposer une nouvelle équipe gouvernementale et mener "les négociations" avec les partis politiques.

Dans la foulée, le Premier ministre démissionnaire a dit accepter la mission "par devoir", et devrait s'atteler dès samedi à la formation de son équipe.

Entre les menaces de censure des oppositions et un socle commun largement mis à mal, sa tâche s'annonce éminemment difficile.

Avec d'abord une première question urgente: qui asseoir à la table du Conseil des ministres lundi pour la présentation du projet de budget 2026, dont l'examen au Parlement doit démarrer au plus vite ?

Le temps presse pour pouvoir laisser au Parlement les 70 jours requis par la Constitution pour l'examiner avant le 31 décembre.

Sébastien Lecornu a prévenu que le futur gouvernement "devra incarner le renouvellement et la diversité des compétences", demandant aux prochains ministres de "s'engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027".

Ce qui semble exclure a priori plusieurs poids lourds de son ancien gouvernement, comme le garde des Sceaux Gérald Darmanin, mais surtout le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, détonateur de la chute de Lecornu I.

La gauche n'y participera pas. Mais qui au sein du socle commun, qui a implosé au cours de cette séquence politique, en sera ?

Les Républicains, doivent décider dans la matinée de leur participation. Les députés de son groupe lui ont toutefois déjà apporté leur soutien.

Autre formation, le parti Horizons d'Edouard Philippe, qui envisage un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au "coeur" de la réforme des retraites de 2023.

Or, le Premier ministre a promis que "tous les dossiers évoqués" pendant ses consultations avec les partis seraient "ouverts au débat parlementaire".

- "Une honte démocratique" -

Mais pris en étau entre la gauche et l'aile droite de sa coalition, Sébastien Lecornu devrait faire preuve de doigté pour rouvrir la réforme de 2023 d'Élisabeth Borne.

Pour se prononcer, le Parti socialiste attend la déclaration de politique générale du Premier ministre prévue la semaine prochaine. La date exacte n'est pas encore connue.

Mais il a prévenu: sans confirmation "de l'abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons".

Le reste des formations politiques d'opposition de gauche n'ont pas attendu longtemps. Dès l'annonce de la reconduction, La France insoumise, le Parti communiste français et les Ecologistes ont immédiatement promis de censurer.

Tout comme le Rassemblement national.

"Un nouveau bras d'honneur aux Français d'un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés", a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur X, en précisant que la formation de gauche radicale déposerait "une nouvelle motion de destitution du président de la République" et censurerait "immédiatement" le prochain gouvernement.

"Nous proposons dès ce soir aux parlementaires de la gauche de l'hémicycle de signer une motion de censure immédiate et une nouvelle motion de destitution du Président de la République", a précisé le groupe insoumis à l'Assemblée nationale.

Même son de cloche à l'autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti "censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir", en dénonçant "une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français". Position également adoptée par l'allié du RN, Eric Ciotti.


Bardella maintient sa "main tendue" aux LR, mais "ne pourrait pas" faire "alliance" avec Retailleau

Le président du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN) Jordan Bardella assiste au rassemblement annuel du parti d'extrême droite italien Ligue (Lega) à Pontida, dans le nord de l'Italie, le 21 septembre 2025. (AFP)
Le président du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN) Jordan Bardella assiste au rassemblement annuel du parti d'extrême droite italien Ligue (Lega) à Pontida, dans le nord de l'Italie, le 21 septembre 2025. (AFP)
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  • Jordan Bardella appelle à une large coalition à droite, tendant la main aux "orphelins de la droite" au sein des Républicains, à l'exclusion de Bruno Retailleau, qu’il accuse d’avoir rejoint le "macronisme"
  • Le président du RN affirme vouloir travailler avec des "patriotes sincères", même s’ils ne partagent pas toutes ses idées, pour "redresser la France" en vue de potentielles législatives anticipées

PARIS: Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a de nouveau "tendu la main" jeudi soir aux "orphelins de la droite" pour "une union la plus large possible", mais sans le patron des Républicains Bruno Retailleau, qui s'est selon lui "fondu dans le macronisme".

Persuadé de pouvoir remporter de nouvelles législatives anticipées, M. Bardella a estimé sur Cnews que "pour gagner, il faut l'alliance, la coalition, l'union la plus large possible".

