Marché de l’art : Au Moyen-Orient, l’impact du coronavirus amorti par les ventes en ligne

Le marché mondial de l'art, qui représente une valeur annuelle de 64,1 milliards de dollars, selon la banque d'investissement multinationale suisse UBS,  était en croissance constante ces dernières années, avant que la propagation du coronavirus ne contraigne les galeries à fermer boutique. (Fourni)
Le marché mondial de l'art, qui représente une valeur annuelle de 64,1 milliards de dollars, selon la banque d'investissement multinationale suisse UBS, était en croissance constante ces dernières années, avant que la propagation du coronavirus ne contraigne les galeries à fermer boutique. (Fourni)
Sherazade Mami, 28 ans, chorégraphe et danseuse professionnelle tunisienne au théâtre de Caracalla et professeur à l'école de danse de Caracalla, s'entraîne tout en portant un masque sur le toit de son immeuble dans la banlieue de Dekwaneh, à l'est de la capitale libanaise, Beyrouth, le 4 avril 2020. (AFP/Fichier Photo)
Sherazade Mami, 28 ans, chorégraphe et danseuse professionnelle tunisienne au théâtre de Caracalla et professeur à l'école de danse de Caracalla, s'entraîne tout en portant un masque sur le toit de son immeuble dans la banlieue de Dekwaneh, à l'est de la capitale libanaise, Beyrouth, le 4 avril 2020. (AFP/Fichier Photo)
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Publié le Lundi 25 janvier 2021

Marché de l’art : Au Moyen-Orient, l’impact du coronavirus amorti par les ventes en ligne

  • Les mesures de confinement liées à la Covid-19 ont contraint les galeries et les maisons de vente aux enchères à se tourner vers le numérique
  • Les maisons de vente aux enchères Sotheby's et Christie's rapportent toutes deux une hausse des ventes en ligne, même si le coronavirus entraîne une chute au niveau du marché

DUBAÏ : Partout dans le monde, les industries créatives ont été touchées par les mesures de confinement imposées par la Covid-19. Ainsi, des événements ont été annulés, des artistes et des galeries ont subi des pertes financières. Alors que les initiatives locales au Moyen-Orient ont permis aux artistes professionnels de survivre aux conséquences financières les plus graves que cette pandémie a entraînées, le marché de l'art a lui-même été contraint de s'adapter aux nouvelles circonstances toutes particulières.

En effet, le marché mondial de l'art, qui représente une valeur annuelle de 64,1 milliards de dollars, selon la banque d'investissement multinationale suisse UBS,  était en croissance constante ces dernières années, avant que la propagation du coronavirus ne contraigne les galeries à fermer boutique. Ceci a interrompu les ventes et les expositions et anéanti le pouvoir d'achat des collectionneurs.

UBS et Art Basel ont publié le rapport « Impact de la Covid-19 sur le secteur des galeries » (The Impact of Covid-19 on the Gallery Sector) qui a interrogé un échantillon de 795 galeries et 360 collectionneurs des États-Unis, du Royaume-Uni et de Hong Kong. Selon cette étude, la pandémie a entraîné une baisse de 36 % des ventes des galeries d'art moderne et contemporain, avec une baisse moyenne de 43 % en comparaison avec les six premiers mois de 2019.

Les plus petites galeries, dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas 500 000 dollars, ont connu la plus forte baisse de ventes. Bon nombre d'entre elles ont réduit leurs effectifs et licencié du personnel. Les constatations recueillies semblent révéler une baisse des ventes dans plusieurs industries de produits de luxe au cours de l'année.

En raison des restrictions de déplacement et des verrouillages qui ont entraîné la fermeture de leurs établissements, les galeristes ont dû concevoir de nouveaux moyens pour vendre leur art et promouvoir leurs artistes, y compris par le biais de foires virtuelles. Même si les galeristes se montrent réticents à l'égard de l'efficacité des foires virtuelles, il semble que celles-ci resteront en place dans l'avenir proche, en attendant que les événements physiques puissent être organisés en toute sécurité.

