Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar en Irak: à quoi faut-il s’attendre?

Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, au centre, au Centre de contrôle du commandement de l'armée à Ankara durant l’opération militaire connue sous le nom de Claw-Tiger contre des éléments du PKK au Kurdistan irakien, le 17 juin 2020 (Photo, AFP).
Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, au centre, au Centre de contrôle du commandement de l'armée à Ankara durant l’opération militaire connue sous le nom de Claw-Tiger contre des éléments du PKK au Kurdistan irakien, le 17 juin 2020 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 23 janvier 2021

Le ministre turc de la Défense Hulusi Akar en Irak: à quoi faut-il s’attendre?

  • Le président turc Erdogan a fait allusion à une opération imminente contre le PKK à Sinjar en Irak
  • Les actions militaires d’Ankara contre des éléments du PKK en 2020 ont été largement condamnées par Bagdad

ANKARA : La visite récente du ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, en Irak et au Kurdistan irakien a suscité des spéculations sur l’imminence d’une opération militaire conjointe entre Ankara, Bagdad et Irbil sur le territoire irakien contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), illégal en Turquie.

Vendredi, le président turc Erdogan a fait allusion à une opération imminente contre le PKK à Sinjar en Irak, disant : « Nous pourrions arriver une nuit, soudainement ». Il avait utilisé cette même phrase lors d’offensives précédentes contre la Syrie.

Les actions militaires aériennes et terrestres d’Ankara contre le PKK durant été 2020 ont été largement condamnées par Bagdad en raison du bombardement aérien de villages frontaliers et la mort de deux gardes-frontières irakiens haut gradés. Les deux parties ont dû passer des mois à rétablir de bonnes relations.

Depuis le début des années 1990, la Turquie a mené de nombreuses opérations transfrontalières contre le PKK dans le nord de l’Irak après que ses cibles militaires ont été frappées depuis les bases du PKK en Irak.

Lundi, M. Akar a visité Bagdad et rencontré des responsables irakiens avant de se diriger vers Irbil où il s’est entretenu avec des responsables kurdes, dont le Premier ministre du Kurdistan, Masrour Barzani, et le président de la région du Kurdistan, Nechirvan Barzani, mardi.

Ankara a l’intention de mener une vaste offensive dans le village de Sinjar au nord de l’Irak afin de cibler les cachettes du PKK, mais cette fois-ci sur une base tripartite plutôt que sur une base individuelle.

Cette question a de même été soulevée lors de la réunion de M. Akar avec les responsables irakiens. Il a expliqué à l’agence de presse officielle turque « Anadolu » que Bagdad s’était engagée à expulser les terroristes de Sinjar dans les plus brefs délais, alors que la Turquie était également prête à l’aider si on le lui demandait.

Le ministre a également affirmé que les deux pays entendent maintenir « un échange mutuel d’informations » et formeraient « des mécanismes appropriés pour ces échanges », tout en remerciant Irbil et Bagdad pour leur disposition à échanger des informations sur le PKK.

Afin d’assurer ses intérêts stratégiques, la Turquie a également l’intention de construire davantage de bases militaires temporaires dans le nord de l’Irak, en plus de ses 10 bases militaires déjà existantes dans la région.

Expansion militaire turque

Selon Yerevan Saeed, analyste des affaires du Moyen-Orient basé à Washington, cela pourrait indiquer que la Turquie préparerait des opérations militaires massives au printemps.

« En ce moment, la météo et la topographie sont trop dangereuses pour que les actions militaires soient réussies », a-t-il déclaré à Arab News.

Dans le passé, le PKK a souvent accusé le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) du gouvernement régional du Kurdistan (GRK) de partager des rapports de renseignements avec Ankara à propos de l’emplacement du groupe et ses déplacements dans la région, bien que le PDK, opposé à la présence du PKK dans le nord de l’Irak, ait fermement nié ces allégations.

Le GRK doit trouver un équilibre car d’une part, il refuse la demande d’Ankara de s’allier contre le PKK, et d’autre part, il s’inquiète de tout combat intra-kurde dans la région.

Certains groupes affiliés au PKK, notamment les Unités de résistance de Sinjar (YBS) qui ont combattu Daech en 2014, sont toujours actifs dans la région, surtout près du Mont Sinjar et ses alentours. Ankara a ciblé les membres des YBS maintes fois dans le passé.

