FII... et une vision devenue réalité

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane serre la main du président syrien Ahmad al-Chareh à la FII à Riyad, mercredi.
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane serre la main du président syrien Ahmad al-Chareh à la FII à Riyad, mercredi.
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Publié le Jeudi 30 octobre 2025

FII... et une vision devenue réalité

FII... et une vision devenue réalité
  • Le FII confirme le rôle central de Riyad dans la transformation économique et géopolitique du Moyen-Orient, fidèle à la vision du prince héritier
  • L’accueil du président syrien Ahmad al-Chareh illustre l’engagement du Royaume à soutenir la reconstruction et la réintégration de la Syrie

Il ne fait aucun doute que le Future Investment Initiative forum (FII), désormais dans sa neuvième édition, est devenu un rendez-vous annuel très attendu dans les cercles économiques internationaux. Organisé chaque mois d’octobre à Riyad, le FII s’est imposé comme un rassemblement mondial incontournable, où grands investisseurs, institutions et organisations internationales font de leur participation une priorité.

En tant que journaliste ayant couvert le forum depuis le premier jour, je me souviens de moments inoubliables qui ont clairement indiqué la direction prise par l’Arabie saoudite. Et, parlant aujourd’hui en tant que citoyen saoudien, je me place avec fierté parmi ces 90 % évoqués cette année au FII par le ministre de l’Énergie, le prince Abdulaziz ben Salmane : ceux qui croient fermement que le Royaume est sur la bonne voie.

Je me rappelle vivement de 2017, lorsque le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est engagé à ramener l’Arabie saoudite vers un islam modéré, déclarant qu’il ne permettrait pas qu’une nouvelle période de 30 ans soit perdue à gérer l’idéologie extrémiste. Aujourd’hui, nous voyons cette promesse tenue à travers un gouvernement technocratique efficace qui protège la sacralité de la religion contre ceux qui cherchent à l’exploiter.

En effet, les plans visant à accueillir un nombre toujours croissant de pèlerins et de visiteurs de la Omra s’intègrent dans des réformes gouvernementales, sociales et économiques structurelles, parfaitement synchronisées. En réalité, il est bien moins probable de croiser l’extrémisme aujourd’hui dans le Royaume que dans certaines villes occidentales — ou encore au sein du gouvernement israélien d’extrême droite actuel, qui compte des figures telles que le ministre des Finances Bezalel Smotrich, recherché par la Cour pénale internationale et qualifié de terroriste par son propre ancien Premier ministre Ehud Olmert dans une récente interview à Arab News. Cette observation, d’ailleurs, fait écho à celle du célèbre écrivain Thomas Friedman, qui développait une idée similaire il y a un peu plus d’un an dans son article intitulé « Israel and Saudi Arabia Are Trading Places ».

Accueillir le président syrien Ahmad al-Chareh en tant qu’orateur principal du forum illustre l’engagement de Riyad à soutenir la reconstruction du pays.

                                Faisal J. Abbas | Rédacteur en chef

Je me souviens du moment où le prince héritier déclarait en 2018 que son rêve était de voir le Moyen-Orient devenir la  « nouvelle Europe ». Jour après jour, nous assistons aux efforts soutenus du Royaume pour résoudre les conflits et favoriser une plus grande intégration entre les nations de la région. La meilleure illustration de cette approche est sans doute l’ouverture envers la République arabe syrienne et les efforts entrepris au bénéfice du peuple syrien, longtemps victime de la tyrannie et des sanctions.

La direction saoudienne a profité de la visite du président américain Donald Trump — sa première à l’international — pour annoncer la levée de certaines restrictions après la chute du régime d’Assad à la fin de l’année dernière.

Dans ce contexte, la tenue d’une session spéciale du FII consacrée à l’économie syrienne et la présence du président Ahmad al-Chareh en tant qu’orateur principal soulignent la volonté de Riyad d’accompagner la relance du pays. Cela confirme la détermination de Riyad à offrir une plateforme idéale pour stimuler les échanges avec les grands entrepreneurs et investisseurs internationaux, promouvoir les opportunités et contribuer à la croissance économique.

La présence personnelle du prince héritier à la session réunissant al-Chareh reflète également le rôle international de premier plan du Royaume, qui met sur la table des initiatives clés et soutient les efforts en faveur du gouvernement légitime et du peuple syrien.

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre plus large des initiatives du Royaume pour soutenir la Syrie : participation au paiement des salaires, contribution au remboursement des arriérés de la Syrie envers le Groupe de la Banque mondiale (environ 15 millions de dollars), et aide au secteur énergétique syrien par la fourniture de 1,65 million de barils de pétrole brut.

Les initiatives de l’Arabie saoudite ne sont pas motivées par la gloire ou le prestige, mais par une conviction profonde : comme le disait feu l’éditeur américain Stan Lee, “un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.”

Les efforts de Riyad prolongent son rôle historique, mettant à profit son influence religieuse, géopolitique et économique au service de la région et du monde. Dans cet esprit, nous espérons voir, dans les prochaines éditions du FII et en présence du prince héritier, les dirigeants d’une Palestine libre et indépendante, d’un Liban renaissant, d’un Soudan uni, d’une Libye pacifique et d’autres pays de la région.
 

Faisal J. Abbas est le rédacteur en chef d'Arab News. X : @FaisalJAbbas

NDLR: L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com