En revanche, dans le monde des ventes aux enchères, le passage au numérique n'a pas eu un impact significatif sur les ventes. Les vendeurs demeurent avides de se séparer de leurs objets de valeur et les acheteurs ont toujours le même appétit.

Prenons l'exemple de la vente en ligne d'art contemporain organisée par Sotheby's à la fin du mois de juin. Les acheteurs ont payé un prix exorbitant pour bon nombre d’œuvres. Ainsi, un tableau de Jean Michel Basquiat s'est vendu à 15 millions de dollars et un triptyque de Francis Bacon à près de 85 millions de dollars.

Au Moyen-Orient aussi, les ventes aux enchères se sont déroulées dans un climat positif. En 2020, 52 % des ventes aux enchères menées par Sotheby's dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord concernaient exclusivement des ventes en ligne - un pourcentage calculé sur la base de six ventes en ligne et de deux ventes en direct. En 2019, sept ventes aux enchères ont été faites en direct et aucune en ligne, contre cinq en direct et aucune en ligne en 2018.

En 2020, 52 % des ventes aux enchères menées par Sotheby's dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord concernaient exclusivement des ventes en ligne, un pourcentage calculé sur la base de six ventes en ligne et de deux ventes en direct. (Fourni)
En 2020, 52 % des ventes aux enchères menées par Sotheby's dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord concernaient exclusivement des ventes en ligne, un pourcentage calculé sur la base de six ventes en ligne et de deux ventes en direct. (Fourni)

 

« Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas eu assez de soumissions et d'achats en ligne lors de ces ventes », confie à Arab News Edward Gibbs, le président de Sotheby's pour le Moyen-Orient et l'Inde. « Pourtant, l'année 2020 a été marquée par des changements radicaux, dont les impacts perdureront à l'avenir ».

Le mode numérique a été introduit précédemment, mais c'est la pandémie qui lui a donné toute son importance. « Historiquement, le marché de l'art a mis du temps à intégrer le commerce électronique ; néanmoins, les constatations indiquent que les choses ont changé en raison de la crise », comme l’indique le rapport publié par Art Basel et UBS.

En effet, au cours du premier semestre de 2020, les ventes en ligne constituaient 37 % du total des ventes des galeries - contre 10 % en 2019. Sur les collectionneurs interrogés dans le rapport, 85 % au moins disent avoir consulté en ligne les galeries ou les foires, et un peu moins de la moitié d'entre eux ont déjà effectué un achat en ligne.

Environ 66 % des galeries interrogées prévoient que les ventes en ligne dans le secteur des galeries continueront à augmenter en 2021.

Le marché de l'art en chiffres

 

* La valeur annuelle du marché de l'art dans le monde est estimée à 64,1 milliards de dollars.

* Baisse de 36% des ventes des galeries en comparaison avec les 6 premiers mois de 2019.

* En 2020, 52 % des ventes aux enchères menées par Sotheby's dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord concernaient exclusivement des ventes en ligne.

Selon M. Gibbs, « parmi les nombreux avantages que l'on peut espérer cette année, figurent l'importance de l'innovation numérique et le pouvoir indéniable de l'art et des objets rares ». Il poursuit : « En ce qui concerne la technologie, Sotheby's a développé, au cours des dernières années, sa propre plateforme de vente en ligne. Lorsque le coronavirus a fait son apparition, nous avons donc réussi à élargir rapidement nos opérations et à intégrer de nouvelles catégories qui n'avaient jamais été proposées en ligne auparavant».

« Les clients du Moyen-Orient ont toujours été parmi les plus avertis en matière de technologie », dit-il.

« Notre première vente en ligne a été lancée depuis Dubaï, de même que notre toute première vente en ligne d'art moderne et contemporain arabe et iranien », ajoute M. Gibbs.

« Ce fut également le cas des marchés plus traditionnels, comme l'art islamique par exemple. Lors de notre plus récente vente physique des Arts du monde islamique et de l'Inde, plus de la moitié des enchérisseurs ont effectué les transitions en ligne ».