Bien que le PKK soit considéré comme mouvement terroriste par Washington, les YBS ne le sont pas.

Bilgay Duman, coordinateur des études sur l’Irak au sein du groupe de réflexion ORSAM basé à Ankara, ne s’attend pas à une opération tripartite imminente en Irak en raison des désaccords entre les parties à propos de ce qui constitue un « groupe terroriste ».

« Ils ne sont toujours pas d’accord sur la façon de considérer les groupes affiliés au PKK en Irak. D’autre part, les réalités sur le terrain sont différentes. C’est pourquoi je m’attends à une coordination tripartite avec des opérations précises contre les zones où les combattants du PKK sont concentrés. Ce sera la meilleure option pour l’instant », a-t-il indiqué à Arab News.

Dans l’attente de Biden

Selon M. Dunman, Bagdad et Irbil ont établi une distinction entre les menaces et ne ciblent pas les groupes qui ne leur posent pas de problèmes de sécurité intérieure.

« Les YBS sont largement impliqués avec la milice Hachd al-Chaabi, soutenue par l’Iran, qui la finance et l’arme », a-t-il mentionné.

Les experts notent également que les politiques régionales de la nouvelle administration américaine sous Joe Biden seront déterminantes pour la dynamique en Irak et la forme de l’opération turque potentielle.

Le partenariat du coordinateur du Conseil de sécurité nationale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Brett McGurk, avec les groupes kurdes locaux dans la région aura également une incidence sur les calculs.

Bien qu’Ankara considère tout partenariat impliquant les Kurdes, que ce soit de Syrie ou d’Irak, comme une menace, M. McGurk était opposé au référendum des Kurdes d’Irak sur l’indépendance en 2017.

« Les États-Unis tentent actuellement d’éliminer le PKK, qu’ils considèrent un groupe terroriste, et de renforcer les groupes kurdes locaux à la place. D’autre part, tant que le PKK conteste l’autorité et la légitimité du PDK dans le nord de l’Irak et cible les grandes villes, nous pouvons nous attendre à une approche plus alignée entre Ankara, Bagdad et Irbil », a souligné M. Duman.

Cependant, pour M. Saeed, il est peu probable que les irakiens et les kurdes fassent partie d’une quelconque opération militaire turque dans la région du Kurdistan.

« Mais le partage de renseignements pourrait constituer un élément d’une telle coordination et coopération », a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien des Affaires étrangères réaffirme son soutien à la Palestine et condamne les frappes israéliennes contre l'Iran

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a réaffirmé le soutien indéfectible du Royaume à la cause palestinienne. (Photo Fournie)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a réaffirmé le soutien indéfectible du Royaume à la cause palestinienne. (Photo Fournie)
Le ministre a également condamné les frappes israéliennes contre l'Iran, les qualifiant de violation « flagrante » du droit international et d'atteinte à la souveraineté et à la sécurité iraniennes. (Photo Fournie)
Le ministre a également condamné les frappes israéliennes contre l'Iran, les qualifiant de violation « flagrante » du droit international et d'atteinte à la souveraineté et à la sécurité iraniennes. (Photo Fournie)
 51e réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de coopération islamique. (Photo Fournie)
51e réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de coopération islamique. (Photo Fournie)
Short Url
  • Dans son discours, le prince Faisal a souligné l'importance que l'Arabie saoudite accorde à la question palestinienne, mettant en avant les efforts continus du royaume pour mettre fin à la guerre à Gaza.
  • Concernant le conflit israélo-iranien, il a déclaré que « ces attaques menacent la sécurité et la stabilité de la région ».

RIYAD : le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a réaffirmé le soutien indéfectible du Royaume à la cause palestinienne lors de la séance d'ouverture de la 51e réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de coopération islamique, qui s'est tenue samedi à Istanbul.

Le ministre a également condamné les frappes israéliennes contre l'Iran, les qualifiant de violation « flagrante » du droit international et d'atteinte à la souveraineté et à la sécurité iraniennes.

Cette réunion, organisée par la Turquie, marque le début de sa présidence du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OCI. Le prince Faisal a félicité la Turquie pour avoir assumé ce rôle et a remercié le Cameroun pour ses efforts durant son précédent mandat.

Dans son discours, le prince Faisal a souligné l'importance que l'Arabie saoudite accorde à la question palestinienne, mettant en avant les efforts continus du royaume pour mettre fin à la guerre à Gaza, atténuer la crise humanitaire qui s'aggrave et unifier les positions arabes et islamiques sur le conflit.

