Le ministre libanais des Affaires étrangères exige le secret de l'enquête suisse

Cette photo publiée par le photographe officiel du gouvernement libanais Dalati Nohra montre le ministre libanais des Affaires étrangères Charbel Wehbi (à gauche) dans un entretien avec l'ambassadrice de Suisse au Liban, Monika Schmutz Kirgöz (à droite) à Beyrouth, au Liban, le lundi 25 janvier 2021 (Photo, AP).
Cette photo publiée par le photographe officiel du gouvernement libanais Dalati Nohra montre le ministre libanais des Affaires étrangères Charbel Wehbi (à gauche) dans un entretien avec l'ambassadrice de Suisse au Liban, Monika Schmutz Kirgöz (à droite) à Beyrouth, au Liban, le lundi 25 janvier 2021 (Photo, AP).
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Publié le Mardi 26 janvier 2021

Le ministre libanais des Affaires étrangères exige le secret de l'enquête suisse

  • Salamé a refusé dans sa déclaration de «rentrer publiquement dans les chiffres et les détails pour réfuter les mensonges»
  • Le Liban ne peut donc obtenir de données ou d'informations relatives aux comptes libanais dans les banques suisses sauf si les autorités suisses prouvent que les fonds transférés sont de nature suspecte

BEYROUTH: Alors que les autorités suisses demandent l’assistance juridique libanaise au sujet des «soupçons de blanchiment d’argent et de détournement de fonds par la Banque du Liban», Le ministre libanais des Affaires étrangères, Charbel Wehbe, exige le secret absolu de l'enquête.

Wehbe a rencontré lundi l'ambassadrice de Suisse à Beyrouth, Monika Schmutz Kirgoz, qui a refusé de commenter l'affaire. Le dossier est entre les mains des ministres de la Justice et du Procureur général , helvétiques, ajoute-t-elle, et c’est d’ailleurs ce dernier qui a effectué la demande d’entraide judiciaire.

Wehbe a déclaré: «Malgré l'importance de cette question pour le public libanais, le secret absolu est nécessaire pour contrer les rumeurs qui circulent dans les médias libanais à ce sujet».

Wehbe a appelé les médias à «rapporter les nouvelles telles quelles, sans interprétations, ajouts ou substitutions de mots».

«J'espère que le système judiciaire libanais aura de son côté la liberté absolue de s’exprimer et de prendre la bonne décision».

La justice libanaise a informé la semaine dernière Riad Salamé, le gouverneur de la Banque du Liban, que son témoignage est requis dans l’affaire. Il pouvait se présenter devant une délégation judiciaire suisse à l’ambassade du pays, ou se rendre en suisse pour une audience avec le Procureur général.

Salamé nié avoir effectué les virements à partir des comptes de la Banque du Liban, ou que le montant ait été prélevé de ses budgets. Il a exprimé son intention de se rendre en Suisse pour s’expliquer.

Le gouverneur a déclaré lundi dans un communiqué que «les rapports sur des transferts importants dans certains médias sont très exagérés, ils sont loin de la réalité. Leur but est de ternir systématiquement l'image de la Banque centrale et de son gouverneur».

Salamé a refusé dans sa déclaration de «rentrer publiquement dans les chiffres et les détails pour réfuter les mensonges».

Une source du milieu judiciaire libanais a déclaré à Arab News: «(La justice libanaise) n’est pas impliquée dans l'enquête suisse sur la Banque du Liban. Nous avons reçu une demande d'assistance, nous agissons donc comme une boîte aux lettres».

«Les Suisses ont réclamé des documents, et nous avons renvoyé la demande à la Banque centrale. Lorsque les documents seront disponibles, nous les transmettrons à l'autorité judiciaire helvétique».

Le Parlement suisse a approuvé à la fin 2019 l'échange automatique de données bancaires avec dix-huit nouveaux pays, dont le Liban.

Cet accord signifie que la Suisse peut, en vertu de l'accord, fournir les coordonnées des comptes bancaires détenus par des citoyens libanais à des fins de vérification fiscale.

L’accord est entré en vigueur cette année, mais le Liban n'en bénéficie pas en raison du non-respect des normes de l’Assemblée mondiale pour la protection de la vie privée, selon la déclaration émise par la Chambre suisse à l'époque.

Le Liban ne peut donc obtenir de données ou d'informations relatives aux comptes libanais dans les banques suisses, ni dans les banques des pays signataires. Une seule exception : si les autorités suisses parviennent à prouver la nature suspecte des fonds transférés.

Dimanche,  les réseaux sociaux se partageaient les déclarations d’un député suisse qui aurait annoncé la décision imminente de son pays de geler les comptes libanais. Le gel serait motivé par des transferts financiers importants et douteux.

Le député socialiste Fabian Molina a déclaré que les fonds en provenance du Liban ont augmenté de près de 2 milliards de dollars depuis 2016, «mais on ne peut confirmer pour l’instant que l'argent viré en Suisse provienne de sources illégales».

Molina n’a pas confirmé les informations selon lesquelles les fonds du compte de Salamé avaient été gelés. «C’est la presse qui a rapporté le gel 400 millions de dollars sur le compte de Riad Salamé», a-t-il déclaré.

L'audit juricomptable de la Banque du Liban est l'une des clauses les plus importantes dans le plan de relance économique approuvé par le gouvernement, une condition préalable à la négociation avec le Fonds monétaire international. La clause est reprise dans l'initiative française lancée par le président Emmanuel Macron pour aider le Liban à résoudre sa crise économique.

Le député du Mouvement patriotique libre Salim Aoun a accusé «le système politique de transférer des milliards de dollars à l'étranger».

Il a dit: «Salamé est le courtier de ce système. Si le premier responsable perd sa couverture, les autres la perdront aussi. Je crains que certains ne tentent d’obstruer cette voie».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com