Or, "il y a des patriotes à droite avec qui nous avons vocation à travailler", a-t-il affirmé, sur le modèle de l'ex-président de LR, Eric Ciotti, qui "a accepté cette main tendue" l'an dernier après la dissolution.

Pour autant, "une telle alliance ne pourrait pas se renouveler" avec son successeur, car "M. Retailleau a fait le choix de se fondre dans le macronisme", a ajouté le jeune chef du RN.

Le ministre de l'Intérieur démissionnaire a de toute façon écarté mardi soir tout rapprochement avec le parti à la flamme, qu'il accuse de "l'insulter", mais aussi de défendre des "idées de gauche sur le plan économique".

Toutes choses que conteste M. Bardella: "Il a balayé la main tendue que je lui ai formulée. Les masques tombent, M. Retailleau préfère mourir politiquement avec Emmanuel Macron, plutôt que de se battre aux côtés de ceux qui souhaitent redresser notre pays".

"Je ne vais pas passer mon temps à courir derrière des gens qui sont plus intéressés par leurs postes que par la survie de la France", a-t-il insisté, préférant se tourner vers les "patriotes sincères" au sein des Républicains, ces "orphelins de la droite qui ne se reconnaissent plus dans ce parti" et qu'il "invite à venir travailler à (ses) côtés".

"On n'est peut être pas d'accord sur tout. Vous avez parfois des sensibilités différentes des miennes (...) mais dans l'intérêt de la France, il faut qu'on fasse un bout de chemin ensemble", leur a-t-il lancé.


À Paris, la diplomatie française et saoudienne s’activent pour l’après-Gaza

Le président français Emmanuel Macron, aux côtés du ministre français sortant de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche) et du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane Al Saud (à droite), s'exprime lors d'une réunion ministérielle sur la mise en œuvre du plan de paix au Moyen-Orient au Quai d'Orsay, ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, à Paris, le 9 octobre 2025.  (AFP)
Le président français Emmanuel Macron, aux côtés du ministre français sortant de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche) et du ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane Al Saud (à droite), s'exprime lors d'une réunion ministérielle sur la mise en œuvre du plan de paix au Moyen-Orient au Quai d'Orsay, ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères, à Paris, le 9 octobre 2025. (AFP)
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  • Organisée par la France, cette réunion s’inscrit dans la continuité de l’initiative franco-saoudienne et des travaux engagés à New York, en septembre dernier, pour la mise en œuvre d’un plan de paix et de sécurité pour tous au Moyen-Orient
  • Contre vents et marées, la France s’emploie à entretenir la dynamique diplomatique enclenchée autour de cette solution, au cœur de l’initiative qu’elle a portée avec l’Arabie saoudite aux Nations unies en juillet, puis en septembre

PARIS: Alors que le monde a les yeux rivés sur Gaza, à la suite de l’accord entre Israël et le Hamas qui laisse espérer l’instauration d’un cessez-le-feu durable, Paris accueille une réunion ministérielle consacrée à « l’opérationnalisation du plan de paix au Proche-Orient ».

Organisée par la France, cette réunion s’inscrit dans la continuité de l’initiative franco-saoudienne et des travaux engagés à New York, en septembre dernier, pour la mise en œuvre d’un plan de paix et de sécurité pour tous au Moyen-Orient, fondé sur la solution à deux États.

Pour Paris, il ne fait aucun doute que « les efforts conjoints avec Riyad ont contribué à inspirer la vision américaine », une conjonction que la diplomatie française entend exploiter afin de maintenir la dynamique multilatérale autour de la paix.

Contre vents et marées, la France s’emploie à entretenir la dynamique diplomatique enclenchée autour de cette solution, au cœur de l’initiative qu’elle a portée avec l’Arabie saoudite aux Nations unies en juillet, puis en septembre.

Cette double impulsion franco-saoudienne a débouché sur l’adoption de la « Déclaration de New York » par 142 États membres de l’ONU — un document qui esquisse une feuille de route complète pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Dans la foulée, onze nouveaux pays ont officiellement reconnu l’État de Palestine.

Ce contexte a également servi de déclencheur à la présentation, le 29 septembre, du plan de paix du président américain Donald Trump, qui reprend une part importante des propositions franco-saoudiennes — une proximité que le président américain a lui-même reconnue publiquement.