Il a réitéré le ferme soutien de l'Arabie saoudite à la création d'un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Concernant le conflit israélo-iranien, il a déclaré que « ces attaques menacent la sécurité et la stabilité de la région », avant d'appeler à l'arrêt immédiat des opérations militaires, à la désescalade et à la reprise des négociations entre l'Iran et la communauté internationale.

Le prince Faisal a également réitéré le soutien continu de l'Arabie saoudite aux efforts visant à résoudre la crise au Yémen, exprimant son soutien à une solution politique globale et au rétablissement de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans le pays.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères s'entretient avec ses homologues égyptien et pakistanais en marge de l'OCI

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a tenu samedi des réunions séparées avec ses homologues égyptien et pakistanais à Istanbul. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a tenu samedi des réunions séparées avec ses homologues égyptien et pakistanais à Istanbul. (SPA)
Short Url
  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a rencontré séparément ses homologues égyptien et pakistanais
  • Les discussions ont porté sur les relations bilatérales, ainsi que sur les développements régionaux et internationaux

ISTANBUL : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a rencontré séparément ses homologues égyptien et pakistanais samedi.

Les discussions ont eu lieu en marge de la 51e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de coopération islamique à Istanbul.

Au cours de la rencontre avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, les deux parties ont passé en revue les relations étroites entre le Royaume et l'Égypte, et ont discuté des développements régionaux et de leur impact sur la sécurité de la région, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Faisal a également rencontré le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Pakistan, Ishaq Dar. Les discussions ont porté sur les relations bilatérales, ainsi que sur les développements régionaux et internationaux et les efforts en cours pour y faire face, a ajouté l'APS.

Le prince Musab bin Mohammed Al-Farhan, conseiller du ministre des Affaires étrangères pour les affaires politiques, et Fahd bin Asaad Abu Al-Nasr, ambassadeur saoudien en Turquie, ont assisté à ces deux réunions. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël: l'armée dit avoir frappé un site du Hezbollah dans le sud du Liban

Un panache de fumée s'élève au-dessus des collines après une frappe israélienne dans le district de Jezzine, au sud du Liban, le 20 juin 2025. (AFP)
Un panache de fumée s'élève au-dessus des collines après une frappe israélienne dans le district de Jezzine, au sud du Liban, le 20 juin 2025. (AFP)
Short Url
  • L'armée israélienne a affirmé samedi avoir frappé un site du Hezbollah pro-iranien de la région de Naqoura, dans le sud du Liban, au cours de la nuit
  • Vendredi, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, avait mis en garde le mouvement chiite libanais, en lui "conseillant" d'éviter d'intervenir dans la guerre avec l'Iran

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi avoir frappé un site du Hezbollah pro-iranien de la région de Naqoura, dans le sud du Liban, au cours de la nuit.

"Ce site était utilisé par la Force Radouane du Hezbollah pour mener des attaques terroristes contre des civils israéliens et constitue une violation flagrante des accords entre Israël et le Liban", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Elle a précisé avoir obtenu des informations sur ce site "notamment à la suite de l'interrogatoire d'un terroriste du Hezbollah."

Dans la nuit, l'armée avait également annoncé avoir frappé un "terroriste du Hezbollah" dans le sud du Liban, sans donner plus de détails.

Vendredi, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, avait mis en garde le mouvement chiite libanais, en lui "conseillant" d'éviter d'intervenir dans la guerre avec l'Iran.

Israël a lancé une offensive sur l'Iran il y a à peine plus d'une semaine, tandis que son armée a continué à mener des séries de frappes sporadiques sur le Liban, principalement dans le sud du pays, indiquant viser le mouvement libanais.

Après plus d'un an d'échanges de feux suivi de deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre dernier.

Armé et financé par l'Iran, le Hezbollah est ressorti très amoindri de cette guerre.

En vertu du cessez-le-feu, la formation libanaise devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et Israël retirer ses forces du sol libanais.

Mais l'armée israélienne maintient cinq positions frontalières qu'elle juge "stratégiques" et mène quasi-quotidiennement des frappes au Liban, affirmant viser le Hezbollah.

Le Hezbollah avait ouvert un front début octobre 2023 en tirant des roquettes à partir du sud du Liban sur le nord d'Israël, disant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.