L'oeuvre de l'artiste Abdulrahman Al-Soliman, Untitled (1981), estimé entre 61 500 et 75 200 dollars. (Fourni)
L'oeuvre de l'artiste Abdulrahman Al-Soliman, Untitled (1981), estimé entre 61 500 et 75 200 dollars. (Fourni)

 

La maison de vente aux enchères Christie's partage ce sentiment. Dans un entretien accordé à Arab News, Caroline Louca-Kirkland, directrice générale de Christie's Middle East, a déclaré que « les ventes en ligne sont en très bonne forme ». « Nous avons accueilli un grand nombre de nouvelles inscriptions ou de nouveaux clients qui se sont inscrits en ligne ».

En novembre 2020, Christie's Middle East a célébré sa 15e  saison de ventes d'automne en lançant trois ventes aux enchères en ligne. L'une d'entre elles était intitulée « We Are All Beirut » (Nous sommes tous Beyrouth), une initiative caritative visant à fournir des secours à la communauté artistique et à la soutenir, dans la capitale libanaise, dans le sillage de l'explosion du port, le 4 août. Plus de 680 000 dollars ont été collectés lors de cet événement dans le but de relancer la communauté artistique et culturelle de la ville, notamment le musée historique de Sursock à Beyrouth.

« C’était un véritable défi d’organiser des ventes aux enchères en ligne sans visites durant le verrouillage et les restrictions de voyage. Pourtant, les résultats sont encourageants », explique Mme Louca-Kirkland. « Nous avons battu le record avec une pièce de l'artiste Samia Halaby (542 000 dollars) et réalisé un montant impressionnant (406 000 dollars) pour une œuvre réalisée en 1982 par le défunt maître marocain Mohamed Melehi. Par ailleurs, nous avons battu le record avec la pièce « Ouroboros » de Ranya Sarakbi (406 000 dollars) dans notre section consacrée au design».

Christie's a remarqué un vif intérêt de la part des collectionneurs libanais concernant sa vente de charité consacrée à Beyrouth. « Cependant, les restrictions sur les virements en provenance du Liban ont empêché les collectionneurs de Beyrouth de participer à cette vente », précise Mme Louca-Kirkland.

« Le marché de l'art au Liban pâtit des restrictions bancaires imposées actuellement ainsi que du contexte politique du pays. Tout comme le marché iranien est affecté par les sanctions persistantes et d'autres embûches géopolitiques ».

Un flacon mamelouk en verre doré et émaillé de très grande valeur, provenant de Syrie et datant du 14e siècle, estimé à 684 000 dollars. (Fourni)
Un flacon mamelouk en verre doré et émaillé de très grande valeur, provenant de Syrie et datant du 14e siècle, estimé à 684 000 dollars. (Fourni)

 

Dans d’autres régions du Moyen-Orient, le marché se montre plus prometteur. « Le marché de l'art est toujours aussi florissant. Nous observons en particulier un intérêt de plus en plus marqué pour l'art d'Afrique du Nord, et accueillons de nouveaux acheteurs de cet art via la plateforme en ligne », poursuit-elle. Néanmoins, « nous devons soutenir l'art iranien et libanais en ces temps difficiles ».

Christie's Middle East entend organiser sa vente d'art annuelle à Londres au mois d'octobre.

En outre, les collectionneurs ne voient pas dans les plates-formes en ligne un moyen idéal pour interagir avec les artistes et les galeries, même si elles ont été largement utilisées au cours de la pandémie.

Sur les collectionneurs interrogés par l'enquête d'Art Basel et d'UBS, 70 % préfèrent assister aux expositions ou foires en personne ou hors ligne, contre 30 % qui optent pour des expositions en ligne ou d'autres plates-formes numérique.

En dépit des restrictions actuellement imposées, environ 82 % des collectionneurs ont exprimé leur intention d'assister à des expositions, des foires et des événements au cours des douze prochains mois. Si les formats numériques ont gagné du terrain durant la pandémie, il ne faut pas s'attendre à voir disparaître de sitôt le monde physique des galeries et des ventes aux enchères.

