Séparatisme: de Darmanin aux bataillons LREM, les acteurs du débat à l'Assemblée

Le ministre français de l'Intérieur, Gerald Darmanin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée après avoir assisté au conseil des ministres hebdomadaire le 27 janvier 2021 à Paris. (Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur, Gerald Darmanin, quitte le palais présidentiel de l'Élysée après avoir assisté au conseil des ministres hebdomadaire le 27 janvier 2021 à Paris. (Ludovic MARIN / AFP)
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Publié le Dimanche 31 janvier 2021

Séparatisme: de Darmanin aux bataillons LREM, les acteurs du débat à l'Assemblée

  • Le locataire de la place Beauvau Gérald Darmanin et la ministre déléguée Marlène Schiappa sont en première ligne pour défendre ce projet de loi contre le séparatisme islamiste voulu par Emmanuel Macron
  • Le patron des députés LREM Christophe Castaner, ex-ministre de l'Intérieur, a déminé à force de réunions internes et d'avertissements à l'égard des plus remuants

PARIS: Des ténors du gouvernement secondés par des députés LREM aguerris mais parfois divisés: voici les figures de la majorité en vue des joutes à partir de lundi à l'Assemblée nationale sur le projet de loi "confortant le respect des principes de la République".

Ministres régaliens en tête

Le locataire de la place Beauvau Gérald Darmanin et la ministre déléguée Marlène Schiappa sont en première ligne pour défendre ce projet de loi contre le séparatisme islamiste voulu par Emmanuel Macron. L'un ancien sarkozyste n'hésite pas à provoquer ses anciens camarades et peut heurter certains LREM par ses formules chocs. La seconde, venue de la gauche, est tout aussi pugnace et porte encore haut ses anciens sujets de secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes et à la lutte contre les discriminations. Le duo, qui n'a pas allumé d'incendies jusqu'alors sur ce texte, ne manquera pas d'être mis à l'épreuve.

Au banc du gouvernement, sont attendus également Eric Dupond-Moretti (Justice), l'ancien avocat désormais à l'aise dans l'hémicycle pour riposter à la droite comme à la gauche, ainsi que Jean-Michel Blanquer (Education) et encore Cédric O (Numérique), pour leurs volets respectifs de ce texte tous azimuts.

Les pilotes de la majorité

L'ancien président de l'Assemblée et ex-ministre François de Rugy a dirigé sans encombre les travaux préparatoires en commission spéciale. Et dans un savant dosage des différentes sensibilités sur la laïcité, pas moins de sept rapporteurs on été désignés, qui font l'interface avec le gouvernement. Six sont des "marcheurs", emmenés par Florent Boudié, un ancien socialiste élu de Gironde décrit comme "pragmatique" et au "barycentre" du groupe LREM. 

Aux côtés de ce rapporteur général qui a aussi en charge le chapitre sur la "transparence" des cultes, des députés aux expériences et territoires variés: Eric Pouillat (Gironde) pour la partie sur l'encadrement des associations, Nicole Dubré-Chirat (Maine-et-Loire) sur la "dignité de la personne humaine", Anne Brugnera (Rhône) pour éducation et sport, Laetitia Avia (Paris) sur la haine en ligne qu'elle remet sur le métier, et Sacha Houlié (Vienne) pour le financement et la police des cultes. L'ex-magistrate et élue MoDem Laurence Vichnievsky complète le casting, pour les mesures concernant la neutralité du service public.

Des voix LREM plurielles  

Tiraillée entre les tenants d'une "laïcité de combat" et ceux ne voulant pas stigmatiser l'islam, la majorité peut-elle se fracturer? Sur la première ligne, Aurore Bergé, elle-même présidente déléguée des députés LREM, Jean-Baptiste Moreau et encore François Cormier-Bouligeon ont des positions très fermes sur les valeurs républicaines, proches de Jean-Michel Blanquer ou Manuel Valls. Du même courant "laïcard", Francis Chouat est l'un des orateurs désignés par le groupe LREM pour ce texte. Ces députés de la tendance "dure" défendront des amendements pour étendre le principe de neutralité des services publics ou revenir sur un nouvel avantage financier accordé aux cultes. 

Plutôt à l'aile gauche, d'autres "marcheurs" tendance "flex" comme Souad Zitouni, Sonia Krimi, Saïd Ahamada, et aussi des membres du collectif social-démocrate et du parti En Commun issu de LREM, ne veulent pas d'un retour des polémiques sur le voile "chiffon rouge", et mettent en garde contre une laïcité "radicale" et une "surenchère législative". Ils entendent faire vivre la "promesse républicaine" dans toutes ses dimensions lors des débats, en attendant que l'exécutif décline son plan annoncé en faveur de l'égalité des chances.   

Le patron des députés LREM Christophe Castaner, ex-ministre de l'Intérieur, a déminé à force de réunions internes et d'avertissements à l'égard des plus remuants. L'amendement d'Aurore Bergé et Jean-Baptiste Moreau pour interdire le port du voile pour les petites filles, qui avait été retoqué pour la commission, n'a par exemple pas été redéposé pour la séance. D'après un responsable, un "point de tension" demeure pour le groupe LREM, celui de l'instruction à domicile que le projet de loi entend circonscrire. Plusieurs amendements de conciliation sont au programme.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.