Birmanie: plus d'un millier de manifestants à Rangoun contre le coup d'Etat

Les manifestants ont défilé dans les rues de Rangoun, le 7 février (Photo, AFP).
Les manifestants ont défilé dans les rues de Rangoun, le 7 février (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 07 février 2021

Birmanie: plus d'un millier de manifestants à Rangoun contre le coup d'Etat

  • Des policiers anti-émeutes ont été déployés en nombre près de l'université de Rangoun, où avait lieu la manifestation
  • «Nous continuerons à nous rassembler jusqu'à ce que nous obtenions la démocratie. A bas la dictature», a déclaré Myo Win, un manifestant de 37 ans

RANGOUN : Des dizaines de milliers de Birmans manifestaient de nouveau dimanche, malgré la censure d'internet et les arrestations, contre le coup d'Etat militaire qui a renversé Aung San Suu Kyi en début de semaine.

Les manifestants prévoyaient de se retrouver devant l'hôtel de ville, mais l'accès à la zone a été bloqué par des barricades et plusieurs groupes défilaient dans la ville où des policiers anti-émeutes ont été déployés en nombre. Aucun affrontement n'a été rapporté.

"Nous continuerons à nous rassembler jusqu'à ce que nous obtenions la démocratie. A bas la dictature", a déclaré Myo Win, 37 ans, sous un concert de coups de klaxons. 

"La dictature est enracinée dans notre pays depuis trop longtemps", a déploré Myat Soe Kyaw. La Birmanie a déjà vécu près de 50 ans sous le joug de l'armée depuis son indépendance en 1948.

Non loin de là, des contestataires brandissaient des pancartes: "Respectez notre vote", "libérez Mother Suu", en référence à Aung San Suu Kyi. D'autres agitaient des drapeaux aux couleurs de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), et faisaient le salut à trois doigts, un geste de résistance.

Malgré la peur, dans un pays habitué aux répressions sanglantes comme en 1988 et 2007, des habitants sont de nouveau sortis dans les rues aux premières heures de la journée pour "chasser les démons", les militaires, en tapant sur des casseroles.

Un autre rassemblement se tenait à Mandalay (centre). "Nous ne pouvons accepter ce coup d'Etat totalement illégal", a relevé à l'AFP Win Mya Mya, un député de la région.  

Samedi, des dizaines de milliers de personnes avaient déjà manifesté dans plusieurs villes pour condamner le putsch du 1er février qui a mis un terme à une fragile transition démocratique de dix ans. Les militaires ont instauré l'état d'urgence pour un an, arrêté Suu Kyi, cheffe de facto du gouvernement civil, et d'autres responsables de la LND.

"Nos héros" 

Malgré les ordres de blocage d'internet et des réseaux sociaux par l'armée, le rassemblement de dimanche à Rangoun était retransmis en ligne sur Facebook où les messages de soutien affluaient: "Vous êtes nos héros", "Respect aux manifestants".

Les outils de communication restaient très perturbés.

Internet fonctionne seulement "à 14% de ses niveaux habituels", "les coupures touchent l'ensemble du pays", a fait savoir l'ONG spécialisée Netblocks.

"Les généraux tentent de paralyser le mouvement citoyen de résistance et de laisser le monde extérieur dans l'ignorance", a déploré Tom Andrews, rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme en Birmanie.

Les arrestations se poursuivent. Plus de 160 personnes ont été interpellées, selon l'Association d' assistance aux prisonniers politiques, basée à Rangoun. 

Un conseiller économique de l'ex-dirigeante de 75 ans, l'Australien Sean Turnell, était retenu dans son hôtel.

"Je suis actuellement détenu et peut-être accusé de quelque chose", a déclaré samedi à la BBC ce professeur de l'Université Macquarie en Australie. Il s'agit de la première arrestation connue d'un ressortissant étranger depuis le putsch.

Adulée 

Aung San Suu Kyi, très critiquée il y a encore peu par la communauté internationale pour sa passivité dans la crise des musulmans rohingyas, reste adulée dans son pays.

Elle a été inculpée pour avoir enfreint une obscure règle commerciale et se trouve "assignée à résidence" dans la capitale Naypyidaw, "en bonne santé", d'après un porte-parole de la LND.

Les autorités "doivent garantir que le droit de réunion pacifique est pleinement respecté et que les manifestants ne seront pas soumis à des représailles", a tweeté le bureau des droits de l'Homme des Nations Unies après les manifestations de samedi.

L'ONU a appelé à la libération de tous les détenus mais n'a pas condamné formellement le coup d'Etat dans sa déclaration commune, Pékin et Moscou, soutiens traditionnels de l'armée birmane aux Nations Unis, s'opposant à cette formulation.

Les Etats-Unis et l'Union européenne font de leurs côtés planer la menace de sanctions.

Pour justifier son passage en force, le chef de l'armée, Min Aung Hlaing, qui concentre désormais l'essentiel des pouvoirs, a allégué d'"énormes" fraudes aux législatives de novembre, massivement remportées par la LND.

En réalité, les généraux craignaient de voir leur influence diminuer après la victoire d'Aung San Suu Kyi, qui aurait pu vouloir modifier la Constitution, très favorable aux militaires.

Ces derniers ont promis des élections libres à la fin de l'état d'urgence.


Trump assure que l'économie va décoller mais reconnaît un risque de récession

Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
Des camions transportant des conteneurs sont vus au port de Los Angeles le 30 avril 2025 dans le quartier de San Pedro à Los Angeles, en Californie. Dans le port de Los Angeles, la valse des grues déchargeant les conteneurs acheminés d'Asie par d'immenses navires s'est déréglée ces derniers jours : ce baromètre de l'économie américaine tourne au ralenti en raison de la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump. (AFP)
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  • Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps
  • Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président

WASHINGTON: Donald Trump a assuré vendredi que ses choix politiques allaient, au bout du compte, doper l'économie américaine, tout en reconnaissant l’existence d'un risque de récession dans un premier temps.

Le produit intérieur brut des Etats-Unis s'est contracté au premier trimestre 2025 (-0,3% en rythme annualisé), pour les débuts du second mandat du président, selon des chiffres publiés mercredi.

"C'est une période de transition, et je pense que ça va super bien se passer", a déclaré Donald Trump à la chaîne NBC News, selon un extrait diffusé vendredi d'un entretien à paraître entièrement dimanche.

Interrogé sur le risque d'une récession aux Etats-Unis, le président américain a répondu que "tout peut se passer."

"Mais je pense que nous allons avoir la plus grande économie de l'histoire de notre pays. Je pense que nous allons observer le plus grand boom économique de l'histoire", a-t-il déclaré à NBC.

Le milliardaire républicain a déclenché une guerre commerciale en imposant d'importants droits de douane à de très nombreux pays, faisant initialement chuter les cours à Wall Street.

Mais les marchés ont terminé vendredi la semaine en hausse après des chiffres de l'emploi meilleurs qu'attendu.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.