Twitter : @rebeccaaproctor

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Femmes arabes en STEM: le programme L’Oréal-UNESCO Middle East célèbre 12 ans de recherche scientifique

Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
Le programme L’Oréal-UNESCO For Women in Science met à l’honneur douze talents féminins arabes en STEM pour sa 12ᵉ édition. (Photo: fournie)
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  • Le programme célèbre 12 ans de promotion des femmes scientifiques au Moyen-Orient, avec 63 chercheuses arabes déjà soutenues et 3,8 M AED attribués
  • Les lauréates 2025–2024 mènent des recherches en robotique, climat, sécurité alimentaire, médecine personnalisée et santé publique

DUBAI: Pour sa douzième édition, le programme régional L’Oréal-UNESCO For Women in Science Middle East Regional Young Talents, organisé en partenariat avec l’Université Khalifa des sciences et de la technologie, met à l’honneur douze chercheuses arabes dont les travaux novateurs façonnent l’avenir scientifique de la région.

Initiative phare au Moyen-Orient, ce programme distingue les contributions majeures de femmes scientifiques en STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), dont les recherches apportent des réponses concrètes à des défis urgents et inspirent les générations futures. Depuis 1998, l’initiative mondiale L’Oréal-UNESCO a célébré plus de 4 700 chercheuses dans plus de 140 pays – dont 63 issues du CCG – attribuant au total 3,8 millions AED pour soutenir leurs projets.

Pourtant, les progrès restent inégaux : selon l’UNESCO, les femmes ne représentent encore qu’un tiers des chercheurs dans le monde.

En valorisant l’excellence scientifique et en renforçant le rôle des femmes dans la recherche, l’édition régionale contribue non seulement à réduire ces écarts, mais aussi à soutenir les stratégies nationales du CCG axées sur l’innovation, l’économie du savoir et le développement durable.

La ministre de l’Éducation des Émirats arabes unis, Sarah Al Amiri, a salué l’engagement constant du programme, rappelant son soutien depuis sept ans. « Ce programme ne se limite pas à reconnaître l’excellence scientifique ; il renforce la volonté de bâtir des sociétés innovantes et résilientes. Soutenir les femmes scientifiques, c’est libérer le plein potentiel de notre capital humain et garantir que la science demeure un moteur de progrès sociétal », a-t-elle déclaré.

Laurent Duffier, Directeur général de L’Oréal Moyen-Orient, a souligné l’impact du programme sur l’innovation régionale comme mondiale. « En amplifiant les voix des chercheuses arabes depuis plus de 12 ans, nous avons accéléré le progrès scientifique et inspiré la prochaine génération d’innovatrices. »

De son côté, Salah Khaled, Directeur du bureau de l’UNESCO à Doha, a rappelé que l’autonomisation des femmes en science est un pilier du développement durable : « Soutenir ces chercheuses d’exception contribue autant aux priorités nationales d’innovation qu’à l’avancée de la science mondiale. »

Le Président de l’Université Khalifa, Pr. Ebrahim Al Hajri, a mis en avant l’importance de cette collaboration, affirmant que les femmes scientifiques de l’université façonnent déjà l’avenir de l’énergie propre, de la santé, de la durabilité, de l’espace et de l’IA.

Les douze lauréates de 2025 et 2024 illustrent la diversité et la profondeur de la recherche dans le monde arabe : robotique aérospatiale, résilience climatique, sécurité alimentaire, médecine personnalisée, thérapies épigénétiques, maladies métaboliques, autisme, infections respiratoires ou encore innovations en nanotechnologie.


Le Forum d’affaires franco-saoudien lance la quatrième cohorte « Booster Grow Global » à Riyad

Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Nicolas Forissier, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Le Dr Majid Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, souligne la transformation économique du Royaume et l’importance du partenariat stratégique avec la France. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
Participants réunis dans la salle du forum pour suivre les interventions et échanges. (Photo: Arab News en français)
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  • Le forum a réuni responsables, diplomates et entreprises pour lancer une cohorte de 22 entreprises françaises
  • La France et l’Arabie saoudite ont réaffirmé leur partenariat stratégique et une coopération renforcée

RIYAD : Le Forum d’affaires franco-saoudien s’est tenu du 23 au 25 novembre, marquant le lancement de la quatrième cohorte du programme Booster Grow Global, un parcours d’accélération de neuf mois conçu pour aider les entreprises françaises en phase de croissance à localiser leurs solutions et à bâtir des partenariats durables dans l’ensemble du Royaume.

