Antitrust: l'incontournable Google assiégé aux Etats-Unis

Google, qui publie mardi ses résultats annuels, devrait sortir encore renforcé de l'année de la pandémie (Photo, AFP).
Google, qui publie mardi ses résultats annuels, devrait sortir encore renforcé de l'année de la pandémie (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 février 2021

Antitrust: l'incontournable Google assiégé aux Etats-Unis

  • Le géant des technologies et leader mondial de la publicité en ligne fait face à plusieurs poursuites pour pratiques anti-concurrentielles, lancées fin 2020
  • Selon les procureurs, l'entreprise de Mountain View empêche d'éventuels concurrents de gagner des parts sur les marchés de la recherche en ligne et de la publicité

SAN FRANCISCO: Google, qui publie mardi ses résultats annuels, devrait sortir encore renforcé de l'année de la pandémie, grâce à ses recettes publicitaires sur le moteur de recherche et sa plateforme YouTube notamment, mais ses performances risquent d'être retenues à charge par les autorités américaines.

Fondée en 1998 dans la Silicon Valley, le géant des technologies et leader mondial de la publicité en ligne fait face à plusieurs poursuites pour pratiques anti-concurrentielles, lancées fin 2020, qui mettront sans doute des années à aboutir.

La plainte du ministère de la Justice sous Trump

En octobre dernier, le ministère de la Justice et une dizaine d'Etats ont intenté une action au civil contre Google. Ils accusent le groupe de maintenir un « monopole illégal » sur la recherche en ligne et la publicité.

Selon les procureurs, l'entreprise de Mountain View empêche d'éventuels concurrents de gagner des parts sur ces marchés en s'assurant, par exemple, qu'il est le moteur de recherche par défaut.

La plainte s'étend sur un accord passé avec Apple, qui installe Google sur Safari et sur les iPhones en échange d'une portion des revenus publicitaires, jusqu'à 12 milliards de dollars par an.

Grâce à cet accord et à Android, son propre système d'exploitation, Google « représente 90% des utilisations de navigateur sur des appareils mobiles aux Etats-Unis », assènent les avocats du désormais ex-gouvernement.

« Google est la porte d'accès à internet », avait déclaré Jeffrey Rosen, alors numéro deux du ministère de la Justice. Mais le groupe « a maintenu son monopole grâce à des pratiques visant à exclure la compétition et à lui nuire ».

La plainte déposée à Washington appelle à des changements « structurels », comme un possible démantèlement de certains pans du groupe.

En décembre, la Californie a été le premier Etat démocrate à se joindre à ces poursuites, les procureurs généraux des 11 Etats initialement associés au DoJ étant tous républicains.

La plainte du Texas

Le 16 décembre 2020, dix Etats républicains, emmenés par le Texas, ont aussi accusé le groupe californien de pratiques anticoncurrentielles.

Eux se concentrent sur les recettes publicitaires en dehors de la recherche en ligne, car le groupe sert d'intermédiaire entre les annonceurs et les sites web, et gère une importante plateforme commerciale.

C'est comme s'il était « à la fois le lanceur, le frappeur et l'arbitre » sur le marché électronique de la pub, dénonce la plainte en faisant référence au baseball pour dénoncer un conflit d'intérêt.

Ces poursuites mentionnent en outre un accord potentiellement illégal avec Facebook, le numéro 2 du secteur. Le géant des réseaux sociaux aurait accepté de lâcher du lest en échange de traitement préférentiel dans le système d'enchères publicitaires de Google.

La plainte des 38

Le lendemain, le 17 décembre, les procureurs de 38 Etats et territoires américains ont engagé des poursuites pour abus de position dominante, avec des arguments similaires à ceux du DoJ.

Selon cette coalition, Google empêche le développement de moteurs de recherche concurrents et emploie les mêmes tactiques sur les nouveaux outils utilisés par les consommateurs, les enceintes intelligentes, les télévisions ou les voitures par exemple. 

Les procureurs généraux lui reprochent aussi d'offrir directement aux utilisateurs des propositions de billets d'avion ou de restaurants, par exemple, réduisant ainsi le trafic vers des sites comme Kayak ou TripAdvisor.

La coalition demande à la justice de revenir sur tout avantage que Google aurait pu gagner grâce à ses pratiques, y compris en forçant le groupe à se séparer de certains actifs.

La défense de Google

La société devenue un synonyme d'internet a rappelé que la plupart de ses outils sont gratuits - il va donc être compliqué pour les autorités de prouver que Google a nui aux consommateurs.

« Les gens utilisent Google par choix et non parce qu'ils y sont forcés ou ne trouvent pas d'alternatives », a argumenté en octobre Kent Walker, un vice-président du groupe.

« Nous ne sommes pas en 1990, quand changer de service était long et compliqué, et nécessitait l'achat et l'installation d'un logiciel avec un CD-ROM », a-t-il plaisanté, avant de mentionner de nombreuses applications ultra-populaires comme Spotify, Amazon ou Facebook qui ne sont pas installées par défaut sur les smartphones.

Après la deuxième plainte, l'entreprise a par ailleurs affirmé que les prix de la publicité en ligne ont reculé au cours des dix dernières années et que ses commissions prises lors du placement d'annonces sont moins élevées que la moyenne.

Selon le cabinet de recherche eMarketer, avec 116,7 milliards de recettes publicitaires nettes (+18,4% sur un an), Google détiendra près de 30% de ce marché numérique en 2021.


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com