Pour Paris, il ne fait aucun doute que « les efforts conjoints avec Riyad ont contribué à inspirer la vision américaine », une conjonction que la diplomatie française entend exploiter afin de maintenir la dynamique multilatérale autour de la paix.

L’un des piliers de cette stratégie consiste à anticiper dès maintenant l’après-guerre dans la bande de Gaza. Dans cette optique, Paris plaide pour la mise en place d’une mission internationale de stabilisation, en écho au plan Trump, qui prévoit la création d’une force multinationale chargée d’assurer la sécurité sur le territoire.

Cette approche repose sur un principe central : le Hamas n’aura aucun rôle dans la phase post-conflit. La Déclaration de New York comme le plan américain prévoient en effet le désarmement du mouvement et son exclusion de la gestion du territoire, notamment sur le plan sécuritaire.

L’objectif est d’éviter que les récentes avancées diplomatiques ne restent lettre morte. D’où la volonté française de structurer le suivi autour de trois axes prioritaires : la sécurité, la gouvernance palestinienne et la reconstruction de Gaza.

Fait notable : la rencontre s’est tenue en présence de représentants israéliens et palestiniens, signe d’une volonté d’inclure toutes les parties prenantes au processus.

Pour faire avancer cette feuille de route, le ministère français des Affaires étrangères a convoqué à Paris une réunion de haut niveau réunissant les ministres arabes des Affaires étrangères (Arabie saoudite, Égypte, Qatar, Jordanie, Émirats arabes unis) et leurs homologues européens (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne), ainsi que la Turquie, la représentante de la diplomatie européenne, et des représentants de l’Indonésie et du Canada.

Fait notable : la rencontre s’est tenue en présence de représentants israéliens et palestiniens, signe d’une volonté d’inclure toutes les parties prenantes au processus.

Mais la volonté française d’associer les États-Unis, afin de fusionner la dynamique multilatérale de New York avec la stratégie américaine, s’est heurtée à un obstacle : Marco Rubio, l’émissaire américain, n’a pas participé à la réunion, officiellement en raison de son implication dans les négociations de Charm el-Cheikh.

Dans son discours d’ouverture, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’apporter des contributions concrètes au plan américain dans quatre domaines clés, en particulier la gouvernance palestinienne, qui doit être, selon lui, « pleinement confiée aux Palestiniens ».

Il a également souligné l’importance de la réunification de Gaza et de la Cisjordanie, à inscrire dans un calendrier clair et contraignant, ainsi que la nécessité d’une convergence explicite entre le plan américain et la Déclaration de New York sur le désarmement du Hamas.

Le président français a aussi réaffirmé son soutien à la création d’une force internationale de stabilisation, chargée de former les forces de sécurité palestiniennes et mise en place via une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.

En parallèle, Emmanuel Macron a placé l’aide humanitaire en tête des priorités immédiates. Il a appelé à accroître massivement les livraisons d’aide à Gaza, en coopération avec les agences de l’ONU et les ONG, dans le strict respect du droit international humanitaire.

Il a également plaidé pour un soutien financier renforcé à l’Autorité palestinienne, confrontée à une crise budgétaire sans précédent.

Enfin, le président français a mis en garde contre l’accélération de la colonisation en Cisjordanie, qu’il a qualifiée de « menace existentielle » pour la création d’un État palestinien — une politique contraire, selon lui, au plan américain comme aux accords d’Abraham.

Face à l’hostilité israélienne et à l’ambiguïté américaine, Paris persiste à défendre une approche multilatérale de la paix au Proche-Orient. En relançant l’initiative de New York, la France veut éviter que la solution à deux États ne soit reléguée aux marges du débat international, et cherche à articuler l’approche américaine et l’élan onusien afin d’ouvrir une perspective politique crédible après la guerre de Gaza.


France: fin du suspense, Macron va désigner son prochain Premier ministre

Le président français Emmanuel Macron lors de son entretien avec le Premier ministre luxembourgeois au château de Senningen au Luxembourg, le 3 octobre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron lors de son entretien avec le Premier ministre luxembourgeois au château de Senningen au Luxembourg, le 3 octobre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron doit trancher entre reconduire Sébastien Lecornu, Premier ministre démissionnaire après seulement quelques jours, ou nommer une nouvelle personnalité comme Jean-Louis Borloo
  • Face aux tensions croissantes et à la menace de censure, l’Élysée cherche un Premier ministre capable de former un gouvernement sans ambitions présidentielles pour 2027

PARIS: Reconduction du démissionnaire Sébastien Lecornu ou nomination d'une nouvelle personnalité au poste de Premier ministre? Le président français Emmanuel Macron doit mettre fin vendredi à cinq jours de suspense et tenter une nouvelle fois de désamorcer une crise politique qui ne cesse de s'aggraver.

