Lokman Slim assassiné, le «message clair du Hezbollah à ses opposants chiites»

Les restrictions sanitaires n’ont pas empêché des Libanais de manifester leur colère contre l’assassinat de Lokman Slim (Photo, AFP).
Les restrictions sanitaires n’ont pas empêché des Libanais de manifester leur colère contre l’assassinat de Lokman Slim (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 05 février 2021

Lokman Slim assassiné, le «message clair du Hezbollah à ses opposants chiites»

  • Mona Fayad : «Il est vrai qu’une menace énorme pèse sur nous, mais quoi qu’ils fassent ils ne vont pas réussir à nous museler»
  • L’ambassadrice US à Beyrouth qualifie l’assassinat de Lokman Slim de «barbare», une «attaque lâche aux préceptes de la démocratie»

BEYROUTH : Lokman Slim a été assassiné parce qu’il avait une voix, parce qu’il a osé tenir tête à l’establishment sans quitter la Banlieue sud de Beyrouth, d’où il est originaire. Il a été tué parce qu’il était courageux et parce qu’il a probablement cru que ceux qui le menaçaient n’iraient pas jusqu’au bout.

Lokman Slim, n’avait, comme l’a si bien dit sa sœur Racha al-Amir, que «les livres pour se défendre». La mort ne l’effrayait pas.  

Cet intellectuel libanais, l’une des voix chiites les plus puissantes contre le Hezbollah, affrontait sciemment la menace perpétuelle qui le guettait.

Bassem Sabeh, ancien député chiite de Haret Hreik et farouche opposant du parti, a accusé sur un ton virulent le Hezbollah de l’assassinat de Lokman Slim (Photo, AFP).

Contrairement à de nombreux intellectuels chiites qui ont préféré quitter l’ouest de Beyrouth pour s’installer dans des régions chrétiennes afin de se sentir en sécurité après 2008, Lokman Slim est resté dans sa Haret Hreik natale, au cœur du bastion du Hezbollah. Le 8 mai 2008, le parti avait envahi la capitale, armé jusqu’aux dents.

Plus encore, il y a mis en place un centre de recherche et le «Hangar Umam» où il a surtout travaillé pour conserver la mémoire de la guerre du Liban. Le centre faisait office de cinéma et de théâtre, et de nombreux danseurs contemporains se sont produits sur ses planches.

Alors que la communauté chiite se refermait de plus en plus sur elle-même et clamait haut et fort son engagement pour l’option iranienne, «Hangar Umam» donnait l’exemple d’un Liban pluraliste, ouvert à tous.

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Communiqué de l’ambassade US

«Je voudrais commencer par transmettre mes sincères condoléances à la famille de Lokman Slim et à tous ceux qui sont touchés par la tragique nouvelle de sa mort, cet assassinat barbare. Lokman Slim a reconnu publiquement et en privé les menaces contre sa vie, et pourtant il a courageusement continué à militer pour la justice, la responsabilité et l'Etat de droit au Liban. Qu'il repose en paix (…)».

«Le recours aux menaces et à l’intimidation comme moyen de renverser l’Etat de droit et de faire taire le discours politique est inacceptable. Nous nous joignons à ceux qui, comme nous, sont des amis du Liban, ainsi qu’aux dirigeants du pays qui ont déjà condamné cet horrible meurtre, et appelons les personnalités de tous les horizons politiques à faire de même. Nous soulignons également la nécessité d’une enquête rapide sur ce meurtre et d’autres crimes récents non élucidés afin que les auteurs de ces actes soient traduits en justice. Dans un pays qui a désespérément besoin de se remettre des multiples crises qui l’accablent, les assassinats politiques envoient au monde le mauvais signal sur ce que représente le Liban(…)».

Hier, dans les milieux des intellectuels opposés au Hezbollah, on commençait à avoir sérieusement peur pour sa vie, au point de s’abstenir de tout commentaire à Arab News au sujet d’une éventuelle implication du parti chiite dans l’assassinat. L’un d’eux a même demandé «pourquoi prenez-vous pour acquis que le Hezbollah a assassiné Lokman Slim ». Il s’excusera ensuite, se disant «confus».

«Ne pas se soumettre au chantage du Hezbollah»

Hier en fin de soirée, Bassem Sabeh, ancien député chiite de Haret Hreik et farouche opposant du parti, a accusé sur un ton virulent le Hezbollah de l’assassinat de Lokman Slim, l’accusant de vouloir «museler et étouffer dans la violence toute voix chiite qui se dresse contre à lui».

Pour certains observateurs, l’assassinat de Lokman Slim fait du Liban plus que jamais une boîte aux lettres (Photo, AFP).

Mona Fayad, écrivaine et ancienne professeure d’université, a réclamé dans une interview télévisée «une protection internationale pour les chiites qui s’opposent au Hezbollah».