Organisé par Business France en collaboration avec l’Ambassade de France à Riyad, les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF), le Conseil d’affaires saoudo-français et Bpifrance, le forum a réuni des responsables gouvernementaux de haut niveau, des diplomates et plus de 100 représentants d’entreprises françaises et saoudiennes.

Patrick Maisonnave, ambassadeur de France au Royaume, et le Dr Majid ben Abdallah Al-Qasabi, ministre saoudien du Commerce, ont présidé la cérémonie d’ouverture, soulignant la solidité et la profondeur stratégique de la relation bilatérale.

Dans son allocution, Al-Qasabi a mis en avant le « mélange unique » d’atouts qui, selon lui, fait de la France l’un des partenaires les plus précieux de l’Arabie saoudite.

« La France possède une recette magnétique : une base industrielle diversifiée, une culture riche, un patrimoine emblématique, une excellence touristique mondiale et une gastronomie reconnue », a-t-il déclaré. « En même temps, l’Arabie saoudite ne connaît pas un simple changement, mais une transformation totale, menée par la vision et l’action de Son Altesse Royale le Prince Héritier. »

Al-Qasabi a souligné la force démographique du Royaume, notant que 84 % de la population a moins de 45 ans, créant un bassin de talents dynamique et technophile prêt à porter la prochaine phase de croissance économique.

Il a également mis en avant les ressources naturelles du Royaume, sa position géographique stratégique et son agenda de développement rapide dans des secteurs tels que la logistique, l'exploitation minière, la cybersécurité, la santé et l’éducation.

« Aucun pays au monde ne dispose d’une combinaison d’opportunités aussi unique qui se produisent en même temps », a-t-il affirmé. « Nous avons besoin de votre expertise. Nous pouvons doubler notre commerce bilatéral, qui a augmenté de 77 %, passant de 6,2 à 11 milliards de dollars. »

Le forum, événement phare du partenariat économique croissant entre les deux pays, a présenté les 22 PME et scale-ups françaises sélectionnées pour la cohorte 2025 de Booster Grow Global. Ces entreprises, choisies lors de VivaTech 2025 à Paris après avoir présenté leur projet à un jury saoudien composé de grandes institutions et d’acteurs industriels, représentent des secteurs alignés sur les priorités nationales de France 2030 et de la Vision 2030 saoudienne.

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Vue de la salle du Forum d’affaires franco-saoudien lors des sessions plénières. (Photo: Arab News en français)

Durant deux jours, la cohorte a participé à plus de 300 rencontres B2B et réunions d’investisseurs spécialement organisées, aboutissant à plus de 10 protocoles d’accord et posant les bases de processus de qualification de fournisseurs, d’initiatives de localisation et de projets de mise en œuvre à grande échelle dans le Royaume.

Les responsables français ont réaffirmé l’engagement de leur pays à renforcer ses liens avec l’Arabie saoudite alors que le Royaume accélère les préparatifs pour l’Expo 2030 à Riyad et la Coupe du monde de la FIFA 2034.

Nicolas Forissier, ministre délégué français chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité économique, a souligné la constance du soutien de la France. « Nous avons été parmi les tout premiers à soutenir la candidature de Riyad pour l’Expo 2030 », a-t-il rappelé. « La France a célébré votre succès. Aujourd’hui, notre engagement est concret. Nous travaillons activement avec le Royaume à la préparation de l’Expo 2030, et notre pavillon reflétera la créativité et la profondeur stratégique de notre partenariat. »

Forissier a annoncé un dispositif financier de 3 milliards de dollars dédié aux grands projets du Royaume.

« Ce mécanisme a été conçu spécifiquement pour répondre à l’ambition de la Vision 2030. C’est une première », a-t-il précisé. « La France et l’Arabie saoudite ont toutes les raisons de se tenir côte à côte, d’innover ensemble et de construire la prospérité de demain. »

Plus tôt dans la cérémonie, Didier Boulogne, directeur général délégué de Business France, a accueilli les participants et remercié les partenaires saoudiens et français pour leur collaboration.