Le chef de l'Etat a promis de nommer un Premier ministre d'ici "vendredi soir" après la démission fracassante lundi de Sébastien Lecornu, ponctuée par deux jours de négociations supplémentaires pour tenter d'arracher, en l'absence de toute majorité parlementaire, un accord de non-censure du futur gouvernement.

Rien n'a filtré sur l'heure et les modalités d'une annonce. L'Elysée n'a pas non plus donné d'indications sur une éventuelle prise de parole du président, qui ne s'est pas exprimé sur la situation intérieure depuis cette nouvelle déflagration politique.

A quelques heures d'une nomination, deux scénarios revenaient avec force, la reconduction de Sébastien Lecornu ou la carte du centriste Jean-Louis Borloo, 74 ans, éternel "revenant" par temps de crise.

- "Donner un cap" -

Troisième Premier ministre désigné en un an depuis la dissolution de l'Assemblée par M. Macron en juin 2024, M. Lecornu est à ce stade le plus éphémère chef de gouvernement de la Ve République. Il assure ne pas "courir après le job" et avoir "terminé" sa "mission".

Démissionnaire lundi, quelques heures après avoir annoncé son gouvernement, Sébastien Lecornu avait devancé l'implosion de sa fragile coalition gouvernementale de centre-droit, anticipant un départ de la droite, insatisfaite de la composition de l'exécutif retenue.

Plusieurs responsables politiques prêtent toutefois à Emmanuel Macron la tentation de le reconduire, au risque d'ulcérer les oppositions et d'accélérer la censure de la nouvelle équipe.

Une série d'acteurs soutiennent en revanche publiquement ou en coulisse la piste de Jean-Louis Borloo, ministre sous les présidents de droite Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.

Vieux routard de la politique française et fondateur du parti Union des démocrates et indépendants (UDI), longtemps maire de Valenciennes (nord), M. Borloo avait annoncé en 2014 son retrait de la vie politique, disant n'avoir plus "l'énergie nécessaire" après avoir été hospitalisé pour une pneumonie aiguë.

De nouveau actif sur la scène politique, il a toutefois assuré jeudi soir ne pas avoir eu de contact avec l'Elysée.

D'autres noms continuent aussi à être cités, de l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve au Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lui aussi issu du PS.

Avec un double défi pour le chef de l'Etat : repousser le plus tard possible la menace d'une censure et a fortiori d'une dissolution.

- Déconnectés de 2027 -

Avant d'achever sa "mission", Sébastien Lecornu a estimé que le projet de budget 2026, détonateur de la crise actuelle avec la censure début septembre de son prédécesseur, le centriste François Bayrou, pourrait être présenté lundi en conseil des ministres, soit la date-butoir pour qu'il soit adopté d'ici la fin de l'année par le Parlement, alors que la France, deuxième économie de la zone euro, affiche une dette de 3.400 milliards d'euros (115,6% du PIB) et une croissance affectée par la frilosité des investissements.

Cela sous-entend la nomination d'un gouvernement peut-être dès vendredi ou à défaut ce week-end. Reconduction des principaux ministres en place ? Ministres techniques, dont peut-être le premier d'entre eux ?

Le Premier ministre démissionnaire a formulé une suggestion très remarquée : que la future équipe gouvernementale soit "complètement déconnectée des ambitions" pour l'élection présidentielle de 2027, ambitions qu'il n'a lui-même jamais manifestées.

Cela exclurait en revanche Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur démissionnaire et patron du parti de droite Les Républicains, qui a précipité dimanche soir la chute du gouvernement Lecornu tout juste nommé.

M. Retailleau a conditionné son retour au gouvernement à la nomination d'un Premier ministre "ni de gauche, ni macroniste", relevant que c'était le cas de Jean-Louis Borloo.

Emmanuel Macron est aussi très attendu sur une éventuelle suspension de la très impopulaire réforme des retraites, préalable posé par les socialistes pour un accord de non-censure.

Il faudra "trouver un chemin pour que le débat ait lieu" sur cette question, a averti Sébastien Lecornu.