Dans un entretien avec Arab News en Français, Fayad déclare que «Lokman Slim, un intellectuel hors normes, est une perte pour tout le Liban». «Il est vrai qu’une menace énorme pèse sur nous, mais quoi qu’ils fassent, ils ne vont pas réussir à nous museler. Si la mort est le prix, soit, nous continuerons à nous lever et nous le pairons. Nous ne lâcherons pas prise. Je suis libre et je n’ai pas peur. C’est le Hezbollah qui a peur, et l’assassinat de Lokman Slim en est la preuve», martèle-t-elle. Elle somme les intellectuels chiites du Liban à rester courageux et «à ne pas se soumettre au chantage du Hezbollah et de l’Iran».

Lors de sa dernière visite en octobre dernier au pays du Cèdre, David Schenker, secrétaire d’État adjoint américain pour les affaires du Proche Orient, avait choisi de déjeuner avec Lokman Slim et des personnalités de la communauté chiite d’affiliations diverses opposées au Hezbollah.

Pour elle, l’assassinat de Lokman Slim est «un coup d’envoi à ceux qui ont pris la rue l’année dernière pour lever de nouveau la voix, particulièrement vis-à-vis du président français Emmanuel Macron. Il croit que son entente avec l’Iran va épargner le Liban, alors qu’il devrait prendre une position claire contre le Hezbollah». Il faut aussi, selon Fayad, lancer par la même occasion un appel «à la nouvelle administration américaine de ne pas transiger avec l’Iran».  «Il faut faire en sorte que la région reprenne son équilibre, ce qui est impossible sous l’hégémonie iranienne», a-t-elle ajouté.

Communiqué d'Antony J. Blinken, secrétaire d'État US


Les États-Unis condamnent l'assassinat odieux de l'éminent militant libanais Lokman Slim dans le sud du Liban.  Nous nous joignons à la communauté internationale pour demander que ses assassins soient rapidement traduits en justice.

M. Slim a consacré sa vie à apporter des changements positifs au Liban et a courageusement fait pression pour que justice soit faite, que les responsables rendent des comptes et que l'État de droit soit respecté dans son pays.

Il est lâche et inacceptable de recourir à la violence, aux menaces et à l'intimidation comme moyen de subvertir l'État de droit ou de supprimer la liberté d'expression et l'activisme civique.

Nous demandons instamment aux responsables libanais, y compris les responsables judiciaires et politiques, de tenir pour responsables ceux qui commettent de tels actes barbares, sans délai ni exception.

Appels à une enquête internationale

Mona Fayad réclame une enquête internationale sur l’explosion du port de Beyrouth et les assassinats subséquents parmi lesquels on compte celui de l’officier des douanes Mounir Abou Rjeili, du photographe Joseph Bejjani, et de Lokman Slim.

Hier, l’épouse de Lokman Slim, l’Allemande Monika Borgmann, et la sœur de l’intellectuel assassiné ont aussi appelé à une enquête internationale. La famille a refusé qu’un médecin légiste désigné par les autorités libanaises pratique une autopsie sur le corps de Lokman. Elle a annoncé que sa dépouille sera transférée à un hôpital privé de Beyrouth, et qu’un médecin légiste indépendant effectuera les examens nécessaires.

La famille a reporté l’enterrement jusqu’à ce que les résultats de l’autopsie lui soient remis.

Selon un rapport post-mortem préliminaire, la mort de Lokman Slim est survenue vers 3 heures du matin, le mercredi 4 février.

Un crime qui porte l’empreinte iranienne

Le mardi 3 février à 20 heures, Lokman Slim a quitté le domicile de son ami, l’écrivain Ali el-Amine, situé à Niha au Liban Sud, au volant d’une voiture louée le 30 janvier. Il s’est ensuite volatilisé. Son téléphone portable a été retrouvé par des proches,  sur la chaussée, à 400 mètres du domicile de son ami, et les autorités libanaises affirmaient ne pas le détenir.

Son corps sera retrouvé le 4 février à 7 heures du matin, dans une ruelle d’Ansarieh, un petit village perdu du caza de Nabatiyeh au Liban Sud. Il ne portait sur lui aucune pièce d’identité.

Hier soir, l’ambassadrice des États-Unis au Liban Dorothee Shea a publié un communiqué dans lequel elle qualifie l’assassinat de Lokman Slim de «barbare», une «attaque lâche aux préceptes de la démocratie, de la liberté d’expression et du bon fonctionnement de la société civile».

Lokman Slim entretenait des relations cordiales avec un nombre de diplomates occidentaux, particulièrement à l’ambassade américaine. 

Lors de sa dernière visite en octobre dernier au pays du Cèdre, David Schenker, secrétaire d’État adjoint américain pour les affaires du Proche Orient, avait choisi de déjeuner avec Lokman Slim et des personnalités de la communauté chiite d’affiliations diverses opposées au Hezbollah.

Pour certains observateurs, l’assassinat de Lokman Slim fait du Liban plus que jamais une boîte aux lettres. Ce message laissé à l’administration américaine indique clairement que le Liban est désormais entièrement sous la coupe du Hezbollah et de l’Iran.

 


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".