« De l’Expo 2030 à la Coupe du monde 2034, nous sommes aujourd’hui unis par une énergie extraordinaire », a-t-il déclaré.

Mohamed Ben Laden, président du Conseil d’affaires Franco-Saoudien, a ajouté que les expériences communes de la France et de l’Arabie saoudite dans la réalisation de méga-projets — des Jeux olympiques de Paris à l’Expo 2025 d’Osaka — constituent une base solide pour une coopération à forte valeur ajoutée.

« Ce forum crée une plateforme où les ambitions saoudiennes rencontrent l’ingénierie, la créativité et l’excellence technologique françaises », a-t-il souligné.

Le programme Booster Grow Global se poursuivra avec une immersion de deux semaines sur le terrain à Riyad, Djeddah, Dammam et Khobar, où les entreprises françaises participeront à des rendez-vous ciblés avec acheteurs, sessions de mise en relation avec investisseurs, visites de sites industriels et ateliers spécialisés.

La délégation continuera également ses échanges avec les principales entités sur les processus de qualification fournisseurs et les calendriers potentiels de mise en œuvre.

Rachid Boulaouine, directeur de Business France en Arabie saoudite, a indiqué que le programme est conçu pour aider les entreprises françaises à forte croissance à se déployer rapidement et efficacement sur le marché saoudien.

« En alignant talents, technologie et partenariats locaux, ces entreprises sont positionnées pour contribuer de manière significative aux priorités de la Vision 2030 du Royaume », a-t-il expliqué. « Notre rôle est de réduire le temps de mise sur le marché et de créer l’accès de haut niveau nécessaire pour passer de l’intention à l’exécution. »

À mesure que la cohorte avance dans son immersion saoudienne, les deux gouvernements ont clairement exprimé leur intention d’approfondir leur coopération économique.


Bruxelles valide les efforts de la France pour réduire son déficit

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025. (AFP)
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  • Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme"
  • La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen

STRASBOURG: La Commission européenne a estimé mardi que la France respectait les engagements qu'elle avait pris pour réduire son déficit public colossal, tout en notant l'"incertitude considérable" entourant le projet de budget pour 2026.

Dans son avis sur les perspectives budgétaires des 27 États membres, présenté devant le Parlement européen, la Commission a souligné que le projet de budget du gouvernement Lecornu était "conforme" aux recommandations émises dans le cadre de la procédure de déficit excessif lancée en juillet 2024 contre la France.

La Commission a donné jusqu'en 2029 à Paris pour redresser la barre et ramener son déficit en dessous de 3% du PIB, la limite prévue par le Pacte de stabilité européen.

Dans son avis, Bruxelles note que selon ses propres prévisions publiées mi-novembre, le déficit public français devrait redescendre à 4,9% du PIB l'an prochain contre 5,5% cette année, des niveaux très proches des prévisions du gouvernement, qui table sur un déficit de 4,7% en 2026 après 5,4% en 2025.

"Cependant, cette évaluation est entourée d'une incertitude considérable, vu les discussions parlementaires toujours en cours", prévient l'exécutif européen.

La France n'est pas le seul pays membre sous le coup d'une procédure pour déficit excessif: c'est le cas aussi de l'Autriche, la Belgique, l'Italie, la Hongrie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Roumanie, et la Commission a annoncé en outre vouloir placer sous cette procédure un dixième État, la Finlande.

Selon ses projections, ce pays devrait voir son déficit public, qui dépasse la barre des 3% du PIB depuis l'an dernier, grimper à 5% l'an prochain, après 4,9% cette année.

Helsinki avait invoqué la forte augmentation de ses dépenses militaires sur fond de guerre en Ukraine pour justifier le dérapage de ses comptes publiques, mais la Commission estime que cela n'explique pas en totalité l'augmentation de ses dépenses publiques ces dernières années.

En revanche, Bruxelles a donné un blanc-seing à l'Allemagne, pays qui a abandonné sa prudence budgétaire des années précédentes pour se réarmer, et dont le déficit devrait dépasser 3% du PIB cette année et grimper à 4% l'an prochain, selon ses projections.